Titre français: Et puis il avait ouvert la bouche

Titre de la fic original : Then He Opened His Mouth

Auteur : Sherdelune

Genre : Yaoi Couple : Harry/Draco

Rating : TM pour plus tard

État de la fic anglaise : Fini (23 chapitres)

État de la fic française : 5; Traduit : 22; En cours : 23;

Ancienne traductrice : Koh22 Nouvelle traductrice : Manelle

Bêta : Crystal d'avalon

Bonne lecture et à Jeudi prochain

Eni et Onarluca

Chapitre 5 L'habitant des donjons

Je regardai Psyché sortir en volant dans l'aube naissante du ciel de Londres, portant avec elle mon dernier message pour Potter. Cela avait été un risque calculé de lui écrire de la façon dont je l'avais fait, et j'étais inquiet qu'il ne le prenne pas bien. Égal à lui-même, il avait été très réticent au début. Mais il n'était pas question que j'abandonne et accepte la défaite, simplement par ce que Potter croyait que je jouais un jeu. Je pouvais presque entendre sa voix m'implorant dans la dernière missive qu'il m'avait envoyée.

Pourquoi?

Je pouvais sentir une certaine réticence dans sa question, presque comme s'il ne savait pas s'il devait faire confiance à son propre jugement ou pas. Ou peut-être qu'il ne me faisait pas encore confiance. Bien sûr, Potter ne se doutait pas que j'étais Gaétan de Bonssidhont, et j'avais l'intention de m'assurer que les choses restent ainsi pendant encore un moment. Il y avait eu beaucoup de mauvais sentiments entre nous dans le passé, et je voulais prendre cet été pour montrer à Harry que les choses qu'il savait sur moi n'étaient pas toutes ce qu'elles semblaient être. J'avais assurément du pain sur la planche.

J'avais commencé à élaborer des plans peu après que l'on ait quitté Poudlard pour les vacances d'été. D'abord, j'avais besoin d'un nom. J'étais presque sûr que des hiboux venant de Drago Malfoy ne seraient pas bienvenus dans la maison des parents Moldus de Potter. Non, un pseudonyme serait nécessaire. J'avais essayé de faire des douzaines d'anagrammes avec les lettres de Drago Malfoy, mais aucun ne semblait convenir. Puis, j'avais eu l'idée d'utiliser Habitant des dongons comme surnom, l'avais transformé en anagramme, et Gaétan de Bonssidhont était né. Le reste du plan commença à prendre forme pendant que j'étais assis dans le train, en train de réfléchir. J'étais stupéfié par la simplicité avec laquelle cela allait se dérouler.

Avec Père incarcéré à Azkaban, Mère pleurnichait et larmoyait à l'idée de vivre sans lui. Je refusais totalement de passer l'été à la regarder broyer du noir dans le Manoir des Malefoy, alors j'avais décidé que j'allais établir résidence au Chaudron Baveur. La chambre n'était peut-être pas au standard auquel j'étais habitué, mais elle était propre, confortable, et étonnement proche de tout, ce dont je pouvais avoir besoin plus tard.

Après m'être installé dans ma nouvelle chambre, je décidai de faire une liste des choses dont j'aurais besoin, non seulement pour être plus à mon aise dans la chambre, mais aussi de ce qui m'aiderai à garder mon identité secrète pour Potter. Un passage à Gringott était le premier point de ma liste, pour d'y retirer des fonds, et pour en changer une partie en argent Moldu. Ce n'était pas que je n'avais aucune expérience avec les choses Moldues, à part quelques vêtements, mais il y a une première fois pour tout. Mon deuxième arrêt était à la boutique pour du parchemin, des plumes enchantées, de l'encre et de la ficelle. Ensuite, j'avais traversé la rue pour aller au grand magasin de hiboux Eeylops où j'achetai Psyché, une adorable petite chouette effraie, avec une cage et de la nourriture. Ainsi, Gaétan de Bonssidhont resterait un mystérieux individu. Plutôt satisfait de moi, j'avais décidé de me changer pour mettre des habits Moldus et étais sorti dans Charing Cross Road pour voir s'il y avait quelque chose qui pourrait m'intéresser là-bas. En fait, c'est là que j'entendis pour la première fois là chanson que j'avais citée à Potter dans le dernier parchemin que je lui avais envoyé. Vous voyez, il y a un petit magasin à côté du Chaudron Baveur, qui vend des disques usagés. Je me tenais debout à l'entrée quand je l'ai entendue pour la première fois, et j'avais demandé le titre de la chanson au gars derrière le comptoir, et voilà. Évidemment, j'avais dit à Harry que j'avais eu du mal à la trouver, mais c'était seulement un petit, tout petit mensonge.

Je ne m'attendais pas à avoir des nouvelles de lui avant quelques jours. Quand je disais dans mon dernier message que je voulais qu'il prenne le temps d'y penser avant de répondre, j'étais sincère. Cependant, son silence était incroyablement angoissant et je me demandais constamment si ma dernière lettre ne l'avait pas effrayé. Être assis seul dans ma chambre à attendre une réponse était de la torture, et après trois jours, je reconnus finalement que j'avais besoin de sortir et de me dégourdir un peu les jambes. Je finis par déambuler dans le Chemin de Traverse, en regardant les fascinants objets dans les vitrines des diverses boutiques. Des choses comme des balais, des télescopes, des lunascopes, et un modèle animé de la galaxie dans une boule de verre attirèrent vraiment mon attention. Puis, ma promenade me mena chez le Glacier Florian Fortarôme une demi-heure après l'heure, où je reçu de la crème glacée gratuite comme c'était la tradition. Sur le chemin du retour, je m'arrêtai à Qualité Quidditch pour regarder l'Éclair de Feu convoité. Puisque Père était à Azkaban, j'avais hérité de toute la fortune des Malfoy, et personne pour me dire que je ne pourrais pas l'avoir à moins que je ne batte ce putain d'Harry Potter. Eh bien, va te faire foutre, Lucius ! Sans une once de culpabilité, je m'achetai cet Éclair de Feu. Je ne m'étais jamais senti aussi libre, et ça faisait du bien.

Quand je revins dans ma chambre, Psyché m'attendait patiemment, perchée sur le rebord de la fenêtre avec une enveloppe dans le bec. Mes mains tremblaient d'excitation quand j'ouvris la fenêtre pour la laisser entrer dans la pièce. Lui prenant l'enveloppe, je lui tendis un peu de nourriture et allai jusqu'à la chaise dans le coin de la pièce pour lire la réponse de Harry. Je me sentis esquisser un sourire en voyant son griffonnage familier sur le parchemin.

Cher Gaétan,

Tu m'as demandé à quoi je pensais dans le noir. Honnêtement, j'essaie très fort de ne penser à rien du tout. Alors au lieu de penser, je m'assois là et je regarde par la fenêtre pendant des heures d'affilées, contemplant les étoiles, rêvant que je suis là-bas dans la vaste noirceur, et que je vole parmi elles. C'est l'un des rares moments où je suis capable d'oublier qui je suis, et que j'ai déçu toutes les personnes qui comptaient sur moi.

Et depuis que j'ai eu ton courrier il y a trois jours, j'ai passé mes nuits à penser à toi (oui, je sais que j'ai dit que j'essayais de ne pas penser, mais tu es devenu l'exception à cette règle) et je ne peux pas m'empêcher de me demander qui tu es et pourquoi tu m'as choisi.

Alors dis-moi, Gaétan… à quoi penses-tu quand tu es seul dans le noir?

Harry

Je ne sais pas combien de feuilles j'ai usé en essayant de lui écrire ma réponse. Elles paraissaient aussi stupides les unes que les autres, et le sol commença à se joncher de petites boules de parchemin froissé. De son perchoir, Psyché me regarda l'air de dire finis en, avec ça ! Je lui lançai un regard furieux et trouvai enfin une missive convenable à envoyer à Harry.

Cher Harry,

Si tu veux mon avis, penser est hautement surfait. Et tu m'as demandé mon avis. Mais à présent, Harry, je pense que je vais te faire partager un petit secret à moi. Je t'ai souvent regardé voler au-dessus du terrain de Quidditch, quand tu pensais que personne ne te regardait. Je n'ai jamais rien vu d'aussi fluide et gracieux que la façon dont tu es quand tu es sur ton balai. Le vent soufflant dans tes cheveux, si beau, cela me coupe le souffle. Et maintenant, je t'imaginerai toujours comme une étoile filante, passant à toute allure dans le ciel sur ton Éclair de Feu. C'est une image qui, à partir de ce moment, apportera un sourire sur mon visage.

Mais je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi tu souhaites être tout seul là-haut. Est-ce à cause de tous ces gens que tu crois avoir laissé tombés ? Parce que d'après moi, tu n'as fait qu'aider les autres, regarde seulement à quel point l'assurance de Londubas a grandit grâce à toi. Et je sais pertinemment que Fred et George Weasley n'auraient pas pu ouvrir leur boutique sans ton aide. En plus, tu as libéré un elfe des Malfoy. Je crois que Malfoy n'a jamais arrêté de dire que tu avais coûté à son père un serviteur loyal.

S'il te plait, n'oublie pas qui tu es, Harry. Je crois que tu es très spécial, et pas pour les mêmes raisons que les autres. Je t'ai observé alors quand tu assumais des fardeaux que beaucoup d'hommes plus âgés auraient évités. Mais on t'a dit que c'était ton devoir, et tu n'as jamais ignoré ce poids que tu avais à traîner, peu importe quelle était la perte personnelle pour ton esprit. Mais j'ai été attentif et je sais ce que ça t'a coûté.

Je promets que le jour viendra où tu n'auras pas à te demander qui je suis, et j'ai l'intention de rendre parfaitement claire la raison pour laquelle je t'ai choisi. Oh, pour répondre à ta question, je pense à toi, et je n'ai même pas besoin d'être seul. Je pensais que mes sentiments pour toi s'étaient développés durant notre 4eme année, mais si j'y réfléchis, il n'y a jamais vraiment eu de période où je n'ai pas pensé à toi.

Ton Gaétan

Je savais que l'anniversaire de Harry était le 31 juillet, alors après avoir envoyé le dernier message, j'allai au Chemin de Traverse pour lui trouver un cadeau. Maintenant que je connaissais sa fascination pour les étoiles, je pouvais baser mon achat de cadeau sur cette information. Donc, j'allai faire les magasins, choisissant ce qui plairait à Harry d'après moi. J'avais pris « L'Espace Étoilé: l'Astronomie à l'Oeil Nu dans l'Univers ", qui était un très bon livre sur l'astronomie amateur, un petit télescope, et le meilleur cadeau de tous, un modèle animé de la galaxie, que je prévoyais d'enchanter pour y ajouter un petit garçon aux cheveux noirs, sur un Éclair de Feu, filant parmi les étoiles.

Une réponse à ma lettre arriva le jour suivant.

Cher Gaétan,

Je n'ose pas m'imaginer autrement que tout seul ici-bas, parce que d'une certaine façon, ça me semble plus sûr. Tous ceux qui m'ont été proches ou qui tenaient à moi, ont soit été blessés, soit sont mort. En commençant par mes parents, ensuite le pauvre Cédric, et finalement, l'année dernière, quand j'ai été responsable de la mort de mon parrain. Je te dirai, cependant, que c'est la mort de Cédric qui me hante le plus, parce que j'aurais du être capable de l'empêcher. Si je ne lui avais pas demandé de prendre le trophée avec moi, il serait vivant aujourd'hui. Tu vois certainement que je lui ai fait défaut à tous les niveaux possibles? Mon sommeil est ponctué du son de ses cris torturés, et j'entends sans cesse cette voix dans ma tête qui scande « Tue l'autre, Tue l'autre. » Je ne pense pas que je serais capable de l'oublier un jour. Quelle piètre opinion tu dois avoir de moi, Gaétan, quand je te parle de ma culpabilité. Je suis sûr que peu de gens savent que le soi-disant sauveur du monde des sorciers s'endort en pleurant certaines nuits, à cause des horreurs qu'il a vues. Et les dieux savent que je n'ai jamais demandé à être le sauveur de quiconque. Je veux juste être un garçon normal, si une telle chose existe.

Tu sembles savoir beaucoup de choses sur moi et sur les choses que j'ai faites. Par exemple, peu de gens savent que j'ai investi dans la boutique de farces et attrapes de Fred et George en utilisant l'argent du Tournoi des Trois Sorciers. Je voulais garder secrète ma participation à cette entreprise, mais d'une façon où d'une autre tu es au courant.

Je pense que tu as un avantage distinct sur moi. Tu sais tant de choses à propos de moi, et je peux compter sur une main, les choses dont je suis certain à propos de toi. Jusqu'ici, je sais que tu es un garçon (dieux, je l'espère!) et que tu es dans la même année que moi, et je sais que tu me regardes quand je vole, Dieu seul sait pourquoi tu le voudrais. Et tu penses que je suis beau ? Excuse-moi de rire, Gaétan, mais je ne suis sûrement pas beau.

La seule chose dont je suis certain est que tu fais quelque chose qui me donne envie d'être l'homme que tu vois en moi.

Ton Harry

Quand j'eus fini de lire, je baissai les yeux sur le parchemin dans mes mains et vis que l'encre avait coulé sur plusieurs mots de Harry. Je clignai des yeux et une autre tâche humide tomba sur le papier et barbouilla encore l'encre. J'étais stupéfait ; avant ça, je ne pense pas avoir déjà été ému au point de verser des larmes. Comment ne m'étais-je pas rendu compte de la profondeur de son sentiment de culpabilité et de son agonie? Et, ce qui est plus important, comment avait-il été capable de cacher aussi bien ce qu'il avait enduré pendant si longtemps? Je m'accordais quelques instants avant de lui écrire une réponse.

Mon splendide, splendide Harry…

Ne doute jamais, JAMAIS, de ta beauté. Tu es non seulement beau à l'intérieur, mais il se trouve que je pense que l'extérieur est aussi assez bien fait. Je ne peux compter le nombre de nuits pendant lesquelles j'étais assis dans ma chambre, pensant à toi, souhaitant que tu sois là à mes côtés, et que je puisse te montrer à quel point tu es beau.

Tu n'es pas responsable de la mort de tes parents, de Cédric ou de Sirius. Tu devrais arrêter de te sentir coupable pour ça. Il n'y a qu'une seule personne responsable de ces pertes, et nous savons tous deux qui c'est. Je ne te trouve pas faible, au contraire, je pense que tu es la personne la plus forte que je connaisse. Et je ne pense pas que tu es le sauveur du monde sorcier, ni que tu es destiné à l'être. Toi, Harry Potter, tu es mon sauveur. Et chaque jour de ma vie, je remercie ma bonne étoile de t'avoir.

Avec amour,

Gaétan


Je déposai un léger baiser sur le parchemin, le glissai dans une enveloppe, et l'envoyai voler vers mon destin.

A suivre…