Merci à toutes ! Heu, vous m'en voulez pas, hein ? J'ai pas le temps de terminer là, aujourd'hui … mais le prochain chapitre sera le dernier … promis … heu … pas taper l'auteuse, pas taperrrrrrrrrr !

ooOOoo

17 – Rodney était en train d'ôter ce qui semblait bien être le panneau de contrôle de cette énigmatique technologie lorsque Lorne fit irruption dans la pièce et le souleva pratiquement de terre.

« Hey ! »

« Désolé Doc', mais nous avons des visiteurs surprise et je ne pense pas que vous ayez envie de rejoindre leur petite boume. »

« Quoi ? Bon sang, vous ne pourriez pas parler clairement pour une fois ! »

Rodney ne trouvait pas le Major Lorne désagréable mais il avait parfois du mal à le suivre avec sa manie de tout tourner en métaphore pour le moins subtile. Enfin, pour un Marines.

Lorne l'avait déjà sorti du bâtiment, l'obligeant à courir pour rejoindre un espace boisé, avant d'enfin lui donner un début de réponse.

« Il y a eu des coups de feu et je n'arrive pas à joindre Harris et Sanchez, donc, c'est qu'il y a eu du grabuge. Vous allez rester là, » il lui tendit un second chargeur, « et vous ne montrez le bout de votre nez que si l'un d'entre nous vous appelle, c'est clair ? »

Rodney fixa un moment le chargeur. Il paraissait si lourd dans sa main.

« McKay ? »

« Heu oui, oui. Cinq sur cinq. Pas bouger. Attendre autorisation. »

Lorne regarda Rodney un moment, fit une petite grimace et détala dans les fourrés, le laissant seul.

Très seul.

Okayyyyy, il fallait qu'il se calme. C'était sûrement … sûrement une erreur. Un problème de communica-… Le son de ce qui ressemblait terriblement à une rafale de P-90 retentit, interrompant le fil de ses pensées.

Rodney tira immédiatement son 9 mn de son holster. Il osait à peine respirer. Le silence était terrifiant lorsqu'une voix rompit ce dernier.

/Docteur McKay ? Je sais que vous êtes dans les parages, alors si vous étiez assez obligeant pour nous rejoindre vos compagnons et moi-même./

Rodney resta un moment sans bouger, paralysé par la peur. Cette voix, il connaissait cette voix …

/Docteur ?/

Cette fois Rodney sursauta.

/Docteur, je n'aimerais pas être obligé de vous faire une petite démonstration du sérieux de ma requête mais si vous n'êtes pas près de la Porte des étoiles dans disons … cinq minutes, je pense que le Major Sheppard va une fois encore perdre un de ces soldats./

Rodney ferma les yeux. Quefairequefairequefaire. Il décida d'attendre. Voilà, pour une fois, il allait suivre à la lettre les ordres d'un militaire bourré aux stéroïdes. Sheppard serait extatique.

Un coup de feu retentit. OhMondieu !

/Docteur, le Major Lorne matricule vient de recevoir une balle dans la jambe, si vous ne voulez pas qu'il se vide de son sang …/

Rodney agrippa son communicateur.

« Non ! STOP ! J'ai compris. J'arrive ! »

/Bien, sage décision Docteur, je suis sûr que le Major Lorne vous en sera reconnaissant./

Rodney resta un moment sans bouger, les yeux clos, essayant de convaincre son cœur d'arrêter de battre la chamade. Lorsque ce fut chose faite, ou à tous le moins lorsque son cœur cessa de menacer de sortir de sa poitrine, il se leva et se dirigea, d'un pas hésitant vers la Porte des étoiles.

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« Mais qui m'a fichu une bande de crétins pareil ! Je sais que Shakespeare n'est pas au programme d'entraînement des Marines mais quand même, bordel ! A se demander si l'anglais est votre langue maternelle. Ces rapports sont purement et simplement incompréhensibles, même un singe écrirait mieux que ça ! Vous allez me le recommencer et je le veux ce soir sur mon bureau … »

Ouch. Carson avait raison. Ca ne s'arrangeait pas. Mais alors pas du tout.

Elisabeth croisa le malheureux Lieutenant qui venait d'essuyer les foudres du Colonel Sheppard. Il lui adressa un petit salut contrit avant de disparaître, certainement pressé de trouver de l'aide pour retaper son pauvre rapport avant de devoir le soumettre à nouveau à Genghis Khan le terrible, à savoir le Colonel Sheppard. Un Colonel Sheppard qui terrorisait tout son staff depuis le départ de l'équipe de Lorne.

Bref, depuis le départ de Rodney.

Résultat : le sergent Bates était venu dans son bureau se plaindre du comportement de son supérieur (22). Bates ! Le type qui trouvait, généralement, que Sheppard était un peu trop tendre avec tout le monde. C'était le monde à l'envers ! Et Elisabeth aimait son monde dans le bon sens.

Elle frappa deux petits coups contre la porte vitrée du bureau du Colonel.

« Quoi encore ! »

John leva le nez de son PAD et reconnu Elisabeth.

« Oh, Elisabeth ! Je … je suis désolé, heu, je peux faire quelque chose pour vous ? »

Elisabeth lui sourit. Temps de faire appel à ses talents pour la conciliation, la paix entre les hommes et surtout dans le cas présent, la paix des ménages et les histoires d'amour qui finissent bien.

« Oh, non, rien de spécial, je venais juste voir si vous vouliez m'accompagner pour boire un café. Je sors de deux heures de réunion Zelenka/Kavanaugh et j'ai vraiment, vraiment besoin d'un break. »

John lui sourit. Ces réunions étaient devenues célèbres.

Autant McKay était capable de traiter Kavanaugh avec la condescendance qui lui revenait, n'élevant jamais la voix, se contentant généralement de souligner les points faibles de chacune de ses expériences – et il y en avait toujours plus que des points forts – puis l'ignorant complètement jusqu'à la fin de la réunion, autant Zelenka ne pouvait s'empêcher de s'accrocher au scientifique américain. Les réunions finissaient généralement sous un flot d'insultes tchèques et Sheppard avait d'ailleurs au passage enrichi son vocabulaire de quelques nom d'oiseaux et autres mots fleuris. Ca pouvait toujours être utile. Bref, lors des réunions où les deux scientifiques étaient présents, Elisabeth tenait lieu davantage d'arbitre comptant les points et empêchant les coups bas que de Leader. John compatissait à son désir d'une bonne tasse de café. De toute manière, il avait lui aussi besoin de faire une pause.

« Bien sûr, je vous accompagne. »

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La cafétéria était presque déserte. Ils s'asseyèrent à l'un des petits espaces café qui avaient été installés au retour du Daedalus, un moins après le Siège.

Elisabeth observa un moment John. Il jouait avec sa petite cuiller. Vision hautement perturbante venant de quelqu'un qui devait certainement avoir appris comment tuer avec une petite cuiller. Elisabeth le regarda un long moment touiller le sucre qu'il n'avait pas mis dans son café mais qu'il tentait apparemment avec l'énergie du désespoir de faire fondre. Il finit par porter la tasse à ses lèvres, fit une grimace et la reposa dans sa coupelle. Elisabeth ne résista pas.

« Trop sucré ? »

John haussa les épaules.

« Oui … non, enfin, je suppose. »

Okayyyyyyy. Si son chef militaire n'était plus capable de faire la différence entre un café sucré et un café noir, autant livrer tout de suite la Cité aux wraith ! Elle soupira. Temps de prendre le taureau par les cornes …

« John, ça ne peut pas durer comme ça. Il faut que vous lui parliez et que vous lui disiez ce que vous ressentez pour elle. »

John fronça les sourcils.

« Mais de quoi est-ce que vous parlez ? »

Elisabeth leva les yeux au ciel.

« Vous savez très bien de quoi je parle Colonel. Dès que Lorne revient, je veux que Rodney et vous ayez une petite conversation à cœur ouvert. Vous allez lui dire ce que vous ressentez pour elle, vous vous jetterez à ses pieds, la supplierez de vous pardonner, lui offrirez des fleurs, hum, non plutôt des chocolats, après tout c'est de Rodney dont nous parlons, et … »

John se leva d'un bond et allait quitter la pièce mais Elisabeth n'allait pas le laisser filer comme ça. Elle en avait assez de son comportement d'adolescent enamouré. Et surtout assez de recevoir des plaintes de la part du personnel militaire, comme si elle n'avait pas assez à faire avec celle émanant des scientifiques !

« Revenez immédiatement Colonel ! Cette conversation n'est pas terminée. »

Elle vit le dos de John se raidir mais il se retourna et vint se rasseoir à ses côtés.

« John, il n'y a rien de si affreux que ça ! Vous êtes amoureux, parfait, ça arrive aux meilleurs d'entre nous vous savez. »

Elle avait pris un ton plus doux. Il poussa un petit ricanement.

« John. Depuis combien de temps est-ce que vous l'aimez ? »

Il la regarda l'air surpris par la question. Elle termina son café et continua.

« Réfléchissez y. Ce n'est pas Rodinette que vous aimez, c'est Rodney. Et c'est ça qui vous fait peur, non ? »

Silence. Wow : elle avait réussi à scotcher John Sheppard !

« Vous avez peur que l'on jase, que l'on dise que vous avez enfin l'occasion de lui sauter dessus sans danger vu que ce n'est plus un homme, bref, pas de danger d'être taxé d'homosexualité refoulée ou … »

« NON ! Ce n'est pas ça ! »

« Vraiment ? Ca y ressemble pourtant. J'aurais cru que vous étiez plus intelligent que ça. Je ne vous cache pas que je suis un peu déçue. »

Le visage de l'homme qui était assis en face d'elle s'était fait dur et froid. Parfait. Un peu de colère bien dirigée, c'est-à-dire dirigée contre lui-même, ne pouvait pas lui faire de mal.

« Vous ne comprenez, je ne veux pas qu'elle … »

« Oh, oui, bien sûr, vous ne pensez qu'à son intérêt, en fier protecteur que vous êtes. FOUTAISES ! Rodney a l'expérience du terrain, elle sait manier une arme, » à cette remarque John allait réagir, mais Elisabeth l'en empêcha, « et ce ne serait pas la première femme que nous avons sur le terrain. Bon sang, même ces réactions de macho sont indignes de vous ! Cessez donc de vous cachez derrière tous ces faux-semblants et alibis bidons. Regardez la vérité en face et affrontez là : vous êtes amoureux. Point. Et ce n'est pas la fin du monde, c'est arrivé à d'autres gens très bien avant vous. »

Elle se leva.

« Maintenant, je vais vous laisser réfléchir un peu à tout ça. Je voudrais juste vous rappeler une chose : nous sommes entourés de dangers terribles, les wraith, les géniis et tous ceux que nous ignorons encore et qui nous guettent certainement dans l'ombre, alors lorsque l'on a la chance, malgré tout ça ,de trouver quelqu'un … on ne la lâche pas. Carpe diem, Colonel, Carpe diem. »

Elle le laissa seul, face à son café noir.

Seul face à lui-même.

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Rodney arriva enfin en vue de la Porte des étoiles. Il aperçu immédiatement Lorne par terre, encadré de Sanchez et de l'équipe scientifique.

Et bien sûr, il aperçu aussi leurs gentils kidnappeurs. Costumes verts de gris, gros boutons dorés, casquette ridicule.

Des Geniis.

Et bien sûr, qui dirigeait ce petit groupe de parfait nazi. Et oui, Ô surprise : le Commandeur Kolya Ascatus en personne.

Comme c'était original.

Et dire que cette journée avait si bien commencé. Sheppard allait vraiment être extatique, après tout, c'était tout ce qu'il avait prédit non ? Que dès que Rodney remettrait le pied sur une autre planète, une catastrophe pointerait le bout de son nez.

Rodney soupira.

Ces gens étaient si sûrs qu'il n'était un danger pour personne qu'il n'y avait même pas eu de soldats pour le cueillir à la sortie du petit bois. Il s'approcha lentement du petit groupe, ignora ouvertement Kolya et son sourire de psychopathe en mal d'animaux sans défense à éviscérer et s'adressa à Lorne.

« Major ? »

Le Major lui retourna un petit sourire qui se termina en grimace de douleur, et lui répondit, les dents serrées.

« Hey Doc', désolé que notre trio n'ait pas fonctionné. »

Trio ? Rodney haussa les sourcils. Mais de quoi parlait il ? Franchement, peut-être que … oho, minute ? Trio. Lorne, Sanchez et lui. Il manquait en effet le numéro quatre de leur petite équipe, le lieutenant Harris.

« Oui et bien, les chiffres impairs ne m'ont jamais vraiment porté chance, donc pas de quoi s'étonner et d'ailleurs … »

Deux paires de mains s'abattirent brutalement sur ses épaules et le forcèrent à se retourner et à s'agenouiller. Kolya lui faisait face. Il se pencha vers lui et prit son menton dans sa main. Et serra. Rodney laissa échapper un petit gémissement.

« Vous n'êtes pas le docteur McKay. »

Rodney leva les yeux au ciel.

« Et qu'est-ce qui vous fait dire ça, hein ? Oh, oui, bien sûr, le fait que je sois une femme. Evidemment, j'aurais du me douter que quelqu'un comme vous ne serait pas capable de voir au-delà des apparences, c'est d'ailleurs un trait caractéristique des nazillons de tout bord et … argh. »

Les soldats qui le maintenaient à terre, s'amusèrent brusquement à relever ses bras dans son dos. Seulement, vu la douleur qui l'élançait, ils essayaient visiblement de les maintenir dans une position physiquement impossible.

Kolya le fixait intensément. Soudain, le génii fit signe à ses deux hommes qui relâchèrent leur prisonnier. Mercimondieu. Un peu plus longtemps et Rodney était sûr qu'il se serait retrouvé avec les deux bras cassés. Bien sûr, l'entracte fut de courte durée. Kolya l'attrapa brutalement par les cheveux. Arghhhh, qui aurait cru qu'il regretterait un jour sa pauvre chevelure parsemée … note pour plus tard, éviter de garder les cheveux trop longs, mauvais pour une équipe active et … oh, non, quoi encore ?

Kolya arborait un grand sourire. Mauvais signe, très, très, très mauvais. Le génii releva la manche droite de sa veste. Son sourire s'élargit. Là, sur l'avant bras de Rodney, se trouvait la trace d'une longue estafilade. Kolya traça la cicatrice de son index, presque comme une caresse. Rodney frissonna. Kolya le relâcha.

Et se mit à rire.

« Et bien Docteur McKay ! Quelle surprise ? Dites moi, quel sanctuaire Ancien avaez vous violé cette fois ? Il semblerait en tous les cas que la technologie ancienne ait enfin rendu hommage à votre, disons, à votre véritable nature. Celle d'une femme. »

Kolya agrippa une fois encore ses cheveux et le tira sur ses pieds. Le Génii se tourna vers ses soldats et leur désigna le malheureux scientifique, cheveux ébouriffés, yeux rouges et bouffis. Rodney avait du mal à retenir les larmes. C'était si humiliant ! Comme la première fois lors de la tempête (23) où Kolya l'avait tout simplement giflé, pas frappé, non, il n'en valait pas la peine, il l'avait simplement giflé comme s'il avait été un adolescent répondant de manière impertinente à un adulte !

« Le Grand docteur McKay réduit à une pathétique et faible créature. »

Les soldats riaient. Rodney fixait Kolya quand il remarqua quelque chose derrière la Porte des étoiles. Ou plutôt quelqu'un. Harris. Okay, il devait … il fallait qu'il fasse … une diversion, oui, c'était ça, ces rambos étaient tellement pris au petit jeu de leur leader qu'ils ne surveillaient même plus Lorne et Sanchez. Et Rodney était sûr que ces derniers devaient eux aussi avoir repéré Harris. Il fallait juste qu'ils continuent à se concentrer sur lui plutôt que sur ce qui se passait autour d'eux.

Rodney pris une large inspiration et se lança

TBC (la fin pour demain, promisjurécraché!)

(22) Ou qu'il est Bates dans la saison 2 ? J'ai beau m'être repassé les épisodes de la fin de saison 1, ils ne disent pas ce qui lui est arrivé après sa petite rencontre avec le wraith. Je suppose qu'il a été rapatrié sur terre avec les blessés du Siège. Moi, j'aimais bien ce personnage donc, bah, je le garde sur Atlantis, na !

(23) Episode The Eye/En pleine tempête 2, saison 1.