Women powaaaaa ! Alhenorr, j'ai décidé de suivre (presque ...) tous tes conseils.

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16 – Deux mois plus tard

Elisabeth regardait le dossier qui se trouvait sous ses yeux. Un dossier difficile. Ou plus exactement un cas difficile à régler. Elle soupira et se tourna vers Kate Heightmeyer.

« Bien, Kate, que pouvez vous nous dire de plus ? »

La jeune femme, se pencha en avant et secoua la tête.

« Rien de plus. Le docteur McKay s'est enfin résolu à accepter sa nouvelle condition. Je continue à la voir, une fois par semaine, mais nous sommes plus en phase d'accompagnement que de traitement. »

Elisabeth hocha la tête et examina une fois encore le dossier. Ils avaient remplacé la photographie du docteur Rodney McKay qu'elle avait toujours connu : joues rebondies, bouche fine et début de calvitie par celle … du docteur Rodney McKay : pommettes roses, bouche sensuelle, cheveux coiffés au carré ramenés derrière les oreilles.

Deux personnes identiques, deux personnes différentes.

L'équipe de Zelenka, menée par le docteur Simpson, avait baissé les bras. Ce qui c'était passé ce jour là dans cette petite pièce à moitié dévastée par le passage du temps et les attaques wraith, avait été le dernier sursaut de cette étrange technologie Ancienne. Ils n'avaient jamais réussi a faire repartir le générateur pour remettre en route la Chaise et quand bien même y seraient ils parvenus, l'ordinateur central avait été détruit lors de la dernière attaque et rien ne dit qu'ils auraient pu reprogrammer la Chaise correctement. Selon le docteur Simpson, il était vraisemblable que la programmation qui avait changé Rodney en femme date de l'époque de la destruction de l'avant poste. La Chaise avait attendu plus de 10 000 ans que quelqu'un veuille bien s'asseoir. Un homme porteur du gène ancien. Si Zelenka s'était assis, rien ne se serait passé. Avoir remis en route le générateur avait permis à la dite programmation d'aller à son terme. C'avait été en quelque sorte son chant du cygne.

Rodney allait rester une femme.

Et ils étaient réunis aujourd'hui pour déterminer si il … elle, pouvait participer à des missions de terrain. Bref, si Rodney pouvait réintégrer une équipe active. Elisabeth se tourna vers Carson.

« Carson ? Votre opinion ? »

Le médecin écossais poussa un petit soupir et se gratta le menton.

« Et bien, maintenant que son organisme s'est disons, hormonalement stabilisé, les phéromones ne sont plus produites en aussi grande quantité, en fait, pas davantage que chez n'importe quelle femme de cet âge, je ne vois donc pas de contre-indication à ce que Rodney réintègre SGA 1. »

Ces derniers mots avaient été prononcés en direction de John, qui bien évidemment fit semblant de ne pas le remarquer. Elisabeth se cala dans son fauteuil.

Carson avait mis le doigt sur le seul dernier obstacle : le Colonel John Sheppard refusait obstinément – et ce malgré les petites sessions d'entraînement aux bâtons qu'il avait avec Teyla – de reprendre McKay dans son équipe.

Au début, Elisabeth avait pensé qu'il s'agissait de ces fameuses phéromones.

Voir Rodney faire tomber ces messieurs comme des mouches avait été un spectacle pour le moins unique. Le spectacle des dits messieurs s'excusant de leur comportement auprès d'un Rodney encore plus confus et embarrassé qu'eux avait été encore plus drôle. Mais le seul qui continuait à avoir un comportement plutôt étrange avec McKay, c'était le Colonel.

Pour Elisabeth, il n'y avait qu'une seule explication possible : le Colonel était amoureux de Rodney. Ou plutôt de Rodinette. Elle sourit. Ce ridicule surnom avait finit par être celui que tout le monde utilisait, enfin, lorsque Rodney n'était pas là, parce sinon, brrrr : gare aux conséquences. Un des Marines s'était retrouvé deux jours sans chauffage et sans eau chaude dans ses quartiers pour avoir appelé McKay, Rodinette. Femme ou pas, McKay restait un petit génie de la technologie ancienne et quelqu'un de, disons, rancunier.

Bref. Carson et elle étaient persuadés que John était amoureux.

L'amitié qui avait lié ces deux là avait été forte et quasi indestructible. Jusqu'à Dorandan. Elisabeth les avait vu s'éloigner, John s'était fait distant, non, plus que cela, il s'était fait exigeant. Rodney lui avait raconté ce que John lui avait dit : qu'il fallait qu'il mérite son pardon. Ridicule. Le pardon se donne, il ne se mérite pas (21).

Et puis, il y avait eu la Chaise.

Après avoir, comme la plupart des mâles de la Cité, succombé aux charmes de Rodney, John avait changé, brusquant Rodney dès qu'il le pouvait, allant jusqu'à se moquer ouvertement de lui, ou plutôt d'elle, mettant en doute ses compétences et sa valeur. Lorsque Rodney avait demandé à réintégrer SGA 1, John lui avait fait comprendre qu'il n'en était pas question. Elisabeth se rappelait de cette réunion, de la voix sèche et dure de John, sans appel. Elle se rappelait aussi du visage de Rodney, dévasté, incrédule. Rodney s'était levé et était sorti de la salle, sans un mot.

Et Elisabeth se rappelait aussi de John après. Son visage avait reflété une infinie tristesse et son corps entier était tendu, tant l'effort pour détruire ce qui restait de son amitié avec McKay lui avait coûté. Et elle avait compris : il faisait ça parce qu'il aimait Rodney. Parce qu'il ne voulait pas qu'elle soit blessée … ou pire. Elle aurait aimé être celle à l'origine de sentiments aussi forts.

Après ça, ce fut Rodney qui refusa de voir le Colonel. En fait, elle ne parlait pratiquement qu'à Cadman. Qui l'eu cru, ces deux là étaient devenus de vrais larrons en foire. Terrifiant en fait. Et le Colonel lui se mourrait littéralement d'amour dans son coin.

« Merci Carson. Je crois que dans ces conditions, rien ne s'oppose à ce que … »

John explosa quasi immédiatement.

« Non. Il n'est pas question que … »

Elisabeth continua, imperturbable.

« … à ce que Rodney intègre l'équipe du Major Lorne. »

Cette affirmation stoppa net les récriminations du Colonel. Il regardait Elisabeth, l'air complètement éberlué. Il finit par se reprendre.

« Lorne ? Le Major veut faire équipe avec … » Il fit de grands gestes de la main en direction du dossier qui se trouvait toujours devant Elisabeth. Cette dernière soupira, et voilà sans doute cœur du problème : John ne savait pas si Rodney était un il ou une elle, et du coup, il se demandait s'il aimait une elle ou un il. Et vraisemblablement l'idée que ce soit le dernier cas le mettait mal à l'aise. Elle ne pensait pas que John soit homophobe, juste affreusement confus sur ses propres sentiments. Quelque chose lui disait que le Colonel aimait Rodney depuis un bon moment, avant même que celui-ci ne devienne une femme.

« Non, c'est Rodney qui a émis le souhait de faire partie de son équipe. Et comme le Major n'y voit aucun inconvénient, je ne vois pas … »

John explosa. C'était si prévisible.

« Pas d'inconvénient ? Pas d'inconvénient ! Mais enfin, Rodi …, je veux dire Rodney, enfin, … je veux dire … oh, bon sang, c'est une … une … » s'emmêlant dans ses explications, il poussa un soupir, « Elisabeth, je crois que ce n'est vraiment pas une bonne idée et … »

Elisabeth se leva et lui fit face.

« Ca suffit Colonel. L'expertise de Rodney est inestimable sur le terrain comme elle l'est ici. Contrairement à SGA 1, l'équipe de Lorne n'est pas une équipe de premier contact, il ne devrait donc pas y avoir de problèmes particuliers. De toute manière, le choix revient à Rodney et à personne d'autre et comme elle souhaite retourner sur le terrain, je ne vois pas pourquoi je m'y opposerais ou pour quel motif valable. »

John allait ouvrir la bouche mais décida, avec intelligence, de ne rien ajouter. Il se cala juste dans son fauteuil une moue boudeuse sur le visage.

Elisabeth soupira. Pourvu que ces deux là parviennent à s'avouer leurs sentiments.

Et vite.

ooOOoo

Rodney se trouvait en plein examen d'une fascinante installation.

Ce qu'il y avait de fascinant, c'était que cette dernière n'était en aucun cas apparentée à celle des Anciens. C'était une technologie différente. SGA 3 avait découvert cet endroit deux semaines auparavant et c'était le Major Lorne qui dirigeait les équipes de recherches, enfin, qui protégeait avec son équipe de fiers Marines, les deux équipes de recherches.

Rodney était heureux de pouvoir enfin remettre les pieds en dehors d'Atlantis. Enfin, plutôt heureuSE, puisqu'il semblait désormais certain qu'il ne retrouverait pas son statut d'homme. Bizarre de parler de soi au féminin lorsque l'on a été un homme pendant près de 38 ans !

« Hey Doc', faut penser à rentrer maintenant ! Il va faire nuit et je préfère ne pas trop traîner par ici la nuit tombée. »

Rodney poussa un soupir et se leva. Il épousseta son pantalon puis se frotta les mains pour en chasser la poussière. Le Major Lorne se tenait à l'entrée de la structure en partie démolie dans laquelle se cachait … et bien, Rodney ne savait pas encore très bien ce qui se cachait ici, et c'était justement pour ça qu'il avait encore besoin d'un peu de temps. Il eu une idée et lorsqu'il se tourna vers le Major, ce fut avec un grand sourire aux lèvres. Des lèvres légèrement humectées.

« Voyons Major, encore une petite heure, il ne fera pas nuit noire avant deux bonnes heures et nous aurons largement le temps de rentrer au camp, non ? »

Rodney passa une main dans ses cheveux et les ramena, d'un geste lent et délibéré, derrière son oreille.

Lorne resta un moment silencieux avant de s'avouer vaincu.

« Okay, encore 30 minutes, pas une de plus ni une de moins. »

« Parfait ! »

Rodney s'agenouilla devant le petit générateur, et repris son examen. Derrière lui, il entendit Lorne sortir de l'édifice et grommeler quelque chose entre ces dents. Il sourit.

Cadman avait raison, manipuler les hommes était vraiment un jeu d'enfant.

ooOOoo

Lorne n'aimait pas cet endroit.

Il y régnait une température agréable. Le paysage était agréable. Les natifs étaient agréables. Même la bouffe était agréable ! Bref, tout y était un peu trop idyllique pour être honnête. Lorne n'était peut-être pas dans la galaxie de Pégase depuis longtemps mais il était dans les marines depuis toujours et là … et bien, « il y avait quelque chose de pourri au Royaume de Danemark ».

Yep, quelque chose allait arriver, il le sentait, quelque chose de très désagréable.

Il jeta un coup d'œil à l'édifice dont il venait de sortir. McKay. Il ne fallait pas qu'il la quitte des yeux parce que Sheppard avait été très clair sur ce qui lui arriverait à lui s'il lui arrivait ne serait-ce qu'une écharde dans le doigt à elle.

C'était ridicule !

S'il avait si peur que ça pour sa sécurité, pourquoi ne l'avait-il pas prise dans son équipe ? Elle aurait été plus facile à surveiller et Lorne aurait pu partir en mission sans avoir sans cesse l'impression que la pire des catastrophes allait arriver, parce qu'il était sûr d'une chose : si quelque chose devait arriver ce serait en relation avec Rodney McKay ! Il attirait les emmerdes comme le miel attire les abeilles, et le fait qu'il soit désormais une femme ne changerait rien à cet état de fait.

Au contraire.

Les femmes sont déjà des sources inépuisables d'ennuis au naturel, mais combinée avec McKay … Il soupira et s'installa devant le bâtiment en ruine, vigile attentive, attendant que l'inévitable se produise.

Et bien sûr, il n'eut pas à attendre longtemps.

TBC (Héhéhéhéhé ! Allez, plus qu'un chapitre et c'est finis !)

(21) C'est un vieux proverbe, sans doute tiré d'un coin quelconque de la bible, mais où exactement, mystère …