C'EST LUI LE DESIR DE MON CŒUR
Chapitre 13
« Et cueillir les étoiles… »
Il y avait beaucoup de monde dans la salle d'attende de la « Clinique des anges en mission ». Une infirmière s'approcha d'une jeune mère avec sa petite fille qui avait une vilaine blessure au genou.
- Le docteur va vous voir maintenant madame, dit l'infirmière, suivez-moi
La mère suivit l'infirmière en prenant sa petite fille dans ses bras pour la porter.
- Bonjour, dit le docteur en souriant
- Oh vous êtes une fille, dit la petite fille, je n'ai jamais vu de fille docteur avant !
- Tu en vois une maintenant, dit le docteur en souriant. Comment t'appelles-tu ?
- Roberta, mais on m'appelle Bobbie…
- Enchantée de te connaître, je suis le docteur André…voyons un peu cette plaie que tu as ? Oh, laisse-moi deviner, tu grimpes aux arbres comme un garçon ?
- Comment avez-vous deviné ? demanda la petite fille
- Parce que j'étais comme toi, moi aussi. Je vais m'occuper de ça…
- Ça va faire mal ? demanda Bobbie inquiète
- Tu veux chanter une chanson avec moi ? Tu connais ? ♪♪ Un mile à pied, ça use, ça use, un mile à pied, ça use les souliers… ♪♪
La petite fille continua.
- ♪♪…la peinture à l'huile, c'est bien difficile, mais c'est bien plus beau, que la peinture à l'eau ! Deux miles à pied….♪♪
Pendant ce temps-la, le docteur pris de l'ouate mit un peu d'alcool et du mercurochrome et se mit à désinfecter la plaie. Bobbie poussa un petit « aïe » mais continuait à chanter jusqu'à ce que le docteur termine en mettant un pansement.
- Alors ça a fait mal ? demanda le docteur
- Je ne sais plus, dit Bobbie
Le docteur ria de bon cœur. Elle prit un bonbon en sucette et après avoir regardé la mère de Bobbie qui approuva de la tête, le donna à la petite.
- Merci docteur dit la petite fille contente
- De rien Bobbie, dit-elle en souriant, aurevoir fais attention la prochaine fois…
- Aurevoir, dit la mère
- Aurevoir et merci, dit Bobbie, en sortant
On frappa à la porte.
- Dr André ? Dit la voix d'un homme, je peux entrer ?
- Oui, bien sur. Que puis-je faire pour vous ?
- J'ai mal ici, dit le jeune homme en montant son cou
- Oh ! dit le Dr André, laissez-moi voir ça…
Elle s'approcha et lui fit une petite bise au cou.
- Ça va mieux ?
- Encore…
Elle lui fit une autre bise et une autre… Le jeune homme prit ses lèvres et l'embrassa passionnément elle noua ses bras autour de son cou et répondit au baiser. Quand il la lâcha enfin, ils étaient à bout de souffle.
- Candy, comme je t'aime…
- Je t'aime aussi, Anthony…
- J'ai hâte de t'épouser, dit-il
- Bientôt, dit-elle en riant, tu as patienté jusqu'ici…
- Je sais… toutes ces années… Je te vois ce soir ? Je viens te chercher à 20 heures
- Je serai prête. A tout à l'heure, chéri.
Docteur André…. Elle se rappela quelques années plus tôt, elle était revenue de New York complètement dévastée et Albert l'avait consolée. Elle pleurait dans ses bras et elle ne savait pas le bien qu'Albert ressentait de l'avoir blottie contre lui, même si c'était pour pleurer un autre. Il avait essayé de lui remonter le moral tant bien que mal. Il avait disparu quelques temps après pour réapparaître en Oncle William avec sa mémoire.
- Mr. Albert ? je n'arrive pas a croire que c'est vous l'oncle William… ! dit Candy, toute étonnée
- Je sais, ce fut un choc pour moi aussi…
- Vous êtes l'oncle d'Anthony….Je me suis confiée à vous…
- Je ne dirai rien, ne t'en fais pas. Mais pour te changer les idées, tu ne veux pas faire quelque chose d'autres ?
- Et bien j'ai commencé à penser à devenir docteur…
- Voilà ! Tu peux aller à la faculté de médecine
- Comme Anthony… M… Albert… euh Oncle William…
- Albert c'est bon
- Vous n'essayez pas de me jeter dans les bras d'Anthony ?
- Et bien il est disponible et il t'aime. Tu as besoin de quelqu'un
Elle ne savait pas qu'au fond de lui, il aurait voulu être cette personne.
- Je suis prêt à prendre en charge tes études et même ouvrir une clinique pour vous deux après…
- Je ne sais pas Mr. Albert…
- Au moins tu penseras moins à Terry…
Rien ne la fera penser moins à Terry ! Candy réfléchit un moment. Elle avait besoin de quelque chose pour cesser de penser au bonheur perdu avec Terry. La faculté de médecine ? Il n'y avait pas beaucoup de femme, docteur, ça sera un défit. Elle sera peut être la seule femme… Pourquoi pas ?
- D'accord Mr. Albert, je vais m'inscrire à la faculté de médecine…
- Tu es prête pour le défi ? C'est un monde d'hommes…
- C'est aussi le XX ème siècle….les femmes doivent commencer à combattre tous ces préjugés…
C'est ainsi qu'elle avait fait des études pour devenir docteur. Au départ c'était pour ne pas penser à Terry, mais à la longue, elle aimait ce qu'elle faisait malgré les remarques désobligeantes de certains professeurs. Elle avait rencontré une autre jeune fille, Diana Trevor qui commençait aussi la faculté de médecine. Candy était ravie d'avoir une compagne de chambre. Elles s'entraidaient, Candy étant déjà infirmière, avait un peu moins de difficulté que Diana, qui sortait d'une école privée réputée de la ville. Elle avait des cheveux blond-roux, et des yeux gris. Elle était mince et élancée. Etant les seules filles en première année, elles étaient devenues de bonnes amies.
- J'étais à Londres au college St. Paul, dit Candy
- Oh, mon cousin, Bertrand Chandler était là-bas…
- Oh Bertrand ? Oui, je le connais, on devait faire une pièce de théâtre, « Les femmes savantes » de Molière , il a eu une crise d'appendicite aiguë. Je me demandais ce que ça voulait dire à l'époque…
- Oui, il m'a raconté, il était désolé d'avoir raté la pièce. Alors tu avais beaucoup de prétendants à l'école ?
- Et bien…. Commença Candy, j'avais mon petit ami, Anthony…
- Anthony Brown ? Oh… celui qui est en deuxième année ?
- Oui… et un autre, Terrence Grandchester…
- L'acteur ? Il était à St. Paul avec vous ?
- Bertrand ne te l'a pas dit ?
- Ce n'est pas le sujet préféré des garçons, de parler d'autres garçons… Mais… wow !…Lequel préférais-tu ?
- Je les aimais tous les deux…
- Tu devais en préférer un…. Allons, tu peux me le dire, je ne le dirai à personne…
- Ce n'est pas ça. J'allais à Londres en bateau rejoindre Anthony et mes cousins, en fait, Anthony est mon cousin par adoption… j'ai rencontré Terry, Terrence, et ma vie n'a plus jamais été la même…
- Tu es tombée amoureuse de lui…
- Tout le monde s'attendait à ce qu'Anthony et moi….mais je n'arrivais pas a sortir Terry de ma tête. Je l'ai finalement choisi, mais avant que je puisse annoncer la nouvelle à Anthony….
Elle lui raconta ce qui s'était passé dans la grange, le sacrifice de Terry. Et comment elle s'était sacrifiée à son tour pour qu'il soit avec Susanna. Pendant qu'elle racontait l'histoire, elle sortit l'affiche dédicacée que Terry lui avait donnée.
- Wow, vous êtes trop bons pour votre propre bonheur, on dirait, dit Diana en regardant l'affiche, et maintenant ? Tu retournes avec Anthony ?
- Pour le moment, je me concentre sur mes études, dit Candy, on verra où la vie va nous mener.
- « A ma Juliette, à jamais, ton Roméo » lut Diana sur le poster
- Je suis contente de ne pas être la seule fille…
- Moi aussi. Il va falloir se battre dans ce monde d'hommes. J'ai du me battre déjà avec mon père…
- Et toi, tu avais des prétendants à l'école…
- Oui, mais rien de sérieux comme toi…
- A la sortie de cette école, il y aurait une file de mec pour épouser les « doctoresses »
- Toi au moins tu as Anthony…
- Je ne suis pas avec Anthony, mais qui sait ?
Elle ne remarqua pas le regard triste de Diana. Cette dernière avait un faible pour Anthony, qu'elle observait de loin. Mais il était amoureux de Candy, sa nouvelle meilleure amie…
C'est ainsi qu'elle était devenue docteur. Elle sortit de sa rêverie et retourna à ses patients.
Après son travail, Candy alla dans une boutique chic et élégante.
- Melle André, dit la vendeuse, bonjour, Mme Cornwell est à l'arrière…
- Merci, je connais le chemin, dit-elle en se dirigeant vers l'arrière de la boutique
- Annie ? Annie tu es là ?
- Candy ? Oui, entre ma chérie. Comment vas-tu ?
- Je suis fatiguée, on était très occupé à la clinique. Et toi ! Quand vas-tu prendre ton congé de maternité ?
- J'ai encore deux mois…
- Tu dois te reposer Annie tu te fatigues…
- Non on dirait que mes forces ont décuplé au contraire ! Être enceinte m'a rendu très forte
- Fais attention ne t'en fais pas trop
- Tu parles comme Archie maintenant…
- Il a raison et moi aussi. J'ai besoin d'une robe pas trop habillée pour un dîner ce soir
- Tu sors avec Anthony ce coir
- Oui, on va dîner…
- Oh… tu es sure que c'est ce que tu veux ?
Candy savait à quoi elle faisait allusion.
- C'est ce qui se serait passé, il y a des années si…
- Mais justement…
- Annie…
- Ok, je me tais. Allons te trouver une robe.
Elles allèrent dans la boutique et trouvèrent une robe simple mais élégante. Annie avait terminé ses études quelques années auparavant et son père l'avait aidé à ouvrir une boutique comme promis. Elle était aux anges, car elle faisait ce qu'elle aimait. Elle devait ouvrir une autre boutique à New York sur la 5ème Avenue très bientôt. Elle voulait le faire avant la naissance de son bébé qui devait avoir lieu dans deux mois.
Candy et Anthony dînaient dans un restaurant luxueux. Ils étaient fiancés depuis quelques mois. Mais ils sortaient ensembles depuis plusieurs années. Candy avait fait des études de médecine et s'était rapproché d'Anthony. Il avait un an d'avance sur elle alors il l'avait beaucoup aidé et encouragé dans ses études. Surtout quand elle se décourageait car la majorité des étudiants étaient des garçons, pas des filles. Avoir Anthony pour la défendre et la protéger était un bonus. Anthony avait toujours été follement amoureux d'elle depuis leur adolescence. Candy… avait éprouvé des sentiments pour Terry. Elle était revenue complètement dévastée de son voyage de New York. Elle avait entamé des études de médecine pour trouver quelque chose à faire, pour ne pas laisser son esprit et sa tête penser à Terry, mais à des études de médecines qui étaient deja très difficile pour une femme au début du XX ème siècle. Quand elle avait commencé à se rapprocher d'Anthony, elle avait voulu être honnête avec lui. Elle lui avait dit la vérité, qu'elle était amoureuse de Terry et qu'elle ne pourrait jamais être avec lui car il allait épouser une autre femme. Elle parla de l'accident de sa visite à New York et du marché qu'elle avait fait avec Susanna Marlowe.
- Je ne veux rien te cacher Anthony, tu as le droit de savoir ce qui se passe. Je ne veux pas que tu croies que tu es mon prix de consolation…
- Candy, je sais que tu m'aimes… tu m'as toujours aimé. J'ai toujours considéré Grandchester comme un trouble-fête qui est venu déranger nos plans parfaits…
- Mais Anthony, j'étais prête à rester avec lui pour le reste des mes jours… s'il n'y avait pas eu l'accident de Susanna…
- Mais justement… pour moi ça veut dire que vous n'étiez pas destinés à être ensemble, et nous deux, si.
Candy resta pensive et triste. Anthony avait-il raison ? Elle n'était pas destinée à être avec Terry ? Mais avec Anthony ? Si c'était le cas alors pourquoi le destin avait-il mit Terry sur son chemin et en même temps éveillé tous ces sentiments ? Pour la torturer ? Et la faire douter ? La vie ne devenait pas plus simple à la longue, elle devenait beaucoup plus compliquée.
- Alors tu me pardonnes ? demanda Candy
- Il n'y a rien à pardonner, on était en pause, tu te souviens ? Oh Candy, je t'aime tellement et je suis tellement heureux
Il l'avait pris dans ses bras et embrassé passionnément. C'est tout ce qu'Anthony attendait depuis le college St. Paul, depuis cette nuit où elle avait demandé qu'ils fassent une pause. Ils avaient fini leurs études de médecines et Albert leur avait construit une clinique privée pour qu'ils puissent exercer leur profession à leur aise. Il y avait une aile de la clinique que Candy avait consacrée à la partie pauvre de la population, une clinique gratuite. Albert finançait la clinique gratuite avec plaisir encourageant ainsi la générosité des autres membres de la famille et de la haute classe de Chicago. Candy avait aussi amené ses amies de Ste Joanna, Flanny qui après avoir été envoyée au front, était revenue une femme nouvelle, Julie, Sabine et bien sur Diana. Cette dernière toujours amoureuse d'Anthony ne disait rien à Candy, elle était contente de pouvoir le voir tous les jours. Candy avait aussi d'autres infirmières et jeunes docteurs en stage et elle se revoyait quand elle venait de commencer ses études. Tout baignait dans l'huile.
Ils continuaient leur dîner paisiblement. Candy vit qu'Anthony avait quelque chose à lui dire.
- Anthony ? On dirait que tu veux me dire quelque chose ?
- Chérie, qu'est-ce que tu dirais de prendre quelques jours de congé ?
- Mais la clinique….
- Diana et les autres docteurs peuvent s'en occuper
- Ok, mais pour quoi faire ?
- Pour aller à New Jersey…
- New Jersey ?
- Oui, il y a une conférence de médecins. Je crois que plusieurs médecins du monde entier qui viendront et ce serait intéressant de partager nos méthodes entre médecins.
- Et moi qui croyait que tu voulais passer du temps avec moi…plaisanta-t-elle
- Mais, les séances seront pendant la journée et parfois rien que le matin, nous aurons beaucoup de temps libre.
- Oh, alors je peux amener Rosemary ?
- Tu crois que tu auras le temps de t'occuper d'une enfant, avec les séances
- C'est pour ça qu'on amènera une nounou avec nous…
Anthony la regarda en souriant. Elle pensait toujours aux autres, et rien ne passait avant Rosemary, sa petite fille, sa protégée.
- D'accord, chérie. Tu peux amener Rosemary
- Merci, Anthony, merci beaucoup.
- Il faudrait que je demande une suite à deux chambres avec un lit pour bébé…je vais le faire demain.
- N'oublie pas la nounou…
- Alors trois chambres…
Ils terminèrent leurs dîners paisiblement. En parlant de ce qu'ils allaient faire à New Jersey. Ensuite il ramena Candy chez elle. Oui, chez elle. Elle n'avait pas renoncé à son indépendance. Elle n'avait plus son appartement, mais elle avait maintenant une maison à étage avec un petit jardin pour Rosemary.
Il l'embrassa à la porte et n'entra pas avec elle. Il retourna au manoir immense des André.
- Bonsoir Aurélia, dit Candy en entrant chez elle, ça va ? Pas de problèmes ?
- Non tout va bien. Elle a bien mangé et elle dort paisiblement.
- Merci, Aurélia
- De rien docteur, c'est un plaisir de s'occuper d'elle.
Candy monta là où il y avait les chambres pour voir comment allait Rosemary. Elle entra dans la chambre sans faire de bruit. Elle regarda la petite fille de 2 ans à peine qui dormait paisiblement dans son lit. Sa belle chevelure blonde et frisée était éparpillée sur le petit coussin à la taie d'oreiller rose pâle. Elle se mit à bouger un peu dans tous les sens et à pleurnicher un peu. Candy savait que c'était un signe qu'elle voulait faire pipi. Elle la réveilla doucement, la petite fille ouvrit les yeux les yeux péniblement.
- Maman…?…pipi…
- Ok, ma chérie, je t'amène…dit Candy en la portant aux toilettes
Une fois la toilette terminée, Candy embrassa la petite fille, la remis dans son lit et elle ferma les yeux dès que sa tête toucha le petit coussin rose pâle.
Elle alla se préparer pour se mettre au lit. Et sa tête était perdue dans les souvenirs.
Elle faisait un stage dans une petite clinique pas très loin de la maison Pony, du moins du bénévolat pour aider les pauvres et les démunis. Elle habitait à Lakewood à cette époque là. Les autres était a Chicago, la maison était vide elle pouvait donc étudier à son aise, contrairement à la maison Pony où les enfants auraient toutes son attention. Il pleuvait très fort ce soir là du mois de juin. Il avait fait très chaud les jours précédents, alors la pluie était plus que bienvenue. Candy arriva pour son stage, trempée jusqu'au os. Elle prit son uniforme pour se changer et une serviette pour s'essuyer et surtout sécher ses cheveux. Elle se dirigea vers la salle du personnel. Elle entendit deux infirmières parler.
- C'est certainement une fille à papa qui n'a pas su fermer ses cuisses…
- Et maintenant, elle abandonne le pauvre bébé… il faudra l'amener à l'orphelinat
- Ça me brise le cœur disait une voix, je n'aime pas faire ça…
- Je peux m'en charger, dit Candy en entrant, j'ai habité dans un orphelinat pas très loin d'ici, la Maison Pony…
- Tu veux bien le faire ? Demanda Martha une des infirmières
- Oui, je le prendrai dès que j'aurai fini mon travail.
- Merci, Candy. Je vais aller faire signer des papiers à la mère…
- Et moi, je m'en vais… aurevoir ! dit l'autre
Elle sortit de la salle pour se diriger vers la chambre de la mère de l'enfant. Candy alla voir le bébé abandonné. C'était une petite fille toute belle et bien joufflue. Elle avait les cheveux blonds bouclés. C'était un vrai petit ange et Candy en tomba follement amoureuse. Elle s'imaginait être cette petite fille…
- Je ne signerai rien du tout ! Allez au diable ! Cria une voix qui n'était que trop familière à Candy
- Non, dit Candy à haute voix, ne me dites pas que…
- Laissez-moi tranquille ! Je ne veux rien signer, allez-vous en avec vos sales papiers !
Candy entendit des bruits de pas qui sortaient de la chambre de la mère de l'enfant. Candy se cacha pour ne pas que la mère du bébé la voit. Elle regarda de sa cachette et vit une faible Eliza Legrand en train de parler fort et sans aucun respect pour ceux qui venait de l'aider à mettre son enfant au monde.
- Mais vous ne pouvez pas partir, dit Martha, vous devez attendre un jour ou deux
- Il n'est pas question que je passe la nuit ici, dit Eliza, je suis même prête à signer les papiers si ça va me permettre de partir dans l'immédiat
On lui donna des papiers qu'elle remplit pendant un moment et ensuite elle s'en alla en filant à l'anglaise.
Candy sortit enfin de sa cachette. Eliza Legrand avait eu un enfant illégitime et l'avait abandonné ? Mais pourquoi ? Elle avait assez d'argent pour s'en occuper…. Mais elle ne voulait certainement pas faire la honte de sa famille, comme si ce n'était pas déjà fait ! Elle avait la réputation de fille facile, tous les hommes riches et sans scrupules passaient sur elle, jeunes, d'age mur ou vieux. Son frère avait pourtant essayé de la marier pour qu'elle cesse ses bêtises, mais le mariage n'avait duré que quelques mois, car la nouvelle mariée ne semblait pas pouvoir garder ses cuisses fermées. Et maintenant voilà ! Un pauvre bébé sans défense qui n'avait rien demandé à personne allait se retrouver dans un orphelinat…
- Mais où est partit cette petite… dit la voix d'une infirmière, oh les papiers elle les a rempli… mais qu'est-ce que…. Candy , Candy ! viens voir un peu ce qu'il y a ici…
Candy arriva en catastrophe. Que se passait-il ?
- Oui Martha, je suis là…
- Tu connais cette fille qui vient d'avoir le bébé ?
Candy qui mentait très mal déjà de nature, était tellement sidérée de voir Eliza dans la clinique encore moins qui venait d'avoir un bébé illégitime…
- Oui, j'ai été à l'école avec elle, avoua Candy
- Vous étiez des amies ?
- Elle ne peut pas me voir en peinture…
- Oh, je vois.
- Tu vois quoi ?
- Regardes-moi un peu ces formulaires, qu'elle a rempli…
Candy prit les formulaires et elle écarquilla les yeux en lisant le contenu
- Quoi ! Mais c'est mon nom !
- Tu connais son vrai nom ?
- Oui, mais…
- Je comprends, tu vas respecter son anonymat
- Oui… pour sa famille
- Mais ce qu'elle a écrit… c'est…
- …un bienfait inattendu…dit Candy
- Mais comment… ?
- Martha, d'après ce vilain tour que vient de me jouer … cette fille, je suis la mère de ce bébé…
- Ça ne t'ennuie pas ?
- Pas du tout ! J'ai été abandonnée aussi bébé devant la porte d'un orphelinat…
- Candy….qu'est-ce que tu as en tête ?
- Je vais apporter le bébé à l'orphelinat. Mais comme d'après le cadeau que vient de me faire cette fille, c'est mon bébé…
- Tu veux le garder ? Tu es devenu folle ?
- Peut être…, mais je vais la garder à l'orphelinat jusqu'à ce que je sois en mesure de m'en occuper. Je vais l'adopter légalement.
- Candy…
- Ecoutes, je ne fais rien de mal. Je sauve un bébé qui, grâce à son irresponsable de mère, est à moi en quelque sorte…On ne peut pas falsifier les papiers après que la mère les ait signé
- Donc, si quelqu'un fait des recherches, ça sera toi la mère sur papier…Cette fille devait vraiment t'adorer, dit Martha ironiquement
- Oh tu n'as encore rien entendu ! Dit Candy en riant.
- D'accord. Amène l'enfant à l'orphelinat et ensuite… advienne que pourra !
- Merci, Martha. Mais pas un mot.
- Pas un mot sur quoi ?…
- Merci.
Elle avait donc amené le bébé à la Maison Pony avec une copie des papiers qu'avait rempli Eliza.
- Candy ? Dit Melle Pony, que nous apportes-tu la ?
- Un bébé…dit Candy
- Un bébé ? dit Sœur Maria, d'où vient-il ? de l'hôpital ?
- Oui… dit Candy
- Mais dit Melle Pony, à qui est-il ?
- A moi, dit Candy
- A toi ? dit Sœur Maria…
- Oui. Et j'aimerai que vous me la gardiez pendant que je termine mes études.
Melle Pony et Sœur Maria étaient bouches bées. Candy avait un bébé ? Leur ancienne pensionnaire était grande, en troisième année de médecine et savait ce qu'elle faisait. Si c'était la Candy adolescente et espiègle, elle aurait eu droit à un sermon. Mais elles ne dirent rien et acceptèrent de s'occuper du bébé.
- D'accord Candy, dit Melle Pony, comment s'appelle-t-elle ?
- Elle s'appelle Rosemary, dit Candy, je vais apporter tout le nécessaire demain sans faute. Je sais que vous pouvez vous débrouiller pour ce soir…
- Bien sur Candy, dit Sœur Maria, qui se retenait pour ne pas exploser.
Candy embrassa Rosemary, elle serra Melle Pony et Sœur Maria dans ses bras.
- Merci de tout cœur, mes mamans. Occupez-vous bien de votre petite-fille !
Elle amena Sœur Maria à l'écart.
- Merci, Sœur Maria de te retenir. Je sais que tu as envie de crier sur moi, comme à l'époque. Mais je te remercie de tout cœur de ne rien dire.
Candy passa donc tout son temps libre à la Maison Pony avec Rosemary. Elle ne pouvait pas se passer d'elle et son cœur se brisait à chaque fois qu'elle devait la laisser. C'était à l'époque où elle s'était rapprochée d'Anthony. Il se demandait aussi pourquoi elle allait aussi souvent à la maison Pony. Un jour il la suivit et eut le choc de sa vie en voyant une petite fille qui courrait vers elle et l'appelait « Maman ». Il était malade ! Candy avait un enfant ? Mais…comment ?… Grandchester ! Le salaud ! Il s'approcha d'elles.
- Candy… dit-il
- Anthony… ! Que fais-tu ici ?
- Je t'ai suivi…
- Oh….
- Candy, comment as-tu pu me cacher que tu avais un bébé ?
- Anthony, je ne savais pas trop comment te le dire…
- C'est qui le père ? demanda-t-il brusquement…
- Oh mais …
- C'est Grandchester, n'est-ce pas ? le salaud ! Profiter de toi de la sorte alors qu'il a une autre ! C'est bien lui ça ! Maintenant il te laisse payer les pots cassés…
- Ce n'est pas un pot cassé, c'est la plus belle chose au monde, être mère! Anthony, je te présente, Rosemary…
- Rose….
- Comme ta mère. La rose est ma fleur préférée, grâce à toi, d'ailleurs. J'ai toujours aimé ce prénom. J'espère que ça ne t'ennuie pas.
Anthony resta sans voix. Il était complètement dérouté. Il aurait préféré trouver Candy avec un autre homme… avec un bébé ? Un bébé voulait dire qu'elle sera à jamais liée à ce satané d'acteur ! Et puis le prénom… Il regarda Candy et le bébé et il ne put s'empêcher de fondre à leur vue. Il l'aimait tellement. Il la prit dans ses bras et la serra avec le bébé dans ses bras.
- Merci Anthony, merci de tout cœur, dit Candy
- Je t'aime Candy avec ou sans bagages….
- Tu es sur que ça ne t'ennuie pas de t'occuper du bébé d'un autre ? Et les gens vont parler…
- Je t'aime Candy on va faire taire les gens…
- Mais s'ils assument que le bébé est de toi ?
- Laisse-les croire ce qu'ils veulent…
- Oh Anthony, je ne peux pas te mettre dans cette position…
- Tu ne fais rien. Si c'est ce qu'ils pensent, laisse les penser. C'est tout.
- Mais…
- Candy je ne veux pas te perdre…
- Je t'aime Anthony….Mais promets-moi que tu ne diras rien à Terry si tu le vois. Il n'est pas au courant et je ne veux pas qu'il essaye de me la prendre…mentit-elle, pour éviter les malentendus
Elle avait consulté un avocat discrètement et avait légalisé l'adoption de Rosemary, juste pour être sur ses gardes. Pour que personne ne puisse venir la lui arracher…
Et c'est ainsi qu'elle s'était retrouvée avec une petite fille adorable. Elle n'a jamais regretté ce qu'elle avait fait. Les gens parlèrent, et murmurèrent comme elle n'était pas mariée mais elle s'en fichait. Sa petite fille avait l'amour d'une mère était la chose la plus importante pour elle. Elle avait grandi sans sa mère et elle avait toujours voulu l'amour d'une mère. Elle avait Melle Pony et Sœur Maria, mais il y avait aussi beaucoup d'autres enfants… Alors elle pouvait supporter quelques regards et murmures si ca voulait dire que Rosemary aura son amour et grandirait heureuse. Elle ne savait pas pourquoi elle était abandonnée, mais elle aurait voulu que sa mère, si c'était le cas, l'ait gardée, rien ne remplace l'amour d'une mère. Elle se mit au lit après avoir remercier le Seigneur pour la bénédiction qu'était Rosemary.
