Merci pour les reviews ! Bayas et Frozensheep, vous êtes mes petites Irma : vous lisez dans mes pensées ! En effet, cette fic' traitera des grands thèmes dignes du plus intellectuel des magazines féminins, mais pour le moment voyons un peu la réaction de certains membres du personnel d'Atlantis. Personnel masculin, il va sans dire …

oOo

7.1 – Rodney fila vers son laboratoire.

Il était peut-être – et ce très momentanément – une femme, mais il était avant tout un scientifique, plus précisément le chef scientifique de cette expédition et encore plus précisément, un petit génie, si ce n'est le seul dans cette galaxie peuplés de civilisation post apocalyptiques ou pré apocalyptiques, tout dépendait du point de vue et du passage des wraith. Brefffffffff, il n'y avait aucune raison pour que les choses soient différentes : dans le corps d'une femme ou d'un homme, il était le Docteur McKay. Le grand, l'unique.

N'est-ce pas ?

Rodney s'arrêta en plein couloir, à moins de cinq mètres de son labo, l'estomac soudain noué. Il se passa la main dans les cheveux et la retira comme s'il venait de se brûler. Ses cheveux étaient bizarres, trop doux, un peu comme ceux d'un bébé.

Il prit une large inspiration, puis exhala et ferma les yeux. Il pouvait le faire, ce n'était pas une paire de … de … seins et des cheveux fins qui allaient le stopper ! Il fallait juste qu'il entre dans son labo, qu'il gueule un bon coup sur cette bande d'idiots qui avaient le toupet de se désigner comme des scientifiques et tout rentrerait dans l'ordre.

Il était lui. Il n'avait pas changé.

Rodney fit les derniers mètres qui le séparaient du labo, passa sa main devant le panneau d'ouverture et entra. Il se dirigea immédiatement vers la console sur laquelle Zelenka était penchée. Visiblement très concentré sur ce qu'il faisait, Zelenka ne le remarqua pas.

« Alors, quoi de neuf ? Est-ce que vous avez fait quelques progrès ? »

Zelenka poussa un soupir et leva la tête vers la personne qui venait de lui parler.

Et il resta un moment la bouche ouverte, les yeux écarquillés, silencieux. Un long moment. En fait, si Rodney ne faisait rien, il était sûr que Zelenka allait rester comme ça jusqu'à ce qu'il devienne une vieille femme.

« Bon sang Radek remettez vous ! On croirait que … que vous n'avez jamais vu de femme de votre vie ! »

Zelenka cligna des yeux, plusieurs fois, ouvrit et ferma la bouche mais aucun son n'en sortit. Il faisait penser à un poisson sorti de l'eau, cherchant désespérément un peu d'air. Pathétique. Rodney secoua la tête et arracha pratiquement l'ordinateur portable des mains du scientifique tchèque.

« Okay, où en êtes vous avec le générateur de cette foutue chaise, humm ? »

Zelenka n'avait pas bougé. Ses yeux ne clignaient plus ce que Rodney interpréta comme un léger mieux, mais ils restaient fixés sur lui comme s'il avait été pétrifié par une gorgone. Rodney allait lui faire remarquer qu'il n'était pas là pour se rincer l'œil lorsqu'il le remarqua. Le silence. Il se tourna.

La dizaine de scientifiques qui se trouvaient là étaient soit, sous le même charme que Zelenka – et Rodney nota que le charme en question n'avait atteint que les membres masculins de l'équipe – soit, en train de discuter à voix basse en lui lançant des regards gênés.

« Heu, Rodney ? »

Ah, quand même !

« Radek. Je peux savoir ce qui se passe ici ! »

Rodney était embarrassé, et lorsqu'il était embarrassé il fallait qu'il le cache et pour le cacher, il n'avait jamais trouvé mieux que de piquer une bonne gueulante. Son staff y était habitué : en fait, dès qu'il se sentait mal, il réagissait de la même manière.

« Vous devriez tous être en train de travailler sur ce générateur, » il brandit les plans du générateur auquel était raccordée la Chaise trouvée sur l'avant-poste Ancien, « et non pas en train de bavasser ou de … ou de bailler aux corneilles ! Au boulot ! » il se tourna vers Zelenka qui avait visiblement recouvré ses esprits, « alors. OU EN ETES VOUS ! Si ce n'est pas trop vous demander que de me dire ce que vous avez fait depuis, » il fit un geste de la main pour indiquer son corps, « le début de cette désagréable mésaventure. »

Zelenka ajusta ses lunettes sur son nez et s'éclaircit la voix.

« Heu, oui, oui. Nous avons, ahem, nous avons compris comment la Chaise était, heu, raccordée, oui, c'est ça, raccordée au … au … »

« Radek. »

« Hummmoui. »

« Radek, j'apprécierais que vous me regardiez lorsque vous me parlez. »

Le tchèque était en effet plongé sur son ordinateur, en fait, il lui aurait sans douté été difficile d'être plus près de celui-ci vu que ses lunettes raclaient pratiquement l'écran.

« Huuuuu. »

Okay, si c'était tout ce qu'il pouvait tirer de son second. Rodney se tourna vers son équipe, les mains sur les hanches.

« Mais enfin, qu'est-ce qui vous arrive à tous, hein ! Oui, je suis une femme, mais pas pour longtemps, en tous les cas, on peut l'espérer si vous condescendez à enfin vous mettre au travail ! »

Une dizaine de paires d'yeux clignèrent.

Rodney soupira. C'était peine perdue : il était transformée en femme et pouf ! ses subordonnés perdaient le peu qui leur restait de cellules grises. Il allait leur dire ce qu'il pensait sincèrement de leur QI lorsque la porte s'ouvrit.

« Hey Docteur Z, ça avance ? »

Sheppard entra, un sourire jusqu'aux oreilles affiché sur le visage. Ledit sourire se figea et sa bouche s'ouvrit pour former un « O » à la vue de McKay, les mains sur les hanches et les … les … Woa !

Woawoawoawoawoa !

oOo

John avait pris son courage à deux mains et il avait décidé de faire une petite visite à Zelenka pour voir où ils en étaient de leurs recherches sur le générateur. Une manière de faire passer un peu son sentiment de culpabilité.

Après la petite transformation opérée par McKay, John n'était pas repassé à l'infirmerie. Il avait pris des nouvelles du scientifique et avait été soulagé d'apprendre qu'il allait bien. Point.

Elisabeth lui avait, gentiment, demandé pourquoi il n'était pas allé rendre visite à Rodney pendant son petit séjour entre les mains de Carson. Elle était persuadée qu'il en voulait encore à Rodney pour l'affaire du Projet Arctarus. Il l'avait rassurée, prétextant avoir de la paperasserie à rattraper. Mais le problème n'était pas là.

Enfin, il n'était pas que là.

Bien sûr, il avait eu un peu de mal à digérer d'avoir été manipulé par Rodney. Enfin, c'était l'impression qu'il avait eue. McKay avait mis leur amitié dans la balance, il l'avait utilisée pour le convaincre, et John s'était senti trahi mais il n'était pas stupide. Okay, Rodney avait commis une bévue, mais c'était aussi lui qui avait, à maintes reprises, sauvé la Cité d'Atlantis. John lui faisait confiance, intrinsèquement. Il reconnaissait sa valeur. Et une erreur – fut-elle aussi monumentale que celle-ci – ne remettait pas en cause cette confiance. De toute manière, avec Rodney, il y avait peu de chance pour que lorsqu'il se plante, il le fasse à une petite échelle : ses échecs étaient à la taille de son ego, démesurés. C'était juste que … que c'était un peu trop tôt pour qu'ils redeviennent proches. Enfin, aussi proches que par le passé.

Faire confiance à Rodney en tant que scientifique aucun problème, mais lui faire confiance en tant qu'ami, c'était une autre histoire.

Apparemment, Rodney n'avait pas ce problème et il se comportait comme si rien ne s'était passé. Et ça, c'était pire que tout. C'était comme si les sentiments de John ne comptaient pas pour le grand et extraordinaire Docteur McKay ! Et maintenant, lorsqu'ils avaient une de leurs fameuses petites joutes verbales, John les trouvait plus rudes, comme s'il voulait consciemment blesser Rodney. Il essayait de se retenir, mais les remarques, parfois blessantes, partaient sans qu'il puisse les retenir. McKay n'avait pas l'air de s'en rendre compte, mais avec lui qui pouvait savoir.

Et puis maintenant il y avait ça !

McKay était une femme. Une femme. Complète. Avec seins, fesses, et … certainement aussi tout le reste.

Comment était-il censé se comporter, hein ?

En fait, c'était là son plus gros souci du moment : il ignorait comment se comporter avec … heu, devait-il continuer à l'appeler Rodney ? Parce que ça c'était un prénom masculin non ? Rodnettte ? Aha, super, très original, vraiment !

En fait, ça faisait un peu trop en quelques semaines. Que son amitié avec l'irritant scientifique soit un peu ébranlée par les évènements de Dorandan était déjà assez difficile à gérer, mais qu'en plus celui-ci se soit transformée en femme, là c'était le pompon !

Et … les missions ? Allait-il l'emmener en mission ? Une femme ce n'était peut-être pas une bonne idée ? Rodney se plaignait déjà pour un oui ou pour un non, mais là ! Oui, bon, Teyla aussi était une femme mais avec elle c'était différent. C'était une guerrière et franchement, il avait du mal à voir McKay en Xéna. Quoique le cuir noir lui irait peut-être pas si … Argh ! Non, nonnonnonnonnon.

Voilà ce qu'il voulait à tout prix éviter : s'imaginer Rodney en femme ! Rodney en nuisette transparente, Rodney vêtu d'un petit string, Rodney en tenue d'Eve … L'horreur !

Il avait déjà eu un aperçu de Rodney, enfin de Rodnette, et il se souvenait d'un visage ovale, de l'ombre de longs cils sur des joues pâles, de cheveux fins, de … arggggggggggggggggggh. STOP ! Rodney était un homme, un H-O-M-M-E. C'était temporaire et …

… c'était horrible : il avait des idées scabreuses à propos d'un de ses coéquipiers !

Il était foutu.

TBC (Aha, vous vous demandez pourquoi 7.1 ? Et bien je vais-je crois faire un 7.2 avec les réactions de deux autres personnages masculins … quand je pense que vous pensiez que Rodney ne pourrait pas jouer les femmes fatales, tststststs, lectrices de peu de foi !)