chapitre 1 : Moi, Nirvelli Black
Le roucoulement bruyant de quelques pigeons me réveille. Egarée un instant, j'enfonce ma tête dans l'oreiller et me demande où je me trouve. Levant finalement des yeux encore ensommeillés au plafond, je découvre un lustre crasseux dont les chandelles de cire jaune sont bonnes à changer. Tournant la tête, j'entrevois, accrochés aux murs ternes, une petite série de tableaux représentant des trolls des Montagnes. Des esquisses crayonnées véritablement hideuses. Sur une chaise bancale, j'ai posé hier quelques vêtements. La vérité me fait frissonner. Nous sommes le 1er septembre … et je suis allongée dans un lit somme-toute assez douillet d'un hôtel Londonien nommé « le chaudron baveur. »
Passe encore que je me retrouve dans un Londres Sorcier que je ne connais pas. Je n'aurais de toute façon, guère l'occasion de visiter les petites rues pavées et les échoppesà l'architecture déconcertante. Non, ce que je redoute. C'est ce jour : le 1er Septembre. La rentrée des classes. L'entrée dans un nouvel univers. Cependant, je me dois de faire bonne figure et contre mauvaise fortune bon cœur. Me tortillant sous les draps, je m'étire en baillant, frotte mes yeux et me répète mentalement la réplique de Père : « Un Black ne s'avoue jamais vaincu,». Près de deux minutes plus tard, je n'arrive toujours pas à m'en convaincre. Pour mieux m'imprégner de ces sages paroles qu'on m'a inlassablement répétées dans ma petite enfance, je décide alors de l'énoncer à pleine voix.
.- « Un Black ne s'avoue jamais vaincu ! » Clamais-je « Jamais ! »
Et d'un mouvement décidé, j'écarte draps et couvertures et saute lestement du lit.
C'est fou ce que les gestes les plus simples demandent comme efforts, pensais-je quelques minutes plus tard sous un jet d'eau froide réputée « pour la circulation sanguine et la lucidité d'esprit ». Encore une doctrine de Père…
Père est omniprésent dans ma vie quotidienne bien qu'il soit décédé depuis plus de huit ans. Il y a des risques à être mangemort.. Il les a pris. Tous. Cela lui a coûté la vie. Je ne me rappelle que grossièrement des circonstances mêmes de sa mort. C'était un soir. Il pleuvait. Je lisais, au fin fond d'une causeuse, les pieds bien au chaud dans des gros chaussons en peau de chèvre. Un homme toqua à la porte. Maman lui ouvrit et il lui parla en anglais. C'était un compatriote de Père. Père, bien que résidant en Russie, vivait toujours à l'Anglaise, gardant les mœurs de sa contrée d'origine et, il était, toujours, l'esclave de ce mage Anglais : Le Seigneur des Ténèbres.. Je pensais à cette époque que c'était une suite logique des choses. L'homme s'en était allé, rapidement. On m'avait alors raconté : Père s'était trouvé face à quatre Aurors de l'Elite Internationale forts de leur expérience. Il n'en avait pas réchappé.
Un récit en deux phrases. Cela m'avait suffi. Je n'avais pas pleuré. J'étais retourné me pelotonner dans la causeuse et j'avais tourné la page de mon livre, reprenant ma lecture.
Je n'aimais pas Père…Je ne le haïssais pas non plus…Non.. Il était juste trop .. Lointain, inaccessible. D'ailleurs je pense que c'est pire que si je le haïssais. Il n'avait jamais était très présent pour moi, hormis pour me punir et me sermonner : dans ces moments, des proverbes à deux noises s'écoulaient de ses fines lèvres trop souvent figées en un mauvais rictus. C'étaient les seules fois où je semblais exister pour lui. Père ne me manquait pas quand il était absent, et lorsqu'il était là, je faisais en sorte de ne pas avoir à lui faire face. Je ne l'aimais pas, et pourtant, je lui ressemble .
Père, de son nom Narcoticus Black , était le frère de Narcissa Black : Un enfant illégitime, reconnu par son père, sang pur et fier de l'être. Il n'avait cependant gardé aucun contact avec les Black. Sa mère descendait, paraît-il, d'une très ancienne et illustre famille, et il était demeuré avec elle.
Des Black, il avait hérité le port altier, la fierté méprisante, le sadisme, la haine des Moldus, l'attirance pour la magie noire et pour les ténèbres. Tout cela, il l'a enseigné à sa fille unique….Moi. Son enfance, il l'avait passé en Russie après que sa mère se soit fâchée avec les Black. C'est sur cette terre lointaine que Père avait rencontré Maman….Maman.. A qui il est trop dur de penser…
D'un geste rageur, j'essuie une larme silencieuse et saisissant une brosse à cheveux, attaque ma longue chevelure à coups de brosses agressifs .
Après les avoir rendus tout électriques, je suis tout de même arrivée à mon but premier : chasser mes idées noires. La journée s'annonce bien assez difficile comme ça.
Aujourd'hui, j'entre à Poudlard pour y commencer ma 6 ème année d'étude. J'ai quitté la Russie par portoloin, hier au soir, pour venir dans le seul pays où j'ai encore de la famille.
Une famille qui ne connaît pas mon existence.
Tous pensent que Père est mort quand il a quitté définitivement cette bonne vieille île anglaise. Il disait, je me rappelle, que sa famille devait le croire enterré, dans un linceul de glace dans la région lointaine de Sibérie. Les étrangers (les Non-Ruses, je veux dire) associent souvent, m'a t'on dit, une mort dans notre pays à un trépas dû au froid glacial de l'hiver. C'était un peu suranné, cette image. Mais quelle importance ?
Père lui-même ne connaissait pas grand chose de sa famille. Il savait simplement que sa demi-sœur Narcissa avait épousé un certain Lucius, lui aussi Mangemort et qu'ils avaient un fils dont je ne me rappelle pas le nom.
Mais cela reviendra bien assez vite, j'en suis certaine.
De l'horloge murale sort un hibou en bois peint (encore un objet à consonance moldue sans doute..) Qui hulule un « 8h30 » tout aussi lamentable que ma coiffure. Un coup de baguette plus tard je suis prête. La glace me renvoie mon sourire sarcastique et mon regard vert moqueur.
La Reine Des Glaces . Un sobriquet un rien ridicule dont je me satisfaisais bien à Rutshenska, mon ancien collège de magie.
Je suis enfin prête à affronter ma première journée. J'espère que mes habits, très à la pointe d'une mode un peu décalée par chez-moi, du moins mon ancien chez-moi (me reprends-je dans une grimace nerveuse) , passeront comme communs ici. J'ai opté pour des bottes lacées, une petite jupe portefeuille tabac et un chaud chandail.
Mon animal de compagnie ne se manifeste d'ailleurs qu'à ce moment là : il se frotte à mes mollets comme un chat.
.- « Aquene, te voilà ma belle » murmurais-je en attrapant l'animal pour le caresser.
Elle se laisse aller en ronronnant quand j'enfouis mes doigts dans ses poils blancs et frotte sa tête contre ma joue. Sa moustache me chatouille et j'observe ses yeux verts se plisser en une mince fente puis se fermer. Le matin, Aquene aime être câline pour un chat qui n'en est pas un..
C'est en effet, un animal magique très rare, qu'on ne trouve que dans les pays froids : un Tippah . Aquene est une femelle. Comme tout les Tippah, elle a deux apparences : elle ressemble à un chat domestique, mais sous sa forme magique, elle devient une panthère des neiges d'une froide beauté.
Nous partageons tout, de nos sautes d'humeur à nos petites faims Elle m'octroie aussi quelques-unes de ses capacités magiques, j'ai des yeux de chat .. Grâce à elle, je suis mi-féline mi-humaine depuis que je l'ai recueillie quand elle était encore très jeune. C'est mon réconfort, c'est pour ça que je l'ai appelée Aquene :Paix.
Je la repose à terre. J'ai faim. Un dernier coup d'œil dans la chambre. Je plie ma cape sur mon bras, sifflote pour qu'Aquene me suive, saisis la poignée de ma malle montée astucieusement sur des roulettes, et me décide à descendre en bas, dans la salle d'accueil de cette taverne. J'espère que ce ne sera pas trop bruyant. J'aime les petits déjeuners calmes, ou personne ne me demande pourquoi je prends de la confiture de fraise et pas de la marmelade, ou personne ne se préoccupe de mon silence tenace tant que je n'ai pas avalé mon jus de fruit.
Je suis plutôt du genre indépendant, ne me fiant qu'à Aquene et menant ma meute en m'amusant de ces conflits.
Mais voilà, ma meute, mes « amis » ou plutôt mes « lèches bottes » sont restés en Russie….Tout est à reconstruire.
Oo0§0oO
Oh ! Ces gares Moldues ! Tout le monde se plaint, geint et hurle à tout bout de champs.
En passant les portes battantes, un homme avec une grosse moustache et un garçon énorme qui ne peut être que son fils me rentrent dedans pressés de quitter la gare. Ils ne s'excusent même pas! Je me masse les côtes, et reprends ma route, zigzaguant entre tous ces individus immobilisés près de grosses boîtes de fer desquelles ils sortent des friandises ou des boissons, ou encore aux guichets ou devant un énorme tableau d'affichage aux lettres majuscules fluo. Aquene s'est lovée sur ma malle et fait ses griffes en grattant une lanière.
Je m'arrête un instant pour consulter mon billet et cherchant à travers la foule, je trouve ce qu'il me faut. Un chariot avec de gros coffres ! C'est une jeune fille, sans doute de mon âge, ou plus âgée qui le dirige en caquetant avec sa mère. Je les suis à travers un mur de briques et me voilà sur le quai 9 ¾ devant une locomotive rouge aussi brillante qu'une pomme et portant le nom pompeux de « Poudlard Express ». Je monte à bord du train, peinant pour hisser ma malle, puis cherche un compartiment, vide si possible. J'ai de la chance. J'en trouve un.
J'allais mettre mes bagages en haut, par magie évidemment, quand une fille aux cheveux on ne peut plus désordonnés m'interrompt brusquement. Elle a un air zélé qui me déplait déjà.
.- "Hep !" Me dit 'elle d'une voix désagréablement autoritaire. "Tu ne peux pas utiliser la magie tant que le train n'a pas démarré ! C'est interdit pour tous les sorciers du premier cycle."
Je lui retourne un regard crâne et pointe un doigt vers la fenêtre.
.- "Oui, je connais les règlements, merci ! C'est trop aimable à toi mais avant de me crier dessus, tu aurais pu t'assurer que nous soyons toujours en gare ! Car nous sommes partis. Tu permets que je finisse… ?"
Sans même attendre sa réponse, dont je me moque pas mal, j'expédie ma malle sur le porte bagage. Je m'assois à un bout de la banquette et Aquene aussi ennuyée que moi par la présence de cette fille vient dormir sur mes genoux. La fille sort de l'encadrement de la porte pour prendre place face à moi.
.- « Tu as un accent. Tu viens du continent ? »
Elle sourit. Elle n'est peut être pas si agaçante que ça.. Je lui réponds que je viens de Russie et elle hoche sa tête.
.- « ça ne s'entend presque pas ! Tu as du avoir de bons professeurs. Tu verras ici, ils sont excellents !»
Elle me montre un badge rutilant, accroché à sa poitrine, en m'expliquant que cela signifie qu'elle est « préfete », que cela inclut des responsabilités et blablabla, de ne pas hésiter si j'ai des questions et blablabla. ….
J'ouvre à deux reprises la bouche pour lui demander si elle ne préfère pas trouver quelqu'un de plus jeune à qui raconter tout ça mais je me tais résolument et la laisser parler après qu'elle m'explique qu'elle peut, comme un professeur, distribuer des retenues, retirer des points pour des « maisons » ?
.- "C'est quoi ça ?" Demandais-je, perplexe.
La vision de plusieurs bâtiments séparés me vient à l'esprit, mais je me souviens, que dans cette brochure reçue pour mon information, Poudlard est un château et que les étudiants vivent dans la même bâtisse.
L'élève se penche vers moi. Elle affiche maintenant un enthousiasme surprenant.
.- "Quoi ? Les maisons…. ? Tu sais, Poudlard a été fondé par quatre sorciers et chacun a donné son nom a une maison. Les élèves y sont répartis selon leur caractère et leurs qualités .C'est bien expliqué dans 'l'histoire de Poudlard', un livre très intéressant où l'on trouve des tas d'informations utiles. Il y même le règlement qui n'a pas changé depuis l'an 1204 et…."
Je me coule contre la banquette. Les sièges sont confortables. Dehors, le ciel s'éclaircit. La préfete continue de parler. Elle semble inépuisable. Elle me sort des dates à tout va, lancée dans la description soporifique d'un combat entre des elfes et des ouvriers cracmols. Il y aurait eu une mutinerie au moment de la pose des centaines de piliers souteneurs du château… J'étouffe un bâillement, elle fronce les sourcils et embraye sur la description d'un plafond magique qui reflète le climat extérieur.
Une tornade l'interrompt cependant. C'est un grand rouquin au visage constellé de taches de rousseur qui arrache presque la porte du compartiment. Je me demande si c'est une coutume locale et puis me fustige mentalement d'être si idiote et de faire preuve d'un humour aussi rasoir. Ça ne m'amuse pas moi-même.
.- "Hermione !" L'appelle t'il.
La dénommée Hermione pivote vers lui, les yeux interrogateurs.
.- «. Oui Ron, qu'est ce qu'il y a ! " Soupire t-elle, exaspérée.
« Ron » semble gêné et murmure, se courbant vers elle :
.- "Harry et moi t'attendons…Tu sais ..Euh …On doit parler de ….Um…Um…Tu sais enfin."
Apparemment, « Ron » m'a remarqué, et méfiant ainsi que pas poli pour un sou - il ne m'a toujours pas salué ne serait-ce que d'un hochement de tête- il ne souhaite pas s'étendre sur le sujet. Il agite ses mains et ça lui donne un air ridicule. Je m'empresse de faire oublier ma présence en coulant un regard fasciné vers les paysages verdoyants qui défilent par la fenêtre.
Mais j'observe tout de même le regard ahuri d'Hermione. Elle ne semble pas comprendre. Elle grimace.
.- "L'adée, "se sent-il obligé de préciser.
Je ne connais pas ce mot. « l'adée ».. Sans doute du parlé régional. Mais il a un impact considérable sur Hermione. Elle saute sur ses pieds et marmonne sur son surprenant oubli.
"Et bien allons-y. » Conclut -elle, puis se tournant vers moi : J'étais ravie de faire ta connaissance, euh…"
"Nirvelli…" dis-je.
Des bruits de course m'empêchent de finir ma phrase. Ron est soudainement poussé à l'intérieur du compartiment et une troisième tête apparaît.
.- "Hermione, Ron ! Je peux savoir ce que vous faites ? "
Nos regards s'accrochent.
Vert contre Vert.
Aquene se réveille aussi et ses yeux viennent se fixer sur lui.
Il est brun, d'une taille moyenne, mince, des cheveux ébouriffés il a un air à la fois timide et triste. Il détourne les yeux rapidement. Il rosit de s'immiscer dans la conversation et s'excuse auprès de son ami d'avoir été brutal. Sans raison aucune, je lui souris. Il semble surpris mais me le rend.
.- "Harry, je te présente une nouvelle élève, Nirvelli…"
Hermione n'a pas pu s'empêcher de faire les présentations. Quelle cruche ! Comme si je ne pouvais pas deviner seule. La cicatrice en forme d'éclair sur le front du nouveau-venu est bien visible et il a fait la une de plusieurs journaux, il y a deux ans. Harry Potter. Je ne me suis pas attardé à le dévorer des yeux. Je suppose que sa popularité doit lui peser.
Bizarrement, maintenant, je ressens une impression de danger. Je pressens qu'il ne faut pas qu'il s'attache à moi. Je reprends mon visage impassible et mon regard railleur.
"Black. Je m'appelle Nirvelli Black." Complétais-je.
Le visage de Harry Potter se chiffonne. .Miss préfette a un sursaut, quant à l'autre il hurle carrément :
.- "QUOI ?"
Dans le regard d'Harry passe une lueur de haine furtive puis une tristesse intolérable.
Ses yeux émeraudes ne nous voient plus. Il est plongé dans ses pensées, vraisemblablement sombres… Il fixe le vide. Mal à l'aise, je décroise les jambes …
Pourquoi réagissent ils comme çà à l'entente de mon nom ? Un simple nom de famille que je trouve, moi, bien banal. C'est vrai j'ignore quasiment tout de ce qui s'y rapporte, les ancêtres et tout ça.
Un silence pesant s'établit, tandis que je regarde le trio d'un air désorienté, cherchant des réponses qu'on ne veut apparemment pas me donner.
Quand je pensais à une journée difficile, à mon réveil, je n'étais pas bien loin de la vérité.
C'est Aquene qui brise le silence. Elle émet un miaulement, agressif et plutôt effrayant pour toutes personnes ne la connaissant pas, contre cet Harry pâle comme la mort, Hermione qui se mordille les lèvres et Ron la bouche ouverte.
Alors leur léthargie prend fin, et j'attrape Aquene par la peau du cou pour planter mes yeux dans les siens et l'enjoindre à se calmer.
"Umpff…Préfet…Compartiment…Réunion, Hermione. "Marmonne le grand rouquin.
Hermione acquiesce, enlace Harry et suit Ron qui me jette un regard perplexe et méfiant avant de quitter le compartiment.
Je suis seule avec Harry…Ces amis l'ont, me semble t il, laissé à un bien mauvais moment.
Il reprend doucement des couleurs, fuyant mon regard interrogateur Je veux savoir, comprendre leur réaction.. Harry s'installe en face de moi, à l'opposé de la banquette. J'hésite avant de le sortir de ses pensées. Je tends le bras et le secoue légèrement par l'épaule.
.- "Harry ? Mon nom ? Qu'est ce qu'il a ?"Demandais-je.
Il baisse la tête.
.- "Et bien.. C'est que…J'ai.. J'avais un ami, un Black justement. Il est décédé il y a quelques mois. Sans doute, un membre de ta famille ?"
Il relève les yeux en appuyant sur la dernière phrase. Je déments.
.- "Je suis désolée. Mais tu vois, je ne connais pas ma famille. Je suis arrivée de Russie hier pour justement la rencontrer. Je comprends que mon nom t'ai causé de la peine, mais pourquoi un tel choc ?"
.- "Nous avons été surpris, c'est vrai. Marmonne t'il. J'ai déjà eu l'occasion de consulter l'arbre généalogique des Black, et Sirius y est le dernier Black mentionné. Les autres membres sont des Malefoy et … des Lestrange."
Il finit sa phrase sur un ton qui me fait frissonner, tant il y met de haine.
.- "Je n'en connais aucun. Je dois tout découvrir de ma famille… Que faisait 'il ce Sirius ?"
.- "Rien ; Il était à Azkaban." Bredouille Harry.
.- "Ah !" Fais-je, opinant du chef." Le coté sombre de la famille !"
Harry se redresse, nerveux :
.- "Non ! Il n'avait rien fait ! C'était quelqu'un de bien.. Il avait renié sa famille d'ailleurs ! ….Je ne suis pas trop remis de sa mort, si nous parlions d'autre chose s'il te plait ?"
Mais je ne l'entends pas comme ça. J'ai la fâcheuse manie d'être spontanée et franche, alors, je poursuis :
.- "Oui je l'ai vu dans tes yeux, toute cette tristesse…. Harry, écoute ton nom et ta notoriété ne doivent pas t'imposer ta vie ! La vie c'est une question de choix ! Des choix personnels ! Et toi, tu te morfonds, tu sembles accepter ce fardeau qui t'a été imposé quand tu n'étais qu'un bébé ! Et ça tu ne l'as pas choisi ! Enfin, révolte-toi, par Merlin ! Tu es jeune, tes choix devraient être s'amuser, rire et seulement après avoir des responsabilités !"
J'ai saisit ses mains, impulsivement. Je veux voir ces yeux briller, son visage rieur et gai. Je suppose qu'il devrait être heureux d'être jeune et s'amuser. On dirait que son visage n'est accoutumé qu'aux expressions maussades.
Il semble tout simplement choqué par mes paroles. Cependant, il m'étreint les doigts avant de les lâcher et dans un soupir qui anéantit tout mes espoirs, dit :
.- "Si tout pouvait être aussi simple, je crois que je pourrais être assez heureux."
Aquene bondit sur ces genoux, elle aussi désire le consoler. Nous nous comprenons, nous-autres, orphelins. Quant à moi, je n'insiste plus, il ne me connaît pas, quelle envie aurait-il de se confier à une inconnue portant le nom si ténébreux des Black ! Aquene entreprend de se frotter à lui et laisse en cadeau une traînée de poils blancs. Le pauvre. Il aura du mal à s'en débarrasser.
.- "Bonjour toi ! Comment tu t'appelles ?" Fait-il.
Il lui gratouille l'arrière des oreilles. Aquene ronronne en guise de réponse..
.- "Elle s'appelle Aquene ; As tu un animal toi aussi ?"
Harry lève des yeux un peu plus enjoués vers moi.
.- "Oui.. Une chouette Hedwige. Est-ce que tu voudrais appartenir à une maison précise ?"
"Non. Je ne sais pas vraiment.. » Je réponds, « je ne connais rien sur ce sujet ."
Il affiche un air consterné puis roule des yeux.
"Je ne peux pas croire qu 'Hermione ne t'ais rien dit sur l'Histoire de Poudlard !"
J'éclate de rire. Il sourit. Quelle idée saugrenue de penser qu'Hermione aurait laissé passer cette occasion ! Cela nous fait tous deux du bien de plaisanter, et enfin je vois Harry sous un autre jour ! C'est bien plus réjouissant ! C'est donc dans un ton de joyeuse camaraderie que nous reprenons la conversation.
.- "Où es tu toi ?"
.- "Gryffondor.. » Sourit-il. « Mais il y a aussi Serdaigle, Poufsouffle et…Serpentard. Tu découvriras bien par toi-même qu'il y a des rivalités entre nos deux maisons."
.- "Pourquoi ça ?"
.- "Oh ! des ennemis de toujours…La concurrence au Quidditch entre autres choses…"
La conversation se poursuit sur le quidditch où j'apprends que Harry a le poste d'attrapeur, et Ron celui de Gardien. Puis Harry, me décrit les professeurs, en n'omettant pas de me préciser que celui de DCFM est encore inconnu et qu'il ne sera voué à exercer que pendant un an ce poste soit disant maudit .. Pour suivre la tradition.
Nous ne parlons plus de Sirius Black, et le temps s'écoule.
La dame aux friandises s'arrête dans un crissement de frein devant la porte et Harry en est revient avec un sourire gourmand. Devant mon air perdu face aux dragées de Berty Crochue, je lui explique que nos friandises sont un peu différentes chez nous. Et il me demande en quoi. Alors je lui parle des dragées florales qui donne une haleine de rose, de jasmin ou de champignon…
.- « C'est nettement moins bon, je t'assure... »
Puis, des craquers Salés croustillants en dehors et moelleux en dedans. Pendant ce temps, il m'apprend à dompter une grenouille en chocolat… Il me fait rire. Du moins jusqu'à l'arrivée d'un personnage bien désagréable qui fait coulisser la porte du compartiment avec brusquerie. C'est un garçon au longs cheveux blonds, presque blancs, à la peau pâle et aux yeux froids.
Il porte sur sa cape de Poudlard verte et argent un insigne de préfet. C'est d'une voix suffisante qu'il siffle en direction de Harry.
.- "Alors, Potter, on se cherche une nouvelle famille chez les Black ? je crois que tu vas être déçu, le balafré, la majorité d'entre eux sont envoyés à Serpentard »
Harry, la bouche pleine de chocolat, avale avec difficulté et cille des yeux. Il semble furieux. Le grand blond renifle avec hauteur.
.- « Tu es vraiment un porc… » Siffle t'il. « Bien, laisse-nous, j'ai à lui parler.."
Il me jauge, et son regard froid s'attarde bien trop longuement à mon goût sur ma silhouette, tandis qu'Harry sous la nouvelle insulte se lève et toise le nouvel arrivant de toute sa hauteur.
" Pourquoi est ce que je devrais vous laisser en tête-à-tête Malefoy ? J'ai pas confiance. Ta compagnie est inintéressante et on odeur de fouine m'écœure, moi qui ne suis pourtant qu'un porc. Je n'ose même pas imaginer comment Nirvelli se retient de vomir."
Les voilà, les ennemis de toujours. Le blond et le brun face à face.
La mâchoire de l'un se crispe alors qu'une veine bat furieusement sur la tempe de l'autre. Ils crispent tous deux les poings et mon regard va de l'un à l'autre. Finalement Malefoy, ébauche un sourire carnivore.
.- « Tu ne contesterais pas un ordre venant de ton cher Dumbledore qui te chouchoute si bien, Potter ? »
Les lèvres de Harry se plissent en une fine ligne. Il lui jette un regard mauvais.
.- « Jaloux ?
.- Crois-tu ? Se raille le préfet.
.- Tu devrais. »
Sur ses paroles, Harry me glisse un merci à l'oreille. Il lance un regard défiant à Malefoy, qui les mains dans les poches, observe notre manége avec une moue dégoûtée, puis m'embrasse légèrement sur la joue. J'écarquille les yeux. Est-ce qu'il n'essaierait pas de se servir de moi pour faire enrager l'autre imbécile ?
Il aboie à Malefoy de lui céder le passage et l'autre se rétracte avec un plaisir évident. Harry n'en a pourtant pas fini :
.- « Au fait, Malefoy, puisqu'on parlait de famille, comment va papa Lucius ? Il s'amuse bien à Azkaban j'espère ?"
Une étincelle haineuse s'allume dans le regard de Malefoy à ses mots mais il ne répond rien, se contentant de faire un pas dans la cellule et de fermer hargneusement la porte du compartiment. Je crains que les vitres ne résistent pas à une nouvelle attaque. Je fixe celui qui tient tant à me parler. Il vient s'asseoir face à moi, prenant garde à ne pas plisser sa robe de bonne coupe.
.- "Je suis Drago Malefoy. M'informe t'il d'une voix polaire. Tu es rattachée à la maison Serpentard, dont je suis préfet. C'est une décision de Dumbleddore . On se demande bien pourquoi.. Mis à part ton nom de famille, tu n'as pas l'étoffe d'un Vert et Argent. Et ça n'est pas en fraternisant avec l'ennemi que tu iras loin. J'espère qu'à défaut d'ambition, tu auras au moins assez d'intelligence pour ne pas nous faire perdre de points.. Et oui, Black, la beauté ne sert à rien. Ici, ce sont les plus forts qui dominent, en l'occurrence, moi."
J'élève un sourcil interrogateur. Je le trouve très sympathique ce Drago Malefoy, fils de Lucius, exilé à la prison des mangemorts ! C'est donc lui mon cousin ? Un petit vantard aux cheveux peroxydés ?
A mon tour, je le jauge, mon visage reprend une expression froide, mes lèvres dessinent mon sourire luciférien, et mes yeux verts pétillent de dédain. Les yeux d'Aquene se réduisent à deux fentes vertes tandis qu'elle s'étire. Elle est prête à combattre.
Et moi aussi !
Mon cousin est surpris de mon changement d'attitude, et déjà il ne me regarde plus comme une petite péronnelle sans caractère, mais comme un défi.
Déjà, il sait que nous aurons des conflits et que mon ambition est aussi démesurée que la sienne. Je tiens ça de ma famille, la même que la tienne pensais-je.
Déjà, il se demande qui je suis pour ne pas le craindre..
Ce cousin, il sera un adversaire à ma hauteur. Je lui prouverais qu'une Black n'entre pas dans le camp des vaincus !
Si c'est cela ma famille, je lui prouverais ma valeur.
alors? est ce que ça mérite une petite review?
