C'EST LUI LE DESIR DE MON COEUR

Chapitre 19

« Je veux me réveiller près de toi tous les matins… »

Le lendemain, pendant la visite de Rosemary, Candice Neige André devint Mme Terrence G Grandchester, dans le plus grand secret. Ils auraient une autre cérémonie plus tard. Maintenant, ils ne se sentiraient pas mal de partager la même maison et la même chambre, surtout qu'aux yeux du monde, ils avaient déjà un enfant !

Le prêtre s'en alla et croisa Eliza Legrand à la porte de la chambre. Elle regarda le portrait, Candy, Terry et Rosemary. Elle se sentait toujours un peu drôle en présence de Rosemary. Elle pensa à l'enfant qu'elle avait abandonnée sans même l'avoir vu… Elle devait avoir l'âge de Rosemary maintenant. Mais ce bref moment de faiblesse fut balayé par son orgueil, son arrogance et son insolence. Elle ne pouvait pas dire au monde qu'elle avait un bébé sans père. Elle ne savait même pas qui était le père. Elle changeait de partenaire tellement souvent qu'elle avait perdu le compte.

- Bonjour, dit-elle

La petite famille leva la tête étonnée.

- Eliza, dit Candy

- Je suis venue voir comment allait Terry. Bonjour Rosemary, dit-elle avec un beau sourire

- Bonjour, dit la petite

- Comment vas-tu ?

- Je vais bien et vous ?

- Je vais bien, merci…

Candy et Terry regardaient Eliza et virent comment elle était tout à coup devenue douce devant Rosemary.

- Je vais bien aussi, dit Terry, c'est gentil d'être venu me voir

- Je suis contente que tu ailles bien. Je m'en vais maintenant. Aurevoir Rosemary, dit-elle en souriant

- Aurevoir Liza, dit la petite

Elle sortit de la chambre. Candy et Terry se sentaient un peu drôle.

- Je vois ce que tu voulais dire, on dirait que la présence de Rosemary l'a rendu aimable…dit Terry

- Je ne sais pas ce que c'est, c'est peut être la voix du sang ou son subconscient…en tout cas je suis heureuse d'avoir ma petite fille, pardon, notre petite fille…

- Tu savais qu'elle avait mis mon nom, c'est pour ça que tu as laissé Brown croire que j'étais le père

- Connaissant Anthony, j'étais sûre qu'il allait faire des recherches. Et il l'a fait et en a eu le cœur net.

- Il était prêt à t'épouser en croyant que j'étais le père de Rosemary. Il n'était pas si mal que ça. Il t'aimait vraiment…

- Si tu peux ne plus voir de rivalité entre vous, tu pourrais devenir son ami…

- On verra avec le temps. A propos je t'ai vu il a un an au moins à Boston dans un hôtel avec Rosemary bébé…

- Vraiment ? Et tu ne m'as pas dit bonjour ?

- Ça faisait trop mal de te voir avec un enfant qui aurait du être le mien… je n'ai pas dormi cette nuit là…

- Oh…Susanna et toi vous avez….

- Fait… ? Non Candy, jamais. Je te le promets. Mais elle a tout fait pour me séduire. Surtout quand je revenais saoul, mais je m'endormais toujours après quelques baisers…Je lui disais que je voulais attendre la nuit de noce, tout en priant que cette nuit n'arrive jamais…

- Oh Terry, je suis désolée…c'est de ma faute. J'aurai du te parler

- Mais tu aurais pris la même décision, j'en suis sûr

- Tu me connais trop bien. Quand j'y pense, je crois aussi que j'aurai pris la même décision même si je t'avais vu ce soir là…

Terry l'embrassa comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas, il embrassait sa femme !

- Hum hum !

Les jeunes mariés s'arrêtèrent et virent Annie, Patty et Diana qui les regardaient.

- Vous allez traumatiser la petite, dit Annie en riant, bonjour Rosemary !

- Tata Nie ! dit Rosemary

- Salut tout le monde, dit Candy

- Tu vas bien Terry ? demanda Diana

- Très bien, merci, dit Terry

- Rosemary t'aime bien Annie, tu vas avoir une fille, dit Candy

- J'espère bien ! Ma collection Rosemary aura besoin d'un mannequin et ma collection Candy pour femme enceinte aussi…

Candy rougit à l'allusion d'Annie. Les autres se contentèrent de rire.

- Annie, dit Candy, je croyais que tu étais en congé de maternité …

- Je ne vais pas laisser mes idées aller aux oubliettes parce que je suis en congé… ne t'en fais, je ne me fatigue pas, dit Annie

- Et toi Patty comment te portes-tu ? Demanda Candy

- Je suis toujours fatiguée, contrairement à Annie qui ne se fatigue jamais, mais ça va, dit Patty

- Vous allez vous marier quand ? Demanda Diana

Candy et Terry durent se retenir pour ne pas leur dire qu'ils venaient de se marier, il n'y avait même pas une heure, mais ….

- On n'a pas encore fixé de date, mais avant que nous allions tous à New York

- Tu vas à New York ? Et la clinique ? Demanda Diana

- Tu peux prendre ma place et engager un autre docteur, je vais te vendre mes parts et tu deviendras associée à Anthony, si tu veux…

- Oui, d'accord ! Merci Candy, dit Diana

Candy était contente d'avoir Diana comme amie. Si Anthony tombait amoureux d'elle, il serait très heureux.

- En tous cas vous allez attendre que j'ai mon bébé, dit Annie, il me faut un peu de temps pour organiser le mariage

- Annie je ne veux pas te fatiguer…

- Candy, n'essaye même pas de m'empêcher d'organiser ton mariage !

- D'accord Annie, mais si tu te fatigues, tu me promets d'arrêter ?

- Ok. La santé du bébé d'abord…

- Au moins tu m'écoutes, dit Candy, parfois j'ai l'impression de parler à un mur !

Ils éclatèrent tous de rire. Ils passèrent le reste de la visite à bavarder gaiement.

Terry sortit de l'hôpital quelques jours plus tard. Albert vint le chercher pour l'amener chez Candy. Mme Baker était chez Candy et avait organisé un goûter qu'elle avait commandé chez un traiteur de la ville.

Annie et Patty étaient là, avec Christina et Diana. Alistair et Archie n'étaient pas là, par loyauté pour Anthony. La presse était à la sortie de l'hôpital et lui avait posé des questions, auxquelles il avait répondu très rapidement. Il leur confirma aussi qu'il avait rompu ses fiançailles avec Susanna Marlowe.

Lorsque tout le monde fut parti à part Mme Baker, Candy arrangeait Rosemary pour la mettre au lit.

- Candy, je la prends ce soir, après avoir passé toutes ces nuits sur ce petit lit d'hôpital, tous les deux vous aurez besoin de repos….

Candy rougit comme une pivoine, et Terry éclata de rire.

- Maman, ta subtilité laisse à désirer….je suis en convalescence

- Ouais c'est ça ! Et moi je suis la reine d'Angleterre….Viens Rosemary, tu vas passer la nuit avec granny…

- Yeah ! Fit la petite

Elle arrangea les affaires de la petite, et s'en alla.

- Maman comment ….

- Albert m'attends dehors, ne vous en faites pas. Aurevoir, reposez-vous bien.

Elle les embrassa tous les deux, ils embrassèrent la petite. Elles étaient parties. Restée seule avec Terry, Candy se sentait un peu drôle.

- Ça va taches de sons ?

- Oui, chou. J'ai seulement une drôle de sensation

- Ils nous ont tous laissé et ils imaginent que l'on va…

- Dans leur tête on n'est pas encore mariés…

- Dans leur tête, on a une fille…

Elle s'approcha de lui et lui fit un gros câlin.

- Tu es sûr que ça va ? Tu n'es pas trop fatigué ? On peut attendre…

- Tu plaisantes j'espère ?

- Oui, chou. Je voulais voir ta tête…dit-elle en riant, je vais m'apprêter…

Candy alla prendre une douche et s'arrangea pour la nuit. Terry avait pris une douche dans la deuxième salle de bain au rez-de-chaussée. Elle le trouva dans la chambre en train de lire un magazine. Elle alla s'asseoir à côté de lui.

- Nerveuse ?

- Un peu…

- Tout ira bien, ma chérie, je t'aime

- Je t'aime, Terry

Il posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa, doucement, très doucement au début et ensuite de plus en plus passionnément. Il se mit à lui caresser le dos, la poitrine à travers la chemise de nuit. Ils s'arrêtèrent un bref instant pour enlever la chemise de nuit de Candy, laissant découvrir son corps parfait et sa poitrine ferme. Il posa ses lèvres sur ses seins un à la fois, les caressant avec sa langue. Elle ferma les yeux et savoura les sensations délicieuses qu'elle éprouvait pour la première fois…oui, elle s'était gardée pour l'homme qu'elle aimait pendant toutes ses années et elle ne le regrettait pas une seconde ; elle consommait finalement la passion avec l'homme qu'elle aimait de tout son cœur et de toute son âme. Lorsqu'il entra finalement en elle, la douleur la fit sursauter un peu mais elle laissa vite place à une sensation exquise qui montait, montait, montait pour finalement exploser en les faisant crier ensemble ce nouveau bonheur qu'ils avaient attendu pendant toutes ces années.

- Oh mon Dieu ! Dit Candy essoufflée…

- Quoi ? Demanda Terry inquiet

- Je n'avais aucune idée que ça serait comme ça…

- Comme quoi ?

- Aussi merveilleux…

- J'avais une idée, mais c'était beaucoup mieux…

- Plus merveilleux que le rêve…C'est de ça qu'Eliza ne pas se passer ?

- Apparemment…

- Mais, je ne comprends pas pourquoi elle doit changer de partenaire… je suis contente avec toi seulement moi

- Peut être n'a-t-elle pas trouvé le bon…

- Tu vas me dire qu'avec tous les hommes qu'elle a eus, elle n'a jamais trouvé chaussure à son pied ?

- C'est possible Candy… tout le monde n'a pas la chance de trouver son âme-sœur…

- Oh…Je parie qu'elle ne sait même pas qui est le père de Rosemary…

- Tu comptes le lui dire un jour…Que tu as sa fille ?

- Pourquoi ? Tu sais qu'elle ne l'a même pas regardé avant de l'abandonner… ? Quand j'ai pris Rosemary et que je l'ai amené à la Maison Pony, je ne savais pas ce que j'allais faire exactement, je voulais la laisser…Mais quand Melle Pony et Sœur Maria m'ont demande à qui elle était, j'ai dit « à moi… », c'est sorti tout seul…et je n'ai jamais regretté

- Mais le fait qu'on te prenne pour une fille mère ne te dérangeait pas ?

- Pas du tout…J'aurai voulu que ma mère ait le courage de me garder…elle avait certainement ses raisons pour m'abandonner… Mais ça fait toujours mal de savoir qu'elle ne voulait pas de moi…

- Je suis désolée, ma chérie… je t'imagine bébé, qui n'aurait pas voulu de toi ? Tu étais certainement très mignonne…

Candy ne put s'empêcher d'essuyer une larme de tristesse sur sa joue.

- Quand j'ai vu Rosemary…je ne pouvais pas l'abandonner, Terry. Je sais que je ne peux pas sauver tous les enfants orphelins, mais…Je ne pouvais abandonner Rosemary…Eliza, pour une fois dans sa vie, avait fait une très bonne chose, elle avait mis au monde une très belle petite fille… Elle aurait pu s'en débarrasser avant…Mais elle ne lui a même pas jeter un regard et quand j'ai vu qu'elle avait mis mon nom et le tien…

- Je te comprends, ma chérie. Et je suis fier de toi. Rosemary est adorable. Quand je pense que j'aurai donné n'importe quoi pour qu'elle soit de moi sans savoir que sur papier, elle était de moi…

- C'est marrant, non ? Tu ne m'as dit bonjour quand tu m'as vu à Boston… Tu aurais dû. J'aurai été très heureuse de te voir…

- Je m'excuse, mais j'avais trop mal… N'oublies pas, dans ma tête, je croyais que tu ne voulais plus de moi… Et j'avais fait la promesse de ne plus te déranger… Si je t'avais parlé, j'aurai essayé encore de t'avoir…

- Même en croyant que j'étais mariée… ?

- Oui… Je suis affreux n'est-ce pas ?

- Non, tu es amoureux de moi, mon amour… Mais tu n'as pas essayé à la conférence de médecin…

- Quoi, tu te sens offensée ?

- Non, mais…ça fait toujours plaisir de savoir qu'une ancienne flamme est toujours intéressée

- J'en suis sûr… Mais tu ne m'as pas laissé le temps… Tu m'as jeté la bombe de Rosemary et le fait que tu étais venue à la première…

- Et tu étais en colère… Mais la blague que tu voulais m'aider à perdre ma virginité…

- Qui te dit que je plaisantais… ?

- Oh Terry, je t'aime tellement… Renoncer à toi était la chose la plus dure que j'ai jamais eu à faire… Crois-moi, j'ai eu besoin de toutes les forces du monde pour y parvenir… Je voulais tellement rester avec toi… J'ai cru que j'allais mourir de chagrin… Je m'excuse de ne pas t'avoir parlé… Je m'excuse parce que tu es resté toutes ces années à croire que je ne voulais pas de toi…

- Oui, c'était l'enfer. Et Susanna… J'ai tout fait, mais je n'arrivais pas à l'aimer ou même la désirer… C'était une bonne amie c'est tout…

- Anthony… Tout le monde s'attendait à ce que nous aboutissions ensemble… Mais après t'avoir rencontré sur ce bateau… Tu étais comme un parasite qui ne voulait pas me quitter… Et quand je me suis sacrifiée pour Susanna… J'ai mis des années avant de reprendre Anthony… Il y a seulement un an que nous nous sommes remis ensemble, depuis notre rupture après l'incident de la grange…

- Il t'a accepté avec « mon bébé »… C'est un type bien…

- Tu dis ça maintenant parce que je suis avec toi…

- Bien sûr, plaisanta-t-il, il n'est pas question d'avoir des paroles aimables pour son rival…

- Terry, j'étais heureuse de voir que tu n'étais pas heureux sans moi… Que tu l'aurais été avec moi… Ce n'est pas très gentil…

- Mais non, c'est une réaction normale, ma chérie… J'aurai voulu te trouver aussi malheureuse, mais tu ne l'étais pas… Et ça m'a fait très mal…

- Je m'excuse, mon chéri…J'ai du me retenir pour ne pas me jeter dans tes bras…

- Moi aussi… On s'est vraiment fait souffrir tous seuls en laissant le monde extérieur influencer nos décisions au lieu de penser à nous et suivre notre cœur

- Mieux vaut tard que jamais… Trêve de bavardage, tu peux me faire encore plaisir mon amour… ?

- Autant de fois que tu le voudras….

Les préparatifs du mariage de Candy et Terry se passaient dans la joie et la gaieté. Annie avec son gros ventre passait son temps au téléphone à tout organiser. Candy lui disait bien sûr de ne pas se fatiguer… Mais elle faisait la sourde oreille. Elle restait dans le confort de son salon et passait tous ses coups de fils.

Terry était avec Eleonor qui était venu chercher Rosemary pour passer quelques jours à New York avec elle.

- Tu aimes être grand-mère, maman

- Cette petite est absolument adorable…j'attends les autres avec impatience…

- Maman !

- Vous habitez ensemble… Tu trouves que c'est convenable ?

- Voilà maman. Pour ne pas prendre le risque d'être séparé encore, Candy et moi nous nous sommes mariés à l'hôpital…

- Quoi ! Encore un secret que vous avez gardé pour vous…

- Je te le dis parce que tu crois que nous vivons en concubinage…

- Oh… Félicitations… Merci de m'avoir invité

- Désolé maman… Je te promets, il n'y aura jamais plus de secret…

- D'accord. Rosemary et moi viendrons juste à temps pour le mariage officiel…

Candy arriva avec Rosemary prête à partir avec sa grand-mère.

- Voilà, tu vas me manquer, ma chérie, dit Candy

- Bye maman… Bye papa… dit Rosemary

- Aurevoir, dit Terry en l'embrassant

Eleonor s'en alla avec Rosemary dans les bras. Candy était triste.

- Ça va chérie ?

- Oui… Elle va me manquer…

- A moi aussi. J'ai dit à ma mère que nous étions mariés

- Oh… Elle n'était pas en colère ?

- Non, elle était déçue parce que nous ne l'avions pas invité…

- Oh…c'est ça être égoïste, je suppose, on ne pense qu'à nous….

- Et à notre plaisir…

- Je te promets de faire passer notre famille avant tout, désormais…

- Moi aussi…

Elle reçut la visite d'Alistair qui était venu la chercher quelques temps après.

- Candy, vite

- Ali ? Qu'y a-t-il ?

- Annie…

- Oh…le bébé ?

- Oui…

- J'arrive… Tu viens chéri ? demanda-t-elle à Terry

- Bien sûr…, Dit Terry

Ils se précipitèrent à l'hôpital et ils trouvèrent Archie en train de faire les 100 pas. Anthony aussi était là.

- Candy, Dieu soit loué, elle te veut toi, dans la salle…

- Ok, j'y vais, dit Candy en courant presque

Les hommes restèrent seuls. L'atmosphère était un peu tendue, avec Terry et Anthony dans la même pièce.

- Comment vas-tu Terry ? Demanda Alistair pour briser le silence

- Bien merci, dit Terry, et toi c'est pour quand ton heureux événement ?

- Dans deux mois… j'ai hâte…

- Tu aurais dû être là pour assister Candy, dit Anthony

- J'aurai été là si elle m'avait mise au courant, dit Terry très calme

- J'en suis sûr… Tu es fier de toi ? Tu as gagné…

- Brown…

- Prends bien soin d'elle…, dit Anthony, sinon tu auras affaire à moi… Ne lui fais pas de mal

- Je l'aime et je vais très bien m'en occuper… Merci Brown

Anthony fit un signe de tête. C'était très dur pour lui de prononcer ces paroles, mais il voulait continuer à fréquenter Candy sans être mal à l'aise en présence de Terry. Terry lui en était reconnaissant. Alistair et Archie les regardaient faire la paix et ils étaient fiers de leur cousin pour sa grandeur d'esprit. Terry et Anthony se serrèrent la main… Ce n'était peut-être pas le début d'une très grande amitié… Mais c'était le début de quelque chose.