Titre : Tsuki no Megami

Disclaimer : toujours la même chose, tous les personnages sont © Takeshi Konomi.

Spoilers : Attention, je reprends l'histoire à partir de l'épisode 73, mais il y a des éléments des épisodes 65 et après.

Note : L'action du début de ce chapitre se déroule en même temps que celle du chapitre précédent, mais du point de vue d'Eiji.


Chapitre 2-bis : Eiji

- Hoi hoi ! Oishi ! J'ai quelque chose d'important à te…
Eiji fut stoppé net dans son élan. Il toussota, puis lança un vigoureux :
- Ohayo buchou !
- Kikumaru, tu es en retard. Vingt tours de terrain, immédiatement.
Avec un regard suppliant vers Oishi, qui lui haussa les épaules, Eiji partit à petites foulées, en grommelant :
- Quel tyran ce capitaine. Ah, il n'est pas comme ça avec elle, ah ça non.
- Tu as quelque chose à ajouter Kikumaru ? lança la voix forte de Tezuka.
L'acrobate accéléra pour ne pas lui laisser le temps de rajouter des tours à son compteur. Mais tout de même, qui était cette mystérieuse fille ?

¤¤¤

- Oishi…
Le vice-capitaine avait bien reconnu la voix de son partenaire, mais il ne le voyait nulle part autour de lui.
- Oishi, viens par ici.
Se demandant dans quel piège il allait encore tomber, il obéit, et se dirigea vers les buissons un peu plus loin. Alors qu'il ouvrait la bouche pour parler, il vit une main sortir des feuillages, et l'attraper par la chemise. Mais avant qu'il n'ait pu même crier, il était assis par terre, avec un Eiji tout sourire devant lui. Il sentit alors ses joues rougir, et bafouilla :
- Eiji, ce n'est pas la peine de faire tout ça. Tu n'avais qu'à me demander… Tu sais, moi aussi j'aimerais passer plus de temps avec toi, mais…
- Nya ? Oishi, qu'est-ce que tu dis ? Je voulais juste te parler sans que Tezuka soit là.
Les joues d'Oishi s'enflammèrent de plus belle. Il se sentait à présent ridicule : qu'est-ce qu'il venait de dire à Eiji ? Mais celui-ci ne semblait pas s'en être rendu compte.
- Oishi, je crois que notre capitaine a une petite amie.
Oishi sentit ses yeux s'agrandir au fur et à mesure qu'Eiji lui racontait ce qu'il avait entendu.

¤¤ La veille ¤¤
- Qui vais-je pouvoir espionner aujourd'hui ? Oh, mais ça ne serait pas Tezuka là-bas ?
Eiji plissa les yeux, et remarqua que le capitaine mettait un soin particulier à vérifier si personne ne le suivait. Il n'en fallait pas plus à l'acrobate pour attiser sa curiosité. Sans un bruit, il se faufila au couvert des buissons, et suivit Tezuka jusqu'à un coin reculé de l'école. Là, il le vit s'adosser à un mur, et sortir son téléphone portable. Avec l'agilité d'un chat, Eiji se rapprocha pour écouter la conversation.
- C'est décidé. Je te rejoindrais comme prévu.
- …
- J'ai hâte moi aussi. J'ai l'impression que les jours sont plus longs tellement j'ai envie de te voir.
Eiji retint une exclamation de surprise. Entendre son capitaine parler de cette façon était une première !
- C'est entendu. Je te rappellerai demain dans la journée.
- …
- Je t'aime aussi.
Tezuka raccrocha, et ferma les yeux en appuyant sa tête contre le mur. Eiji vit alors un sourire se dessiner sur ses lèvres, ce qui était tellement rare que l'acrobate resta caché sous ses buissons un long moment avant de prendre le large.
¤¤…¤¤

- Et tu crois que c'est sa petite amie ? demanda Oishi.
- A qui dirais-tu « je t'aime » toi ?
Oishi déglutit. Mais Eiji n'attendait pas de réponse à sa question. Au contraire, il ferma le poing, et lâcha un vigoureux :
- J'en suis certain ! Tezuka a une petite amie ! Et je vais découvrir qui c'est.
- Eiji… Ce ne sont pas tes affaires tu sais.
Mais l'acrobate ne l'écoutait plus. Il imaginait déjà la façon d'épier tous les faits et gestes de son capitaine. Il mettrait tout le monde à contribution.
- Si jamais Tezuka apprend que tu l'espionnes, tu risques des centaines de tours de terrain.
A ces mots, Eiji devint songeur. Puis il se rapprocha d'Oishi, et lui murmura :
- Tu m'aideras, hein ?
Comment résister à ça ?

¤¤¤¤

- Eiji ? Tu étais là ! Ca fait des heures que je te cherche.
- …
- Ne fais pas cette tête Eiji. Tezuka va revenir, tu le sais bien.
Oishi s'assit près de son partenaire, et posa une main sur son épaule. L'acrobate avait l'air abattu, son menton touchait son buste, et il tenait ses deux mains étroitement serrées. Oishi s'aperçut qu'elles tremblaient, aussi y posa-t-il son autre main.
- Oishi, Tezuka m'a dit…
- Oui ?
Eiji déglutit péniblement.
- Tezuka, reprit-t-il doucement, il m'a dit qui était sa petite amie.
- Vraiment ? s'étonna Oishi. Tu devrais être content, non ?
Eiji ne répondit pas. Content de quoi ? Il avait voulu le savoir pendant des jours, et il se sentait misérable à présent. Oishi respecta son silence, quand il réalisa soudain qu'il ignorait pourquoi Tezuka avait parlé de sa vie privée avec Eiji. Jamais le capitaine ne parlait de lui, alors à quelqu'un dont il n'était pas proche…
- Il voulait…murmura Eiji, comme s'il avait compris les pensées de son ami, que je comprenne quelque chose.
L'acrobate se prit alors la tête dans les mains. C'était la première fois qu'Oishi le voyait dans un tel état en dehors d'une défaite. Il était toujours de si bonne humeur, et même lorsqu'il déprimait, il se remettait très vite. Mais ça faisait déjà trois jours qu'il était dans cet état. Depuis le départ de Tezuka, personne ne l'avait vu sourire.
- Eiji va mal tu sais, lui avait dit Fuji. Tu devrais faire quelque chose.
- J'ai essayé, avait répondu Oishi. Mais il refuse de me parler.
- Il a peut-être juste envie de t'écouter…

Mais que pouvait-il dire s'il ignorait ce qui se passait dans la tête de son ami ? Ami ? Non, bien sûr que non. Eiji était beaucoup plus que ça pour lui.
- Oishi, qu'est-ce que je suis pour toi ?
Le vice-capitaine faillit tomber du banc. C'était comme si Eiji avait lu dans ses pensées à cet instant. Il aurait pourtant dû y être habitué : c'était comme ça que fonctionnait la Golden Pair.
- Oishi ?
Jamais Eiji n'avait parlé de cette façon : sa voix était un murmure, et elle était presque… suppliante. Est-ce que l'acrobate attendait d'entendre ce qu'Oishi attendait de lui dire ? En considérant l'état actuel d'Eiji, il ne pourrait pas le rendre plus triste… Alors, autant jouer franc jeu, pensa-t-il. Mais au moment où il allait enfin ouvrir son cœur, Eiji décida lui aussi de vider son sac.
- La petite amie de Tezuka s'appelle Helena, elle est française. Il l'a rencontrée durant les dernières vacances d'été. Quand il l'a vue, ça a été le coup de foudre. Il a senti son cœur battre plus vite, ses jambes avaient du mal à le supporter, et ses yeux ne pouvaient se détacher de sa silhouette. Quand il a croisé son regard, il n'a pas pu prononcer un mot. Pour la première fois de sa vie, quelqu'un lui avait fermé la bouche.
Oishi ne put s'empêcher d'admirer l'étonnante mémoire d'Eiji. Ces mots, c'était sûrement ceux de Tezuka.
- Avec elle, Tezuka se sentait différent. Il pouvait enfin laisser tomber le masque qu'il portait avec tout le monde. Ils parlaient ensemble de tout et de rien, sans aucun tabou, sans aucun jugement. Parfois, ils ne parlaient même pas, parce qu'ils n'en avaient pas besoin pour se comprendre. Avec elle, il pouvait faire n'importe quoi, parce qu'il savait qu'elle serait là. En fait, il savait que quoi qu'il pense, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, Helena serait avec lui, parce qu'elle l'aimait. Et quoi qu'elle pense, quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, il resterait avec elle, parce qu'il l'aimait.
Eiji releva soudainement la tête, ses grands yeux remplis de larmes, qu'il planta dans ceux d'Oishi.
- Oishi ! Quoi que tu dises, quoi que tu penses, quoi que tu fasses, je serais toujours là pour toi. Peux-tu en dire autant ?
Oishi resta un moment silencieux, désirant se perdre pour toujours dans ce regard qui le fixait si intensément. Eiji prit mal ce silence, et les larmes commencèrent à couler. Le vice-capitaine prit alors les mains de son ami, et les porta jusqu'à ses lèvres. Après avoir déposé un baiser sur chacune d'elle, il essuya doucement les joues mouillées d'Eiji.
- Eiji, commença-t-il. Comment peux-tu penser qu'il n'en est pas de même pour moi ?
Sa voix était rauque, et semblait sur le point de se briser à chaque mot. Son cœur battait si fort qu'il lui faisait mal, et tout son corps tremblait.
Eiji, quant à lui, avait cru que son cœur allait exploser. Sans réfléchir, il se jeta dans les bras d'Oishi, nichant son visage contre la poitrine de celui qu'il aimait. Il passa ses bras autour de sa taille, voulant être plus près de l'autre. Ses épaules se convulsaient à chaque nouveau sanglot, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.
Oishi se mit à lui caresser les cheveux, tout en lui parlant doucement.
- C'est moi qui te fais pleurer comme ça ?
Eiji secoua la tête affirmativement, mais ne dit rien.
- Tu es triste ? demanda Oishi.
Cette fois, l'acrobate fit non.
- Tu ne veux pas parler ?
Non.
- Tu veux que ce soit moi qui parle ?
Oui.
- Très bien.
Oishi respira un grand coup, et ferma les yeux. Une légère brise lui caressait le visage, calmant un peu la chaleur de ses joues.
- Tu te rappelles la première fois qu'on s'est rencontrés ?
Oui.
- La première fois que je t'ai vu, je me suis dit que tu étais un sacré phénomène. Je te trouvais sans gêne, excité, et incroyablement bruyant. Je me dis la même chose aujourd'hui, dit-il avec un petit rire.
Mais Eiji ne riait pas lui. N'était-il vraiment qu'un énergumène ? N'était-il là que pour amuser la galerie ?
- Le fait est, reprit gravement Oishi, que depuis que je t'ai rencontré, ma vie a changé. Avant, j'étais tellement sérieux… Même si je le suis toujours, tu m'as appris à rire, et à prendre du bon temps. Tu m'as appris qu'on pouvait prendre soin de quelqu'un, et s'attacher à cette personne.
- Mais tu prends soin de tout le monde… murmura la petite voix d'Eiji, filtrée par la chemise d'Oishi.
- Tu n'es pas comme les autres Eiji, répondit gravement l'autre. Regarde-moi maintenant, s'il te plait.
Il passa sa main sous le menton de l'autre, et lui leva la tête. Ses joues étaient trempées, et ses yeux toujours remplis de larmes. Oishi prit le visage d'Eiji entre ses mains, et, lentement, lui murmura les mots qui le brûlaient depuis toujours :
- Je t'aime, Eiji.


Pas sûr qu'Eiji et Oishi réapparaissent dans cette fic ¤snif¤ Quoi que... Dites moi ce que vous en pensez ;)