Titre : Tsuki no Megami (trad : Déesse de la Lune)
Disclaimer : toujours la même chose, tous les personnages sont © Takeshi Konomi.
Spoilers : Attention, je reprends l'histoire à partir de l'épisode 73, mais il y a des éléments des épisodes 65 et après.
Merci à Claimh Solais, Lane et Mangaslover pour m'avoir motivée à écrire la suite de cette OS
Chapitre 2 : le Départ
Il ne restait qu'une balle. Une balle et la victoire était à nous. Une balle, et je serais resté invaincu…
- C'est un établissement très réputé. Beaucoup de joueurs professionnels vont s'y faire soigner.
- J'accepte.
Ryusaki se retourna vivement, surprise de la réponse immédiate du capitaine de Seigaku. Il avait l'air décidé, les yeux toujours fixés sur le dossier qu'elle lui avait remis quelques minutes plus tôt.
- Tu as bien compris que c'était en Allemagne ? demanda-t-elle.
- Oui.
Et c'est justement pour ça que j'accepte de partir, pensa-t-il. C'était une chance inestimable, d'une part pour sa santé et pour son avenir, mais également parce que c'était en Europe. Il se leva alors, et avec un hochement de tête, sortit de la pièce.
C'était la première fois depuis plusieurs jours qu'il se sentait bien. Peut-être pas vraiment bien, mais mieux au moins. La culpabilité le rongeait depuis sa défaite face à Atobe. Incapable de supporter le regard de ses coéquipiers, il avait renoncé à se montrer au club. Il ne voulait pas de pitié. Il ne voulait pas qu'on lui demande si son bras allait mieux. Il ne voulait pas qu'on lui dise de ne pas forcer.
Non, tout ce qu'il voulait, c'était être seul, et réfléchir. Pourquoi avait-il perdu ? Il avait raté trois balles de match. Trois. Alors qu'il servait. Il avait pu jouer pendant près de deux heures, et avait raté ses balles de match.
Et pour finir, il avait lui-même donné le dernier point à Hyotei en envoyant la balle dans le filet. Tout le monde l'avait vu. Tout le monde avait vu sa défaite. Lui, le si redouté capitaine de Seigaku. Lui, qu'on disait imbattable. Lui qui demandait le meilleur de son équipe, il avait perdu.
Peu importait qu'Atobe soit à la tête de deux cents joueurs. Il aurait dû gagner, et ainsi participer à l'ascension de Seigaku. Il aurait dû être celui qui les aurait menés jusqu'au tournoi national. Il l'avait promis.
« Deviens le pilier de Seigaku »
Il avait tout fait pour en être digne. Mais l'était-il vraiment ?
Il avait besoin d'air. Besoin de se retrouver. Besoin de la retrouver. Il allait devoir se faire à l'idée que son équipe pouvait se passer de lui, comme elle venait de le prouver. Oui, il devait partir. Et c'était elle qui avait motivé sa décision.
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- Tadaima, annonça-t-il en entrant chez lui.
Il fallait à présent le dire à sa famille. Accepterait-elle de le voir partir si loin, si longtemps ? Aussi étrange qu'il put le trouver, son père lui tapa sur l'épaule en lui souhaitant bon courage. Sa mère pleura un peu, mais lui fit promettre de donner des nouvelles régulièrement. Ils savaient que la santé et l'avenir de leur fils étaient en jeu. Et ils savaient à quel point le tennis comptait à ses yeux.
Après avoir dîné, il s'exila quelques instants dans sa chambre. Assis sur son lit, il fixait son téléphone portable. La main légèrement tremblante, il fit le numéro qu'il connaissait par cœur sans avoir jamais osé le composer.
- Allo ?
Le cœur du capitaine se mit à battre plus vite, et les mots lui manquèrent. Cette voix dont il avait tant rêvé, enfin, il l'entendait à nouveau.
- Mmmmmm, après tout ce temps où j'ai attendu que tu m'appelles, ce n'est pas gentil de me faire des blagues, Kuni-chan…
Tezuka ne put s'empêcher de sourire. Il aimait tant quand elle appelait comme ça…
- Comment as-tu su que c'était moi ?
- Ton numéro s'est affiché, répondit la jeune fille en riant.
Ce rire… Le capitaine frissonna rien qu'en entendant ce son, qui éveillait en lui des désirs endormis depuis des mois. A la pensée que bientôt il la reverrait… Secouant la tête pour chasser ses idées, il reprit la conversation :
- Je t'appelle pour t'annoncer quelque chose.
Alors qu'il lui expliquait sa décision, la jeune fille au bout du fil ne dit pas un mot. A la fin, il pouvait entendre son souffle légèrement plus rapide. Accepterait-elle ? Ou bien l'avait-elle déjà remplacé ? A présent, il se sentait ridicule. Pourquoi l'avait-il appelée ?
- Kuni-chan… Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse.
Le cœur du capitaine reprit sa course effrénée. Oui, il avait eu raison.
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Le plus dur fut d'annoncer sa décision au reste de l'équipe. Il s'en voulait de les abandonner, alors que leur chemin vers le championnat national ne faisait que commencer. Son départ allait causer des troubles : avec lui en simple 1, les compositions des équipes adverses étaient prévisibles. A présent, il leur faudrait compter sur l'imprévu.
Mais Tezuka n'avait pas le choix. A quoi leur servirait-il avec cette bombe à retardement dans le bras ?
Ils comprirent. Bien sûr, les premières minutes furent longues avant qu'ils ne réalisent vraiment. Ils avaient peur. Peur de continuer sans lui. Peur de perdre parce qu'il ne serait pas là pour les motiver. Mais ils comprirent. Et à cet instant, Tezuka vit dans leurs yeux ce qu'il attendait : ils iraient jusqu'au championnat national. Ils iraient jusqu'au bout pour leur capitaine qui leur avait tant donné.
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- Les passagers pour le vol Tokyo-Francfort sont attendus Porte 8.
Tezuka lâcha un grand soupir. C'était enfin le grand jour. Il n'avait pas pu dormir de la nuit, tellement son corps tremblait d'excitation. Elle l'avait appelé juste avant qu'il ne se couche. Pour entendre une dernière fois le son de sa voix au téléphone, avait-elle dit. La prochaine fois qu'ils se parleraient, elle serait en face de lui… Comment dormir en sachant cela ?
- Tezuka.
La voix d'Oishi le tira de ses rêveries.
- Nous irons jusqu'en National, je te le promets.
- Bien.
Une dernière poignée de mains, un dernier regard, et Tezuka rejoignit le groupe de passagers qui partaient pour l'Allemagne. Plus que quelques heures…
Il avait d'abord essayé de lire, mais il ne retenait aucun mot. On lui avait proposé à manger, mais une boule s'était formée dans son estomac. Finalement, il avait mis un casque pour écouter de la musique. Là, bercé par les mélodies, il avait peu à peu sombré dans un demi-sommeil, peuplé de rêves plus doux les uns que les autres. Dans chacun d'eux, elle était là, déesse des songes et gardienne de la tranquillité.
- Jeune homme… Réveillez-vous.
Non, il ne voulait pas. Il voulait rester encore un peu auprès d'elle.
- S'il vous plait. Nous sommes presque arrivés.
Il lui fallut plusieurs secondes avant de réaliser. Il ouvrit alors les yeux, et secoua la tête afin de chasser les dernières brumes de sommeil. A quoi bon s'abandonner dans les rêves, alors que bientôt, tout serait réel ?
- Aéroport de Francfort, bienvenue !
Tous ses visages étrangers… Tezuka se sentait perdu, seul. Pour la première fois de sa vie, il aurait aimé avoir quelqu'un à ses côtés. Il tendit la main pour attraper sa valise, et se retourna. Là, autour de lui, il vit des familles se retrouver, des couples se sauter dans les bras. Tout le monde attendait ou était attendu. Et lui, il arrivait d'un pays tellement lointain, dans une contrée où il ne connaissait personne.
Un sentiment d'oppression l'envahit, mais il garda son sang-froid. Et, soudain, au milieu de cette foule, il vit cette jeune fille blonde, dont les grands yeux verts le fixaient avec attention. Le capitaine sentit son cœur bondir dans sa poitrine, tandis que la jeune fille avançait vers lui, un léger sourire sur le visage.
- Kuni-chan, murmura-t-elle.
- Helena…
A suivre
