Note : Bon sang, il est long mon chapitre.
Chapitre 8
Les colères des amants sont comme les orages d'été,
qui ne font que rendre la campagne plus verte et plus belle.
Madame Necker.
Femme de lettre suisse.
1739 - 1794
- Rodney, je suis venu vous dire adieu, je repars sur Atlantis dans deux jours.
Rodney avala difficilement la gorgée de bière qu'il avait dans la bouche et balança la bouteille sur le mur derrière John.
John resta figé sur place, ce n'était pas le Rodney qu'il connaissait, celui là était violent.
oOo
- Pourquoi ? demanda Rodney d'un ton sec.
- Pourquoi quoi ? demanda John sur le même ton.
- Pourquoi vous déplacez pour me dire adieu ?
- Vous vouliez que j'envoie un mail comme vous l'avez fait ?
- C'était trop dur de vous dire au revoir en face.
- Moi au moins j'ai le courage de venir.
Rodney ricana.
- Mais vous n'avez pas eu le courage de venir me voir à l'hôpital. Je suis resté une semaine après mon réveil. J'ai souffert le martyre, les séquelles des gelures me faisaient horriblement mal. J'avais besoin d'un ami, et vous n'étiez pas là.
- Vous aviez Carter, non ?
- Ce n'est pas la même chose. Même Teal'c et Ronon sont venus me voir, pourtant je ne les connais pas vraiment.
- Je suis venu vous voir le jour de votre réveil.
Rodney s'approcha de John dangereusement, les poings serrés.
- On m'a raconté. Super, un jour, bravo l'amitié.
- Et merde, je vous ai quand même sauvé la vie en Antarctique.
- Vous auriez peut être dû me laisser crever là-bas. Pendant trois mois sur ce vaisseau j'ai vécu l'enfer, je fais des cauchemars toutes les nuits, hurlait Rodney.
- Tout ça c'est de votre faute, cria John.
De rage, il lui envoya un coup de poing dans le ventre. Rodney se plia en deux.
- Vous m'aviez fait la promesse que vous alliez rester sur Atlantis, vous ne l'avez pas tenue maintenant assumez les conséquences.
Soudain John réalisa ce qu'il venait de faire, frapper un ami, qui une semaine plus tôt était dans le coma.
- Mon Dieu, Rodney excusez moi, je ne voulais pas vous frapper. Vous allez bien ?
Pour toute réponse John reçu un bon direct dans la machoire. Il eut juste le temps de relever la tête avant que Rodney ne se jette à nouveau sur lui. Ils tombèrent tout les deux sur le divan.
- Je vous déteste Colonel ! hurla Rodney. Je vous déteste. Je vous déteste. Je vous déteste. Je vous déteste. Je vous déteste. Je vous déteste. Je vous déteste. Je vous déteste.
A chaque fois qu'il disait cette phrase il donnait un coup de poing. Au début John essaya tant bien que mal de se protéger, mais au bout d'un moment il tenta d'attraper les poignets de son ami. Mais Rodney ne se laissa pas faire, finalement c'est John qui se retrouva complètement bloqué. Rodney était allongé sur lui, maintenant les poignets collés au divan.
- Je vous déteste John. J'ai souffert à cause de vous, je ne veux plus souff...
Rodney ne put finir sa phrase. Il sentit le corps en dessous de lui se relâcher complètement. Il n'y avait plus de résistance. Il relacha les poignets et les mains de John descendirent lentement vers le torse de Rodney.
- John ?
Rodney eut un choc quand il comprit ce qui se passait. Les nerfs du Colonel de l'US Air Force, celui qui avait combattu en Afghanistan, celui qui avait affronté les Wraiths, ses nerfs avaient lâchés et il pleurait. Rodney se gifla mentalement.
- Et tu crois que je n'ai pas souffert ? dit John entre deux sanglots. Putain, tu étais mon meilleur ami et tu es parti d'Atlantis comme un voleur. Ensuite, quand je suis venu te voir sur Terre, tu avais disparu. A la morgue du Pentagone j'ai cru voir ton cadavre, ensuite arrivé dans le vaisseau mère tu avais à nouveau disparu. Quand je t'ai retrouvé en Antarctique, j'ai failli te perdre, j'ai cru que tu étais mort. Quand je me suis réveillé au SGC et que le médecin m'a dit que j'étais le seul patient, encore une fois j'ai cru que tu étais mort. A l'hôpital, le médecin m'a dit que tu étais dans le coma et ... et ... Les sanglots doublèrent d'intensités. Je n'en peux plus, je n'ai pas dormi depuis plus de deux semaines.
Rodney roula sur le côté mais John resta accroché à lui comme une moule à son rocher. Rodney se mit à le bercer doucement, le serrant au maximum contre sa poitrine.
Ils s'endormirent rapidement, apaisés par ce réconfort mutuel.
oOo
John fut le premier à se réveiller. Il se sentait bien, tellement bien, trop bien. Il ne fallait pas qu'il s'attache, il allait repartir seul sur Atlantis. Il profita du maximum de la chaleur qui venait de son ami. Mais le calme fut de courte durée, John sentit Rodney bouger et parler dans son sommeil.
- Ssssh... Rodney, réveille toi, c'est un cauchemar.
- Non, ne faites pas ça, murmura Rodney.
John caressa sa joue mais la réaction fut violente. Rodney se réveilla d'un coup, bousculant John au passage qui tomba du divan.
- Saaaaaam, hurla t'il.
Il eut un hocquet, mit sa main devant sa bouche et courut aux toilettes pour vomir. Encore elle, pensa John. Il se releva et alla frapper à la porte des toilettes.
- Rodney, ca va ?
- Hum.
John retourna s'asseoir, Rodney le rejoignit quelques minutes plus tard.
- Tu vas mieux ?
- Mouais. Je commence à prendre l'habitude, c'est toujours le même cauchemar.
- Elle te fait faire des cauchemars ?
- Qui ?
- Carter ?
- Hein ?
- Oui Sam, à chaque fois tu cries son nom.
- Comment ça à chaque fois ?
- Tu l'avais déjà appelé quand tu t'es réveillé à l'hôpital.
- Oh oui. Je m'en rappelle maintenant, c'est à lui que j'ai pensé à mon réveil.
- Lui ?
- Sam n'est pas qu'un prénom féminin, je pensais à Samuel Maréchal.
- Oh. Celui qui ...
- Oui. Celui qui est mort. Je m'étais lié d'amitié avec lui, il te ressemblait beaucoup au niveau caractère, un peu un chien fou. Il m'a permis de tenir. Mais ...
- Mais Mallers l'a tué.
- Oui. Rodney soupira. Et il l'a fait devant nous, Sam ne m'a pas quitté des yeux jusqu'à la fin. Tous les soirs je revis la scène, je ...
Rodney mit la main devant ses yeux pour cacher les larmes. John l'attira doucement vers lui pour le réconforter.
Quelques minutes plus tard, Rodney releva la tête.
- Merci.
- De rien.
- Bon, il faut que je ramasse les morceaux de verre et que je nettoie, ça pue la bière.
- Ouais. Je vais t'aider. Au juste, où est ton chat ?
- Il est resté chez ma voisine, il ne m'a pas reconnu.
- C'est normal, tu as une barbe. Ca te va bien en tout cas.
- Merci.
Rodney retrouvait le sourire.
- Et tu sais que j'ai vu ta soeur et ton neveu ?
- C'est vrai ? Tiens, ça me fait penser qu'ils vont bientôt arriver.
- C'est bien que tu renoues avec Jeannie, elle tient à toi. Ce qui me fait penser ... John s'approcha de Rodney et lui déposa un baiser sur le front. Elle m'a demandé de t'embrasser pour elle quand je te retrouverai. C'est fait.
John fit son sourire charmeur, leva un sourcil et alla dans la cuisine mettre les morceaux de verre à la poubelle. Il regarda sa montre avant de retourner au salon, son moral chuta brutalement, il fallait qu'il reparte. C'était l'heure des adieux. Rodney remarqua son air morose.
- Un problème ?
- Je dois partir. J'ai de la route pour rentrer à Colorado Springs.
- Pourquoi tu n'utilises pas le téléporteur du Prométhée ?
- Tu rigoles ?
- Oui, c'est vrai que j'oublie souvent que tu n'es pas le Capitaine Kirk.
John sourit, mais son sourire s'effaça rapidement. Les deux hommes regardèrent le sol.
- Repars avec moi sur Atlantis.
- Pas maintenant, j'ai besoin de temps, j'ai besoin de repos.
- Donc tu vas revenir ?
- Oui, sinon la cité ne tiendra pas longtemps. Je vais revenir, je te promets.
John leva un sourcil.
- Ok, s'amusa Rodney, promettre n'est pas le terme que j'aurai dû employer.
Il s'avança vers John et le serra fortement dans ses bras.
- Fais attention à toi. D'accord ? Eloigne toi le plus possible des Wraiths et des Géniis.
- D'accord. Fais attention à toi aussi.
Rodney le raccompagna jusqu'au portail d'entrée de la résidence.
- Tu vas me manquer mon pote, déclara John avant de taper virilement le dos de son ami.
- Tu vas me manquer aussi, répondit Rodney en lui faisant un clin d'oeil.
John allait traverser la route quand Rodney l'appela une dernière fois.
- Encore une chose, j'ai entendu ta voix à l'hôpital, je me suis dirigé vers elle comme tu me l'as demandé.
John en eut le souffle coupé. Il esquissa un sourire et traversa rapidement la route pour rejoindre sa voiture. Il devait partir au plus vite avant de craquer à nouveau. Une fois dans sa voiture il jeta un dernier coup d'oeil à son ami. Il vit une voiture s'arrêter juste devant Rodney, Carter conduisait. Elle était allé chercher Jeannie et son fils à Calgary.
Jeannie sortit de la voiture en courant et se jeta dans les bras de son frère. Le petit Peter s'accrocha aux jambes de son oncle. Carter descendit de la voiture et remarqua que Rodney fixait un point fixe à l'horizon. En suivant son regard elle le vit, le Colonel Sheppard. Il était assis dans sa voiture, les deux hommes ne se quittaient pas des yeux. John enclencha la première et partit. Rodney suivit des yeux la voiture jusqu'à ce quelle tourne au bout de la rue. Puis son regard rencontra celui de Sam. Jeannie consola son frère.
- Ne pleure pas Rodney, ta soeur est là. Elle le regarda longuement. Je ne savais pas que je te manquais à ce point.
Rodney, la gorge serrée, ne put pas répondre, il se contenta d'acquiescer avec un sourire forcé.
Sam avait toute de suite deviné pourquoi il pleurait.
TBC.
Ben non, ce n'est pas fini, je vous rappelle que c'est du slash. J'espère qu'il vous a plu, j'ai caché beaucoup de PDE, à vous de les trouver. LOL.
