Auteur: mwa, Bidibou, pour vous servir;

Couple: DM/LL

Rating: G

Disclaimer:rien ne m'appartient hélas.. Tout est à la vénérable et talentueuse JK Rowling!


merci pour vos adorables reviews ! je n'ai -je suis trop désolée- pas le temps d'y répondre... - et puisque j'ai déja du retard dans la publication, je ne veux pas vous retarder encore dans la lecture. je répondrais aux prochaines, promis! pour ceux qui ne sont pas inscrits au site, vous pouvez me laisser votre adresse e-mail, je me ferais un plaisir de vous y envoyer ma réponse !

merci à Lunachoue, nala-chocolat( miam),Mikishine, Lightofmoon, son dita, Titus de Mystique, paprika Star, Lila Flow, Lisia et Lilas !

merci énormément, vous étes tous adorables!

très bone lecture!


Peu importe : … Quand la différence ne sépare plus.

Elle déambulait. L'âme en peine.

Dans une bourse en velours, tintinnabulait son argent de poche, et cette pièce. Celle qu'il avait refusée. A chaque pas, la petite monnaie tintait. A chaque foulée, elle retenait ses larmes.

o

Il nageait dans sa solitude. Le cœur en péril.

Des Strangulots le tiraient par la cheville, il se débattait et les repoussait. Les créatures s'en allèrent, finalement, pensant avoir dissuadé cet étranger de s'aventurer plus avant dans leur territoire.

Il n'en fit rien. Il allait au devant des noirs abîmes. Du comprendre et du savoir. Il allait vers ce dragon.

o

Un mouchoir blanc flotta devant ses yeux. Elle sourit à Harry. Il l'attira par les épaules vers un refuge de tendresse, et elle s'y blottit en soupirant.

.- « M'est avis qu'il a soit, petit a, était dominé par cette saleté de fierté qui ravage sa petite face de fouine..

Elle renifla.

.- « soit, petit b, il a entendu Ginny et l'origine de ce cadeau…. »

Elle leva des yeux suppliants vers son ami.

.- « Tu penches vers quoi ? »

Il fronça les sourcils.

.- « Il n'est pas fier avec toi…

.- Le petit b, alors ! S'exclama t'elle.

.- Attends, Luna, je n'ai pas eu le temps de formuler le c : il voit flou. »

o

Il n'y voyait rien. Trop de sédiments en suspension. Une eau trouble comme ses pensées. Il avait froid, il n'avait pas de guide, il n'avait pas cette petite main pressée dans la sienne... Il n'avait pas Luna..

Il mit bien plus longtemps que d'ordinaire à le trouver.

En guise de bonjour, la créature marine ondula sa longue queue bifide aux écailles placoïdes argentées. Puis, d'un bond gracieux, s'enfonça plus avant vers l'inconnu, incitant l'humain à le suivre. Ils nagérent longtemps côte à côtes, le dragon d'eau se laissant porter par les courants froids, Draco se laissant submerger par le flot de pensées qui l'assaillait et par ces étranges intuitions semblant provenir de sa cage thoracique.

L'une surtout, le perturbait….

Il décida d'en être sur, il salua le dragon et effleura son naseau de sa main en lui souriant. Vigoureusement, il remonta à la surface et, avide, aspira l'air ambiant tiédi.

.- « Il a raison. Se chuchota t'il pour lui-même après avoir repris son souffle. Je me mens à moi-même. »

Alors, il se dirigea avec un entrain redoublé vers les rives rocailleuses.

o

Ils étaient dans le Grand Hall, maintenant, assis calmement sur les marches imposantes de l'escalier principal. La grande porte se dérobait à leur vue et ils n'entendirent que le grincement caractéristique de son ouverture. Harry grignotait un bout de tarte à la mélasse, dérobé, en passant, à la cuisine, alors qu'elle sirotait une coupe de crème à la fleur d'oranger.

.- « Je suppose que c'est le petit c qui prime, Harry. » disait Luna Lovegood en tirant sur sa paille.

La bouche pleine, il acquiesça en soupirant. Puis ayant avalé brutalement, il reprit la parole.

.- « Donc si tu le voyais, tu lui expliquerais pourquoi tu n'as pas gardée cette pièce ?

.- Oui, oui...

.- Tu me l'expliques, s'il te plait, je crois n'avoir pas trop compris pourquoi tu donnes à un ami.. hum… Voire plus qu'un ami… Ce à quoi tu tiens comme à la prunelle de tes yeux ? »

Luna Lovegood posa sa coupe sur la marche inférieure, et se tourna vers son ami. Il lui souriait étrangement et pour une raison inconnue il regardait, apparemment, son serre-tête de coquillages.

.- « oh bien… J'y tiens c'est vrai. Mais, ça ne m'est pas utile… Je vois des dragons chaque jour, tu sais. Je crois, déjà.

.- Hum. Hum.. Des dragons ? Où ? »

Elle pointa un doigt vers ses tempes.

.- « là.. là où je les imagine.. Mais, puisque Draco est atteint du syndrome du petit c, pour lui tout est encore crotté et visqueux, pourtant il voyait beaucoup mieux, mais apparemment ce n'est pas assez… Je crois que sa maladie l'oblige à patauger volontairement. »

Elle poussa un soupir à fendre un roc en ôtant du menton de son ami un bout de sucre.

.- « C'est dommage… S'il voulait il verrait comme je vois… Plus besoin d'aller dans le lac même si c'est charmant… Il suffirait de fermer les yeux… Et là, tout est net, coloré et .. Infini. »

Une toux discrète la fit retourner vivement.

o

Il avait oublié, dans son désarroi de prendre une couverture, et puisque les sorts de réchauffage magique agressait sa peau sensible, il préféra prendre froid et se mit à courir, éparpillant des gouttelettes dans son sillage, jusqu'au château.

Il s'énerva contre la lourdeur de la grande porte et sa prise glissante lorsqu'on avait les doigts mouillés. Il roula des yeux à son couinement déplaisant et s'arrêta, net.

.- « Mais, puisque Draco est atteint du syndrome du petit c, pour lui tout est encore crotté et visqueux, pourtant il voyait beaucoup mieux, mais apparemment ce n'est pas assez… Je crois que sa maladie l'oblige à patauger volontairement. » Disait l'étrange Serdaigle.

Il la vit porter à sa bouche un morceau de sucre que ce porc de Potter avait oublié d'engloutir.

Il eu comme l'impression que son coeur s'essoufflait avant de se remplir brutalement d'un gaz caustiquement douloureux.

Et alors, son étrange discours parvint jusqu'à son cerveau.

Alors comme ça, il était souffrant ?

Oui, c'était vrai. Il était en manque. Il avait voulu tester sa propre résistance.. Mais rien n'y faisait…

Alors comme ça, il voyait flou ?

Oui, mais seulement depuis qu'il l'évitait avec une obstination puérile et mesquine.

Alors comme ça, il pataugeait ?

Ses orteils baignaient maintenant dans une petite marre glacée par les pierres cimentées du sol et Potter l'agaçait à le fixer ainsi, menaçant de vert.

Et puis, il avait froid.

Et puis… Et puis…Merlin ! Il était jaloux. De la complicité de Potter et Luna ! De cette entente tacite ! Du regard de cette fille sur lui !

Alors, il toussa.

Le bleu grisâtre des yeux de Luna Lovegood.

Voilà.

Il l'avait récupéré. Il ne voulait plus le perdre.

Harry se leva derrière elle, qui ne disait mot.

.- « Bien je vous laisse.. » Indiqua t'il en remontant derechef l'escalier.

Aucun des deux ne l'entendit. Ils étaient l'un à l'autre et, étrangement, cela ne l'inquiéta pas plus. Il ne les surveillerait pas aujourd'hui. Il avait confiance.

Elle finit par parler la première.

.- « Tu vas prendre froid, si tu ne montes pas vite te changer. » Remarqua t'elle.

Il hocha la tête.

Silence.

Un de ceux qu'on aime car il parle pour nous.

.- « Je suppose aussi, ajouta t'elle, que tu n'as pas l'envie d'avoir les oreilles qui sifflent et les joues écarlates. Hors c'est ce qui t'attend si Pomfresh te trouve.. »

Il grimaça.

.- « Surtout qu'elle s'inquiéterait déjà de te savoir devenu aphone. Est-ce que tu veux un sort de réchauffage, Draco ? » Causa t'elle.

Elle sortait déjà sa baguette mais d'un geste il l'arrêta. Il s'écroula à ses cotés et passa une main dans ses mèches trempées.

.- « Je ne suis pas aphone, Luna. Je suis simplement terrorisé. Qu'est ce que tu attends de moi ? Dis ? »

Il avait la voix rauque d'une personne que l'angine menaçait. Elle pensait qu'il était un brin idiot de ne pas vouloir se réchauffer !

Elle retira son manteau, et bien que trop petit, le fit poser sur les épaules de son interlocuteur.

.- « Rien. »

Elle regardait droit devant elle.

.- « Alors pourquoi donnes-tu autant ? »

Il criait.

Il criait. Perte de tout sang froid. Les yeux qui luisaient. Incrédule. Bouleversé. Il lui avait crié dessus.

.- « Tu attends quoi de moi, dis ! Hurla t'il, cette fois, à voix basse. Tu attends quoi ? »

Silence.

Bleu des regards. Les coeurs qui battent. Echos erratiques. Le brouhaha des étages supérieurs. Incompréhension. Nette. Claire. Tranchante. Douloureuse d'incertitude.

.- « Moi, je sais.. Il me l'a fait comprendre, le dragon, Luna, moi je sais. »

Il baissa les yeux.

Il remarqua qu'elle se tordait violemment ses doigts fins.

Il les lui prit et elle cessa sa torture silencieuse.

.- « Je ne voulais pas de pièce. Je veux ton regard. »

Et comme elle ne répondait pas. Que ses doigts restaient sans vie dans ses paumes moites, il les lui restitua.

Il se leva, et monta trois marches. Il savait que son regard l'avait quitté. Elle n'avait pas tourné la tête. Il en était conscient, et ça le rendait malade. Il avait pris l'habitude d'aimer ça.

Il avait pris l'habitude de l'aimer elle !

Le manteau glissa.

.- « je veux ton regard, Luna Lovegood. Parce que c'est vrai… Sans lui, je patauge. Seulement, je m'en rends compte un peut tard, et je me suis embourbé… Et des sables mouvants, on ne peut sortir seul..»

L'escalier le happa.

oOo

Il voulait son regard ?

Son regard sur lui ?

Qu'est ce que ça lui apporterait ? A Draco ? Et à elle-même ?

Etait-elle seulement prête à ne laisser ses iris dériver que vers un seul être ? Ses yeux étaient ils prêts à assumer la direction qui lui insufflait son cœur ?

Parce qu'elle ne pouvait le nier… Son cœur aimait Draco Malefoy.

Alors, elle tournoyait, dans les bras de Neville et regardait partout : le sol brillant de propreté, le plafond où la pluie se mêlait à une brume dense, les fantômes lactescents.. Elle contemplait pour s'imbiber de son environnement. Pour s'en imprégner totalement…

Après, elle se consacrerait à lui, Draco. Elle était consentante. Elle lui offrirait son regard. Et elle savait déjà, qu'elle aimerait cela.

Ancrés les uns aux autres, ils valsaient, tendresse confondue dans ces innombrables paires d'yeux confiants.

Lui venait d'arriver. Il n'avait pas la moindre envie de papillonner. Il ne voulait pas danser.

Il la regardait évoluer, elle, dans une robe de naïade, avec des longs pans de tulles olivâtres qui enserraient ces mollets fins avant de s'emberlificoter à chaque tournoiement dans les rubans de soie de ses étranges ballerines perlées. Elle était jolie.

Elle avait fait monter la pièce dorée en pendentif et le sou luisait follement à la lumière des troches joyeuses.

Ses yeux l'envoûtèrent…

Elle l'avait vu. Elle le regardait. Elle lui souriait. Elle lui offrait son regard. Elle lui offrait son coeur.

Et la valse prit fin.

.- « Merci, Neville. » salua Luna Lovegood.

Elle lui embrassa la joue, et il lui sourit.

.- « c'est toujours un plaisir, Luna ! répondit il. Tu veux un verre ?

.- Non.. Le cocktail n'a pas une couleur attrayante…et puis, il sent bizarre, on dirait qu'il y a de la poudre de Mort-vivant dedans.. C'est toxique tu sais. Je te conseille de ne pas boire ce soir.. .Les conséquences pourraient être terrible. Ronald, n'ait déjà plus lui-même.. Voilà qu'il danse comme un zouave. »

Ronald Wealsy, en effet, qui ne maîtrisait toujours pas les pas de base – Nevile soupira, il avait passé la soirée à les lui expliquer- se cramponnait à Hermione dont les pieds semblaient meurtris.

.- « Mais va donc danser… » Poursuivit-elle. « Je pense que tu peux inviter cette poufsouffle, là-bas, tu vois ? Elle a de si jolis souliers neufs que ce serait dommage qu'elle ne les étrenne pas. »

Il pivotait à peine que son amie s'était éclipsée.

Il regarda les pieds de l'élève désignée. Elle portait des bottes de daim jaune. Personnellement, il trouvait cela laid.. Mais enfin… Il haussa les épaules et se dirigea vers elle, souriant.

Elle avançait vers lui. Etait-ce normal que son cœur tambourine tant que ses battements semblaient être plus forts que l'orchestre invité au château pour l'anniversaire du Choipeau Magique ? -Choipeau magique qui avait composé, pour l'occasion, une petite ballade d'introduction.-

Elle contourna les couples qui dansaient, évita à Ron une chute magistrale, sourit à Harry et Ginny qui levèrent un pouce en l'air pour l'encourager et elle se retrouva face à ses yeux bourrasques.

.- « salut. Lui dit-il. Tu es ravissante.

.- 'lut. » Répondit-elle en rougissant. Tu n'es pas mal non plus. »

Elle n'avait vraiment pas menti. Il avait enfin quitté ces robes à col de soutane raidi pour un tissu ample et fluide qui le rendait majestueux.

Elle retira de son cou la pièce si chaude sur sa poitrine. Il la regarda faire, sans protester.

Elle la lui plaça dans la main et ne retira pas ses doigts. Il couvrit sa main de son autre paume.

Le sourire de Luna Lovegood s'élargit.

.- « je te la donne, Draco. Ne me remercie pas, ne m'insulte pas plus, ne songe même pas à me la rendre, tu ne me dois rien en retour. Je t'aime beaucoup, tu comprends, Draco. C'est mon privilège. »

Elle avait parlé d'une traite. Elle blêmit considérablement après avoir prononcé la dernière phrase et se mordit la lèvre inférieure.

Il laissa glisser ses mains.

La pièce tomba à terre. Aucun des deux ne fit un geste pour la récupérer. Elle ne leur était plus rien. Elle avait accompli sa tâche : leurs deux cœurs battaient à l'unisson.

Ils ne se tenaient plus que par leurs regards.

Puis, il partit à rire et la soulevant par les aisselles, il la fit virevolter. Les pans de tulle flottaient comme des gerbes d'eau pure autour d'eux. Elle noua ses mains à son cou et il la reposa à terre, délicatement, avant de l'étreindre.

.- « Tu es folle, Luna Lovegood, et tu refuses d'admettre que tu fais plus que m'aimer beaucoup.»Souffla t'il dans son cou.

Et il pencha sa tête blonde pour couvrir son visage de baisers.

Elle s'accrochait toujours à lui. Elle ne voyait plus que lui, c'était son horizon, son infini. Et elle ne s'était pas trompée. Elle aimait ça.

.- « Mais ça m'est égal … » Chuchota Draco en découvrant sa bouche.

Quand, il la libéra, elle lui saisit la main et entremêla leurs doigts.

.- « c'est celui qui le dit qui l'est ! »Le taquina t'elle.

Puis, elle lui tira la langue, avant de l'entraîner dans son sillage.

oOo

A la surface du lac, une créature splendide apparut. Nul ne la vit, elle était seule. Des bribes de fêtes se faisait entendre jusqu'à son antre souterrain. Mais ce n'était pas la musique qui l'avait attiré ici, à la frontière de son monde aquatique. Il ébroua sa tête, et retroussa ses babines.

La pluie cessa. La brume s'évanouit.

Les astres lui adressèrent des clins d'œils radieux.

Avant de s'enfoncer vers les précipices de sa solitude retrouvée, il envoya aux étoiles étincelantes un cadeau. Ce soir, il n'était pas furieux. Loin de là….

Il replongea, l'onde ne frémit pas même.

Il nagea. Elle nagea. La dragonne. Elle s'engouffra dans une brèche. Sur un lit de corail reposait trois œufs nacrés. Elle enroula sa longue queue amoureusement autour d'eux. Ils écloraient demain. Ses trois petits. Voilà cinq ans qu'elle attendait ce moment…Ils seraient différents, tous à leur manière, elle les aimera, et ils s'aimeraient. «L'amour, c'est quand la différence ne sépare plus » lui avait dit Iseldine lorsqu'elle lui avait trouvé ce petit coin de paradis.

Mais la jeune sorcière avait omis de préciser qu'il en allait de même pour les humains. La future maman-dragonne, bienheureuse, exhala deux petites flammèches et s'assoupit.

La coulée de flammes qui filait, telle une étoile effilée ascendante vers le cosmos, était d'un magnifique rouge.

Rouge amour. Rouge vie.

oOo

Seuls quatre yeux virent cet étrange éclat irréel. Des iris bleu- grisâtres. Cette illumination leur était dédiée. Luna et Drago sourirent et rentrèrent au chaud, main dans la main.

FIN


voilà, voilou, ça se termine, bien, n'est ce pas?

GSPR que la chute vous plait!

je vous remercie encore du fond du coeur d'avoir aimé cette mini-fiction, je vous avoue que je ne pensais pas que ça plairait autant!

merci merci à tous ceux qui ont lus !

bientôt !

bidibou