Merci pour vos reviews ! Hum, vous savez je crois que le plus grand des traumas de la femme, ce sonten effet ses …

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8.3 – Trois semaines plus tard …

« QUOI ENCORE ! »

Rodney avait hurlé et dans le laboratoire, tout le monde se retourna vers lui. Tout le monde entendit aussi l'énooooorme soupir que poussa la scientifique, en revanche ses excuses à quiconque venait de le joindre par radio à un moment visiblement inopportun, furent bredouillées tellement bas que personne ne les entendit.

Mais Rodney se fichait bien de ce que ses collaborateurs aveint ou non entendus. Il en avait assez. Il était fatigué.

Fatigué d'être une femme, fatigué d'être entouré d'un personnel visiblement incompétent, fatigué de ne pas pouvoir aller et venir à sa guise, ses phéromones lui jouant constamment des tours.

La dernière fois, avait été le pompon.

Il se trouvait sur le Daedalus pour effectuer quelques réglages en vol stationnaire juste au dessus de la Cité, lorsqu'il avait bien cru que le Colonel Caldwell allait le plaquer contre le mur, le retenant soi disant de tomber, sous un prétexte absolument fallacieux : des « turbulences ». Comme si un coup de vent pouvait inquiéter un vaisseau comme le Daedalus ! Incroyable. Il fallait se rendre à l'évidence, les hommes étaient des choses sans cervelles, jusqu'au militaire pur et dur, lorsqu'il était question d'une paire de seins, bien sûr, ils n'étaient pas complètement fautif, car il fallait bien dire que les siens étaient parfaits et …

Oh Mon Dieu ! Qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Il récriminait contre les « hommes » comme la lectrice d'un vulgaire magazine féminin, alors qu'il était un homme ! Voilà qu'il se conduisait comme … comme un vulgaire traître ! L'horreur absolue : il commençait à penser comme une femme.

/ Docteur McKay, est-ce que … /

La voix était insistante. Rodney soupira.

« Oui, oui, je jetterais un coup d'œil à ce système dès que possible, McKay terminé. »

Rodney posa sa tête sur son clavier.

FATIGUE. Vraiment. Ils n'arrivaient à rien avec cette Chaise de malheur et Elisabeth lui avait fait comprendre qu'il y avait « plus urgent » que de la réparer. Plus urgent que de lui redonner son sexe … au sens générique et physiologique.

Il se leva, prit son ordinateur portable, ramassa les divers fichiers et documents dont il avait besoin et se traîna sans un mot vers la sortie du laboratoire.

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Le lendemain matin …

Ouch. Ouchouchouch. Okayyyy, ne pas se coucher sur le ventre avec des 95 C. Rodney le savait pourtant, mais là … ouch ! Soupirrrrrrrrrrrrr. Peut-être qu'il devrait dormir avec le soutien-gorge, dans la journée il avait moins mal, mais là …

Il se leva, récupéra ses encombrants appendices mammaires, se gratta la tête et se dirigea, a moitié réveillé vers la salle de bain.

Huuuuu, yep, vraiment quelle jolie mine vous avez jeune fille ! Le teint pâlot, les cheveux en bataille – il faudrait sans doute qu'il finisse par se résoudre à les couper, histoire que sa tête ressemble à quelque chose – et faaaaatigué.

Comme c'était original.

La douche ne le réveilla pas davantage que l'eau froide dont il s'était aspergé le visage.

Il se sentait mal, bizarre, mais, hey, il était une fille ! Comment cela pourrait il aller bien, hein ?

Après un énième soupir, il s'habilla et prit la direction de la cafétéria.

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« Bonjour Rodney ! »

Laura posa son plateau à côté du scientifique. Celui-ci leva deux yeux bleus fatigués vers elle, il marmonna un bonjour avant de replonger le nez dans son assiette. Laura le regarda un moment donner des petits coups de fourchette à ce qui semblait être un morceau de viande flottant dans une sauce jaunâtre, un peu comme s'il vérifiait qu'elle était bien morte.

« Heu, je peux savoir ce que vous faites là ? »

« Quoi ! »

Laura leva les deux mains en signe de défense.

« Wow ! On est de méchante humeur aujourd'hui à ce que je vois ! »

Rodney leva les yeux au ciel.

« Non, Lieutenant, je ne suis pas de méchante humeur. J'ai faim, ok, et j'essaye de déterminer si ça, c'est comestible ou pas. »

Laura haussa un sourcil.

« Je croyais que vous pouviez manger un peu n'importe quoi ? »

Les deux yeux bleus lui lancèrent un regard noir. Oula, très méchante humeur.

« Heu, enfin, je veux dire, vous n'êtes pas quelqu'un de difficile d'habitude et, » elle enfourna ce qui se trouvait dans son assiette, « cha me chemble pas pire que d'habitude. »

Rodney la regarda engloutir le reste de son omelette et de son bacon, le tout, entrecoupé du lapage d'un peu de lait et de la descente de deux verres de jus d'orange. Il eut soudain un haut le cœur. Okay, il n'avait définitivement plus faim !

« Ohhh, vraiment merci Lieutenant, cette vision de rêve en technicolor accompagnée, bien entendu du son dolby stéréo, étaient tout ce qu'il fallait pour me persuader que je n'avais plus faim ! »

Il récupéra ses affaires et sortit en grommelant de la cafétéria.

Laura le regarda s'éloigner en engloutissant son dernier muffin. Quelle mouche avait piqué Rodinette, non sérieusement qu'est-ce qui … Elle faillit s'étrangler avec son muffin, puis lorsqu'elle eut retrouvé son souffle, un large sourire apparu sur son visage.

Elle avait une petite idée de ce qui se passait.

Laura termina son déjeuner, rangea son plateau et se dirigea, en gloussant, vers l'infirmerie. Il fallait qu'elle dise deux mots à son écossais préféré.

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Beaucoup plus tard, ce même jour …

Arghhhh. Encorecesfoutuescrampes. Rodney inspira longuement.

S'ils étaient sur Terre, il savait exactement ce qu'il ferait : un procès. Un procès au fournisseur de ce qu'ils appelaient, avec humour, de la nourriture. Ils étaient mieux achalandés lorsqu'ils étaient coupés de la Terre ! Ou bien un procès au chef cuisinier. Tu parles d'un imposteur !

A peine deux ans qu'ils étaient là et il allait finir avec un ulcère à l'estomac, lui qui avait toujours eu un estomac en béton. Bon, là il en avait assez, il n'avait plus le choix direction Beckett.

Rodney se leva et c'est alors qu'il la remarqua. Là sur sa chaise, une petite tâche rouge, comme du …

Oh mon Dieu, c'était plus grave qu'il ne le pensait, peut-être que l'ulcère avait … avait … percé, ou quoique ce soit que font les ulcères au stade terminal, et il faisait une hémorragie (18).

Il sortit précipitamment de son laboratoire. Personne dans le couloir pour venir à son aide. Evidemment, ces fainéants étaient déjà retournés dans leurs quartiers, le laissant seul alors qu'il se vidait de son sang !

Bien, il n'avait pas le choix, il faudrait qu'il parvienne à l'infirmerie par ces propres moyens.

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Teyla était satisfaite de son entraînement.

Le Colonel Sheppard était encore un peu perturbé par ce qui était arrivé à Rodney mais durant cette session, il avait été un peu plus concentré. Elle ne l'avait fait tombé qu'une petite douzaine de fois.

Un immense sourire apparu sur le visage de la jeune athosienne.

Faire tomber le Colonel n'était évidemment pas un jeu en soit, et encore moins, le but de ces entraînements, néanmoins, elle ne pouvait pas s'empêcher d'exulter, intérieurement bien entendu, lorsqu'elle parvenait à atteindre le Terrien, dans sa masculinité.

Il faut dire que le Colonel Sheppard tenait particulièrement à celle-ci. Teyla avait un peu de mal à comprendre pourquoi les hommes de la Terre aimaient à ce point s'enorgueillir de cette fameuse masculinité. Sur Athos, homme et femme étaient égaux, et chacun apprenait très jeune l'art du combat, ensuite, chacun faisait ou non, le choix de continuer à se perfectionner, mais ce choix n'était jamais conditionné par leur appartenance à l'un des deux sexes. Les Terriens se disaient hautement évolués mais d'après Teyla, il leur restait encore un bon bout de chemin pour atteindre un état d'après elle civilisé.

Cette vision de la femme, comment le Colonel lui avait-il présenté cela, ah, oui, le « sexe faible » – cette expression malheureuse lui avait valu trois chutes consécutives et, légèrement douloureuses, le pauvre – était au cœur du problème. Et c'était notamment le souci avec Rodney.

Le Colonel ne voulait pas que Rodney participe à des missions actives tant qu'il n'aurait pas retrouvé sa forme physiologique d'origine, arguant « qu'elle était trop vulnérable pour cela ». Après cette explication de la plus haute rationalité, elle ne l'avait fait tomber que deux fois. Il pouvait s'estimer que cette affirmation soit arrivée en fin de session. Elle était un peu fatiguée.

En quoi Rodinette – par les ancêtres, il valait mieux qu'elle n'utilise pas cet étrange surnom en présence de Rodney – en quoi donc, le fait que Rodney soit désormais en corps, si ce n'est en esprit, une femme pouvait-il l'empêcher de rester dans l'équipe ? La réponse avait valu une dernière chute au Colonel. Son « mais Teyla, c'est une femme, elle ne saura pas se défendre ! » avait résonné pathétiquement dans la salle juste avant son petit cri de surprise lorsqu'elle l'avait fait tomber avec son bâton.

Oui, vraiment, les Terriens étaient des gens charmants mais parfaitement rétrogrades.

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Les crampes avaient redoublé et, à sa plus grande horreur, Rodney pouvait sentir du sang couler entre ses cuisses.

Il longeait le couloir en se tenant au mur et en marchant doucement.

« Rodney ! »

Il leva les yeux et poussa presque un soupir de soulagement en voyant Teyla. L'athosienne se précipita à ses côtés et l'aida à marcher.

« Rodney, que se passe-t-il ? »

Elle l'aida à s'asseoir. Il était clair qu'il avait besoin d'une aide médicale. Teyla fouilla dans son sac à la recherche de son communicateur. Rien. Elle avait du le laisser dans ses quartiers.

« Rodney, pouvez vous me dire où vous avez mal ? »

La voix un peu plus aigue que celle qu'elle associait habituellement à Rodney, la surprit un peu.

« Au ventre et … et … je crois, » il déglutit, « je crois que je saigne aussi. »

Teyla fronça les sourcils. Elle ne voyait aucune blessure apparente.

« Où ? Rodney, d'où est-ce que vous saignez ? »

Rodney resta un moment sans voix. Il n'avait pas franchement réfléchi à ça, pour lui c'était certainement de … enfin, maintenant qu'elle lui posait la question, et vu ce qu'il sentait couler, c'était plutôt de …

« Rodney ? »

Il cligna des yeux et resta bouche ouverte. Teyla soupira et l'examina rapidement, elle s'arrêta lorsqu'elle découvrit l'origine de la tâche de sang qui se trouvait sur son pantalon. Elle poussa un petit soupir de soulagement, puis reportant son attention sur Rodney, s'adressa à lui doucement.

« Rodney, cela fait un peu plus de trois semaines que vous êtes revenu de l'avant poste ancien, n'est-ce pas ? »

Il hocha la tête. Où voulait-elle en venir ?

L'athosienne avait l'air un peu gênée.

« Le Lieutenant Cadman ne devait-il pas s'entretenir avec vous, de, comment appelez vous cela, des « cigognes et des abeilles » ? »

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Rodney était allongé en chien de fusil sur l'un des lits de l'infirmerie.

Carson lui avait donné du spasfon, pour les contractions, et de l'Ibuprofène, pour la douleur (19). Il était à la fois mortifié et terrifié.

Mortifié pour ne pas avoir reconnu les signes d'un cycle menstruel. Après tout, sa sœur aînée lui avait subir les dégâts de cette catastrophique période du mois assez souvent ! (20) Et terrifié, parce qu'il avait l'impression que ce dernier évènement scellait irrémédiablement son appartenance au sexe féminin. Après tout, maintenant il était capable de procréer, non ?

Il enfouit son visage dans l'oreiller.

Une femme. Il était une femme. Que pouvait-il lui arriver de pire ?

TBC (…premières règles ! Bon, j'espère avoir bien traité ça, vu que mes premières règles remontent au Déluge ! J'ai un peu, disons, poussé les effets mais, je trouve que ça correspond bien au tempérament geignard de Rodnichou.)

(18) Pour ceux qui ont vu Grace Under Pressure, épisode de la saison 2. J'adore le passage ou Rodney croit qu'il est en choc thermique parce qu'il a perdu trop de sang, alors qu'il a juste une petite entaille sur le front ! Alalalala, notre Rodney, dès qu'il s'agit de sa santé, il faut qu'il panique.

(19) Perso, mon truc à moi c'est l'Antadys.

(20) Nous devrions découvrir Jeannie la sœur de McKay dans la saison 3. J'espère qu'elle sera son aînée et non pas une petite sœur mais ne me demandez pas pourquoi !