Note : Pas le dernier chapitre. N'oubliez pas Kavanaugh dans les 4400 ce soir.
Chapitre 10
Le jeu de l'amour, c'est le coeur et les sens jouant au colin-maillard, et passant perpétuellement l'un près de l'autre sans jamais se toucher..
Malcom de Chazal - Philosophe et poète
Extrait de « Sens-plastique »
Le Daedalus se posa sur Atlantis.
- Ca va ? Pas trop nerveux ?
- Un peu quand même. Je suis content, je suis à la maison, je me demande comment ils vont m'accueillir, ils ne savent surement pas que je suis à bord du vaisseau.
- Je les ai informé il y a deux heures, dès que j'ai pu les avoir par radio, indiqua le Colonel Caldwell qui venait de les rejoindre. Le Docteur Weir a eu l'air très heureuse d'apprendre votre retour.
Les portes s'ouvrirent, les trois hommes traversèrent le ponton sud et entrèrent dans la Cité. Elisabeth les attendaient impatiemment, dès qu'elle vit Rodney son visage s'illumina. Elle s'approcha et le serra dans ses bras.
- Rodney, je suis tellement contente de vous voir. Vous m'avez manqué.
- Vous aussi, vous m'avez manqué Elisabeth.
- Le Colonel Caldwell m'a dit que vous avez eu quelques problèmes sur Terre, il ne s'est pas étendu sur le sujet. Venez dans mon bureau, je voudrais que vous me parliez de votre séjour sur Terre.
John intervint.
- Euh, Elisabeth. Je crois que ce n'est pas le moment de ...
- Non, laisse. J'ai besoin de parler.
Elle remarqua de suite le tutoiement, ça ne la choqua pas, au contraire. Elle s'était toujours demandé pourquoi après un an passé sur Atlantis ces deux amis se vouvoyaient encore.
- Venez Rodney. Oh, je n'avais pas remarqué que vous portiez la barbe, ca vous va bien.
- Merci, répondit timidement Rodney.
Après avoir traversé quelques couloirs, ils arrivèrent dans la salle de la porte. Rodney sursauta en entendant les cris.
- BON RETOUR PARMIS NOUS RODNEY !
Il y avait au moins une centaine de personnes, Radek, Teyla et Carson étaient devant. Tour à tour ils l'étreignirent. Ce fut trop d'émotions pour Rodney, John mis le hola avant que le scientifique ne craque.
- Stop, stop, Rodney vous remercie tous de votre accueil chaleureux mais je crois qu'il doit se reposer un moment.
- Qui êtes vous Colonel ? Son garde du corps ? plaisanta Carson.
- Oui, tout à fait.
John aimait bien cette expression, oui il gardait son corps, surtout près du sien. Rodney prit la parole.
- Comme l'a dit le Colonel, je vous remercie pour votre accueil. Ca me touche beaucoup. Je suis très heureux d'être de retour parmis vous. C'est vrai, je suis très fatigué, profitez en bien, c'est le calme avant la tempête. Je vais vous en faire baver !
Le ton à demi sérieux qu'il avait pris fit rire ses collègues. Rodney riait autant, il était heureux.
John agrippa son bras et l'emmena jusqu'à la salle de réunion en criant pendant qu'il traversait la foule :
- Excusez moi, faites place.
- Tu tiens bien ton rôle.
- Merci, chuchota John, j'adore ce rôle.
Il posa sa main droite sur son dos et de sa main gauche il lui caressa lentement le bras. Comme ils étaient placés, personne ne les voyait. John s'arrêta au moment où Elisabeth s'approcha d'eux.
- Rodney, ca vous gêne si Teyla et Carson se joignent à nous ?
- Non, de toute façon ils l'apprendront bien un jour.
Elisabeth fronça les sourcils. Le ton qu'il avait employé ne présageait rien de bon.
- Au fait, où est Ronon ?
- Il est resté sur le vaisseau, il regarde la fin d'un film que Teal'c lui a prêté.
- C'est vrai ? Lequel ?
- Oh, un petit film d'auteur. Star Wars.
oOo
Tout en parlant, Rodney observa son auditoire. Pâles, ébahis, atterrés, voilà les adjectifs qui passaient dans sa tête. Elisabeth était bouche bée, Carson avait la main devant sa bouche, les yeux exorbités et Teyla fronçait les sourcils. De temps en temps il croisait le regard de John, celui ci ne le quittait pas des yeux, on aurait dit une statue de cire.
- Voilà, tout ça pour créer une bombe au Naquada et installer un téléporteur Asgard sur leur vaisseau mère. C'est ce que dit le rapport du Pentagone.
Il soupira, il avait vidé son sac. Il y a quelques années ou même quelques mois, jamais il n'aurait eu le cran de parler devant ses amis, mais aujourd'hui il était différent, il en avait assez de souffrir en silence.
Pendant plusieurs minutes ce fut le grand silence.
- Carson, vous trouverez surement sur votre bureau le dossier du Docteur Van Holoc. J'ai encore besoin de soins.
- Pas de problèmes Rodney, nous prendrons le temps qu'il faudra, vous retrouverez votre forme d'antan.
- Bon, ce n'est pas tout, je dois déballer mes affaires et me reposer.
Ils se levèrent, et Elisabeth s'approcha de lui.
- Rodney, si vous avez envie de parler, de jour comme de nuit, je suis là.
- Je vous remercie, pour l'instant j'ai toute l'aide qui me faut.
En disant ça, Rodney regarda par dessus l'épaule d'Elisabeth, John se trouvait à quelques mètres derrière discutant avec Teyla.
oOo
Les premières semaines, Rodney fut très occupé par des réunions avec l'équipe scientifique. Il ne participait pas aux missions d'explorations en raison des séquelles handicapantes dûes aux gelures, ses pieds le faisaient énormément souffrir. Le soir venu, il se réfugiait toujours sur son balcon, attendant qu'un certain Colonel le rejoigne. John s'asseyait juste à côté de lui, posait sa tête sur son épaule. Jamais plus, c'était leur petit rituel du soir. Ils ne parlaient pas ou peu, ils se contentaient de rester là, ensemble, c'est tout.
oOo
John entra dans le laboratoire, il était tellement tard qu'il ne restait plus que Rodney.
- Hello, j'ai eu ton petit mot.
- Oui, excuses moi j'avais trop de travail. J'ai préféré te prévenir pour que tu n'attendes pas pour rien sur le balcon.
- Tu travailles sur quoi ?
- J'essaie de comprendre comment fonctionnent exactement les téléporteurs de la cité pour les recréer sur le Daedalus.
Rodney se massa la nuque.
- Hé, je veux que tu sois en forme pour demain, c'est ta première mission d'exploration depuis ton retour. Il faut que tu te reposes, mais d'abord je vais te faire un petit massage.
Rodney n'eut pas le temps d'objecter, les mains de John glissèrent le long de son cou. Il avait les mains douces et chaudes, les muscles se détendirent rapidement. Rodney ferma les yeux, se laissant emporter par la vague de bien être qui l'envahissait. La séance se termina par le massage du cuir chevelu et des tempes. Les mains descendirent lentement jusqu'au torse du scientifique.
- Maintenant que tu es bien détendu, tu vas aller te coucher, susurra John.
- Hu hu.
Rodney ne pouvait plus faire de phrases, son cerveau s'était déconnecté à la suite d'une surdose d'endorphines. Il était bien, il était zen.
Cette nuit là Rodney passa la nuit dans les bras de John.
A chaque fois qu'ils dormaient ensemble, ce qui était le cas au moins cinq nuit sur sept, il ne se passait rien. Ils restaient collés l'un à l'autre, et s'endormaient. John repartait tôt le lendemain matin dans sa chambre en passant par le balcon. John avait emménagé à côté des quartiers de Rodney sous prétexte qu'il préférait être là en cas de cauchemars.
Rodney s'était accomodé à cette vie mais certaines nuits, il essayait des caresses plus intimes comme faire glisser sa main du torse jusqu'au ventre de son ami, mais à chaque fois arrivé juste en dessous du nombril, John arrêtait sa main et la ramenait sur son torse. Il n'avait droit qu'à des moments de tendresses.
oOo
Cela faisait dix minutes qu'ils étaient en réunion, et John s'ennuyait ferme. L'expédition était programmée pour une simple négociation avec le peuple des Chimanes et Teyla expliquait à Elisabeth les avancées technologiques de ce peuple. Comme ils se trouvaient dans la petite salle de réunion, John était placé juste à côté de Rodney. Ses mains se trouvaient sur les accoudoirs de la chaise, il tentait vainement de se concentrer sur la discussion quand soudain il sentit quelque chose frôler son petit doigt. En bougeant sa main, Rodney l'avait touché s'en faire exprès, il chuchota un pardon. Mais quelques secondes plus tard, comme deux aimants attirés l'un par l'autre leurs doigts se frôlèrent à nouveau, se caressèrent, et s'enlacèrent. John retrouvait toutes les sensations qu'il avait eu dans le premier rêve, la chaleur qui vous envahie tout le corps, le rythme cardiaque qui s'accélère, l'impression d'être seul au monde avec celui qu'on aime.
- Colonel Sheppard ?
La voix d'Elisabeth lui fit rouvrir les yeux, il ne s'était même pas aperçu qu'il avait fermé les yeux.
- Vous passerez dans mon bureau après la réunion. Vous aussi Rodney.
Le ton était sec et sans appel. John s'enfonça plus profondément dans son siège, essayant de se faire oublier.
oOo
Elisabeth ferma la porte et s'installa derrière son bureau.
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Quelle est la nature de votre relation ?
John leva un sourcil.
- La nature ?
- Etes vous des amis ou ... plus que ça ?
John s'offusqua.
- Plus que ça ? Nous sommes juste des amis. Vous vous rendez compte de ce que vous dites ?
- Vous auriez dû voir votre tête tout à l'heure. Vous aviez la même tête que mon ex mari quand il j... Elle s'arrêta à temps avant d'en dire trop. Je ne sais pas ce que Rodney vous faisait mais vous preniez du plaisir. Dans vos quartiers vous faites ce que vous voulez, mais en public je veux un minimum de tenue.
- Mais puisque je vous dit que nous sommes juste des amis, hurla John.
Elisabeth se tourna vers Rodney.
- C'est vrai Rodney ?
- Oui, juste des amis.
Il avait répondu sans desserrer la machoire, trop en colère contre John.
- Ecoutez, si un jour vous me dites qu'il y a plus que de l'amitié entre vous, je serai la première à vous féliciter, je n'ai jamais été contre les relations entre hommes. Mon meilleur ami était homosexuel, et avec son copain ils formaient le couple le plus heureux de la Terre.
- Ca suffit, vous ne voulez pas comprendre, moi je sors.
- Colonel, revenez.
Rodney se leva pour partir.
- Je suis désolée. Je ne voulais pas ...
- Ne vous inquiétez pas Elisabeth, il l'a dit. Nous ne sommes que des amis.
Il décida à ce moment là de mettre John au pied du mur. Soit il s'assumait, soit il dormirait désormais seul chaque nuit.
TBC.
Trop de choses à dire, le chapitre est trop long. Donc, je le coupe encore en deux. Je taperai la suite ce soir. Demain matin vous aurez la fin de l'histoire.
