Salut à tous !
Vous ne m'avez pas tout à fait oublié, dites ? dites ?
J'ai une semaine de retard je crois sur la date d'update prévue, et en plus de ça, je ne suis que vraiment moyennement satisfaite de ce chapitre…. m'enfin, tout doucement je vais vous amener jusqu'à la confrontation finale…hé hé hé !
Je suis navrée, je ne peux pas répondre aux reviews, en tout cas je vous remercie de tout mon cœur de lire, de donner vos impressions, enfin d'être là ! c'est adorable ! merci merci merci !
Quoi d'autre. j'ai ouvert un LJ ;pour l'instant il y a très peu de choses dedans, mais ça viendra je pense ! l'adresse est sur min profit pour ceux que ça intéresse !
Je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 36 : Ricochets
Pov HarryUne ride…ronde, parfaite. D'aire un peu plus importante que la précédente, se propage, onduleuse, sur la surface liquoreuse du lac. Je la considère, le regard perdu, les yeux vides et bouffés de cernes violacées. Je sais que j'en ai. Laides.. Mon miroir me les dévoile chaque jour alors que je passe devant lui indifféremment. Ma main droite tâtonne sur le sol, mes doigts palpent et ils trouvent le caillou parfait. Légèrement bombé et poli. Vivement, je le lance, d'un mouvement parfait de balancier. Le caillou effleure l'eau.
.- « un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept. d'une voix terne.
Sept tentatives de suicide. Sept échecs. Sept vies.
Le caillou coule. Je soupire.
Ma main droite tâtonne de nouveau.
Elle rencontre une texture douce. Et chaude. Des doigts qui s'emmêlent aux miens.
Je regarde le lac. Je ne veux pas me retourner. Je laisse mon bras s'élever, et des lèvres effleurent le dos de ma main.
Je ne tourne pas la tête. Je reste accroupi, genoux pliés, buste penché en avant, dans une stature précaire d'équilibre. Je laisse ma main se faire cajoler. Je ne l'ai pas entendu venir. Depuis quand était elle, là ? Est ce qu'elle m'observe depuis longtemps ?
.- « Pardon, Harry. » me dit une voix douce.
Et la voix de Nirvelli pénètre en moi, comme des millions de tintements mélodieux de clochettes, faisant bondir douloureusement mon cœur et se tordre mon estomac.
.- « J'ai cru mourir, chaque heure, chaque seconde. Est ce que tu me pardonnes toi de n'avoir pas cru à ton retour ? Est ce que tu me pardonnes, dis ? De ne pas savoir si tu es ma certitude ? »
Nirvelli ne répond rien. Elle ne lâche pas ma main. Elle la serre avec force même. Jr baisse la tête. Elle s'assied à coté de moi. Nos épaules se touchent.
.- « Je te pardonne tout. »Murmure t'elle. « Toujours. »
Elle lance un caillou à son tour.
Il ne ricoche que deux fois.
.- « Il faudrait que tu m'apprennes à faire ça, Harry.
.- Non. Dis-je. J'en ai assez de faire des ricochets comme un gosse maladif. Je préfère que tu ailles secouer Malfoy pour qu'il m'insulte au lieu de broyer du noir et de m'imiter sur l'autre berge . Je préfère que tu me serres fort, que tu m'embrasses et que tu me racontes ce que tu as fait pendant ce mois où tu as disparu. »
Je me laisse choir sur le sol caillouteux et l'attire à moi, l'emprisonnant dans mes bras et la couvrant de baisers.
.- « J'ai pensé à toi. » Me répond –elle.
Je crois bien que c'est la seule réponse que j'attendais.
Et ses mains errent, partout. Partout, où je suis. Partout où elle peut me sentir. Parce que j'ai du lui manquer…. Durant ce long mois…Alors, elle me touche, elle me palpe, me frôle, me caresse, dans sa précipitation, même, il lui arrive de me cogner.. Je m'en fiche.
Je rends tout. Je rend toujours tout. Je me noie dans le vert de nos yeux et ma bouche éclôt en un irrépressible sourire. Je réalise seulement. Elle est de retour Elle est là ! Elle est vivante, elle m'embrasse et rien n'a changé en elle…. Si ce n'est quelques taches de sons sur le bout de son nez fin…
Et elle a pensé à moi.. Comme j'ai pensé à elle. Elle est à Poudlard. Et elle va y rester !
Puis rien.. Rien qu'elle et moi, enlacés l'un à l'autre, ma tête sur le sommet de son crâne et sa bouche à mon oreille.. Elle m'écrase mais on est bien…. Si bien…
.-« Harry ! Hary, tu es là ? » La voix d'Hermione, inquiète, se fait entendre un rien lointaine, et je mets un doigt sur la bouche tendre de Nirvelli.
.- « Chut. » Je murmure avant de lui capturer les lèvres.
.- « Harry ! Harry ! Nom d'une limace ! Viens voler avec moi et Gin ! ça te changera les idées ! Grogne la voix puissante de Ron.
.- Harry s'il te plaît ! Tu m'avais promis de me montrer la technique de la feuille morte ! » Pépie à son tour Ginny.
Et tous trois paraissent, se figent et voit.
Ils restent bouche bée, quelque secondes avant que Ginny ne se mette à sauter comme une puce en criant « je le savais, je le savais ! » et tout aussitôt, elle s'éloigne en courant.
.- « je vais prévenir ton cousin, Nirv ! »
Hermione et Ron sourient.
Je me lève en bougonnant.
.- « bon bah, on y va.. On aura peut être plus d'intimité à l'intérieur. »
Et Nirvelli rit. Je lui embrasse la nuque et passe une main à sa taille, la rapprochant de moi amoureusement et avec possessivité.
Hermione coule un regard soulagé à Ron : Eux aussi pourront avoir leur soirée libre, ils n'auront plus à s'inquiéter de mon humeur morbide.
Et moi, je ne viendrais plus me terrer ici, pour émettre des conjectures sur la profondeur de notre attachement… En regardant toutes ces ondes concentriques. Maintenant, je sais. Je sais pour Nirvelli et moi.. Comme je le savais au fond de moi : Notre couple c'est comme un caillou qui ricoche à jamais. Il ne sombrera pas.
o0o
pov Draco
un bond. Ploc
un autre. Ploc..
Un troisième .Ploc.
.- « Hey ! Malfoy ! Malfoy ! »
La fille Weasley courre vers moi. Ses cheveux roux s'évadent d'une tresse lâche et ses joues sont aussi embrasées que toutes ses mèches folles qui lui couvre le visage.
Je me se tourne vers elle, perplexe. Qu'est ce qu'elle peut bien me vouloir ?
.- « Malfoy ! »
Elle stoppe sa course folle face à moi, et je hausse les sourcils. Elle respire avidement.
.- Elle est revenue ! Nirv ! Elle est revenue ! »
Plunch.
Le caillou a coulé.
Du moins je le crois. Le flot limpide est noire, obscur. Le ciel qui s'étalait en traînées roses et pourpres, prend une couleur de nuit déjà.
Mon cœur manque un battement.
.- « Quoi ? »Font mes cordes vocales.
Je cille des yeux.
Elle me prend par les épaules et, d'une pression douce mais ferme, me fait pivoter. De l'autre coté de la berge, Potter serre Nirvelli à l'étouffer.
Je me retourne brusquement pour tomber nez à nez avec la charmante rouquine. Elle recule aussitôt. Comme piquée.
Je sourit à peine, je crois. Il me semble que j'ai perdu le truc durant le mois.
.- « C'est tout l'effet que cela te fait ? » Me demande Ginny Weasley, un rien remontée devant mon peu de réaction .
Et je me mets à rire. J'ai mal au ventre.
Je ris. Nerveusement. Comme je n'ai pas rit depuis plus d'un mois. Moi qui n'ai aucune nouvelle de ma mère. Qui n'a plus de maison. Qui n'a peut être plus de famille et qui a gardé foi en cette cousine qui ne m'a pas déçue.
Je ris.
Des oiseaux perchés sur les branches touffus d'un cèdre, s'envolent, dérangés . Leurs ailes battent, déchirant le ciel qui s'obscurcit férocement .
Le soir est tombé.
Et je me sens soulagé. Parce que Nirvelli est là.
L'autre me regarde. Les yeux ronds. Elle a de forts beaux yeux marrons d'ailleurs. Un peu semblable à du caramel bouillant.
Elle crispe ses doigts avec fureur et je sens la gifle venir. Je sens ma joue basculer aussi. Et j'arrête de rire net.
.- « Quoi ? répétais-je.
.- Tu te fous de moi ? Eructe t'elle. Je viens te prévenir que ta cousine est de retour, que tu vas enfin pouvoir penser à autre chose que cet article de journal minable qui te fait ronger les sangs depuis des semaines, et tu ris ! »
Il n'y a pas que ses yeux qui me plaisent en fait. Elle est surprenante, quand elle se met en colère. On pourrait croire qu'elle pourrait faire trembler la terre rien qu'avec la puissance de sa voix gutturale .
Je la regarde et lui attrape le poignet. Elle se débat et elle griffe. Elle griffe fort. Pourtant je la tiens juste. Je ne sers pas.
.- « Je ne te suis redevable de rien , Miss Grincheuse… Si ce n'est d'une chose : ça fait quelques jours que je cesse de me ronger les sangs.. Quelqu'un m'a aidé à y voir clair. Et puis ! Au nom de Merlin ! Je ne suis pas un punching ball »
Je la lâche.
Je lève les yeux vers les étoiles. Elle suit mon regard.
.- « C'est beau. Fait elle, calmée. Ce soir, encore plus que d'ordinaire. Tu ne trouves pas?
.- Humm. Là haut, il y l'étendue infinie d'un savoir que nul ne peut posséder.»
Elle fait demi-tour, puis trois pas, et tourne la tête par dessus son épaule.
.- « Tu ne viens pas voir Nirvelli ?
.- Elle va sûrement rester avec Potter. Dis-je.
.- Je ne sais pas. Je pensais moi, qu'on pourrait manger tous ensemble avec Eileen aussi.
.- Tu crois peut être que je te supporterais et ton frère et Potter aussi ? ricanais-je.
.- Me supporter, je pense oui. On pourra parler astronomie, j'ai reçu le dernier numéro de Puissance Gazeuse. .. Enfin, c'est comme tu veux. Je comprendrais que tu ne veuilles pas parler cosmos avec une taupe qui vit au fond d'un Terrier ! Autrement tu pourras toujours psychoter, seul, sur le sujet « j'ai refusé de devenir Mangemort, comment vivre avec ce sacrifice ? » » Pique t'elle.
Et elle reprend sa marche. Je me surprend à regarder ses hanches rondes et sa taille fine.
.- « Hey, Ginny ! l'appelais-je, alors qu'elle gravit un petit monticule de terre. On fait une trêve, Ok ? Je m'excuse pour hier.. Mais, tu es mauvaise perdante aussi… Si tu savais compter jusque six tu aurais bien vu que j'étais meilleur que toi aux ricochets !
.- C'est cela oui ! » dit elle en haussant les épaules.
Je suis pourtant sur de moi. Je suis imbattable aux ricochets. Je m'y exerce depuis l'enfance.. Et, elle n'en a fait que cinq hier, moi six ! Ce n'est tout de même pas sorcier de s'avouer vaincu. Si ?
.- « Bon, tu viens ou pas ? » S'exclame t'elle tout à coup.
J'hésite. Puis avance jusqu'à elle et glisse sur une traînée boueuse. Elle s'esclaffe.
D'accord ! Qu'elle s'amuse. N'empêche qu'il fait noir !
Elle me tend une main que je dédaigne. Je me relève patiemment, et le nez en l'air monte la petite butée. Elle a les joues rosies.
Finalement je lui prends la main et elle s'étonne. je la porte à mes lèvres . Et ses joues palissent.
.-« Merci Ginny… de perdre tous les soirs à nos défis de ricochets D'être venu vers moi et de m'avoir forcer à parler de ma Mère…Merci, de m'avoir soutenu quand j'ai dit non à Lucius. Et merci aussi de m'avoir permis de ne pas être trop seul..»
Elle a les yeux pleins larmes maintenant. Je me méprise rien que pour cela. C'est tellement lâche de faire pleurer les êtres qu'on apprécie.
.- « Tu occupais les seules toilettes où j'aimais m'isoler pour pleurer un petit connard qui m'avait plaqué pour une garce laide et vulgaire ! Je crois que c'est l'une des meilleurs choses que tu ai faites, d'ailleurs.. ça et puis cesser de m'appeler La belette II ! Et puis les ricochets, je t'aurais un jour ! ça je te le garantis, Draco !»
Elle me caresse la joue, en souriant.
Elle la peau douce.
Je lui rend son sourire.
Elle m'étreint. Et je la berce.
Elle sent bon.. C'est un parfum fleuri et délicat, un zest de fraîcheur sur sa peau neigeuse.. Comme un souffle de bonheur sur une lande d'espoir.
Alors qu'on se détache, c'est elle qui glisse sur une petite nappe de boue. Je la rattrape vivement par la manche de sa cape de laine, et, elle s'accroche à mon col. Sous la brutalité de ce geste machinal nos visages se heurtent et nos lèvres se frôlent. Involontairement.
Elle écarquille les yeux et est sur le point de s'excuser. Mais je la fait taire. Il n'y a rien à lui pardonner. Et j'ai bien aimé la douceur de sa bouche. Oui, j'ai bien aimé. Alors, sans même réfléchir, oubliant qu'elle distribue des gifles sauvagement douloureuses aussi facilement qu'un nuage éclate en pluie torrentielle, je me rapproche et l'embrasse légèrement. Elle ne bronche plus, ses mains glissent jusqu'à ma nuque et on se regarde l'un l'autre. Puis, elle ferme les yeux et prend l'initiative. Timidement d'abord puis avec son dynamisme coutumier. Ses yeux brillent quand elles les rouvrent. Et j'en oublie les étoiles au dessus de nos têtes, elle se reflètent toutes dans ses pupilles caramels.
C'est ça un amour qui commence. Deux plocs qui se rejoignent sur une nappe turbulente.
Aussi étrange que cela puisse paraître, Ginny Weasley ne sait pas faire ricochets, mais elle aime les étoiles
Et, elle et moi sommes capables de nous parler courtoisement, de tout de rien, dans des Wc insipides d'abord - au deuxième étage. Troisième porte à gauche face à l'armure de Gorg Borfghic Le Quatrième- où je me terrais pour vomir et elle, pleurer, puis sous la lumière crue du soleil, sur des rochers affleurants le lac, ou au détour d'un couloir… Nous avons appris à nous apprécier. Elle qui croyait me haïr moi qui n'avait que des préjugés...Nous nous sommes adressés des signes de tête d'abord, puis des sourires, puis des bises… Au fil des jours, puis des semaines. Et demain quand nous nous croiserons, je prendrais sa main, et je serais bien. Et peut être que le soir, on ira en haut de la tour d'Astronomie et on observera les étoiles. Elle n'est pas frileuse Ginny.
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Harry m'attend devant la gargouille de pierre. En fait , non. La Belle de Trimanie, une Sorcière connue pour sa beauté et son suicide suite à la disparition de son amour de jeunesse, lui conte fleurette de sa vox cristalline, campée dans le tableau d'un flibustier déserteur.
Harry a les joues rouges et bredouille alors que le portrait babille et jette des regards aguicheurs. Quand l'escalier de colimaçon me laisse paraître il lance un « Adieu, Madame » très prompt et se précipite vers moi. Je lui saisis la main et sourit, un rien piteuse.
.- « Alors ? » Me demande t'il.
Je secoue la tête et entrelace nos doigts avant de l'entraîner vers la grande Salle.
.- « Rogue est chargé de me trouver une punition 'conséquente à la futilité de mon acte qui a causé une inquiétude profonde au sein du corps enseignant', je cite. Murmurais-je.
.- et qu'est ce que c'est ? Attention, cette marche tu oublies toujours qu'elle est glissante… »
Harry me soulève à demi pour esquiver une marche qui m'a l'air tout à fait correcte et je rosis devant son air soucieux alors qu'il ne me protège que d'une entorse hypothétique.
Comme la pression de sa main dans le creux de mes reins, les effleurements de nos épaules à chacun de nos pas, la chaleur de son sourire m'ont manqué..
.- « Ici, Poudlard, palier du troisième étage du Pignon Nord-Ouest.. J'appelle la Lune.. » Rit il .
il m'attrape la main, fermement, et me fait faire trois pas de valse sur la plate-forme. Puis m'offre un baiser.. Je ne veux plus le lâcher mais, souriant, il reprend ma main et me fait virevolter. J'ai l'impression d'être une ballerine sous son guide. Harry dirige en riant. Il s'y prend très mal, en fait, il a toujours été un danseur pitoyable, mais je devine chacun des pas qu'il va faire.. Ses yeux brillent… Je ne l'ai pas vu ainsi depuis si longtemps…
.- « Alors ? Répète t'il, alors que nous reprenons notre route quelques minutes plus tard.
.- Aucune idée. Il s'est contenté de me sonder, ses yeux plissés.. Pas moyen de déchiffrer ses attentions.. Je vais sûrement écopé pour des années de récurage de chaudron… Il a maigri, Rogue, non ?
.- ouais. Comme ton cousin. Tu vas voir. »
Je m'arrête net au milieu de l'escalier. Harry pivote doucement vers moi, les yeux assombris par une émotion qui ressemble fort à de la compassion.
.- Que se passe t'il avec Draco, Mon Cœur ? »
Harry se mord la lèvre et je passe une main dans ses cheveux, avec douceur.
Il me fait asseoir et prend place à coté de moi. Il me caresse doucement les genoux d'une main alors que de l'autre il se frotte le menton, choisissant ses mots.
.-« et bien.. Humm… Ta tante, ma douce.. Elle a disparu.. le manoir a été brûlé.. Il n'en reste rien.. Apparemment Lucius aurait proposé un choix à ton cousin. Ta tante s'y est opposé, et on ne sait pas si elle est resté dans le manoir en flammes, ou si elle a fuit, ou si ton oncle enfin, Malefoy, la retient.. Humm… Pour exercer un moyen de pression sur ton cousin … »
J'ingère toutes ces informations et un courant d'air froid m'enveloppe suivi, presque immédiatement d'une bouffée de chaleur.. Je sais ce que c'est..
La haine..
Sans doute, un peu semblable à celle que Harry ressent pour Voldemort…
La haine..
Qui ravage tout, qui décime tout, dans une traînée bouillante.
Vivement, je me lève.
.- « Il faut que je lui parle… Harry ! Viens. »
je cours déjà, pulsée par un profond sentiment d'injustice. J'en ai assez que nous ne soyons tous que de faibles marionnettes prises dans le mailles d'un destin qui nous étrangle tour à tour. Assez de ne pouvoir choisir la vie que nous voulons, assez de réjouir les Forces Maléfiques qui se repaissent de nos malheurs..
Et j'ai peur aussi.. Draco ne doit pas fléchir.. Ce ne peut être qu'un leurre. Notre Tante vit.. Narcissa et ses yeux Mimosa, Narcisa au délicat parfum de Lilas, Narcissa comme un rayon de soleil.. Elle n'a pas pu périr dans le manoir. Elle n'a pu mourir ….
Harry me rattrape, en deux grandes enjambées, et je n'entends bientôt plus que les pans de nos robes qui se frôlent âprement, et l'écho de nos pas dans les couloirs mornes de froideur et puis, nous entrons dans la lumière crue du Grand Hall. La lune est ronde. La lune est pleine, elle dispense ses rayons argentés sur les vitraux et de magnifiques mosaïques sont dessinées sur les dalles de pierre centenaires.
Des têtes se retournent sur notre passage. On me dévisage. Moi, la revenante. Harry, d'un geste calme mon impatience.
.- « Nirvelli, tu vas l'effrayer plus que nécessaire.. »
je hoche la tête. Il a sûrement raison. Rien ne sert de courir, de se hâter, le mal est fait, moi, je veux juste que Draco sache que je suis de retour, que je suis prête à en discuter avec lui et que mes larmes pourront se mêler aux siennes, car Narcissa, ma tante, ma Mère, je ne veux pas faire son deuil.
J'entre dans la salle. Et le cherche des yeux. Comme d'ordinaire, on n'y voit rien. Les fantômes errent leurs brumes recluses deci-delà, et c'est grouillant de vie alentour. Puis je vois ses cheveux . Blonds. Lunaires .Argentés. En bout de table Gryfondor , assis face à Eileen, et prés de ..
.- « Par Le Balai de Medusine ! » S'exclame Harry.
Ginny est assise prés de lui.. Très près de lui… et ils semblent discuter avec animation alors que Eileen sourit avec bonne humeur en picorant distraitement dans son assiette.
Je fond vers eux et Draco me voit débouler.
Il blêmit.
Lui aussi a maigrit. Son visage s'est émacié et semble encore plus masculin qu'avant, avec ce menton carré d'homme mur. Sa mâchoire se crispe et il se lève. L'instant d'après, nous nous enlaçons à en tituber, et nous pleurons tout deux marmonnant des bouts de phrases incompréhensibles.
Quand enfin on se détache, il prend mon visage en corolle et sourit. Comme j'aime qu'il sourit. Avec ses yeux qui brillent bien plus que le cosmos entier.
.- « Je suis contente que tu sois de retour, Marmotte. » Murmure t'il.
.- tu as appris des choses intéressantes chez Granny ? » me demande Eileen que je m'empresse elle aussi d'étreindre tout à ma joie de la revoir.
Draco, Ginny et Harry tournent un regard noir vers ma meilleure amie. Elle hausse les épaules et se sert en Jelly.
.-« Alors comme ça, tu ne savais pas où Nirv était ? « Gronde Ginny.
Harry s'est assis à coté de Eileen, et je prends place sur ses genoux, me calant contre son torse.
.- « j'avais demandé à Eileen qu'elle n'en dise rien à personne. C'était plus sur .
.- Plus sur qu'on se ronge les sangs pour toi ? Grince Draco. »
Je lui attrape une main et joue avec ses doigts.
.- « Tu ne t'es pas rongé les sangs pour moi, Draco, arrête de dire n'importe quoi.. Je sais très bien que tu avais confiance en moi.. J'ai bien senti que tu me regardais le soir où je suis partie. Puis.. il semblerait qu'on t'ai tenu compagnie. »
Ginny rougit fortement à sa droite et Harry la regarde fixement, yeux plissés, avec cet air buté et mécontent si prononcé qu'il en devient presque drôle.
.- « Et Tomas Chrock, ton petit-ami, Gin ? Et Ron, tu as pensé à sa réaction quand il va cogiter ? S'en mêle t'il avec son manque de diplomatie coutumier.
.- Thomas ? Qui est-ce ? Fais-je.
.- Un serdaigle. Répond Draco.
.- C'est un petit con ! Et nous ne sommes plus ensemble depuis trois semaines passées. Oh ! Bien oui ! Ne fait pas cette tête, si tu n'avais pas passé ton temps libre à te morfondre tu aurais bien vu que moi aussi j'allais mal, Harry ! Mais non ! Même pour une amie tu n'as pas ouvert les yeux. Tu ne pensais qu'à regarder le lac ! Vous êtes bien tous pareils vous les hommes ! Réplique Férocement Ginny en rendant son regard sulfureux à Harry. Et Ron ne décidera rien cette fois, nom d'un Dragon de Norvège, il peut cracher ses flammes, j'en ai assez ! Il y a cette guerre qui pèse sur nous tous, Ron vit sa vie, toi aussi, Harry, alors ne me jugez pas et ne juge pas plus ceux que tu ne cherches pas à connaître ! »
Ginny furieuse, se lève, les yeux pleins de larmes et quitte la grande salle.
Eileen soupire et lance un regard désapprobateur à Harry.
.- « Tu l'as blessé dans son amour propre, Potter.. Pourtant, avec son tempérament, il est dur de lui causer du tord. Elle t'apprécie tellement pourtant… Apparemment, vous passiez pas mal de temps à papoter de vos amours avant.. Enfin… Analyse t'elle de sa voix posée, puis se tournant vers Draco, elle demande, débordante de curiosité : Où est ce que vous avez flirté, je n'ai rien vu venir ? »
Draco ouvre la bouche, puis la ferme. Il me fait rire. Harry boude quand il ne darde pas un regard plein de remous sur Draco.
.- « humm.. Aux toilettes… Bredouille Draco avant de se lever.. Je vais la retrouver, excusez-moi. »
Eileen plonge le nez dans son assiette pour réfréner un fou rire et Harry semble au bord de l'apoplexie.
.- « Romantique ! » laisse t'elle échapper dans un gloussement sonore.
Sa Jelly, violette, en tremblote joyeusement, dans l'assiette dorée.
Harry est tout crispé, et je me retourne pour dérider son visage. Je fais courir mon pouce sur les broussailles de ses sourcils, puis le long de son nez fin, sur ses lèvres, et finalement, cette fossette que j'aime tant, sur sa joue droite . Je le décoiffe en lissant vainement ses cheveux vers l'arrière et le rassure en quelques baisers et trois phrases.
.- « Draco est un type génial…Je trouve que leur histoire ressemble un peu à la notre aussi… Moi je trouve qu'ils sont adorables et…. »
Il me fait taire en ravissant mes lèvres.
o0o
Draco m'apporte une couverture et je m'enroule négligemment dedans. Il fait de même face à moi. Nous sommes seuls dans la salle commune, face à l'âtre. Les cendres rougissent et meurent. Il fait froid et nous avons renoncé à réveiller le feu.
Melchior vient se poser sur mon épaule et je caresse ses plumes douces avec tendresse.
.- « Tu as des nouvelles ? » Demandais-je d'une voix où les larmes affleurent.
Draco secoue la tête et Melchior frémit sous mes doigts.
.- « rien.. Rien, Nirv.. Depuis cette lettre.. »
Il me tend une feuille de papier toute froissée et j'hésite avant de la lire. Les mots sont froids, dépourvus de tout sentiments, les phrases funestes et je tremble.
Ce n'est pas le froid.
C'est la haine.
Je sais déjà quelle a été la réponse de Draco à cette missive de Lucius Malefoy. Oui, je sais déjà le chemin qu'il a décidé de prendre. Mais je demande. Je demande d'une voix perdue, me frottant les yeux pour ne pas pleurer.
Draco délaisse Laïs qui ronronnait comme un scrutoscope rouillé sur ses genoux.
.- « Non ; Je lui ai répondu non. Jamais. Pour toujours, je refuse. Et je suis allé voir Dumbledore. Désormais, toi, Rogue et moi sommes placés sous protection spéciale. On nous a conseillé de ne pas sortir de l'enceinte du château. Enfin ça ne t'a pas empêché de contourner cette petite clause… Moi , dans tout les cas, je reste cloîtré ici,. J'entend quelques gens dire que c'est lâche…
.- ils ont torts ! Rugis-je. Tu es bien plus courageux de refuser ce chantage de ton Père.
.- Ce n'est plus mon Père. »
Draco a baissé la tête et joint ses mains blanches.
Il ne bouge pas. Il ne bouge plus.
Je n'entends que son souffle pendant de longues seconde, puis ses sanglots. Bas, faibles, si emplint d'une douleur dont je ne comprends que trop le goût âcre.
.- « Draco.. C'est ce que veut Narcissa. Elle l'a dit à Noël. C'est ce que ma tante veut. Et elle résiste, c'est certain.
.- Et il la torture, c'est ça ? Il la torture, elle souffre et moi je reste dans mon coin à attendre qu'il la tue ? » crie t'il.
Il a relevé sa tête avec fureur. Ses cheveux ont volés comme un souffle furieux et ses yeux bleu pleurent de rage.
Ses yeux ne comprennent pas. L'inaction.
Mais ses yeux comprennent : la haine. Maintenant. Ils ingèrent, et ils n'aiment pas ça.
Trop bouillant.
Trop vil.
Un surplus de Mal qui laissera des traces ineffaçables dans son âme.
Je tend une main vers ses larmes et il la rejette.
Mon bras vient heurter le pare-feu de bronze et je crie. C'est douloureux. Mais bien moins que la haine. Melchior piaille et s'enfuit à l'autre bout de la pièce .
.- « Pardon, Nirv. » S'exclame Draco, se précipitant vers moi.
.- il n'y a rien à pardonner. Lui dis-je.
.- Je t'ai fait mal. »
Il me tord le bras en tout sens pour découvrir la naissance d'un hématome à la base de mon coude. Je l'écarte violemment, et lui expose la vérité en face ainsi qu'un mouchoir dans lequel il se mouche faiblement.
.- « Tu te défends c'est tout. Tu dis que tu ne fais rien, que tu restes les bras ballants, mais c'est faux, tu te renforces, tu te défends toi-même en combat singulier et ça te fortifie.
.- C'est ce que m'a dit Ginny aussi. »
Il se lève, brusquement, fait les cent pas, nerveux, décoiffant d'une main nerveuse ses cheveux, puis, tout aussi soudainement se laisse tomber dans un canapé.
Je m'adosse à ses jambes. Dans cette positon que nous affectionnons tant. Je lève les yeux vers lui.
.- « C'est vrai. Acquiesçais-je. Que t'a elle dit d'autre ?
.- Que Mère .. Mère approuve sans aucun doute mon choix.
.- Qu'en penses-tu Draco ? »
Il frissonne. Je le sens. Puis, il se force à lire en lui, même si cela va à l'encontre de ses désirs, même si cette réponse ne lui convient pas. Il lit et d'une voix faible et mourante, il me le dit, à l'oreille, car il s'est penché jusqu'à moi.
.- « Que son cœur ne souffre pas car il se tourne vers ses seuls enfants. Il se tourne vers nous. Et elle y puise toute sa force et toute sa douceur, et rien que cela dissuadera quiconque de lui nuire. Ce serait comme tenter de lécher par les flammes de l'Enfer un ange de glace.. »
Laïs , petite boule de poils passe une langue râpeuse sur ma main et je la passe à Draco. Elle aime quand il la caresse. Draco prend tellement de soins à faire plaisir aux autre, sans même s'en rendre compte.
.- « Melch.. mon beau.. viens.. » Appelais-je.
L'oiseau occupé à lisser son plumage fauve, relève sa tête intelligente mais ne bouge pas d'un iota. Je le rappelle à moi, doucement, et tend une main vers lui.
Mais il ne bouge toujours pas. Il délaisse sa toilette et se redresse, puis se fige. Un éclat étrange passe dans son regard et je sais déjà qu'il va parler.
Draco pivote vers lui, ne comprenant ni son mutisme ni cette envie étrange de ne plus se faire dorloter. Et, Melchior cligne des paupières, volette jusqu'au dossier du siège en chintz épinard où nous sommes installés et une voix froide résonne.
Une voix que je hais. Et qui laisse Draco figé.
.- « Femme ! Hurle Lucius Malefoy. Je lui offre une vie de pouvoir ! Que ne comprends tu pas en ce mot ?
.- Mais toi, Sais tu ce que sont les liens du sang ? Ou une famille ? Ta famille ? et l'amour ? Mangemort ! Necrophage ! Maudit ! T'en as t'il dénué ?
.- Le Lord te châtiera pour ces paroles , Narcissa !
.- Le Lord n'éteint pas les étoiles, Lucius. Il n'a éteint que ton peu d'humanité ! »
Melchior se tait aussi vite qu'il a rapporté cette conversation veille d'un mois.
Draco et moi nous considérons.
Nous tournons tout deux nos regards vers la fenêtre. La Lune est dissimulée derrière un gros nuage d'un noir d'encre. Puis nous nous fixons. Le même mot éclôt sur nos lèvres.
.- « Le télescope… »
Elle était la plus clairvoyante de nous trois, à Noël déjà, elle avait déjà tout prévu.. Les actes projetés de Lucius, la décision que prendrait Draco, le chaos qui s'abattrait sur la famille, la maison dont il ne resterait rien, et la force de son amour qu'elle allait préserver jusqu'à épuisement de ses forces… C'est elle qui s'était occupée de placer l'objet dans les bagages de Draco.. Serait il possible, qu'elle nous y ai laissé un indice….
Pour que les étoiles nous guident.. Jusqu'à elle.
à suivre...
