Titre français: Et puis il avait ouvert la bouche
Titre de la fic original : Then He Opened His Mouth
Auteur : Sherdelune
Genre : Yaoi Couple : Harry/Draco
Rating : TM pour plus tard
État de la fic anglaise : Fini (23 chapitres)
État de la fic française : 4; Traduit : 22; En cours : 23;
Ancienne traductrice : Koh22 Nouvelle traductrice : Manelle
Bêta : Crystal d'avalon
Bonne lecture et à jeudi prochain
Eni et Onarluca
Chapitre 4 Quelqu'un Pour Veiller Sur Moi
Tante Pétunia et Oncle Vernon étaient relativement silencieux durant tout le trajet vers Privet Drive, et j'espérais qu'une fois arrivé à destination, le silence ne s'aggraverait pas en quelque chose de plus menaçant. Après l'année que je venais de vivre, je n'étais vraiment plus d'humeur à me battre avec eux. Apparemment, ils étaient dans le même état d'esprit, car aussitôt que nous sommes arrivés à la maison, ils se sont tenus loin de moi et m'ont laissé m'occuper comme bon me semblait.
Je me sentais un peu fatigué après ce long voyage, alors je portai Hedwige dans la petite chambre à l'étage, puis redescendis pour prendre ma valise. En rangeant ma valise en dessous de mon lit, j'examinai bien la chambre et fut content de constater que la fenêtre n'était plus bloquée, ou même barrée. J'avais pris l'habitude de contempler les étoiles depuis la fenêtre de mon dortoir, et j'étais heureux de pouvoir continuer à le faire pendant l'été. Cela avait été très relaxant pour moi de m'asseoir sur le rebord de la fenêtre et d'essayer de trouver les constellations et les autres corps célestes dans le ciel nocturne. Quelque chose qui m'empêchait de trop réfléchir. Après les récents évènements, je me sentais tout simplement incapable d'assumer mes pensées pour l'instant.
C'est ainsi que l'été débuta. J'occupais mes journées en prenant soin du jardin de fleurs de la Tante Pétunia, ce que j'appréciais réellement. J'étais parvenu à trouver une consolation dans le fait de travailler sous le soleil d'été, la terre réchauffée devenant une amie qui gardait tous mes secrets. Quand il me prenait l'envie de parler de la perte de Sirius derrière le voile, je pouvais parler aux plantes et aux fleurs, et laisser mes larmes arroser leurs racines. Elles ne me jugeaient jamais, ne m'accusaient jamais, et ne me disaient jamais de m'en remettre. Dieu seul sait que j'avais déjà passé plus qu'assez de temps à le faire moi-même. Elles ne me dirent pas une seule fois que j'étais faible d'être affecté si profondément par la mort de Sirius, et je leur en étais reconnaissant. Je suppose que mon travail dans le jardin contenait un autre avantage pour moi ; Tante Pétunia ne me demanda jamais de faire aucune autre corvée dans la maison.
Ainsi, ma routine était à peu près la même, jour après jour. Se réveiller à huit heures, manger un petit déjeuner léger, puis direction l'extérieur pour planter des fleurs, arracher les mauvaises herbes, et arroser le jardin. Certains jours je taillais le gazon, d'autres jours je transportais des sacs de fertilisant pour nourrir les fleurs et les plantes. A une heure de l'après-midi, j'étais prêt pour le déjeuner et je rentrais à l'intérieur pour prendre un sandwich, des chips et un verre d'eau. Après le déjeuner, je prenais une douche, puis me retirais dans ma chambre pour avancer dans mon travail scolaire (Hermione serait tellement fière). Aussi longtemps que je n'affichais rien de "magique" devant l'Oncle Vernon, il me laissait faire ce qui était nécessaire pour étudier. A six heures, je me trouvais en bas pour le dîner, après lequel j'aidais Tante Pétunia à nettoyer. Elle ne me l'avait jamais demandé, mais cela ne me dérangeait vraiment pas, et elle semblait contente d'avoir de l'aide.
Cela se poursuivi ainsi. Je recevais de temps en temps un hibou de Hermione ou de Ron, mais je n'étais tout simplement pas d'humeur à entendre parler des bons moments qu'ils passaient avec leurs familles, alors je parcourais rapidement leurs lettres et leur retournais une réponse appropriée. Je me sentais un peu seul, mais honnêtement, j'avais toujours été un peu solitaire, de toutes façons.
Cela faisait près de deux semaines que les vacances avaient commencé, et je venais juste de finir ma séance de contemplation par la fenêtre, en essayant de me souvenir des différentes étoiles et constellations que j'avais apprises. C'était dans des moments comme celui-ci que je souhaitais avoir été plus attentif aux cours d'Astronomie, mais les connaissances que je possédais étaient suffisantes pour reconnaître le Triangle de l'été, Véga, Altaïr et Deneb 1, ce qui me laissait bien satisfait de moi. Donc, on était aux alentour de minuit, ou peut-être un peu après, et je me préparais à aller au lit quand j'entendis des grattements persistants à la fenêtre. Je remis mes lunettes et scrutai le ciel sans lune. Sur le rebord de la fenêtre était perchée la plus adorable petite chouette que je n'avais jamais vue. Ce n'était certainement pas Coq, ni aucune chouette que j'avais déjà aperçue ; un parchemin était attaché à sa patte. Je me demandais qui diable pouvait m'envoyer un message à cette heure de la nuit? Je me mis debout et déverrouillai la fenêtre, la relevant légèrement pour inviter l'oiseau à rentrer.
Elle sautilla par la fenêtre et tourna la tête vers moi comme si elle attendait quelque chose. Je tendis la main et détachai le parchemin, puis lui montrai d'un geste le perchoir dans la cage d'Hedwige. Elle voleta jusque dans la cage et s'installa sur le perchoir, alors je mis la main dans le sac de nourriture d'Hedwige et lui offrit un casse-croûte, qu'elle grignota avec contentement. Ensuite, je me tournai vers la petite lampe de la table de chevet et m'installai dans le lit pour lire la lettre, qui était rédigée d'une écriture très élégante.
Dis-moi, Harry, à quoi est-ce que tu penses quand tu es seul dans le noir?
Gaétan de Bonssidhont
Je regardai fixement le parchemin qui reposait sur mes genoux. Il n'y avait rien dans le papier ou la ficelle utilisée pour l'attacher à la chouette qui révélait quoi que ce soit sur son auteur. Gaétan de Bonssidhont ? J'avais reçu cette lettre énigmatique, et à cet instant, la seule pensée qui traversa mon esprit fut « Putain c'est quoi ça? » Je jetai un coup d'œil sur la petite chouette qui se reposait confortablement dans la cage d'Hedwige. Elle ne montrait aucun signe de départ imminent, et il devint clair que quiconque avait écrit cette lettre attendait une réponse immédiate. Je me levai du lit et me dirigeai vers mon bureau pour rédiger une réponse. Je n'avais vraiment aucune idée de ce que j'allais dire. Merde alors, je me demandais même pourquoi j'envisageai de répondre. Je fermai les yeux et réfléchis pendant un moment, puis je décidai qu'une approche directe pourrait être la meilleure solution.
Gaétan?
Qui es-tu ?
Harry
Je portai ma réponse à la petite chouette et l'attacha à sa patte. Après lui avoir donné une autre collation, je l'envoyai dans la sombre nuit d'été. Ensuite, je retournai à mon lit et éteignis la lumière, mais j'avais le pressentiment que je ne m'endormirais pas avant longtemps.
Mon pressentiment se révéla être exact. Deux heures après m'être couché, j'étais encore entrain de me tourner et de me retourner, et pas plus avancé quant à l'identité de mon correspondant de minuit. Je venais juste de fermer les yeux dans un effort pour prendre du repos quand j'entendis le tapotement familier contre la vitre. De toute évidence, mon correspondant mystérieux était persistant. Je rallumai la lumière et ouvris la fenêtre pour permettre à la petite chouette d'entrer. Après avoir retiré le parchemin de sa patte, je lui grattai la tête et lui dis d'aller se reposer un peu. Je ne pris pas la peine de me mettre sur le lit pour lire, et déroulai simplement le parchemin sur place et commençai à lire.
Cher Harry,
Il se trouve que je sais que Harry Potter est plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Tu es tellement plus que celui qu'ils veulent que tu sois. Mais j'ai vu au-delà de la cicatrice, je connais ton vrai toi, il est temps à présent que tu connaisses mon vrai moi. Alors, à quoi pense-tu, là, tout seul dans le noir?
Gaétan de Bonssidhont
Je commençais à frissonner, et j'avais l'impression que le vent était sorti de mes poumons en trombe. Je n'arrivais pas à voir qui pouvait me jouer ce genre de sale tour. Je pris rapidement un parchemin et une plume, et rédigeai une réponse.
A quoi diable est-ce que tu joues?
Je renvoyai la petite chouette dans la nuit, espérant que cela le ferait enrager, si c'était effectivement un garçon. A en juger par la vitesse à laquelle la réponse était venue, je pensai que l'auteur devait être encore éveillé, alors je ne tentai même pas de retourner me coucher. A la place, je parcouru impatiemment ma chambre, jetant alternativement des coups d'œils à la fenêtre et aux parchemins dans ma main, content que les Dursley aient le sommeil lourd. Entre la chouette et mon agitation, un dormeur plus léger se serait réveillé plus tôt. Au moins, je n'eu pas à attendre trop longtemps le message suivant.
Cher Harry,
Je ne joue pas. Jouer c'est pour le Quidditch, et je peux te l'assurer, le Quidditch est la dernière chose qui occupe mon esprit.
Bien amicalement,
Gaétan
Eh bien, au moins, Gaétan de Bonssidhont semblait me connaître. Je n'étais pas sûr de vouloir savoir qui il était. Cela aurait été comme admettre que j'étais intéressé, et après seulement trois messages très énigmatiques, je n'étais pas encore prêt à aller aussi loin.
Ce n'était pas que j'étais troublé parce que quelqu'un qui affirmait être un garçon s'intéressait à moi. Depuis mon faible pour Malfoy en 1ere et 2eme année, j'étais plutôt arrivé à admettre l'idée que j'étais attiré par les garçons. Le baiser avec Cho Chang l'année dernière avait contribué à solidifier ce fait pour moi. C'était juste que je n'avais jamais remarqué aucun des autres garçons de Poudlard manifester ce genre d'intérêt pour moi. C'est pour cette raison que j'avais l'impression d'être la victime du mauvais sens de l'humour de quelqu'un. Mais jusqu'à ce que j'en sois sûr, il n'y avait qu'une chose à faire.
Je posai la plume sur le parchemin une fois de plus cette nuit.
Cher Gaétan
Pourquoi est-ce que tu me fais ça ?
Harry
La réponse à ce message était la plus rapide que j'avais reçu cette nuit.
Cher Harry,
Qu'est-ce que je te fais ? Est-ce que je te fais peur ? S'il te plait, crois-moi, ce n'est pas mon intention.
Ton Gaétan
Ton Gaétan. Il était à moi ? Zut alors, comment étais-je supposé répondre à ça alors que je n'avais pas la moindre idée de qui il était ? Cette dernière note semblait sincère, et je crois que c'était assez pour que j'envoie une autre réponse aussitôt que j'avais lu son message. Sa pauvre chouette allait être épuisée avant l'aube, j'en étais sûr.
Cher Gaétan
Je te crois quand tu dis que tu ne souhaites pas me faire peur, c'est simplement que je ne sais pas exactement ce que tu veux de moi.
J'attends,
Harry
J'étais en quelque sorte effrayé de découvrir ce que sa prochaine réponse allait être. Je lançai un coup d'œil vers la petite horloge moldue sur ma table de chevet, et constatai qu'il était presque cinq heures. Je sentais que je ne dormirais plus cette nuit, mais à ce point-là, ça m'était totalement égal. Gaétan de Bonssidhont m'avait vite fasciné, et je savourais d'avance son prochain hibou. Comme d'habitude, je n'eus pas à attendre trop longtemps. La familière petite chouette tapa anxieusement contre la vitre, et encore une fois, je la laissai rentrer.
Mon cher Harry,
La réponse est facile. Toi. Tout de toi.
J'attends ta réponse avec impatience,
Gaétan
Oh mon Dieu ! Je tremblais en lisant son message, et la seule chose qui tournait en rond dans mon esprit était 'pourquoipourquoipourquoi !'. L'esprit en ébullition, je lui envoyai la seule réponse à laquelle je pouvais penser.
Gaétan?
Pourquoi?
Harry
J'ébouriffais gentiment ses plumes,
et la laissa mordiller mes doigts avant d'attacher le message, en
lui souhaitant un bon trajet. Ensuite, je comptai les minutes (ou
bien était-ce les secondes ?) jusqu'à ce que sa
réponse me revienne. C'était la plus longue lettre
qu'il ait envoyé, et même si une partie des mots
n'étaient pas tout à fait les siens, on ne pouvait se
tromper sur leur signification.
Mon très cher Harry,
Crois-le ou non, j'avais anticipé ta dernière question, donc cette réponse a été écrite avant même que je ne commence à t'envoyer des hiboux. Je veux que tu saches que je ne suis pas toujours très brillant pour exprimer mes pensées ou mes sentiments, et je veux m'assurer que mes pensées et sentiments à ton égard sont clairs comme du cristal. Ce qui suit sont les paroles d'une chanson très connue chez les Moldus, et je pense qu'elle parle bien pour moi, du moins à ce stade de notre correspondance. Ne me demande pas comment j'ai réussi à retrouver cette chanson, laisses-moi te dire que ce n'était pas facile. Ce dont j'ai besoin maintenant est que tu me fasses confiance, que tu gardes l'esprit ouvert, et que tu sois sûr que ce que je suis entrain de te dire est la pure vérité.
There's a saying old
Says that love is blind.
Still
we're often told
"Seek and ye shall find."
So I'm
going to seek a certain lad I've had in mind.
Looking
ev'rywhere,
Haven't found him yet;
He's the big affair I cannot
forget -
Only man I ever think of with regret.
I'd like to add
his initial to my monogram.
Tell me, where is the shepherd for
this lost lamb?
There's a somebody I'm longing to see:
I
hope that he
Turns out to be
Someone who'll watch over me.
I'm
a little lamb who's lost in the wood;
I know I could
Always be
good
To one who'll watch over me.
Although he may not be the
man some
Boys think of as handsome,
To my heart he carries the
key
Don't you tell him, please, to put on some speed,
Follow my
lead? Oh, how I need
Someone to watch over me.
Il y a un vieux dicton,
Qui dit que l'amour est aveugle.
Pourtant on nous dit souvent
« Cherche et tu trouveras »
Alors je vais chercher un certain jeune homme que j'ai dans l'esprit
J'ai regardé partout
Ne l'ai pas encore trouvé;
Il est la grande histoire que je ne peux pas oublier-
Le seul homme auquel je pense avec regret.
J'aimerai ajouter ses initiales à mon monogramme.
Dis-moi, où est le berger de cet agneau perdu?
Il y a quelqu'un que je désire ardemment voir :
J'espère qu'il
Se trouvera être
Quelqu'un qui veillera sur moi
Je suis un petit agneau perdu dans les bois;
Je sais que je pourrais
Toujours être bon
Pour celui qui veillera sur moi.
Même s'il n'est peut-être pas l'homme que certains
Garçons qualifieraient de beau,
Il porte la clé de mon cœur
Ne lui dis-tu pas, s'il te plait, de se dépêcher,
De me suivre? Oh, j'ai tellement besoin
De quelqu'un pour veiller sur moi.
S'il te plait, ne réponds pas tout de suite. Prends quelques jours pour réfléchir à la chanson, en faire une part de toi, tout comme elle est devenue une part de moi. Ensuite, passons cet été à faire davantage connaissance. C'est tout ce que je te demande.
On dit que les yeux sont les fenêtres de l'âme, Harry. J'ai regardé par tes fenêtres et je n'y ai vu que de la beauté.
Ton Gaétan pour toujours.
Alors que je finissais de lire ce que je savais être le dernier message pour les jours suivants, je m'aperçu que, pour une fois dans ma vie, j'étais en paix avec moi-même. Le soleil commençait juste à se lever à l'horizon, m'enveloppant dans la chaleur de ce qui promettait être un été très intéressant.
À suivre…
