Merci ! Ouf, cette fois, c'est bel et bien fini. Merci à Alhenor pour m'avoir soufflée cette fin !
ooOOoo
18 – John était rentré dans ses quartiers. Il s'assit sur le bord de son lit et restasans bouger un moment, puis il ouvrit le tiroir de sa table de chevet et en sorti un cadre.
C'était une photo de toute l'équipe prise au lendemain de la défaite des wraith. Ils étaient tous en vie, même si Ford n'était pas là pour fêter la victoire avec eux, John savait qu'il était en vie quelque part. Sur la photo, John trinquait avec Rodney.
Rodney.
Certainement le meilleur ami qu'il ait eu depuis … depuis des années en fait.
Son meilleur ami.
Il posa le cadre sur la table et le regarda un moment. Rodney avait les yeux rougis par le manque de sommeil, mais un large sourire décorait son visage. Un vrai sourire, pas un ces petits sourires moqueurs qu'il offrait à tout le monde pour un oui ou pour un non. Non, c'était un sourire franc, honnête. John aimait ce sourire.
John aimait Rodney McKay.
Il ricana. Digne d'un film de série B, non ? « Un pilote de l'US Air Force tombe désespérément amoureux de son meilleur ami ». Ca aurait fait un super téléfilm pour l'après midi des ménagères de moins de 50 ans, avec un peu d'érotisme, de l'interdit, une belle histoire d'amour impossible. Parce que ç'aurait été une histoire d'amour impossible. Même à des millions d'années lumières de la Terre, il n'aurait pas pu se permettre une relation de ce type. L'armée américaine ne l'aurait jamais acceptée et Caldwell aurait été trop content de le ramener sur Terre entre deux MP's. Court martiale garantie. Et jamais, il ne laisserait Atlantis.
Jamais, il ne laisserait Rodney seul ici.
Bien sûr, maintenant les choses avaient changé. Techniquement du moins. Rodney était une femme. Et le pilote de l'US Air Force pouvait tomber amoureux d'une femme. Surtout si elle était mignonne. La morale était sauve. Alors quoi ? Qu'est-ce qui l'empêchait de lui dire ce qu'il ressentait et pourquoi est-ce qu'il réagissait comme un sale con ? C'était juste encore plus difficile maintenant que Rodney était une femme.
Comme avait définitivement perdu son meilleur ami.
Oui, c'était ça le problème, tant que Rodney avait été un homme, il avaient su comment agir avec lui, leur relations avait été si naturelles, les petits gestes, les taquineries … tout était toujours spontané, fondé sur une réelle complicité. Mais maintenant que c'était une femme, il y avait comme une barrière, une distance. Celle qui se dresse naturellement entre deux personnes de sexes différents. Il se sentait mal à l'aise en sa présence, maladroit, ne sachant pas comment lui parler. Ne sachant plus comment lui parler. Et c'avait été plus simple de simplement l'ignorer ou de se moquer d'elle. Voir de l'humilier.
Quel sombre crétin il faisait. Et quel lâche aussi. Elisabeth avait raison. Il fallait qu'il accepte que Rodney était une femme et qu'il était amoureux d'elle, et qu'il l'était d'ailleurs depuis un bon moment. Il fallait qu'il lui parle et … son soliloque fut interrompu par le crachotement de sa radio.
« Sheppard. »
/Colonel, vous devriez venir tout de suite dans la salle de contrôle. C'est l'équipe de Lorne, ils sont …/
John n'entendit même pas la fin de la phrase du technicien, il était déjà sorti de ses quartiers et se précipitait vers un transporteur.
ooOOoo
Le bruit de l'alarme retentissait dans la salle de contrôle et John arriva juste à temps pour voir l'équipe de Lorne faire son entrée. Essoufflés, visiblement encore un peu sous le choc, Sanchez et un des scientifiques aidaient Lorne, blessé. Rodney fut un des derniers à franchir le vortex. Il clopinait aidé du docteur Simpson (24). Il se tenait les côtes comme si elles lui faisaient mal et marchait avec difficulté.
Le sang de John ne fit qu'un tour et il s'en prit naturellement à celui qui était responsable de ce fiasco.
« LORNE ! Non de dieu ! Est-ce que vous pouvez me … »
C'est à ce moment là qu'une rafale de balles traversa le vortex. Sans réfléchir, John se jeta littéralement sur Rodney, le protégeant de son corps. Les balles ricochèrent sur les marches de l'immense escalier menant à la salle de contrôle sans blesser qui que ce soit. John entendit Elisabeth crier au technicien de baisser le bouclier mais tout ce qui importait c'était Rodney.
Rodney qui se trouvait sous lui, Rodney qui était en vie, Rodney qui le fixait, ses yeux incroyablement bleus, Rodney qui .. et John l'embrassa. Ses lèvres étaient chaudes et douces et …
CLAC ! La gifle résonna dans la salle de contrôle silencieuse suiteau choc de l'attaque.
« Mais qu'est-ce qui vous prend … vous … vous … espèce de … de macho d'opérette de … de … de stupide … Oh, bon sang ! »
Puis Rodney attira John à lui et l'embrassa. Et John se laissa faire.
Autour d'eux des sifflements retentirent, ainsi que quelques claquements de mains.
« Colonel, je crois qu'il faut que vous sachiez que le docteur McKay est une sacrée bonne femme ! »
John se tourna vers Lorne qui venait de prendre place sur une des civières, l'équipe médicale s'activait autour des membres de toute la malheureuse équipe.
« Vraiment ? »
« Ohhh oui, elle a tenu tête à cette petite ordure de Kolya comme un pro. En fait, elle lui a même laissé, disons, un petit souvenir dont il devrait se rappeler quelques jours. »
Ouch ! Quelque chose disait à John qu'il faudrait qu'il surveille les fréquentations de Rodney et notamment qu'elle arrête de traîner avec Cadman. Et surtout qu'elle ne prenne aucun cours de combat avec Teyla.
« Colonel, je dois emmener Rodney à l'infirmerie. »
Carson était là, et à eux deux, ils aidèrent un Rodney un peu groggis maintenant que la montée d'adrénaline ne faisait plus effet, à s'installer sur la seconde civière.
John suivit la civière. Il adressa un petit sourire entendu à Elisabeth qui se trouvait sur l'escalier. Elle lui rendit son sourire et lui fit un petit clin d'œil.
ooOOoo
John avait écouté le rapport de Lorne sans broncher. Juste un petit grincement de dents pour indiquer qu'il était enragé.
Kolya. La prochaine fois, il ne lui laisserait pas la vie sauve (25).
Les choses s'étaient passées un peu trop rapidement et Lorne ignorait pourquoi exactement Kolya avait voulu enlever Rodney. Encore que ce n'était pas très difficile à deviner, les géniis tueraient père et mère pour obtenir une avancée technologique, quelle qu'elle soit. Et avec un génie comme Rodney à leur botte … John frissonna.
Lorne continuait son rapport.
« Elle a été extraordinaire. Je veux dire, elle lui a tenu tête ! »
« Ah, oui. »
Tenir tête à Kolya ! Mais elle était inconsciente ou quoi ? Ohhhh, oui, il allait avoir une petit discussion avec Rodney.
« Huhu, elle a traité sa mère de … »
« Sa mère ? Elle s'en est prit à la mère de Kolya ? »
« Heu, oui, lorsque nous courrions vers la Porte des étoiles, elle a dit que c'était classique chez les tyrans et autres psychopathes, cette vénération pour leur mère. Apparemment ça doit être vrai parce que Kolya a, disons, assez mal pris la chose. Il a commencé à la secouer un peu, et là, wow, elle lui a retourné un coup dans les … enfin, ça a laissé le temps à Harris de balancer une grenade aveuglante. Le reste fut plutôt facile.»
La secouer un peu …
« Et ses blessures ? »
« Heu, avant que Sanchez ne parvienne à assommer ce fou furieux, il … il avait réussi à … »
John l'interrompit.
« Okay, je vois. Merci Major, reposez vous, Okay. »
« Merci Colonel. »
Lorne se détendit et ferma les yeux. Ouf ! Il était encore entier. Il n'avait pas espéré s'en tirer aussi facilement, parce que là, pour le coup, c'était pas avec une écharde que McKay était revenue et …
« Et major ? »
Lorne rouvrit les yeux et se tourna vers son supérieur qui se trouvait près de la porte.
« Heu oui Monsieur ? »
« Vous vous inscrirez aux sessions d'entraînement de Teyla dès que vous serez remis, je suis sûr qu'elle vous apprendra deux ou trois petites choses utiles. »
« Heu, oui, Monsieur. »
Le Colonel sortit de la pièce. Lorne poussa un soupir et se passa la main dans les cheveux. Entraînement avec Teyla ?
Il était foutu.
ooOOoo
John regardait Rodney dormir. Carson lui avait assuré qu'elle n'avait rien de grave. Deux côtes froissées, de superbes ecchymoses. Rien que le temps ne guérisse. Ca aurait pu être pire. Oui, bien pire.
Il soupira. Il ne la quitterait plus des yeux. Humpf, ça non il ne fallait pas rêver, ce serait mission impossible, genre « Oh, là ! Une source d'énergie, vite ! » et hop, en un clin d'œil la Rodinette qui était tranquillement en train de marcher à vos côtés avait disparu, pouf ! De toute manière, Elisabeth avait raison : homme ou femme, Rodney savait se défendre. Elle venait d'en faire la preuve, même si elle ne s'en sortait pas complètement indemne. Non, il se contenterait de l'avoir auprès de lui, comme coéquipière et peut-être aussi comme sa … un gémissement interrompit ses pensées. Les paupières de Rodney se mirent à papillonner. Deux yeux bleus finirent par s'ouvrir.
« Hey, Rodney ? CARSON ! Elle se réveille ! »
« Oooh, bon sang John pas la peine de hurler ! J'ai déjà l'impression que ma tête va exploser, alors pas la peine d'en rajouter. »
« Rodney ! »
« Hum, oui, quoi. »
« Heu, rien. Ca va ? »
« Oui, ça va. Si on considère que j'ai servi de punching-ball à un crétin qui visiblement n'a pas réglé son complexe d'Œdipe. Oh et puis, il y a aussi … » Rodney ne termina pas sa phrase, il semblait réfléchir à quelque chose.
John fronça les sourcils. Il était soudain pris d'une angoisse. S'était il passé autre chose sur cette planète ?
« Quoi ? »
Rodney lui sourit et lui fit signe de s'approcher. Le froncement de sourcils s'accentua mais John s'exécuta. Rodney l'attira à lui et l'embrassa.
C'était différent du baiser qu'ils avaient partagé devant la Porte des étoiles. Ce n'était pas un baiser volé, juste pour se prouver qu'ils étaient en vie tous les deux, c'était un vrai baiser, doux, tendre. Rodney rompit le baiser et John le laissa faire, avec regret.
« Wow. »
John sourit.
« Oui, wow. Rodney, je voulais te dire que … »
« Je sais. »
John fronça les sourcils.
« Tu sais quoi ? »
« Que tu m'aimes. Je veux dire, ce n'était pas si difficile que ça à comprendre en fin de compte, toutes ces petites remarques mesquines pour m'éloigner alors qu'en fait, tu me voulais près de toi. Un schéma très classique, la haine qui cache l'amour, je suppose que Kate aurait pu … mmmphf. »
John venait d'écraser ses lèvres contre celles de Rodney. Elles étaient chaudes, sucrées. Café et chocolat. Très Rodney. Cette fois, c'est John qui rompit le baiser. Il regarda Rodney,le souffle encore coupé par le baiser, et lui demanda d'un air malicieux.
« Tu disais ? »
Rodney leva les yeux au ciel puis attira John à lui.
Epilogue
Rose McKay-Sheppard.
Oui, bon évidemment, John aurait préféré Rose Sheppard mais la Rose en question n'avait rien voulu savoir. Pas question qu'elle abandonne son nom de famille. Le nom sous laquelle elle était connue dans le monde entier et aussi, au grand désespoir de John, dans toute la galaxie de Pégase. Seulement, Rodney avait déjà du dire adieu à son prénom alors, abandonner aussi son nom de famille, c'était un peu trop lui demander.
Ce serait donc Rose McKay-Sheppard.
Rose. RoseRoseRoseRose ().
John ne se lassait pas de dire ce prénom. Ils avaient passé toute une nuit à chercher celui qui conviendrait le mieux. Et Rose avait gagné haut la main. Elisabeth en sa qualité de gouverneur d'Atlantis allait établir un nouveau certificat de naissance à McKay. Ils en auraient besoin pour le mariage. Le premier célébré sur Atlantis.
John n'aurait jamais cru que Rose soit aussi romantique, mais elle lui avait juste expliqué que c'était une simple question de « bon sens». « De cette manière, » lui avait-elle dit, « les belles ascensionnées ou autres bimbos qui voudraient te mettre le grappin dessus, sauront à qui tu appartiens. Ca devrait nous éviter pas mal de soucis, surtoutavec tes tendances Capitaine Kirk ! »
En fait, c'était lui qui allait devenir Monsieur John Sheppard-McKay.
John entra dans le transporteur en sifflotant. Oui, vraiment la vie était belle ! Il arriva en chantonnant dans le laboratoire.
« Bonjour Radek. »
Zelenka releva la tête de son ordinateur.
« Ah, Colonel. McKay ne se sentait pas très bien, elle est allée voir Carson. »
« Ah. Comment ça, pas très bien ? »
Zelenka avait déjà replongé sa tête dans ses simulations et lui répondit distraitement.
« Oh, rien de grave, des nausées, certainement un truc de fille … »
John se rendit à l'infirmerie. Elisabeth et Carson étaient avec Rose. Elle était assise sur un des lits et avait l'air un peu pâle.
« Hey, qu'est-ce qui se passe ? Rien de grave ? »
Son regard allait de l'un à l'autre. Carson et Elisabeth avaient des sourires immenses sur le visage, Rose avait l'air sous le choc. John sentit sa tension monter d'un cran.
« Nondedieu, est-ce que l'un d'entre vous va me dire ce qui ce passe, oui ou non ? »
Rose prit une large inspiration, le fixa et se lança.
« John, nous allons devoir avancer la date du mariage. »
« L'avancer ? Pourquoi ? C'est ridicule, nous avions prévu de le célébrer cet été sur le Continent. Est-ce que tu peux me dire ce qui pourrait justifier qu'on ne puisse pas attendre 5 petits mois ? »
Rose leva les yeux au ciel.
« Oh, mais rien de plus simple : dans cinq mois, je ne rentrerais plus dans la robe que Teyla et Charin m'ont confectionnée. »
« Tu ne rentreras plus dans … ? Et est-ce que tu me peux dire pourquoi est-ce que … »
John s'interrompit brusquement, sourcils froncés. Rose pouvait presque voir les rouages de son cerveau s'actionner et enfin, il réalisa ce qui arrivait. Sa bouche s'ouvrit et forma un « O » de surprise mais aucun son n'en sortit.
« Oui, et comme je n'ai pas la moindre envie de me traîner avec 10 kilos de surcharge pondérale en pleine chaleur juste pour … mmmpf. »
Le baiser fut violent, passionné, presque carnassier. Rose s'en extirpa avec peine.
« John ! J'aimerais que tu arrêtes de m'embrasser à tout bout de champ pour me couper la parole, c'est vraiment … »
John la regardait, sans trop l'écouter. Il posa la main sur son ventre. Un bébé. Leur bébé.
Rose continuait sa tirade.
« … franchement, à quoi ça rime de … mmmpfff.»
Fin, pour moi, mais pour nos deux tourtereaux, la vie ne fait que commencer, n'est-ce pas ? Si quelqu'un veut décrire les affres de la grossesse de Rose McKay, qu'il ne se gène pas, LOL.
(25) La dernière fois qu'ils se sont vus dans The Brotherhood/La communauté des quinze, Sheppard a laissé la vie sauve à Kolya alors qu'il a essayé de le tuer je ne sais combien fois dans cet épisode.
(26) Oui, j'ai changé son prénom, franchement, je vois mal les gens continuer à l'appeler Rodney et Rose est un assez bon compromis.
