Funeste futur – Chapitre 2
Klaus s'effondra sur une chaise. Il regardait Quigley avec incompréhension.
Qu… quoi ?
Prunille a disparu, Klaus, répéta Quigley.
Comment ça, disparu ?
Eh bien, disparu, cela veut dire que…
Je sais ce que veux dire disparu, le coupa Klaus, une pointe d'énervement dans la voix. Ce que je voulais dire c'est comment a-t-elle disparu.
Quelqu'un l'a enlevé.
Olaf ?
Je ne crois pas, on n'a plus de nouvelles de lui depuis…
… la mort de Violette, termina Klaus en murmurant. Mais alors, qui ?
On n'en sait rien, c'est pour ça que dans la situation actuelle on a besoin de ton aide. Pour la retrouver.
Vous étiez censés la surveiller, dit Klaus en désignant Quigley du doigt, ça n'aurait pas dû arriver.
Aucun de nous ne comprend comment cela a pu se produire, fit Quigley en regardant ses chaussures.
Mais c'est arrivé. Et Jérôme, comment va-t-il ?
Quigley releva la tête, but une gorgée de sa menthe.
On l'a conduit à l'hôpital Zheimer, il est dans le coma.
Et l'appartement, il a… brûlé ?
Non, il est intact, mis à part les dégâts causés pendant l'enlèvement.
Klaus se leva de sa chaise, et quitta la pièce. Il alla dans sa chambre, et ferma la porte. Pourquoi, se demanda-t-il, pourquoi le malheur continuait à s'acharner sur lui et sa sœur ? N'avaient-ils pas assez souffert ? Il regarda une photo sur sa table de nuit. C'était une vieille photo. Ils étaient encore trois. Il s'en voulait. Il aurait dû rester prêt de sa sœur, prendre soin d'elle. Au lieu de fuir. Une larme coula le long de sa joue. Il l'essuya, et se releva, prit des vêtements dans une armoire et les enfila. Il prit également un sac à dos et retourna dans le salon. Quigley était occupé d'ouvrir la fiole qu'il avait laissée sur la table.
Je ne boirais pas ça si j'étais toi.
Qu'est-ce qu'il y a dedans ? demanda Quigley en la reposant.
Un poison, un poison très mortel.
Et tu t'en serais… vraiment servi ?
Bien sûr. D'autres n'auraient pas hésité.
Klaus vit une expression d'inquiétude passer sur le visage de Quigley. Oui, il avait changé, et il s'en fichait complètement de l'avis des autres. Il alla dans son bureau, ouvrit son sac et y fourra sa boîte métallique. Ainsi qu'un pistolet, de l'argent et un carnet. Il rejoignit de nouveau Quigley, prit la fiole et la mis également dans son sac.
C'est moi, où tu as changé la configuration des lieux ? Il me semble que la porte à Verrouillage par Digicode Culturel donnait directement sur la cuisine.
J'ai effectivement fait quelques changements. Et comme c'était trop grand pour une personne seule, j'ai condamné certaines pièces. Bon, on y va, au lieu de discuter aménagement et décoration ?
Quigley acquiesça d'un signe de tête. Klaus mit sa veste, et se dirigea vers un mur. Il déplaça une étagère, et poussa la porte qui se trouvait derrière. Quigley vit qu'il n'y avait pas eu beaucoup de changement dans cette pièce. Le sol était encore noir, et il y avait de nombreux morceaux de papier brûlés, ainsi que des vestiges d'étagères. Au centre de la pièce, Quigley distingua une sorte de cube.
C'est un ascenseur, fit Klaus. Montes dedans.
Quigley exécuta cet ordre, et une fois dans la cabine, il vit qu'il n'y avait que deux boutons. Un pour monter, un autre pour descendre. Klaus pressa le second. Il ne regardait pas son ancien ami, il fixa la porte durant toute la descente. Arrivés à destination, ils se trouvèrent dans une sorte de grotte, faiblement éclairée. Klaus sortit un jeu de clé de sa poche, et verrouilla l'ascenseur, ensuite, il se dirigea vers une sorte de compteur, qu'il coupa, et ferma le boîtier à l'aide d'un cadenas. Quigley aperçut une jeep garée dans l'ombre. Klaus monta dedans, et Quigley s'installa sur le siège passager. Ils roulèrent pendant cinq minutes avant de sortir de la grotte, dont l'entrée était masquée derrière une abondante végétation. Klaus rejoignit la route qui menait à sa ville natale, là où tous ses malheurs avaient débuté. Une fois en ville, Quigley posa une question :
Où tu vas ? Ce n'est pas dans cette direction le Boulevard Noir.
Je vais d'abord rendre visite à Jérôme. Ça te pose problème ?
Heu non… je comprends, c'est normal…, fit Quigley un peu gêné.
Contrairement à la clinique Heimlich, l'hôpital Zheimer était complètement construit, et était beaucoup plus imposant. Dans le hall, accrochés sur les murs, les peintures représentaient tous les directeurs, issus de la très ancienne famille qui avait donné son nom à l'établissement. Le dernier, actuellement en poste, se prénommait Albert, mais tout le monde l'appelait ''Al''. Klaus se dirigeait vers la réception, sous le regard austère des anciens directeurs.
Vous désirez ? demanda une dame âgée, vêtue d'un uniforme bleue, comme tous les membres du personnel de l'hôpital.
Je cherche la chambre de Mr Jérôme d'Eschemizerre, fit Klaus après s'être éclairci la voix.
Bien, veuillez patienter quelques secondes, dit-elle en disparaissant derrière un énorme registre.
Deux minutes plus tard, sa tête émergea du livre.
Bonjour Monsieur, vous désirez ?
Je vous l'ai déjà dit, je cherche la chambre de Mr d'Eschemizerre, dit-il, légèrement agacé.
Un instant je vous prie.
Elle disparut de nouveau derrière son livre. Klaus se tourna vers Quigley, qui haussa les épaules. Après une minute, Quigley tendit le bras, et arracha le registre, tenu par les deux petites mains de la réceptionniste.
Hé mais… qu'est-ce qui vous prend ? demanda-t-elle, surprise.
Jérôme d'Eschemizerre, 1er étage, chambre 47, lut Quigley avant de rendre le registre.
Bonjour messieurs, fit la réceptionniste, que puis-je pour vous ?
Les ascenseurs étant en panne, ils durent prendre les escaliers. Mais arrivés à ce qu'il croyait être le premier étage, ils virent une pancarte indiquant ''Vous vous trouvez ici au treizième étage'' et le numéro de la première chambre qu'ils aperçurent était le 601. Ils montèrent un étage supplémentaire et une autre pancarte les prévint qu'ils étaient au huitième. Ils comprirent alors que les numéros d'étages étaient aléatoires, et ils durent encore en monter cinq, avant qu'une pancarte ne leur dise ''Vous vous trouvez ici au premier étage''.
Messieurs, fit une infirmière, puis-je vous être utile ?
Je viens voir Jérôme d'Eschemizerre, répondit Klaus.
Vous avez de la chance, dit-elle en souriant, il est sorti de son coma il y a une heure.
Klaus lui rendit son sourire, et se dirigea vers la porte, où était écrit à la peinture, un immense 47. Il poussa la porte, et Quigley lui saisit le bras.
Je vais t'attendre ici.
Klaus hocha la tête, et entra dans la chambre. Jérôme était allongé dans un lit près de la fenêtre. Son corps était relié à toutes sortes de tuyau. Il vit Klaus, et tenta de se relever. Cela permit à Klaus d'apercevoir une entaille fraîchement recousue sur le front de son ancien tuteur.
Ca va ? demanda Klaus, en sachant sa question particulièrement idiote.
Je… suis… désolé, murmura Jérôme avec difficulté. Je n'ai… pas…
Ce n'est pas grave, je vais la retrouver, le coupa-t-il. Tu dois te soigner, ne t'inquiètes de rien.
Ils étaient… nombreux… ils nous ont attaqués… par surprise.
Je les retrouverai.
Je… je me suis pas… laissé faire, dit-il en saisissant la main de Klaus.
Je n'en ai jamais douté, dit-il en essayant de retenir ses larmes.
Il s'assit sur une chaise, et resta là sans parler pendant un long moment.
Une heure plus tard, il garait sa jeep dans le Boulevard Noir. Il prit son sac à dos, rentra dans le hall du 667, suivi de Quigley, et appela l'ascenseur qui menait directement au dernier étage. Une fois arrivés, il sortit un couteau, attaché à sa cheville, et brisa les scellés de la police.
Ils ont tout fouillé ?
Je ne sais pas, il y a tellement de pièces… D'après Duncan, un des officiers s'était perdu.
Ils l'ont retrouvé ?
Oui, il n'y a plus personne, tous les policiers ont répondu à l'appel en sortant.
En entrant, Klaus put voir que Jérôme n'avait pas menti. Pour qu'il y ait autant de dégâts, il avait dû bien se défendre. Il y avait également des traînées de sang sur la moquette. Klaus pria intérieurement pour que Prunille n'ait pas été blessée pendant son kidnapping. Avec Quigley, il décida qu'il vaudrait mieux se séparer, pour rechercher des indices qui auraient éventuellement pu échapper à la police. Machinalement, Klaus se dirigea vers son ancienne chambre. Dans le couloir, il vit une ombre sortir de la chambre de sa sœur. Une ombre qui n'avait qu'un bras. Il s'accroupit, posa son sac, et en sortit son arme. Il se mit alors à suivre cette ombre manchote, qui se faufilait de pièce en pièce. Au bout d'un moment, elle fit une erreur. Elle était entrée dans une pièce sans autre sortie. Il longea le mur sans bruit, poussa la porte, et se planta devant la seule sortie, en brandissant son arme.
Plus un geste !
Réponses à la review :
Merci pour ton commentaire fifi galop. Pourquoi les chapitres s'arrêtent-ils au moment le plus intéressant ? Bonne question, à mon avis, je suis trop influencé par les séries dont les épisodes se terminent sur un moment plein de suspense (genre Alias, Lost,…). Désolé, mais j'ai pris l'habitude de finir mes chapitres de cette manières (je sais, c'est sadique…). Sinon, pour la note introductive, je n'ai pas vraiment cherché à écrire d'une manière spéciale, c'est plus un énoncé des faits que j'ai voulu faire à la 1ère personne, et si tu ne le trouves pas amusant, c'était voulu, quel plaisir aurais-je à rendre amusant ce triste récapitulatif des faits précédents mon histoire. Tu trouves Klaus changé ? Tu n'as encore rien vu. La suite ? J'essaierai un chapitre toutes les 3 semaines, pcq j'ai d'autres fics en chantier, et peu de temps.
p.s. : non, ce n'était pas voulu de refuser les reviews anonymes. Merci de me l'avoir signalé !
