Merci pour vos reviews ! Comme Téli m'a brossé le portrait d'une jolie Rodinette (je suis gâtée !), elle a eu le droit de choisir laquelle de mes fic' j'allais continuer et tada ! elle a choisi les aventures de RodneyGirl, so, enjoy !

oOo

7.2 – Rodney poussa un soupir.

Bruyant.

Il ferma les yeux un moment. Il fallait juste qu'il se calme et surtout qu'il ne perde pas de vue que tous ces gens étaient ses amis et collègues. Il rouvrit les yeux. Sheppard était toujours debout devant la porte du laboratoire, le visage rouge, la mâchoire pendante, les yeux fixes.

Pathétique.

Re-soupir.

Okay, rester calme. Amis. Collègues. Pas s'énerver. Mauvais pour la tension, pour les neurones. Mauvais, mauvais, mauvais.

Le gros problème c'était que Rodney ne se sentait pas prêt à affronter Sheppard.

Avant cette misérable mésaventure, leurs relations avaient été plus que tendues, alors maintenant … Et puis, il fallait bien avouer que Rodney était déçu. Ou en colère. Les deux à la fois en fait. Pendant tout son séjour à l'infirmerie, Sheppard n'était pas venu une seule fois. Elisabeth était passée, Teyla aussi. Même Ronon était venu, quoique ce dernier ait juste passer vingt bonnes minutes à le fixer avant d'ouvrir la bouche, et encore, ç'avait juste été pour grogner un « McKay » en guise de bonjour. Teyla avait fait la conversation pour deux, comme d'habitude. Lorsque Rodney s'était réveillé la première fois, il avait été persuadé que le Colonel s'était trouvé près de lui, avec Elisabeth et Carson, mais lorsqu'il en avait demandé confirmation à Carson celui-ci avait balbutié maladroitement quelques excuses expliquant l'absence de Sheppard.

Et maintenant qu'il était là devant lui, Rodney se rendait compte qu'il ne voulait pas franchement lui parler. Pas maintenant. Pas alors qu'il n'était pas dans son état normal.

Re-re-soupir.

Génial, devenir une femme signifiait aussi soupirer comme une héroïne de roman à l'eau de rose, il ne manquait plus que la main portée avec délicatesse sur le front pour que le portrait soit complet.

« Hey, salut Rodney, ahem, heu, ça … ça boume ? »

Enième soupir et yeux levés vers le ciel.

Yep, définitivement héroïne à l'eau de rose, le genre capable de décérébrer le héros en moins de deux battements de cils, à moins que cela ne soit juste la vue de ses superbes appendices mammaires. Qui l'eu cru, le 95 C en arme capable de réduire à néant le QI de toute une armada de scientifiques ainsi que d'un éminent membre du club Mensa !

« Merci Colonel, je suis comme vous pouvez le voir en pleine forme … ».

Oups, pas le bon terme, vu le petit grognement étranglé de Sheppard. Note pour l'avenir : éviter d'accoler les mot « formes » et « pleines » dans la même phrase.

« Que me vaut l'honneur de votre visite ? »

Rodney croisa ses bras sur sa poitrine, enfin plutôt sous sa poitrine, les deux 95 C susmentionnés l'empêchant de poser ses bras à plat, sous peine de suffocation. Bien évidemment, ce geste eu comme effet de soulever davantage les encombrants appendices. Cette fois, Sheppard ressemblait à un de ces personnages de Cartoon, ses yeux menaçant clairement de sortir de leurs orbites, et Rodney s'attendait à ce que dans quelques minutes de la bave commence à couler sur son menton ! Le Colonel parvint néanmoins à articuler une réponse.

« Je, heu, oui, je venais juste voir, heuuuu, voir … voir …. »

« Oh, laissez tomber Colonel ! Je crois que nous avons tous compris ce que vous veniez voir ! »

Rodney se tourna vers les membres de l'équipe de Zelenka. Les regards étaient soit emplis de curiosité, soit de dégoût, certains fixés sur un point imaginaire sur le sol.

STOP !

Il fallait que ça s'arrête et maintenant ! Rodney en avait soudainement assez du comportement de ses merveilleux amis et collègues. Il jeta un dernier regard à Zelenka, furieux le regard, genre « trouvez-la-solution-à-ce-non-de-dieu-de-problème-ou-bien-je-fais-un-malheur », puis sans un mot, sortit du laboratoire, en prenant soin d'ignorer Sheppard.

oOo

Oulalalalalala. Il venait de faire une connerie. Une grooooosse connerie. Une connerie à échelon interplanétaire. Comme quoi McKay n'était pas le seul à pouvoir en faire !

John courrait pratiquement dans les couloirs dans l'espoir de rattraper McKay.

Il ne pensait pas que ce dernier réagirait comme ça. Il ne pensait pas que lui-même réagirait comme ça, réduit à une sorte de néandertalien ou d'adolescent pré pubère. John ignorait pourquoi la transformation de Rodney lui faisait cet effet. Après tout, il ne s'était pas transformé en Marilyne Monroe !

Okay, Rodinette (9) n'était pas un laideron mais de là à fantasmer … Cette version féminine de Rodney était plutôt, plutôt … mignonne, voilà, c'était exactement ça, elle était mignonne, sans plus. Vraiment pas de quoi en perdre la tête. Consommable aurait dit son cousin Lewis qui tenait un petit carnet de tous ses flirts, faisant apparaître un petit « C » bleu pour celles qu'il jugeait dignes de son attention mais sans plus. Bien sûr, il y avait aussi le « P » rouge pour « potable » à moins que cela n'ait été pour « pitoyable » … bref, Rodinette n'était pas une mocheté mais ce n'était pas non plus miss monde. Si on passait ses atouts en revue, à l'exception d'une assez impressionnante paire d'airbags, rien ne retenait particulièrement le regard, à l'exception peut-être … des yeux bleus, tirant vers le lilas, des cheveux fins aux reflets lumineux, des petites pommettes délicates, de l'adorable nez en trompette, de … Arghhhhh, non,non,non, il recommençait !

John s'arrêta et posa son front sur la paroi du mur, puis il commença méthodiquement à se taper la tête contre celui-ci. Nondenondenondenondedieudemerde. Il fallait qu'il se calme et vite, ou cette affaire allait vite devenir invivable !

Peut-être qu'il devrait demander un peu de bromure à Carson ? (10)

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Rodney avait décidé de marcher plutôt que d'emprunter un des transporteurs.

Ce n'était pas tellement parce qu'il avait envie d'un peu d'activité physique – de toute manière avec ces trucs sur sa poitrine, comment aurait-il pu courir ? – mais plutôt parce que tout le monde les utilisait, au moins, s'il prenait les escaliers, il serait certain d'être seul. Et c'était exactement ce qu'il voulait : être tranquille juste quelques instants, histoire de réfléchir calmement.

« Docteur McKay, quelle surprise ! »

Rodney sursauta en entendant la voix derrière lui. Il se retourna pour se retrouver face à face avec Kavanaugh. Un Kavanaugh souriant à pleine dent. Des dents blanches et impeccablement alignées. Ce type était terrifiant, jusqu'à ses ongles parfaitement manucurés et la rumeur laissait entendre qu'il lui fallait plus de deux heures pour « soigner » ses cheveux.

Rodney soupira. Qu'avait-il fait pour mériter ça, hein ! Peut-être qu'il payait pour quelque chose qu'il avait fait dans une vie antérieure. Il porta une main à son front. Une vie antérieure. N'importe quoi, lui qui ne croyait en rien, voilà qu'il parlait karma et réincarnation démoniaque. Et en parlant de démon …

« Kavanaugh, je ne suis pas vraiment d'humeur Okay, alors bon vent ! »

Il se tourna et allait continuer à descendre lorsqu'il se sentit mal, sa tête se mit à tourner, ainsi d'ailleurs que la cage d'escalier et ses jambes se dérobèrent sous lui. Il se rattrapa de justesse à la rampe, avant de faire un petit plongeon tête la première. Au même moment, il sentit un bras se glisser autour de sa taille. Bon sang, quoi encore ? Rodney releva doucement la tête, le bourdonnement entre ses tempes était assourdissant, et il cligna des yeux pour chasser le voile qui avait élu domicile juste devant lui. Il reconnu immédiatement la figure qui se trouvait au-dessus de lui.

« Kavanaugh ! Mais … qu'est-ce qui vous prend ! Lâchez moi !»

La voix suave de son collègue résonna juste dans le creux de son cou.

« Rodney, je vous sauve la vie en vous évitant de vous fracasser le crâne, vous pourriez vous montrer un peu plus reconnaissante, non ? »

ReconnaissanTE ? Il avait bien entendu ce qu'il venait d'entendre ? Cet abruti venait de s'adresser à lui au féminin ! Une paire de ciseaux. Dès qu'il serait de retour dans ses quartiers il allait se munir de la plus grande paire de ciseaux qu'il pourrait trouver et adieu la stupide queue de cheval de ce non moins stupide-abruti-de-mes-deux !

« Lâchez moi Kavanaugh. TOUT DE SUITE ! Ou sinon … »

« Huhu, ou sinon Rodney ? »

La voix était clairement amusée et de plus en plus proche, près de sa joue. Rodney, dont les jambes étaient aussi solides que des nouilles al denté, essaya, sans succès de se mettre debout. Il finit par se laisser complètement aller entre les bras de Kavanaugh. Pas trop le choix, mais si jamais il essayait quoique ce soit, ses cheveux ne seraient pas l'unique partie du scientifique qu'il couperait !

Rodney allait réitérer sa demande lorsqu'une voix grave, accompagnée d'une sorte de grognement, retentit dans la cage d'escalier.

« Lâchez la. »

TBC (Huhuhu, devinez qui c'est ! Ouais, j'ai décidé de corser un peu les choses, enfin, vous verrez : ma Rodinette est un bourreau des cœurs !)

(9) Merci Téli pour le surnom !

(10) Mythe militaire datant de la seconde guerre mondiale, mais qui a eu la vie dure : on raconte que l'on versait du bromure dans le quart de vin des soldats pour, disons, calmer leurs ardeurs naturelles, de manière à ce qu'ils soient avant tout concentrer sur le combat, bref, « faites la guerre pas l'amour » !