Note : J'ai coupé le chapitre en deux sinon vous ne l'auriez pas eu avant Jeudi soir. Le Chapitre 10 risque d'être maous costaud (je n'étais pas sûre de l'orthographe mais d'après le dico : maous, ou maous pour le masculin et mahousse ou maousse au féminin). C'était la leçon du jour.
Chapitre 9
L'amour est cette ombre parfumée qui ne vous quitte jamais. Vivre ce lien comme si l'autre était l'ombre vivante de soi et soi l'ombre vivante de l'autre.
Hafid Aggoune - Ecrivain français
Extrait de « Les avenirs »
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Voilà maintenant deux heures que Jeannie et Peter étaient partis, Carter les avait ramenés à Calgary en début de soirée. Il avait été très heureux de revoir sa soeur mais durant sa visite Rodney n'avait pas été très bavard. Son esprit suivait mentalement une voiture en route pour le Colorado.
A présent il était seul et pouvait repenser à cette journée. Tout doucement il s'allongea sur le canapé, attrapa l'un des coussins et le serra contre lui. Il réalisa seulement à ce moment là qu'il ne voyait plus le Colonel comme un ami. Repartir sur Atlantis allait être plus difficile, il devait absolument oublier ses sentiments pour John, il ne voulait pas perdre son amitié.
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Deux jours plus tard – A bord du DaedalusJohn était allongé sur son lit, il avait demandé qu'on ne le dérange sous aucun prétexte. Dans quelques minutes le Daedalus s'envolera pour Atlantis, l'éloignant de Rodney pour quelques temps. Mais combien ? Quelques jours, quelques semaines, quelques mois ? Pour l'instant, il devait apprendre à vivre sans lui. Dans quatre jours il sera de retour sur Atlantis, reprendra les missions, s'occupera l'esprit et la douleur diminuera jusqu'à disparaître. Les moteurs se mirent en route, John imagina le vaisseau s'élever dans la nuit, sortir de l'atmosphère et se mettre en position pour l'hyper espace. Il soupira quand il sentit l'hyper propulsion.
- Voilà, c'est fait, murmura t'il.
Il sursauta quand il vit une lumière blanche à côté de lui. Un rayon Asgard venait de déposer un paquet sur son bureau.
- Wow, la poste Asgard est vraiment efficace.
Il se leva et ouvrit le carton. C'était le cadeau qu'il avait fait à Rodney, la fameuse sculpture.
- Sacré Rodney, dit John en secouant la tête.
- Tu aimes ma carte de visite ?
John se retourna en entendant sa voix. Il hésita entre pleurer et rire.
- Un peu lourde ta carte.
- Oui mais avec un rayon Asgard c'est faisable, il n'y a qu'a ... arrêtes tu m'étouffes.
John s'était jeté dans ses bras.
- Je ne vais pas m'envoler tu sais ?
- Chut, ordonna John.
Rodney ne voyait plus le visage de John, il l'avait enfoui dans le creux de son épaule. Il sentait son souffle brûlant, Rodney resserra son étreinte.
Quelques minutes plus tard John le lâcha et recula de quelques pas le sourire aux lèvres.
- Voilà, c'est bon. Merci.
Rodney resta médusé, les bras encore en l'air.
- Hein ?
- J'avais besoin de me ressourcer. Ca va mieux maintenant.
- Quoi ? Tu veux dire que je suis pour toi un E2PZ ?
- Hum ... oui, en quelque sorte.
Rodney secoua la tête en souriant.
- Tu es irrattrapable.
- J'espère que je ne t'ai pas vexé.
- Non, je comprends ce que tu ressens, j'avais besoin moi aussi de me ressourcer.
John redevint sérieux.
- Au juste, qu'est-ce que tu fais là ? Ne me dit pas que tu retournes sur Terre dans quelques minutes.
- Dois je te rappeler que nous sommes en hyperpropulsion ? Ma maison est loin maintenant. A moins qu'ils me laissent sur une planète en chemin ...
- C'est vrai, j'avais complètement oublié. Tu m'as perturbé. Dis moi maintenant pourquoi tu as changé d'avis, je croyais que tu avais besoin de temps et de repos ?
- Oui, mais j'avais encore plus besoin de ta présence à mes côtés. Quelqu'un me l'a fait comprendre.
- Qui ça ?
- Samamtha Carter. Après avoir déposé Jeannie à Calgary, elle est revenue me voir. Nous avons discuté toute la nuit. Elle m'a raconté comment tu avais réagi à la morgue, elle a aussi ressentit le lien très fort qui nous unit. Tu avais très peu de chance de me retrouver en Antarctique. Comment as tu fait ?
- J'ai fermé les yeux, je me suis concentré et j'ai suivi mon ... instinct.
Rodney soupira.
- Loin de toi, je ne suis plus que l'ombre de moi même. Tu es ma drogue, mon opium, il va falloir que tu me supportes jusqu'à la fin de tes jours.
- J'en prends le risque, murmura John.
Il soupira et ferma les yeux un instant.
- Tu as l'air crevé, je vais te laisser, je retourne dans mes quartiers.
- Attends, ne pars pas maintenant, j'ai encore besoin de me ressourcer. Comme l'autre fois sur ton divan.
- Tu veux une autre petite bagarre ? plaisanta Rodney.
Mais John n'avait pas envie de rire, il se planta devant Rodney, lui attrapa délicatement les mains, posa son front sur le torse du scientifique et marcha lentement à reculons l'emmenant jusqu'au lit. Ils s'allongèrent, blottis l'un contre l'autre.
Un moment, John releva la tête et Rodney plongea dans son regard. Quelques centimètres séparaient leurs lèvres. Lentement, très lentement, Rodney s'approcha, mais John détourna la tête au dernier moment. Frustration (1). Ok, John n'était pas prêt pour l'instant, Rodney allait devoir faire preuve de patience (2).
Dès que John s'endormit, Rodney alla dans ses quartiers. Il avait accepté de repartir sur Atlantis juste pour être avec John, son ami, il s'était fait à l'idée qu'ils allaient rester de simples amis, mais jamais il n'aurait pu deviner que le Colonel avait de si profonds sentiments à son égard. Même si ce n'était pas de l'amour avec un grand A, c'était plus que de l'amitié qu'il y avait entre eux. Un ami n'a pas besoin de contact physique comme prendre la main, poser sa tête sur son épaule, un ami ne se blottit pas dans les bras de l'autre. Rodney en était persuadé. Mais est-ce que John allait admettre les évidences ? Les accepter ? S'assumer ?
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Quatre jours plus tard le Daedalus se posa sur Atlantis.
TBC.
(1) C'est votre cas ? MDR.
(2) Ca s'adresse à vous aussi. Patience ! Non je rigole, le prochain chapitre est le dernier.
