Titre français: Et puis il avait ouvert la bouche

Titre de la fic original : Then He Opened His Mouth

Auteur : Sherdelune

Genre : Yaoi Couple : Harry/Draco

Rating : TM pour plus tard

État de la fic anglaise : Fini (23 chapitres)

État de la fic française : 3; Traduit : 22; En cours : 23;

Ancienne traductrice : Koh22 Nouvelle traductrice : Manelle

Bêta : Crystal d'avalon

Chapitre 3 Variations sur un thème

Ma 5eme année à Poudlard m'avait vraiment ouvert les yeux. Durant le cours de cette année, ma perception des choses et des personnes avait commencé à prendre un virage serré, de ce qui était sans danger, à un territoire qui m'était terriblement nouveau et inconnu. C'est l'année où mes sentiments envers Drago Malfoy ont évolué de la haine véritable et non dissimulée au respect, presque à contre cœur. Respect. Dieux, c'est un terme simpliste pour ce que j'avais commencé à ressentir réellement.

Assis là dans le Poudlard Express, je l'ai regardé au moment où sa tête blonde s'est penchée, son beau visage empreint d'un air contemplatif. Ses lèvres roses se sont relevées en un léger sourire, et cela a fait faire une embardée à mon cœur.

Comment avais-je pu jamais penser que ce beau garçon ressemblait à quelque chose d'aussi vilain qu'un ferret ? A quoi diable pensais-je donc ? Non, ne répondez pas à ça. Je suis plutôt sûr que j'avais laissé des influences extérieures déformer mes pensées et mes sentiments, mais ce jour-là dans le train, j'ai fait le choix de prendre mes propres décisions dans le futur, aussi loin que Drago était concerné.

En l'observant, j'avais commencé à passer en revue mon passé avec lui pour essayer de trouver le moment précis où mes sentiments à son égard avaient changé. J'étais conscient que ce que je ressentais n'était pas superficiel, car je savais que Malfoy était bien plus qu'un joli visage. Il était beau bien sûr, mais aussi très intelligent; une des personnes les plus intelligentes que j'avais jamais connu.

Il avait aussi un bon sens de l'humour, si seulement il avait laissé voir cette partie de lui à d'autres que ses admirateurs les plus proches. Je détestais l'admettre, mais il était aussi très loyal dans la mesure où ceux de sa Maison étaient concernés, et pour autant que je puisse dire, sa loyauté lui était retournée sans faiblir et sans question.

Cela ne veut pas dire que j'étais aveugle à ses défauts. Il était sûrement l'une des personnes les plus agaçantes que j'avais jamais eu le privilège de connaître. Il avait une langue bien aiguisée : une arme qui éliminait avec insouciance tous ceux qui osaient se placer sur son chemin, et je m'étais souvent retrouvé à faire les frais de ses nombreuses remarques acerbes.

Oh oui, Malfoy était beau. Mais, surtout, il en était très certainement conscient, et ne perdait pas de temps à s'assurer que tout le monde était du même avis.

J'aurais donné presque n'importe quoi pour rentrer dans sa tête ce jour-là, pour voir ce qui le motivait, mais j'étais terrifié de ce que je pourrais vraiment y trouver. Alors j'étais resté assis là et l'avais regardé en secret, imaginant que je l'avais vu jeter un coup d'œil dans ma direction, mais n'osant pas espérer qu'en fait, il m'avait regardé.

Bien que je sache que je ne suis pas repoussant à ce point, je n'aurais fait que me bercer d'illusions en croyant qu'il pourrait être attiré par moi. J'avais remarqué à qui il avait prêté attention dans le passé, et je n'étais pas sûr d'être à la hauteur de ce standard élevé. Évidemment, il aurait également pu être perdu dans des pensées concernant son père, qui avait été emmené à Azkaban récemment à cause de ses activités de Mangemort au Ministère de la Magie.

Eh bien. Il semblait que Drago avait décidé de faire une sieste, appuyé contre la vitre, et mes essais d'interprétation des pensées de Drago Malfoy n'allaient pas rendre le voyage moins long, pas plus qu'ils ne feraient passer l'été plus rapidement. J'avais finalement abandonné mon observation de Drago et avais tourné mon attention vers mes compagnons, et vers les petites maisons qui parsemaient le paysage, alors que le train traversait un petit village.

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Mes "Plans pour Séduire Harry Potter" étaient déjà bien avancés pendant que le Poudlard Express se dirigeait vers la station Kings Cross à Londres. J'étais quasiment sûr qu'il serait complètement convaincu par le célèbre Charme Malefoyä (bien entendu), quand j'avais eu l'étrange impression que quelqu'un m'observait. Intéressant.

Je commençais à me demander si…est-ce que ça pouvait être ? J'avais jeté un rapide coup d'œil aux autres passagers à bord du train, mais avais été limité aux compartiments avoisinants. Dans le compartiment juste à côté du mien, il y avait Potter, Weasel, la Sang de Bourbe et la sœur du Weasel.

Dans celui de derrière, j'avais remarqué Bulstrode, Parkinson, Zabini et Boot. Juste devant moi, il y avait les jumelles Parvati, Finnegan, Brown et Londubas. En regardant à ma gauche, je vis Potter poser la tête contre la vitre, l'air distant, alors que l'on traversait une petite forêt. Il avait l'air tellement serein, les traits adoucis par la lumière tamisée qui filtrait à travers la vitre à côté de lui.

Possessif, j'avais pensé « A moi ». Je ne pus m'empêcher de sourire alors que cette pensée s'installait dans mon esprit.

J'avais légèrement tourné la tête en arrière pour voir si ça pouvait être Parkinson qui me donnait cette sensation de brûlure derrière la tête. J'avais tout de suite écarté cette possibilité en constatant quelle était profondément endormie, la tête sur l'épaule de Boot. Dieux, elle était dégoûtante!

De la bave dégoulinait d'un coin de sa bouche, créant une tâche humide sur la chemise de Boot. Non, ce n'était pas de la salive,

Dieu merci. J'avais laissé mes yeux parcourir de nouveau les alentours, et n'étais pas mieux arrivé à déterminer qui était le mystérieux observateur, alors je décidai d'appuyer ma tête contre la vitre.

La dernière chose dont je me souviens, flottant jusqu'à ma conscience, est la vision béatifique du visage de Potter dans la lueur dorée du soleil du crépuscule. Satisfait, j'avais glissé dans un sommeil rempli de rêves.

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Le Poudlard Express s'arrêta à la plate-forme 9 3/4 près d'une demi-heure plus tard. Les voix excitées des jeunes gens emplissaient l'air tandis qu'ils allaient de leurs compartiments à l'allée centrale. Dans leur compartiment, Harry, Ron, et Hermione se levèrent lentement et étirèrent leurs muscles engourdis après le long trajet. Ron se tourna vers ses amis et leur fit un large sourire.

« J'espère que vous pourrez venir au Terrier plus tard cet été. » Ses yeux s'attardèrent sur Hermione un court instant pendant qu'il récupérait ses affaires dans les casiers de rangement en hauteur. « Peut-être qu'on pourra s'entraîner au Quidditch.

Qu'est-ce que tu en dis, mon pote ? » Il regarda Harry d'un air interrogateur, lequel lui fit un sourire rassurant.

« Bien sûr, Ron. Mon oncle et ma tante ne devraient pas avoir de problèmes pour me laisser y aller. Tant que tu gardes le Terrible Duo loin de leur Dudleynouchet, ça devrait être ok.

« Hey ! Je n'aime pas du tout ça! » Fred Weasley fit la grimace à Harry en passant à côté de lui avec son frère sur le chemin de la sortie.

« Et puis, ce n'est pas comme si ce porc ne crevait pas d'envie de manger des bonbons, Harry ! » ajouta George en riant. Les jumeaux avaient décidé de prendre le train depuis Pré-au-lard afin de pouvoir rejoindre le reste de leur famille au Terrier, pour quelques semaines pendant l'été.

Harry rigola avec les jumeaux au souvenir de Dudley et des Pralines Longue Langue. « On pourrait croire qu'il a compris la leçon à propos des choses qu'on ne connaît pas et qu'il ne faut pas mettre dans sa bouche, mais ce n'est pas le cas. Donc vous autres, évitez-le ! Il ne lui en faut pas beaucoup pour me pourrir la vie. » Harry secoua la tête et commença à ramasser ses affaires.

Ron et Ginny sortirent dans l'allée centrale pour rejoindre Fred et George. C'était comme une réunion de la famille Weasley, tout juste au milieu de l'allée.

" Eh ! Vous autres, bougez un peu ! » Un Blaise Zabini très impatienté était dans l'allée, derrière Ron, anxieux de sortir du train. « Je vois ma mère et mon père qui m'attendent sur le quai, allons-y ! »

Fred, George, Ron et Ginny roulèrent des yeux et commencèrent à marcher le long de l'allée. « Je t'enverrai un hibou plus tard dans le mois, Harry, comme ça on pourra s'organiser. A plus ! » Ron se pressa vers la sortie, lui, ses frères et ses sœurs se déversant sur le quai. Harry sourit et agita la main en direction de Monsieur et Madame Weasley, qui faisaient des signes à Hermione et lui, tandis qu'ils se dirigeaient tous vers les valises des élèves.

Les autres étudiants défilèrent hors du train, jusqu'à ce que les seuls restants soient Hermione, Harry, et Drago Malfoy. Harry pencha la tête sur le côté et regarda Malfoy qui avançait le long de l'allée dans leur direction. Il s'arrêta un moment en face d'eux, ses yeux gris croisant brièvement ceux de Harry. Drago hocha légèrement la tête vers Harry, puis se tourna et fit la même chose pour Hermione avant de quitter calmement le train.

"Eh bien, Harry. On dirait que Papa et Maman sont entrain de m'attendre. Je t'enverrai un hibou plus tard cette semaine pour m'assurer que tu obtiens assez de temps pour étudier pendant les vacances, d'accord? » Harry roula des yeux, moqueur.

Certaines choses ne changeraient jamais. La fille aux cheveux épais lui fit un sourire et se dirigea vers la sortie, laissant Harry la suivre de près.

Sur la plate-forme, Harry fut accueilli par la vue de Remus Lupin, Maugrey Fol-Œil et Tonks qui mettaient en garde les Dursley pour qu'ils le traitent convenablement. Il se retint de rire à la vue de la figure violette l'oncle Vernon, qui frémissait de ressentiment.

Il n'était toujours pas habitué aux « tarés » qui lui disaient quoi faire avec son propre neveu, et Harry pensa que l'acceptation de ses habilités magiques par son oncle et sa tante était encore loin. « Oh, une chose à la fois » se dit-il. Harry remercia ses protecteurs, et se mit en route vers Privet Drive avec les Dursley.

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Wow, je n'arrive pas à croire qu'il m'a vraiment regardé en quittant le train. C'était presque comme s'il avait su que je l'avais observé. Et vous savez quoi? Je pense que cette nuit, des progrès ont été faits, et qu'il y a encore de l'espoir pour moi. Il ne m'a pas appelé Sang de Bourbe une seule fois de tout le trajet. Oui, la situation s'améliore définitivement.

A suivre…