Merci à toutes pour vos gentilles reviews ! Rodney, pas une femme fatale ? Oho, un autre challenge en vue, hein Frozensheep, LOL. Et, oui, Lou01 il devrait y avoir quelques moments « cocasses » mais comme vous le savez, je préfère la Rodneytorture, donc il devrait – Ô surprise ! – y en avoir aussi. Quant au slash/ship, hum, disons que ça risque d'être un peu plus compliqué que d'habitude …

JOYEUX NOËL à toutes et à tous !

oOo

5 – Il avait la bouche sèche. Et bien sûr il avait mal à la tête. D'ailleurs c'était pour ça qu'il ne bougeait pas. Pas même une paupière ou un cil. Rodney était persuadé que s'il le faisait sa malheureuse tête allait chercher à se venger, en explosant par exemple. Alors, il se contentait de rester là, la bouche ouverte à avoir soif.

Evidemment, si les infirmières de Beckett faisaient correctement leur travail, elles devraient s'être aperçu de son état – il était sûr que ces lèvres devaient ressembler à de ces terres craquelées d'Ethiopie après une longue période de sécheresse – mais il avait une fois encore la preuve de leur incroyable incompétence. Et bien sûr, Rodney était certain que c'était bien là qu'il se trouvait, encore.

Atlantis, Infirmerie, second niveau, aile Est.

Il était réveillé depuis un petit moment et pouvait entendre les bruits familiers de l'infirmerie autour de lui. Les Bip-wooosh-clic de tout le matériel, les claquements des mules des infirmières sur le sol, les chocs métalliques des instruments médicaux déposés sur les tablettes de travail. Et avec le son, il avait aussi l'odeur. Antiseptique. Médicament.

Pas de doute. Il était bien, une fois encore, l'invité de Carson.

Okayyyy. Puisque sa pauvre tête lui interdisait pour le moment tout mouvement, peut-être pouvait-il au moins l'utiliser pour réfléchir à ce qui s'était passé. Il se souvenait de leur découverte de la salle, de la Chaise. Il s'y était assis et … et … bon sang, mémoire, mémoire, il n'était pas sénile au point de ne pas se souvenir de ce qui s'était passé après … oui, c'était ça, après qu'il se soit assis dessus. Il avait pris place sur la Chaise et … et … et nondenondenondedieu ! Le blanc total, pas moyen de se souvenir.

Zelenka.

Oui, Radek pourrait l'aider à se rappeler de ce qui s'était passé et … Oh mon Dieu ! Un éboulement ! Il y avait peut-être eu un éboulement. L'infrastructure avait été pas mal endommagée par la dernière attaque wraith et le passage du temps n'avait pas du arranger les choses. La salle où il était avec Radek avait été touchée elle aussi, Rodney se souvenait parfaitement de l'entrelacs de fer et de câbles. Mon Dieu c'était certainement ça, et … Radek ! Il devait être là lui, aussi. Et … si jamais … si …

Quelque chose avait du biper ou cliqueter de manière suffisamment alarmante sur le moniteur auquel il devait infailliblement être relié, parce que Rodney entendit des bruits de pas autour de son lit.

« Rodney ? »

Carson. Rodney aurait aimé ouvrir les yeux et regarder le médecin écossais droit dans les yeux mais sa tête, véritable ogive nucléaire sur le point d'exploser, l'en empêchait. Il se contenta d'un murmure qui voulait dire « Zelenka ? » mais qui sortit davantage comme un borborygme. Quelque chose frôla ses lèvres desséchées. Une paille. Il but goulûment et poussa un petit gémissement lorsque le verre lui fut retiré. Un bruit de vêtement froissé puis un raclement métallique sur le sol lui indiqua que Carson venait de prendre place près de lui. Il allait enfin savoir de quelle erreur monstrueuse, il était une fois encore responsable.

« Rodney, tout va bien. Zelenka va bien. »

Ah, tiens, son grognement devait avoir été plus intelligible qu'il ne l'avait cru, à moins que Carson ait développé une sorte de don pour déchiffrer les sons provenant de ses patients.

« En fait, tout le monde va bien, vous êtes le seul à … » Carson poussa un petit soupir, « est-ce que vous pouvez ouvrir les yeux Rodney ? Je suis sûr que nous serions tous rassurés si nous pouvions voir vos, heu, beaux yeux bleus. »

Qu'est-ce que … Voir ses beaux yeux bleus ? Et puis qui …

« Rodney. Vous nous avez fait une sacrée peur.»

Ah, ça c'était la voix d'Elisabeth. Et quelque chose lui disait que Sheppard était là aussi. Okayyy, ils étaient tous autour de son lit. Comme la fois où il avait réussi à se débarrasser de la conscience de Cadman. Lorsqu'il s'était réveillé, Sheppard, Elisabeth et Radek se trouvaient près de son lit. Quel cauchemar, passer presque une semaine avec une femme dans sa tête !

« Rodney, essayer d'ouvrir les yeux, allez. »

Carson lui tapota la joue. Huuuuuu, mais qu'est-ce que c'était que cette insistance pour … Okay, Okay, il allait les ouvrir ses beaux yeux, s'il n'y avait que ça pour lui faire plaisir. Il ne faudrait tout simplement pas qu'il se plaigne s'il lui vomissait dessus, parce que Rodney avait la très nette impression que c'était exactement ce qui allait se passer s'il obtempérait.

Il ouvrit doucement les yeux et bien sûr, ils se mirent à cligner et à pleurer, la lumière de la pièce où il se trouvait, pourtant certainement diffuse, lui fit l'effet d'une brûlure. Il réprima un gémissement mais pas une grimace de douleur. Rodney se plia en deux sur le petit lit et d'une main plus que tremblante essaya de protéger ses yeux. Une main se posa sur son épaule.

« Ca va aller Rodney, ça va aller, je vais demander à ce que l'on diminue encore un peu l'intensité lumineuse. Paul ! Vous pouvez vous en occuper. »

Il n'y eu pas de réponse mais Rodney était sûr que le Paul en question avait du acquiescer de la tête avant d'effectuer l'ordre que Carson venait de lui donner. Il pourrait en revanche toujours cajoler mais pour rien au monde Rodney ne retenterait l'expérience d'ouvrir les yeux. Plus tard lorsque le lit et toute la pièce arrêteraient de tourner, peut-être qu'il accéderait à sa demande. Beaucoup plus tard.

Rodney n'écoutait plus vraiment Carson, tout concentré qu'il était à récupérer son souffle, et surtout, à contrôler sa nausée. Il détestait vomir, bon Okay, personne n'aime ça, mais dans son cas c'était pire. Il ne savait pas vomir. Il paniquait, s'étouffait et … bref, ce n'était pas joli à voir. Rodney était donc roulé sur le côté du lit, les mains enfouies dans sa poitrine, la tête dans l'oreiller lorsqu'il remarqua quelque chose. Quelque chose qui n'aurait pas du être là.

C'était rond et chaud, et lourd. Il glissa sa main, toujours tremblante, sous sa chemise d'hôpital. Il caressa la chair qui se trouvait là. Il connaissait ces formes, les avait déjà explorées, titillées, voir même à l'occasion, mordillées. Il les connaissait et pourtant elles lui étaient complètement étrangères, presqu'alien.

C'était impossible, tout simplement impossible.

« Nonnnnnnnnnnnnnn ! »

Il se redressa dans son lit, en proie à une véritable crise de panique. Il rejeta sa couverture et se tint, assis complètement raide sur le lit, sa respiration rapide et saccadée, ses mains devant lui, la tête baissée, les yeux fixés sur …

« Rodney. Rodney, regardez moi, bon sang. Paul ! Vite du … »

La voix de Carson s'évanouit peu à peu et Rodney n'entendait plus que les battements de son cœur, tambourinant comme un percussionniste fou et puis brutalement, il fit à nouveau noir.

oOo

Lorsque Rodney rouvrit les yeux, il n'avait plus mal à la tête, il n'avait plus la nausée non plus, il se sentait comme engourdi, lourd. Carson se trouvait à ses côtés. Il était seul. Le médecin écossais était assis sur un de ses tabourets qui se trouvait disséminés un peu partout dans l'infirmerie. Il avait son menton dans sa main et semblait perdu dans ses pensées. On aurait dit le penseur de Rodin. Enfin, le penseur de Rodin habillé. Et en nettement moins musclés. Carson finit par lever les yeux vers Rodney. Son visage afficha un petit sourire soulagé.

« Hey Rodney. »

Sa voix était douce et calme, la voix du médecin qui va annoncer de mauvaises nouvelles. Rodney déglutit.

« Hey. »

Carson poussa un petit soupir. Il semblait apparemment embarrassé, comme s'il ne savait pas comment annoncer les mauvaises nouvelles en question. Il finit néanmoins par se lancer.

« Rodney, il faut que vous sachiez avant tout que vous allez bien. Le mal de tête, et les nausées que vous avez expérimentés n'étaient que passagers, un peu d'Advil et de Primpéran et tout rentrera vite dans l'ordre, je … »

« Carson ? Est-ce que … Est-ce que je … »

Sa voix tremblait. Rodney fit de grands gestes pour indiquer son corps, en prenant grand soin de ne pas regarder celui-ci, ses yeux fixés sur le plafond.

Carson poussa un soupir, bruyant celui-ci.

« Radek et le docteur Simpson sont toujours sur cette planète, ils vont trouver … je suis sûr que nous allons trouver une solution … un moyen de vous … » Il poussa un soupir. « En attendant, il faut que vous … »

Une fois encore, la voix de Carson pris de la distance, réduite à un murmure presque inaudible. Le sang battait dans ses tempes et Rodney était incapable de formuler tout haut l'horrible vérité. C'était vrai. Ce qu'il avait touché tout à l'heure, ces ... ces … ils étaient vraiment là, ce n'était pas un cauchemar ou plutôt si, c'en était un, et il n'avait aucun moyen de se réveiller, aucun. Une fois encore, l'oxygène lui manqua, il avait l'impression d'étouffer. Il entendit vaguement quelqu'un l'appeler, puis sentit une petite piqûre sur son bras, l'obscurité l'engouffra peu de temps après.

TBC (oui, oui, je vous promets, il y aura des moments drôles, mais franchement le réveil et la prise de conscience ne pouvait pas être du genre « ah, tiens je suis une fille maintenant, cool » surtout avec Rodney qui est du genre à demander à être hospitalisé pour une simple écharde dans le doigt (épisode Conversion) ?)