Résumé : drago et Nirvelli se découvrent des affinités à l'infirmerie, où ils s'étaient fâcheusement retrouvés …Harry les y trouve et s'excuse –on ne sait pas trop de quoi au juste- auprès de Nirvelli. … Bonne lecture !
Chapitre 9 : la météo en DCFM
Eileen claque son poing droit dans sa paume gauche.
.- Je le savais ! S'exclame t'elle, un air victorieux sur le visage.
Je hausse un sourcil en accent circonflexe.
.- Quoi ?
.- Je le savais que tu finirais par t'entendre avec Drago ! S'écrie Eileen en complément d'information.
Ses yeux brillent d'exaltation, et elle s'assied vivement sur mon lit, dans l'attente que je lui raconte ce qui s'est passé à l'infirmerie. Encore !
Elle attire à elle un gros oreiller, le pose sur ses genoux et l'enserre. Cette posture est l'une des plus propices aux longues discussions entre filles.. Surtout quand il s'agit de parler de garçons.. et Eileen est assez friande de potins croustillants..
.- Allez raconte. Votre réveil et le sort comment ont t'il était ôté ?
Je soupire et glisse mes jambes dans la position ô combien confortable du lotus. Si elle veut parler, Eileen n'en démordra pas… Une fois qu'elle n'a plus envie d'articuler des 'hum hum' monocordes, cette fille est incroyablement prolixe !
.- Ok, quand je me suis réveillée, le bras de Drago était posés sur mes épaules.
.- Et ?
Mon amie se penche en avant, impatiente d'être mise au parfum.
.- Et avec le sort, il n'arrivait pas à me les détacher de la taille. Et en fait, il me semble que le sort s'est annulé de lui-même, car Drago et moi étions en accord, pas pour nous séparer, mais….euh…comment dire, en accord sur nos sentiments réciproques…
Un sourire en coin se profile sur ses lèvres fines.
.- Qui sont ?
.- Pourquoi te les dire ? je fais, la bravant. Tu peux le lire directement en moi..
Elle a un don Eileen, elle perçoit tous les sentiments, les humeurs de ceux qu'elle côtoie. Aucune frustration, aucun désir ou aucune exultation ne lui échappe.
Elle a le pouvoir d'empathie. Depuis sa naissance, elle le tient de sa mère.
Je ne donnerais rien pour avoir son don. Il m'effraie.
Elle reçoit toutes ces ondes à chaque seconde, et doit se contrôler pour que cela n'interfère pas sur sa propre humeur. Elle aussi sa propre vie à vivre sans avoir à subir et à analyser tout les malheurs de ce monde….
Cependant, cela peut être pratique pour tester la sincérité de certaines gens. C'est comme ça, m'a t'elle expliquée, qu'elle a été intriguée par moi. Je ne reflétai aucun sentiment, seules mes pensées lui étaient révélées. Elle ne comprenait pas ce phénomène.
Moi non plus, j'avoue, j'ai beau chercher, je n'ai aucune idée ce cet espèce de philtre qui l'empêche de me sonder en profondeur… Mais je m'en moque.
Et puis, mes pensées lui plaisaient, elles étaient contradictoires, une fois, je voulais qu'Harry soit mon ami, puis je lui en voulais, d'autres fois, Drago m'agaçait et l'instant d'après j'admirais son style.
Elle a voulu devenir mon amie.
Elle est devenue plus que ça. Désormais c'est ma confidente.
Eilleen est télépathe également. Si elle le désire, et avec un peu de concentration, elle peut communiquer ses pensées à une autre personne ; C'est ce qu'elle avait fait, ce soir là dans le couloir alors que je broyais du noir. Elle m'apprend à canaliser mon esprit, chaque soir, pour me l'enseigner. Au terme de deux semaines, j'ai fait des progrès. Minimes, il est vrai, mais c'est un premier pas.
.- Parce que je veux l'entendre de ta propre bouche ! Rit-elle. Allez ! Qu'est ce que tu penses de lui au final ?
Je roule des yeux.
.- Il est gentil. Lâchais-je, concise.
.- Pff . C'est une insulte pour les Malefoy de s'entendre dire qu'on est gentil .. Grimace Eileen Burder, à demi affalée sur l'oreiller moelleux. Et c'est tout ?
Je hausse les épaules.
.- Bah oui, quoi, il est gentil. Quand il le veut. Que ce soit une insulte ou non !Qu'est ce que tu t'imagines ?
Je fronce les sourcils.
.- En gros, tu te contentes de son amitié !
.- Ouais, déclarais-je .
.- C'est dommage….Je pense qu'il t'offrirait plus, s'il s'en rendait compte lui-même..
Elle soupire et regarde d'un air vide son oreiller. Je profite de cet interlude pour sauter au bas de mon lit et enfiler mes bottines.
.- Eileen ! Rouspétai-je gentiment, assez amusée, au final, de me voir mêlée à ce genre de pacotilles guimauves pour célibataires. Arrête d'inventer des histoires d'amour là où il n'y a rien d'autre à voir qu'une amitié.. J'apprends seulement à le connaître, et je ne le vois pas autrement qu'en ami. Et puis tu oublies que nous sommes parents.
Eileen relève la tête avec un air de défi.
.-Hum hum.. bien tu sais, ma sœur est fiancée à notre cousin Alastor, ainsi le veulent les traditions de Sorcier Sang pur, il n'y a rien de choquant à cela. Et puis, tu es une petite cousine pas une cousine.
.- Bon, allez, tu as réponse à tout…Eludai-je. . Viens…je meure de faim.
L'attrapant par le poignet, je la tire dans la salle commune.
Au passage, je vois Drago qui essaie de se débarrasser de Pansy. Sous mon ordre, il a défense de lui parler de ces deux cousins qui m'ont tabassés. Nous lui concocterons une petite surprise le moment venu.
La vengeance est un plat qui se mange froid. Très froid, j'ajouterais.
Je lui adresse un clin d'œil. Nous n'ébruitons pas l'affaire de notre réconciliation. Drago a juste accepté qu'Eileen soit au courant quand je l'ai assuré de ma sympathie et de ma confiance en elle.
C'est aussi bien comme ça.
oo00oo
Aujourd'hui est un grand jour. Nous sommes le 06 octobre et le professeur de DCFM est réapparu subitement ce matin au petit déjeuner.
Et nous voilà, Gryffondors et Serpentards, les yeux ronds devant lui. Nous retenant à grand peine de lui rire au visage alors qu'il nous raconte sa grotesque aventure. Car grotesque elle l'est ! ciel, oui !
Le pauvre homme était parti voilà plus de deux semaines à la recherche d'un épouventard hargneux dont Rusard l'avait chargé de s'occuper. Prenant à cœur sa mission ( « ô combien gratifiante » dixit cette chère victime), le professeur s'est méfié de l'épouventard, s'est préparé à affronté sa plus grande peur et s'en est sorti honorablement enfin presque...
Car voilà, il ne s'est pas méfié d'une chose.!
Et oui ! Le placard dans lequel se trouvait l'épouventard !
Un placard c'est méchant, ça vous attrape par le nombril comme un portoloin et on se retrouve enfermé pour une durée indéterminée dans un lieu irréel. Et là rien d'autre à y faire que paniquer et attendre. On ne sait trop quoi au juste…
Et puis un beau matin, on ressort tout aussi vite de cette penderie pour le moins étrange qu'on y était entré, et on apprend que les cours n'on pas été assuré pendant une éternité.
Je ris discrètement.
Seigneur, l'année promet d'être riche en rebondissements ! La première leçon étant de se méfier des placards de ce cher vieux Poudlard.
Le professeur a la quarantaine bien sonnée, les cheveux fins châtains, les tempes grisonnantes, un début de calvitie et des yeux marrons, je crois…
Bref, pas véritablement beau, pas laid non plus… Habillé très simplement d'un ensemble marron –cannelle plutôt démodé qui ne l'avantage pas vraiment.
Son visage lunaire semble exprimer le plus profond contentement de soi…Il doit sans doute s'extasier d'avoir pu sortir de ce réduit à balai pour occuper sa place d'enseignant dans le prestigieux collège de Poudlard.
Il sent la politesse et l'amabilité à plein nez… Du moins, c'est que mon odorat félin découvre… Vous savez, la gentillesse à l'état pur d'un homme qui capturerait une grosse araignée velue pour la remettre à Mère Nature, dans un monde meilleur pour elle…
Mon esprit vagabonde, alors qu'un air fat et naïf s'affiche sur son visage, le monde semble t'il lui paraît tout beau, tout rose.. C'est plutôt surprenant de découvrir de telles expressions émaner d'un homme qui a du combattre des bestioles sanguinaires ou au mieux effrayantes et teigneuses..
La cruauté de ce monde ne semble pas le choquer, je m'imagine presque qu'il nous fasse cours en nous distribuant des belles images et des sucettes pour chaque nouveau sortilège de défense maîtrisé…
Une moquerie d'Eileen m'arrache à mes rêveries..
M. Auroux continue son discours d'une voix très fluette, son état de santé, dit il, est suffisant pour qu'il rattrape le temps perdu sur l'étude du programme.
Pour ce qui concerne la théorie, nous étudierons les Harpies, les poissons diables et les Vampires, et pour la pratique, il avisera selon notre niveau.
.- Hum hum, chers élèves, un peu de silence, s'époumone t'il.
Evidemment, avec une voix telle que la sienne, il a peu d'autorité, et le brouhaha s'intensifie. Nous contestons tous l'étude des vampires, tout le monde sait comment se défendre d'eux.
.- Pour ce premier contact, crie t'il, je vais faire un tour d'horizon de vos capacités à vous défendre. J'ai donc constitué des binômes mixtes… et mélangé les deux maisons.
Les regards de mépris serpentardesques répondent à ceux dégoûtés des Gryffondors.
Moi, ça m'est égal, du moment que je puisse me défouler sur mon partenaire…
.- Bien écoutez le nom de votre coéquipier et dispersez-vous dans la salle. Ces dames, dans un premier temps joueront le rôle d'attaquante, puis à mon coup de sifflet, passeront à la défense. Allons –y (il extrait un papier plié de sa poche) Granger et Malefoy.
Granger blanchit. Sa main se crispe sur sa baguette. Weasley lui tapote l'épaule et marmonne un « mets lui la pâtée du siècle, Mione » tandis qu'Harry opine de la tête.
Elle avance d'un pas décidé vers Drago qui lui n'a rien entendu et exulte.
J'ai envie de lui dire de se méfier, mais je n'ai pas envie de le freiner dans son élan, il semble plutôt en forme.
.- Alors prête à se ridiculiser Sang de Bourbe ! Raille t'il dans un sourire arrogant.
Finalement, je regrette ma décision. J'aurais pu lui éviter d'être grossier, ça ne lui sied pas.
.- Certainement moins que toi, réplique Granger, féroce.
Plutôt intéressée par cette joute verbale, je n'entends pas le professeur m'appeler, ni mon partenaire. On me tape sur l'épaule.
Deux émeraudes me font face.
.- Tu es avec moi, déclare Harry.
.- Ah ! très bien. Dis-je, absente.
Je me secoue mentalement d'une bonne gifle et me traite de crétine ! Oui, parfaitement! Je me trouve ridicule à lui répondre comme ça. Pour ne rien dire. C'est ce qui fait toute la différence d'une discussion entre connaissances ou entre amis. Avec un ami, je saurais quoi dire après le « ah ! très bien. ». Et là, j'aimerai justement. Seulement, on n'est pas ami, n'est ce pas ?
Et puis je suis perturbée. Enfin, perturbée est un grand mot.. on va juste dire « un rien chamboulée ».
Pourquoi ? Ces trois mots…
Les trois mots prononcés à l'infirmerie.
« Je suis désolé. »
Ils me trottent dans la tête…
Harry agite une main devant mes yeux et je papillonne des cils.. Il attend pour ce duel… Et moi, je rêvasse…
Laissant de coté les questions qui m'assaillent à nouveau, je l'imite en le saluant comme la politesse l'exige. Il sourit. Un sourire qui ne me dit rien qui vaille. Il est particulièrement doué en DCFM m'a t'on dit. J'attends de voir ça..
Moi aussi, je m'y débrouille. J'avais un excellente professeur. Investi et toujours d'humeur à nous pousser au delà de nos capacités.
Souriant à mon tour, je me décide à lui en faire voir de toutes les couleurs et me mets en position de combat, baguette levée au-dessus de ma tête. Je suis prête. J'ai envie de m'amuser. J'ai envie de le braver. Je veux faire voir que je ne suis pas une gamine ignare, que je sais me battre, que j'ai des atouts…
Très rapidement, je lui lance un premier sort.
.- EXPELLIARMUS !
Aussitôt, il pare :
.- PROTEGO, crie t'il
Il n'a pas bougé d'un pouce et tient toujours sa baguette bien en main.
Je fais une moue qui pourrait passer pour admirative. « Pas mal. »
Le professeur n'a parlé d'aucune restriction. J'ai comme l'idée de changer les conditions climatiques pour masquer la visibilité d'Harry. Les lunettes, ce sont un point faible.
D'un mouvement décidé, je pointe ma baguette au-dessus de moi et baragouine la formule. En russe. Je ne suis pas encore familiarisée à la correspondance linguistique entre tous les sorts.
Je me mords la lèvre inférieure de contentement quand le plafond s'obscurcit et qu'une aura magique nous entoure, comme un cocon de malveillance…
Harry, médusé, voit apparaître au-dessus de lui, un nuage imposant, et se retrouve trempé dés que l'eau s'en échappe, déversée en des trombes cataclysmiques.
.- « bordel. » jure t'il à mi-voix.
Mais il s'en remet vite et lance un sort « impervius » sur ses lunettes.
Je ne le connaissais pas ce sort là. Mais tant pis. Ce n'est que partie remise. J'ai tenté ma chance, sans succès, mais le duel n'est pas fini, loin de là.
Avec une grande vitesse – c'est mon point fort- je lui lance un maléfice d'entrave suivi d'un « tarentallegra » puis d'un « locomotor mortis ». Harry pare avec beaucoup d'agilité, il est rapide, il a d'excellents réflexes.
Et puis, me rappelais-je, dans un sourire triste, il n'a pas échappé au Lord des Ténèbres sans avoir acquis quelques petites techniques de combat. Même si cette raison est des plus déplaisantes à formuler, elle est vraie..
La pluie continue à tomber. A torrents. Mais plus uniquement sur Harry… Le nuage s'est épaissi, dissimulant tout à fait le plafond de nos yeux. Oui, nos. Je ne suis plus épargnée…
Des flaques se forment sous nos pieds. Nous y pataugeons. Mes chaussettes sont noyées, et le caoutchouc de mes semelles couinent désagréablement à chacun de mes pas.
Je n'ai pas la moindre envie de gommer d'un moulinet de baguette cette météo houleuse. Elle corse l'affaire. Et j'aime relever des défis.
o0o
Harry me fait face, il attend, confiant. Il ne pense pas un instant que je pourrais le battre… Selon lui, je cherche une technique d'attaque et des sorts compliqués. Alors qu'en fait,.. je pense à tout autre chose.. je vais créer un élément de surprise.
Je lui souris, puis lui adresse un clin d'œil. Il cille, déstabilisé. Aussitôt j'en profite :
.- Expel…Commençai-je.
Aussitôt, il tend le bras droit :
.- PROTEGO..
.- FURRIACHHHHAAAAA ! Hurlai-je, déchaînée.
Voilà, Il n'a pas formulé le bon contre sort…
Voilà, c'est trop tard.
Voilà, il est pris dans mon piège : une nuée de chauves furies, d'un noir opium, aux ergots crochus et à la bouche piaillante l'entoure, le griffant de leurs ailes filandreuses, le mordant de leurs dents pointues et lui tirant les cheveux, impitoyablement.
Tentant de s'en dépêtrer, Harry se contorsionne, bat des bras, brasse le vide, se prend les pieds dans sa robe et échoue dans une flaque.
.- EXPELLIARMUS
Sa baguette m'arrive dans les mains et rapidement je stoppe le sort de chauves furies ; Il est loin d'être agréable, et, si Harry est désolé, j'aimerais qu'il reste en vie pour m'en dire les raisons.
Je sais oui…j'ai feinté, ce n'est pas très fair-play de ma part. Mais, en fait, ça m'est égal. A l'extérieur de Poudlard personne ne suit les règles établies. Seule la loi du plus fort ou du plus rusé, prime. C'est dommage, mais c'est ainsi. C'est la nature qui veut ça. Quand l'homme établit l'ordre, c'est pour mieux en faire une pagaille, un désordre monstre, un chaos. C'est la mécanique de la vie.
Je dégage une mèche de cheveux qui me barre l'œil puis je tends une main à Harry. Sonné, perplexe et dépité, il la regarde. Me regarde, puis finalement l'accepte.
.- Tiens, ta baguette. Criais-je, pliée vers lui, pour me faire entendre dans cette averse diluvienne.
Joignant le geste à la parole, je la lui rends aimablement.
.- Nirvelli ? Se met il à brailler.
.- Oui ?
.- J'aimerais te parler ce soir. Murmure t'il.
Il murmure. Parfaitement. mais j'ai bien compris…Il est des paroles qu'on lit sur les bouches, qu'on devine. Celle ci en est une..
Je le fixe incrédule. Je lui en veux. Lui aussi ruse. Il me veut quoi ? Et cet air avenant sur son visage et ses yeux brillants d'espoirs ? il cherche à m'avoir par les sentiment ? C'est ça.
Je panique. Pour une imbécillité pareille. Je panique. J'éclaterai bien de rire, tiens. Harry Potter me déstabilise..
.- je.. je ne sais pas trop.. soufflais-je.
.- s'il te plait ? Ajoute t'il.
Je m'essuie les mains trempées sur mon uniforme tout aussi noyé d'eau.
C'est d'accord. Je suis d'accord. Mais.. Mais ce soir, c'est impossible, Rogue nous a concocté un discours sur la coupe des 4 maisons. Encore…
.- Je suis désolée, ce soir, c'est impossible. Dis-je.
Il hausse les épaules.
.- Samedi ou dimanche alors ? suggère le gryffondor.
Je baisse les yeux au sol.
.- Sélection de quidditch et devoirs en retard…
Il serre les dents.
.- Je vois… OK … tu ne veux pas qu'on parle. Pourquoi ne pas dire non, simplement, ça me paraît plus simple. Tu préfères sûrement que je mendie ? s'emporte Harry.
Je grimace et me tourne vers lui. J'ai beau essayé de rester calme, la moutarde me monte vite au nez quand il s'agit de lui. Une réplique désobligeante s'apprête à franchir mes lèvres mais je la retiens en découvrant son allure.
Ses cheveux, sont collés à son front, dégoulinant de partout, et il patauge dans sa robe, un peu trop prés du corps au niveau des épaules... Je réalise avec horreur que ma tenue doit être en tout point similaire…
Et lui.. lui.. Les yeux fous, débordants de fureur et de déception.. Vulnérable à trop laisser voir son humeur.
.- Non, tu as tout faux ! J'aimerai beaucoup parler ! Ripostais-je.
Il soupire. Il a l'air de me croire.
.- Très bien. Alors quand ?
.- Je ne peux pas avant mardi prochain.
Il a l'air déçu. Je regarde le cheminement d'une goutte d'eau sur son visage. Elle roule sur son front, glisse entre ses yeux, hésite entre le vide et le bout du nez puis finalement opte pour le grand saut. Elle vient échouer à mes pieds.
Elle a tenté le tout pour le tout…
.- A moins que…
Il relève les yeux.
Une idée biscornue germe dans mon esprit.. Et prend de l'ampleur. J'aurai aimé ne pas en arriver à cette fâcheuse extrémité mais organiser une rencontre entre deux personnes qui sont sensées se vouer un mépris colossal, et ce dans le plus grand secret malgré leurs plages horaires sont surchargées, dans un lieu où tout, fatalement, finit par se savoir. ce n'est pas chose aisée..
Et l'idée est réalisable…. Mais j'ai besoin de son aide.
.- J'ai une idée. Je ne te demande qu'une chose, n'ébruite pas l'affaire, je ne veux pas qu'on sache que je te parle ? C'est clair ?
.- Ouais, ça m'arrange aussi.
Je lui souris.
.- Ok ; à mon clin d'œil, tu rentres dans mon jeu, sinon on n'arrivera à rien.
Il opine, un peu perplexe mais consentant.
.- D'accord.
Je lève les yeux au plafond. Le nuage a encore gonflé, un périmètre de trois mètres autour d'Harry et moi, subit un violent orage.
.- Bon ! Quand est ce qu'il arrête de déverser des litres d'eau glacée ce nuage, fis-je agacée.
.- Peut être attend - il votre contre sort, miss Black, me répond le professeur amusé qui se risque à l'instant à braver la tempête.
J'écarquille les yeux, me fustigeant intérieurement. Harry réprime un rire.
.- Bon ça va ! Pas de quoi en faire une pensine ! Marmonnais-je. « finite incantatem ».
C'est avec soulagement que les masses bruineuses surchargées d'eau froide se résorbent dans l'air humide.
TSSSSIIIIIIIIIIIIIIIIITTTTTTTT .
Le sifflet de M. Auroux retentit dans la salle.
.- Très bien…. Arrêt de l'entraînement. Je vous prie. (il lève une main pour demander le silence) Vous avez effectué du bon travail… Cependant certains vont devoir recentrer leurs efforts sur leur défense….
Sous cet horrible nuage, je n'avais pas prêté garde aux autres binômes. Et je suis sidérée du spectacle qui s'offre à mes yeux.
Drago est anéanti sur son tapis d'entraînement, bloqué par un maléfice de saucissonnage. Crabbe subit un sort de chatouillis plutôt intense, tandis que Théodore Nott en est déjà aux mains contre Weasley qui semble venir au secours de Lavande Brown. … Milicent Bulstrode et Leonora O'conelly l'acclament bruyamment. Parkinson, tellement gourde, s'est blessée en recevant les contre-sorts de Londubat…
Je remarque que les Serpentards ont lamentablement échoué l'entraînement, à l'exception… et bien… De moi… Effectivement, je n'ais pas suivi les mêmes cours qu'eux, mais je suis tout de même surprise des performances de Finnigan et de Londubat… On ( Draco ) me les a décrit comme inoffensifs..
Je n'ai pas le temps de réfléchir d'avantage à cela car le deuxième coup de sifflet se fait déjà entendre.
Harry se positionne et attaque après le salut réglementaire.
Les sorts s'enchaînent. En rythme. En cadence. C'est comme une chorégraphie bien orchestrée, majestueuse..
.- EXPELLIARMUS !
.- PROTEGO !
.- IINCENDIO, crie t'il.
Ce sort là, je l'évite de justesse, avant que la formule du sort de « gèle – flammes » ne me revienne en mémoire.
.- SILENCIO. Embraye Harry.
Je porte ma main gauche à ma gorge.. Mince ! Me voilà muette.
Harry, satisfait, semble vouloir s'amuser, il a dû mal digérer ma victoire tout à l'heure, finalement.
Plutôt que de m'achever avec un « expelliarmus », il me lance une foison de sortilèges dans les jambes… Je saute ; je roule, je plonge à terre. Et les évite.
Tous…
Il s'étonne de mon agilité. Je suis souple. Je suis rapide. Je suis agile. C'est l'afflux magique d'Aquenne en moi qui veut cela. Mais il ignore ça. Alors, il intensifie ses attaques.
Il m'assaille sous des sorts de chatouillis et autres petites merveilles inoffensives, et je commence à fatiguer de tourtes ces acrobaties et galipettes dans une robe lourde d'eau. Nous avons oublié de nous sécher avant de reprendre le combat et je ne peux pas la faire tout en esquivant ses attaques.
Harry le constate, alors que je commence à avoir une respiration saccadée. . Il décide d'en finir, je le pressens. Il a cligné des yeux.
On lit vraiment à travers lui comme dans un livre ouvert.
Je visualise un bouclier de protection, je n'ai peut être plus de voix mais j'ai encore mon esprit et ma baguette …. J'ai encore mes souvenirs et cet entraînement intensif de Rutsenka. Cela devrait suffire pour amortir mon vol plané à son tonitruant :
.- EXPELLARMUS !
Et de ce fait je glisse sur environ deux mètres, surprenant de nouveau Harry qui me voyait déjà m'échouer sur le mur voisin.
Magie de niveau 3, pensais –je, pas peu fière de moi.
Il s'avance vers moi. Je lui montre ma gorge, ma bouche puis lui donne le signal convenu.
Harry comprend et me rend ma voix.
Prestement, je me lève, et telle une harpie je fonce droit sur lui. … On va vite voir si mon plan fonctionne.
.- Espèce de rustre mal embouché ! Piaillais-je .
Et Vlan, Harry recule sous l'effet de ma gifle.
Aussitôt, tous les regards se portent sur nous. Harry est inerte, incrédule et moi échevelée. On doit avoir l'air beau tout les deux sous nos loques mouillées.
Clin d'œil.
Je fronce les sourcils…'Par Merlin qu'est ce qu'il attend'…
« Riposte » grommelais-je tandis que je le bombarde de coups de poings dans le torse et de pieds dans les tibias. Il tressaille. Comprend et me repousse durement.
.- Serpent visqueux ! Crache t'il.
Ses yeux pétillent. On dirait qu'il aime également ce genre de reparties scabreuses.
.- Lion binoclard !
.- Sale petite vipère de l'allée des Embrumes !
C'est fou comme je m'amuse … Nous nous faisons face, lui bien sur me dépasse d'une bonne tête, mais cela donne un réalisme saisissant à notre petite mise en scène.
.- Héros complexé !
Monsieur Auroux, qui a joué des coudes pour fendre la foule des curieux, élève une main vers nous :
.- Stop stop, stop ! Assez les enfants. La violence gratuite ne mène à rien.
« Génial, nous avons hérité d'un pacifiste ! » me dis-je.
Son bras s'abaisse. Nous tournons, Harry et moi, un regard vide vers lui.
.- Vous perturbez le bon fonctionnement de ce cours, Miss Black et Monsieur Potter! Et pourquoi ? Parce que Miss Black , n'accepte pas sa défaite … allons, allons, c'est de l'enfantillage… Il faut savoir être bonne perdante.
Je désigne Potter du menton.
.- Je ne crois pas que votre conseil doive être suivi, Monsieur. Vous êtes bien là pour nous apprendre la défense ! Et bien, j'ai perdu face à la magie de ce .. De ce… cloporte.
.- Monsieur Potter, Miss. Me corrige l'enseignant.
.- Soit. Mais il me reste ma force physique et la parole, cela peut être utile pour déstabiliser un ennemi. Dis-je agitant une main nerveuse.
.-Ennemi, répète en écho Harry .
.- Oh.. euhmmm;..adversaire. Souris-je mielleusement.
Le professeur Auroux porte ses mains à son torse et se penche vers moi avec complaisance.
.- Mais voyons, Miss, nous ne sommes pas dans un cours de lutte Moldue, ici ! Argumente t'il..
Mais Harry, bien pris au jeu cette fois, a son mot à dire :
.- Elle a raison, Professeur, même si elle n'a pas à m'utiliser comme cobaye ! déclare t'il d'une voix forte.
Je le fusille du regard.
.- Je me passerai de ton aide, Potter, lâchais-je d'un ton cinglant.
Il relève le menton. Me défiant.
Des soupirs anxieux se font entendre parmi nos camarades amassés devant nous comme au cirque Russe des Choutimik Uncles, les meilleurs dresseurs de Lutins d'Hiver qu'il m'ait été donné de voir.
.- Je le sais bien Black, mais tu n'arriverais à rien !Réplique t'il avec un sourire fat.
.- Et tu crois sans doute arriver à quelque chose, toi ? Ta cicatrice te rend sans doute supérieur à nous autres ?
.- ASSEZ ! S'égosille le professeur.
J'en reste bouche bée.. Mais, c'est qu'il a du coffre lorsqu'il le veut ! Il pourrait faire avoir une crise cardiaque à une mouche en plein vol. …
.- Tout les deux, je vous retire quinze points, vous nous faites perdre un temps considérable. Pantelle t'il, épuisé, avant de s'éponger le front d'un revers de manche.
.- Vous devriez plutôt retirer des points à ce placard duquel vous êtes sortis ce matin, dans ce cas ! Ne peux- je m'empêcher de dire.
Le professeur verdit. Je me mord l'intérieur de la joue et secoue la tête, jouant la fille surprise et confuse d'avoir laissé échapper un trait d'esprit douteux e malvenu dans l'oreille d'un enseignant
Harry pouffe tandis que d'autres sont mortifiés ou fiers, c'est selon, de mon audace.
.- Très bien, tout deux vous serez en retenue dans cette même salle ce soir …Vous nettoierez les dégâts qu'ont causé vos aventures météorologiques…Je ne vous tiens pas rigueur de votre insolence, puisque vous me semblez passablement énervés, et … Que je suis d'humeur joyeuse aujourd'hui. Le cours est terminé ! Sortez !
Le professeur sort dignement de la salle après nous avoir délivré un mot pour nos directeurs de maisons.
Je jubile, c'est dans la poche !
Marmonnant en direction d'Harry, un « désolé pour les insultes, à ce soir », je pointe le nez en l'air, hautaine, et le dépasse, rejoignant Eileen qui vient aussitôt sonder mon esprit à la recherche d'indices sur ma conduite scandaleuse et ô combien divertissante.
Drago s'esclaffe discrètement et m'adresse un sourire lorsque Parkinson ne fait pas attention à lui ..
Les Gryffondors, ne rigolent plus, eux, en me voyant redevenue revêche. Ils semblent abasourdis qu'après avoir pris la défense de Londubat, je m'attaque à Harry tout en continuant de tenir tête à son ennemi, Drago… Il y a de quoi être indécis.
Pour ma part, tout s'arrange.
Je tourne discrètement le regard vers Harry. Il me dévisage ahuri, tout semblant crier en lui : « tu ne connaissais pas d'autres moyens ».
Je souris, la soirée s'annonce merveilleuse !
Ce soir, Harry et moi pourrons parler…
Ce soir, je pourrais peut être le compter au nombre de mes amis.
