La petite rubrique : waouhhh ! cinq reviews, je suis gâtée !théoriquement les reviews vous sont arrivées personnellement dans votre boite mail puisque le nouveau système de Ff nous le demande! Sauf mamzelle Melody !

Gros bisous à Greg, Nicolas, ma LunaChoue & Sukazu !

je voulais vous souhaiter une très bonne lecture et de joyeuses fêtes de fins d'années, j'espère avoir le temps et l'occasion et l'inspiration nécessaire pour pouvoir publier la suite avant Noël et mon indigestion de chocolats ! bisous à tous ! Bonnes vacances !


Rar :

Meldoy Evans : lol, ta review m'a fait rire tellement ça fait chaud au cœur ! merci beaucoup ! surtout de trouver que j'écris de mieux en mieux alors que ce n'était vraiment pas un de mes chapitres phares ! très bonne lecture ! bisous !



Chapitre 38 : La Neige Noire.

Mes pieds s'enfoncent dans la terre meuble et ocre. Mon sac à dos pèse sur mes épaules. Je crois bien avoir faim aussi, mais j'avance.

Crocdur aboie et gambade gaiement avant de se trouver nez à nez avec un lièvre, et de filer entre les jambes de Hagrid, queue à terre.

Luna Lovegood derrière moi chantonne toute seule une ballade sur les aventures d'un Manchot Tzigane égaré en Terre américaine et malgré son air rêveur, elle tient la marche.

Nous marchons déjà depuis trois heures.

Nous sommes partis de Poudlard à l'aube, alors que le soleil se levait paresseusement et nous éclairait d'une lueur qu'il voulait incertaine. C'est Hagrid qui nous a mené, par barques, jusqu'à Pré au Lard. Du village sorcier aux rues désertées de si bon matin, nous avons transplané, Hagrid et Draco les deux seuls n'ayant pas l'autorisation se sont accrochés à nous. Et depuis nous marchons. Inlassablement. Notre marche même est rythmée par le sol qui tremble sous nos pieds et des bruits sourds provenant de notre gauche. Nous progressons. Sans échanger un mot. Ou rarement. Personne n'osant demander une pause . Personne ne se plaignant de la fatigue, de la faim, de ce soleil qui frappe fort. Tous qui veulent en finir. Et moi avec.

.- « Pointe au sud. » Fait fermement Harry.

Et il nous fait dévier un peu de notre trajectoire. Nous nous dirigeons vers une plaine désertique. Un tas de cailloux affleurant le sol terne et rien que cela. La nature avare, le ciel qui nous éblouit et encore des miles et des miles de marches.

Mais c'est plus sur ainsi. Nous ne pouvions transplaner au plus prés de La Forteresse aux Echos jaunes. Déjà, aucun livre n'a pu nous donner d'autres indications de localisation qu'un village misérable, à environ une heure de marche de la Forteresse, déserté car frappé par l'Hémate au siècle dernier.. L'Hémate, c'est une maladie sorcière ravageuse qui laisse les victimes vidées de leur sang, aux portes d'une mort lente et insidieuse.

Et puis, s'eut était une folie que de se rendre directement à ce lieu qui m'arrache de gros frissons d'épouvante. On nous y aurait attendu. L'armée de Voldemort j'entends. Car ils nous attendent. Il ne sait quand. Mais il attend. De pied Ferme. Hostile. Confiant en ses forces.

Et nous ne pouvons nous permettre de faire le moindre faux pas.

Harry est en tête de colonne. De temps à autre, il porte la main à sa cicatrice et je le sais grimacer de douleur. Et puis souvent, il utilise le sort de la boussole et nous prévient des aléas du sol, des racines émergeantes qui ne demandent qu'à coincer nos chevilles, et des crevasses.

Derrière vient Draco. Avec un entrain fiévreux doublé d'impatience, il avance. Il fait de grandes enjambées solides, sachant que chaque pas, chaque mètre le rapproche de sa mère. Draco avance. Il s'est donné ce mot d'ordre jusqu'à la Forteresse.. Ensuite, il improvisera.

Il entraîne Ginny en la tirant par la main.

Hermione derrière moi, lance un petit cri plaintif et je me retourne vivement.

Elle est tombée à genoux sur le sol, les mains égratignées de s'être raccrochées à des cailloux secs et coupants.

.- « Ce n'est rien fait. Nous rassure t'elle vivement en acceptant la main secourable de son petit ami. Continuons. »

Mais sa volonté n'empêche sa bouche de s'incurver sans grâce sous le coup de la douleur lorsqu'elle tente de se remettre sur son séant.

Neville Londubat se tourne aussitôt vers celui qui ferme la marche, un parapluie rose à la main et une ombre gigantesque nous le laissant apercevoir que dans le contre-jour.

.- « Hagrid, je crois qu'on devrait faire une pause. »

Hermione refuse catégoriquement, s'applique un bandage magique et fonce en tête de marche, rejoindre Harry.

Hagrid jette un regard de biais sur sa gauche et le sol cesse de vibrer. Un minuscule gravier soulevé par ce tremblement de terre étrange finit sa réception sur mes chaussures de marche, blanches de poussières. Le silence se fait avant qu'un ultime et horrible bruit de chute ainsi qu'un gros vrombissement nous fasse bondir.

.- « dodo ? » Fait une voix gutturale.

Graup a déjà pris ses aises pour dormir et ramène à lui ses mains poilues pour y appuyer sa tête imposante. Il s'est trouvé un oreiller duveteux : un rocher couvert d'une mousse crasseuse et d'une couleur tabac immonde. Draco grimace, abasourdi qu'on se retrouve selon lui « à faire les nurses pour cette espèce inhumaine qui ne nous sera d'aucun secours. »

.- « Non Graup !Tu dors suffisamment comme ça ! » Crie Hagrid.

Mais moi aussi, je commence à fatiguer. Ginny et Luna sont blêmes sortant à peine de convalescence. Alors je me tourne vers celui qui progresse à ma droite.

.- "Que décidez-vous, professeur ? » Demandais-je.

Severus Rogue considère la petite troupe, à l'arrêt, dans cette vallée caillouteuse. Nous le regardons tous. Il ne regarde aucun de nous.

.- « Mangeons un petit quelque chose, puis nous reprendrons la route. » dit il.

Je crois bien que finalement, quand nous nous asseyions sur les massifs rocheux et nous désaltérons avidement dans des gourdes magiquement remplies d'une eau claire et fraîche, chacun d'entre nous pousse un soupir de soulagement.

Nous perdons une petite demi-heure mais ce n'est que partie remise. Nous ne sommes pas pressés de mourir. Juste de vaincre. Et nous devons être en forme.

o0o Flash back o0o

Ginny, Luna , Ron et Neville dorment sereinement. Mme Pomfresh m'a dit hier, devant une tasse de thé à la verveine fumante, qu'ils se réveilleraient en parfaite santé.

Draco bougonne. Il ne cesse de changer de position sur le sofa, croisant et décroisant ses longues jambes, s'avachissant sur les coussins moelleux ou se tenant raide comme un balai.. Il m'agace prodigieusement et je lui attrape le poignet sèchement en lui lançant un regard mauvais.

.- « Calme-toi, tu veux. »

Il relève un menton boudeur vers le feu.

Hermione tourne devant l'âtre depuis près d'une demi-heure. Tête baissée vers le tapis qui étouffe ses pas anxieux. Elle se tourne vers le manteau de la cheminée et tend pour la dixième fois depuis une demi-heure le bras vers le guide touristique avant de pousser un soupir.

Harry claque sa langue contre son palais, agacé. Il est assis à même le sol. Il est sorti cet après midi de l'après-midi. J'ai réussi à convaincre Mme Pomfresh de ne le pouponner qu'une nuit, l'assurant qu'il allait pour le mieux maintenant comme le lui avaient indiqué ses bilans médicaux mais elle a insisté pour une nuit et une matinée. . J'ai acquiescé en croquant dans un savoureux petit gâteau aux amandes. On m'avait demandé de faire semblant. Semblant de tout. Semblant que rien n'était survenu. Tricher est devenu ma spécialité. Tricher c'est mon art. Et j'en usais à la perfection, souriant à ma vieille amie, je lui dédiais des regards affables alors que mon moi profond tremblait d'anticipation, alors qu'en moi, je voyais cette bataille vers laquelle nous allions nous diriger. Alors que mes rêves utopiques s'estompaient dans une palette des contradictions affirmées par ce destin irréfutable

Et puis nous voilà, deux Gryffondors, deux Serpentards, dans la Salle sur Demande. Nous attendons le réveil de nos amis en échafaudant un plan.

Harry demande à Hermione de bien vouloir cesser de tourner en rond et elle s'affale sur le sofa au coté de Draco qui boude toujours. Je m'assieds derrière Harry, l'entoure de mes bras et pose ma tête sur son épaule.

Il feuillette le livre que Hermione lui a lancé au vol et ayant trouvé le court article qui nous intéresse, il s'y plonge à son tour.

.- « J'en suis sur ! Je le sens ! » S'écrie t'il d'un air buté en jetant le livre sur le tapis.

Hermione roule des yeux furieux avant de se pencher vers lui, paumes croisées, le regard attentif.

.- « Peut être, Harry. Peut être dis-tu vrai.. Peut être cette arcade dont ce livre traite est semblable à celle du ministère, mais rien n'est sur. Je préférerais que tu ne te mettes pas d'idées de ce genre en tête. Si ça s'avère complètement différent.. Lis, déjà, il y a des contradictions : seuls toi et Luna entendaient des voix au Ministère. Ici tous les entendent.. Et puis si ..Si..

.- Si Sirius ne se trouve pas là bas, mon cœur.. Tu en serais ..Abattu.. Brisé…Pris-je le relais d'une voix que je veux douce et compréhensive. Crois-moi bien, que nous voudrions tous le trouver .. »

Draco renifle avec dédain. Il se mange de nouveau un de mes regards assassins.

.- Mais ce n'est peut être qu'une coïncidence, il vaut mieux que tu ne te fasses pas de fausses joies… »

Harry soupire et Draco se lève. Excédé.

.- « Alors ! Quand partons-nous ! Il nous faut nous dépêcher ! Potter a reçu un défi !Ça ne suffit pas d'accepter et de se tourner les pouces ! Nous sommes engagés en première ligne ! N'attend pas la bénédiction de Dumbledore pour t'engager dans le combat, Granger ! Nul ne souhaite que nous y allions, que nous nous battions et qu'hypothétiquement nous n'en sortions pas saufs ! Si vous ne vous décidez pas, moi, je pars en avant.

.- Grand bien te fasse, Malfoy. S'exclame Hermione, en se rejetant violemment au fond du canapé de velours rouge. Tout ce que tu vas y gagner c'est d'être le premier à mourir !

.- Et quand bien même, j'aurais essayé au lieu d'user le tapis ! Il y a ma mère là bas, et je compte bien l'y en ramener ! Il faut y aller ! Notre atout, le seul, c'est notre arrivée inopportune ! Notre seul atout c'est de les surprendre. De les surprendre en arrivant plus vite qu'ils ne s'y attendent ! »

Il reprend son souffle dans un silence consternant.

Il a raison. Totalement. Il a raison et le sait. Nous sommes tous du même avis. Il faut user de ruse à défaut d'avoir de la puissance.

.- « Demain. » Acquiesce Harry.

Draco hoche sa tête blonde. D'accord. Prêt à aller au-delà de ses forces.

Hermione se lève et trépigne alors que je niche ma tête dans le cou de Harry, sans mot dire. J'accepterais. Quelle que soit la décision, j'accepterais.. Je le suivrais.. Jusque là bas, jusqu'à ma mort prochaine ou ma survie.. Jusqu'à sa victoire sur la noirceur d'un monde gangrené.

.- « Je refuse ! On ne peut partir ainsi !»

Tout bien considéré, elle a raison, elle aussi… On ne peut partir en hâte ! Il nous faut une bonne nuit de repos supplémentaire, des provisions, des cartes de la région, un minimum d'objets magiques pour notre survie en milieu hostile, le guide Magique des soins de Première urgence, des bonnes chaussures de marche, et surtout être lucides.. Et solidaires !

Hermione se dresse droite à la leur du feu. Les flammes oranges la nimbe et son aspect déterminé la fait paraître farouche. Elle serre les poings. Sa décision est irrévocable.

.- « On a peur, Granger ? Demande Draco.

.- Ose nier que tu n'as pas peur toi ! Ricane t'elle.

.- j'ai peur. Fait-il dans un souffle. Mais c'est normal. Avoir peur c'est oublier celle de ceux qui nous font face ! » (1)

J'acquiesce.

.- « Nous avons tous peur… Dis-je. Mais ceux en face aussi.. Seulement on a tendance à l'oublier dans l'action.. Et moi je l'ai oublié. Trop souvent.. »

Hermione s'accroupit devant nous deux et saisit les mains de Harry.

.- « ça ne change rien, Harry ! Je refuse ! Pas demain !

.- Dumbledore sera mis au courant si tu tiens à le savoir, j'ai demandé à le voir d'ici ce soir, j'attends sa réponse. Je ne tiens pas à réitérer les erreurs de l'an passé, Hermione. » Répond Harry.

Hermione lui sourit tristement.

.- Ce n'est pas seulement ça Harry. Les loups-garous, les vampires, tous ceux que Vodemort a appelé à son commandement… Ils sont prés à le servir, à lui obéir.. Sans même l'avoir rencontré, sans même lui avoir parlé, pour la plupart . Ils sont prêts à tuer pour un inconnu.. Mais toi.. Toi, il y en a qui sont prés à se battre à tes cotés. Ils n'attendent que ça.. Par vengeance, par honneur, et pour toi.. Ron, Neville, Ginny, Luna… Ils voudront en être… Harry… Ils voudront en être, et tu ne peux leur refuser ça. »

.- « Hum hum.. Je crains fort que Miss Granger ai raison. »

Dans l'encadrement de la porte, Dumbledore, caresse dignement sa longue barbe étincelante. Ses yeux brillent. Tristesse . Résignation. Il ne nous le cache pas. Il ne nous cachera plus rien.

o0o

Fumseck sur son perchoir darde un regard pénétrant vers nous quatre.

Dumbledore d'un geste poli nous invite à nous asseoir. Nous prenons place dans un fauteuil. Le Professeur MacGonagall marche nerveusement, un peu à l'égal de Hermione une heure plus tôt, en se tordant les mains. Le Directeur suçote un bonbon au Nougat derrière son bureau. Et Severus Rogue, fixe le feu.

Les Portraits discutent avec animation.

Harry d'une voix qu'il souhaite ferme raconte à Dumbledorre. Sa vision. Nos recherches. Nos idées. Sa décision.

Dumbledore, gravement, consent.

La directrice des Gryffondors pousse des petits cris. Notre Directeur de maison se tait.

.- « Severus ? »

l'homme imposant à la barbe écumeuse se tourne vers l'ancien Mangemort tout de noir vêtu.

.- « la vitesse. Notre seule arme. Lui répond-on.

.- Ah ! S'exclame Draco en pointant son nez en l'air.

.- Minerva ?

.- ce serait se jeter sous les crocs du Dragon ! C'est trop de risques ! S'enflamme la vielle dame.

.- Le Seigneur des Ténèbres nous permet de choisir la date d'Ouverture des Festivités ! Tournons cela à notre avantage ! Ils nous faut être prompt ! Réplique Severus Rogue de sa voix froide et cynique.

.- Etes vous donc si prêt à entrer en Guerre, Severus ?

.- Je suis prêt à en sortir, Minerva !

.- C'est insensé ! Non, Albus !Je refuse ! Trop inconsidéré !

.- On ne peut plus reculer ! Les termes sont signés ! La guerre va débuter et il nous faut surprendre nos adversaires ! Tonne le maitre des Potions.

.- Sans renforts ! Et notre armée, des enfants ? Sauf votre respect, êtes vous devenu fou, Severus !

.- SILENCE ! »

La voix grave de Dumbeldore semble suspendre le cours du temps. Un instant. Tout est calme. Serein. Comme si Voldemort n'avait pas lancé cette demande singulière. Comme si aucun ultimatum n'avait été posé. Comme si la vie suivait un cours normal.

Puis Minerva Mac Gonagall croise les bras et refait les cent pas, tandis que Severus Rogue reste immobile, un regard furieux et noir tourné vers une croisée de la pièce.

.-« Il me faut convaincre le Ministère de nous déléguer des ressources. Il n'y a pas d'issues honorables sans les statistiques qui suivent ! Pense à voix haute Albus Dumbledore.

.- J'escorterais donc Potter et ces crétins en manque d'héroïsme trop loyaux et suicidaires, qui je n'en doute pas ont déjà caché un baluchon sous leurs lits ! »

Draco tressaille quasi imperceptiblement et ses pommettes rosissent avant de blêmir considérablement. Il évite mon regard. Mais je lui souris. On n'a qu'une mère, n'est ce pas ?

Le directeur hocha sa fine tête blanche, inclinant sa sagesse sur ses décisions hâtées mais sures et ferventes de bonnes fois.

.- « oui.. Oui.. Vous vous escorterez vous-même, n'est ce pas, mon ami ? »

Hermione, assise à mes cotés, m'étreint une main qui se crispait quelques secondes plus tôt sur le rebord dentelé du napperon de la petite table. Ses ongles sont impitoyablement plantés dans ma peau et toutes deux avons les yeux qui brillent.

Une veine joue nerveusement sur la tempe de Harry .Il se tait.

.- « Oui… » Concorde d'une voix sourde l'ancien mangemort.

Severus Snape s'éclipse de son pas tourmenté et vif. La noirceur de sa robe m'apparaît soudain synonyme d'espérance et le souffle de ses vêtements lorsqu'il passe auprès de notre fauteuil me semble frais mais revivifiant. Le voilà qui se trouve une raison de recolorer sa vie en exhumant ses crimes pour combattre enfin du coté de la Repentance. En voilà un qui n'a guère plus besoin de masque. En voilà un, qui, même s'il a maudit Dieu, s'en va trouver la délivrance ultime en combattant pour un monde juste, en combattant pour celui qui l'a aidé, en combattant contre ce qui l'avait fait perdre.

Minerva MacGonagall, en trois pas vifs vient s'asseoir sur un petit siége et semble s'y effondrer. Elle, si semblable à une fine baguette de métal qui tient droit face aux assauts perpétuels qu'elle subit, se plie, se courbe et d'une voix épointée et chétive.. D'une voix que tous nous entendons à peine mais que nous devinons, elle demande :

.- « Et l'école.. ? Les élèves.. ? Le front ne sera pas exclusivement là où ces braves enfants s'en vont… Ce monstre enverra, je suppose, d'autres délégations… Un peu partout.. Et ici…

.- Je me chargerais de renforcer les charmes de l'enceinte du château, Minerva… Je vous confie Poudlard. »

Une main sur sa poitrine, elle se lève, effarée…

.- « Miséricorde… Pantelle t'elle, puis perdue, elle ajoute: je vais chercher Hagrid, n'est ce pas?"

Elle nous considère tous, réunis en cette même pièce, tente bravement de nous sourire, mais elle sort, en courant. C'est sa bénédiction.

Albus Dumbledore replace d'un index tremblant ses lunettes sur son nez aquilin.

.- « Harry ? »

Harry se lève.

.- « Je suivrais vos instructions, Monsieur. Mais je vous prie de prendre en compte nos idées.

.- Bien . Je vous écoute. »

Dumbledore croise ses mains et nous observe tour à tour. Les portraits cessent de jacter.

.- « Il nous faut agir vite. Commence Drago.

.- Leur surprise en sera plus grande. Poursuivis-je.

.- Leur organisation, peut être s'en ressentira bien que leur plan soit mis au point depuis sans doute un certain temps… Soupire Hermione .

.- Mais il faudra que Fudge se laisse convaincre facilement de renforcer lui aussi la sécurité de la population.. Ajoutais-je.

.- Et que l'Ordre puisse nous rejoindre… » Conclut Harry.

Le vieil homme se sert un verre d'eau et le boit d'un trait, dissipant dans ce liquide inodore et incolore l'amertume de ce monde.

.- « Oui et moi-même.. Le plus vite possible… »

Il se lève et pose une main sur l'épaule de Harry.

.- « Je me sens une âme d'assassin de vous laisser aller en éclaireur… Je me sens l'âme d'un criminel, mes enfants, vous dis-je, de vous laisser aller là bas…

.- Il n'y a pas d'autres choix… Lui répond Harry. Nous devons prendre votre relève, Monsieur ! Laisser les m'aider à leur tour ! »

Une larme divague sur la joue parcheminée du Grand Sorcier. Il ne la recueille pas ; il la laisse sourdre sur son support de bureau en cuir véritable. La petite perle reste intacte, ne s'étalant pas. Sphérique elle est, sphéroïdale elle restera. Astre d'eau salée. Elle n'est qu'un rien, mais elle est.

Albus Dumbledorre nous escorte jusqu'à la porte. Il y retient Harry.

.- « Harry.. Harry.. J'aimerais que tu te souviennes d'une chose, veux-tu, s'il arrive que vous soyez contraint d'agir avant que je n'arrive… Si tu doutes.. Souviens-toi : 'on peut être un héros sans ravager la terre'…(b) Pour toi il te suffira d'une chose, tu sais, n'est ce pas ? »

Harry lève des yeux troublés vers son mentor. Le Vieil homme le tient toujours par l'épaule.

.- Aimer.. » Murmure Harry…

o0oRetour à l'expédition.o0o

.- « Nous ne sommes qu'à une demi-heure de Hémate's Town.. Demain .. Demain nous arriverons à la Forteresse… » Nous apprend de sa voix froide Severus Rogue.

Harry assis en tailleur sur l'herbe cache sa tête entre ses mains et souffle longuement. Je le vois trembler.

Je porte un doigt à la bouche. Je me suis entaillée la peau en ouvrant une boite de sardine lors de notre frugal repas du soir.

.- « Dormons ! Dit d'une voix bourrue Hagrid. Il est tard, et nous avons besoin de force. »

Il s'éloigne déjà, de son pas lourd, écrasant des brindilles, pour veiller au plus prés sur Graup.

Hermione et Ron se recroquevillent prés d'un feu magique violet et chaud qui ne délivre aucune fumée repérable.

Luna et Neville se sont déjà endormis prés d'un chêne centenaire, enroulés dans leurs duvets.

Ginny et Draco en font de même quelques mètres plus loin, se serrant l'un contre l'autre.

Ronald, le dos de Hermione calé contre lui, ne cesse de leur jeter des regards furieux.

.- « Arrête un peu, Ron, s'il te plaît. Malfoy n'a pas encore dévoré ta sœur aujourd'hui et je doute qu'il le fasse cette nuit ! Murmure hâtivement Hermione.

.- On n'est jamais trop prudent ! Bougonne son petit ami rouquin. Dans les contes, les loups errent la nuit ! »

Hermione baille et lui baise doucement les lèvres. Il s'arrache à sa contemplation pour la regarder tendrement.

.- « Si on était dans un conte, Ronald Weasley, on ne marcherait pas vers la guerre… »

Il sourit.

.- « ça veut dire que je ne suis pas ton prince charmant ? »

Elle lui rend son sourire.

.- « Ais-je un jour embrasé un vilain crapaud ?

.- Non. Juste l'homme merveilleux que je suis. S'esclaffe t'il.

La réponse de Hermione ne me parvient pas mais le baiser qui suit est adorablement doux.

Je rejoins le professeur Rogue, seul, près d'un arbre dont il extrait avec précaution une sève d'une couleur dorée.

.- « Qu'est ce que c'est, Professeur ? »

Il me prend la main et porte mon doigt blessé jusqu'à l'écorce sanguinolente. La sève entre au contact de mon épiderme. Le professeur écarte ma dextre aussitôt. Je considère mon doigt. L'entaille a disparu. Ma peau est comme neuve.

.- « Un petit plus .. » répond il.

Il a rempli un bocal et récupère encore quelques millilitres de liquide guérisseur dans un nouveau pot.

Je le regarde faire, un long moment. Son sang froid me rassure. Sa tranquillité apparente pourtant j'en suis certaine, cache un tourment abyssal.. Mais il ne montre rien. Il prend sur lui. Je l'admire.

Il visse son récipient miroitant comme un soleil liquide et me considère gravement.

.- « Professeur ? »

Il attend ma question.

.- « Croyez-vous en notre victoire ? » Soufflais-je.

Il pose une main sur mon épaule et me fait pivoter. Il pointe un doigt vers Harry dont les yeux se perdent sur la danse de flammes parme.

.- « La question n'est pas de savoir si tous nous croyons en la victoire. La question c'est croyons-nous les uns aux autres ?

.- Oui. Je crois en Harry. Lui exposais-je. Et en vous, aussi. Vous L'avez leurré si longtemps.. Plus que quiconque… C'est impressionnant. »

Harry se redresse et déploie une main vers les flammes. La main de Rogue se crispe sur mon épaule. Je me tourne vers lui, dubitative.

.- « N'aviez vous pas dit que ce feu, bien que pratique, peut nous hypnotiser et l'on a alors l'envie furieuse de se jeter dedans ? Fais-je, brusquement. Ce qui nous conduit à …

.- Potter ! Reculez de là ! » Hurle Rogue.

.- La mort ! Haletais-je.

Harry tressaute à cet appel sonore et sa main se détend. Il considère le feu vivement puis Rogue qui avance à grand pas vers lui.

.- « Aspirez vos à mourir Idiot ? Le houspille le Maître des Potions. Fichtre ! Allez dormir au lieu de nous ficher des frayeurs pareilles ! »

Harry hausse les épaules et va s'enrouler dans son duvet après m'avoir demandé de le rejoindre vite.

Je passe devant Rogue en pouffant.

.- « Vous faites sacrement semblant de ne pas croire en lui en tout cas, Professeur. Bravo ! Vous nous dupez tous.

.- Pas vous ? S'étonne t'il.

.- On a toujours besoin de quelqu'un qui nous booste d'une façon détournée des autres, non ? Vous faites ça bien. Et il le sait. Il ne vous aime pas mais vous respecte. Bonne nuit, Professeur.

.- Vous de même, Nirvelli. »

Harry s'est endormi sans ôter ses lunettes. Je les lui retire doucement et lui embrasse le front. Il grommelle et m'appelle.

.- « Ma douce ? »

Je me faufile entre lui et le pan du duvet rembourré de plumes puis dégage son visage de mèches qui se glissent entre lui et moi.

.- « La journée était trop calme.. Me fait-il remarquer d'une voix endormie. Trop… Et demain.. Ce sera différent.. »

Il ouvre les yeux. Ses yeux si verts. Si plein d'espoir.

.- « J'ai trouvé aussi… »

Il m'étreint un peu plus et m'embrase doucement. Dans ce baiser, je sens toute son inquiétude. Ses lèvres, contre les miennes, tremblent.

.- « N'ai pas peur, Harry… » chuchotais-je.

Il frisonne.

.- « Je peux te dire une chose, mon cœur ? Une chose que Maman me disait il y a longtemps ? »

Il hoche du menton et ses cheveux me chatouillent le cou. Je pose ma tête contre son cœur pour en entendre les échos erratiques et ferme les yeux. Il trace d'un doigt des arabesques folles et suaves dans mon dos.

.- « Maman me disait qu'il y a trois sortes d'hommes sur Terre…Il y a ceux pour qui on serait prêt à tuer… Puis ceux pour qui on serait prêt à mourir… Et j'ai longtemps cru que pour toi, j'en serais réduite à l'une ou l'autre de ces fâcheuses extrémités… Que tu le valais bien.. Mais j'avais tord…Je l'ai su à l'infirmerie, quand je me suis détachée de l'œil de bœuf et que tu me regardais. Tu me regardais comme si tu étais fier de moi…et là, j'ai réalisé, j'avais tout faux, tu n'es pas ce type d'hommes.

.- Pourquoi ? C'est là où je te mène, malheureusement.. » Dit'il d'une voix cassée.

Je me tortille pour lui faire face et il relève la tête pour que nos regards se croisent.

.- Non.. Murmurais-je doucement. Non. Tu te trompes. »

Je lui picore son menton non rasé et piquant de barbe naissante de quelques baisers.

.- « Il y a une autre sorte d'homme. Et toi tu en es …

.- Lesquels ? » S'enquière t'il.

Il bouge légèrement et je le sais qui regarde la voûte étoilée.

.- « Ceux pour lesquels ont fait tout pour vivre… Lui révélais-je.

.- Je ne comprends pas, tu dis que-

.- Alors, oui, bien sur, le coupais-je, je vais affronter la mort, je vais me battre, et puis tuer peut être.. Mais, au bout de tout ça, je vais essayer de vivre.. Parce que je veux te rendre tout ce que tu m'apportes Harry.. Je veux te rendre la vie que tu m'offres chaque jour.. Et.. Et je crois que tu fais partie de la meilleure des catégories d'homme.. Et c'est pour ça que tu as peur.. Parce que tu sais, que les gens veulent vivre pour toi et que tu as peur de les décevoir.. Mais on se contente de peu, Harry.. De ton amour.. Et ça nous emplit entièrement… Et ça Voldemort l'a compris… Et il veut agir vite parce qu'il croit que l'amour te rend aveugle et présomptueux.. Mais il a tout faux.. Et il sera forcé de le voir.. Hum ?

.- J'aimerais que tu aie raison, Nirvelli.

.- Je crois en toi, amour. »

Mes yeux se ferment et sa voix m'apparaît lointaine, comme prise dans une brume épaisse.

.- « Bonne nuit, ma douce… Me murmure t'il.

.- 'nuit, Harry. »

Je m'endors aussitôt, dans ses bras. Je ne pense pas à la bataille qui nous attend, je n'en rêve pas plus, je rêve de fleurs. D'une jaune éclatant. Que nous écrasons. Harry et moi.. Et puis Draco et ma tante, Ginny, Luna, Ron, Hermione .. Puis ces gens de l'Ordre dont Harry, m'a tant parlé et dont je ne connais que Tonks et Shakelbolt. J'imagine ce Remus Lupin et tant d'autres encore.. Des gens que je ne connais pas mais que Dumbledorre a convaincu.. Des renforts.. Et nous pleurons tous.. Mais on rit aussi… Et les fleurs s'écrasent . Mortes. Alors que nous, on vit. Et au loin. Un château. Il brûle. Et au-dessus de nous, le soleil brille.

o0o

Une fine pluie nous a mouillé jusqu'aux os et le village se dessine devant nous. Sombre et déserté. Les portes sont marquées de croix fluorescentes.

Nous traversons les ruelles qui se coupent régulièrement en angles droits, dépassons des réverbères antiques qui n'ont guère été allumés depuis des années. Les routes pavées sont dévastées par une érosion contre laquelle l'homme n'a pas pris le temps de lutter et nous trébuchons à chaque pas.

. – « Tu en penses quoi, Nirvelli…. ?

.- Rien de fameux.. Harry… » Répondis-je d'une voix égale.

Il fronce les yeux, ses lunettes repoussent la pluie mais, tout comme nous, ses mèches suintent abondamment et il a froid.

Marcher dans ses rues sans vie me fait peur. Le Soleil ne s'est pas levé ce matin. Le ciel est couvert de cumulus bleus de gouttes abandonnées. Elles se déversent sur nous sans discontinué. Je suis glacé. J'ai peur. Je pense très peu de cet endroit en fait… Mais ça ne m'a pas empêché de mentir à Harry.. En fait, le peu que j'en pense me noue le ventre.. J'ai une boule dans la gorge et j'ose à peine respirer.

.- « Et en vérité ? Qu'est ce que t'en penses ? » Redemande t'il .

Il m'attrape une main.

Je reçois quelque chose de froid sur le nez. Quelque chose autre que la pluie. Je m'essuie le nez et m'étonne de la texture palpée. J'arrête ma marche, priant pour que ce ne soit qu'une illusion.

Mais de nouveau, et en plus abondante quantité, de la .. Neige… M'effleure et fond au contact de ma chair..

De la neige… En Juin…

Plus personne n'avance…. Tous regardent. Le sol où elle s'accumule déjà, résistante, leurs mains où elle se dépose cristalline et …Noire…La neige.

Ebène.

Puis soudain, une bourrasque violente et un rire, fort puissant, alors que nous nous arc-boutons pour lutter contre l'assaut du vent et de cette neige apocalyptique….

Là, sur fond gris d'un nuage, se découpe la Marque.

.- « Je pense qu'Il sait que nous arrivons… Criais-je pour me faire entendre.. Je crois que les choses vont se compliquer sensiblement désormais…. »

La neige pénètre sous mes fines couches de vêtements de mi-saison et me brûle de froideur.

Et, alors que Harry et moi, les yeux rivés au ciel, sommes parcourus d'une même sensation, qui déferle en nous, la hâte.. La hâte d'en finir au plus vite…Alors que nos doigts se compriment les uns aux autres et que nous prenons un grand souffle avant d'avancer d'un commun accord d'un pas assuré , alors que nous sommes décidés à revoir le soleil printanier, un cri, derrière nous s'élève.

Un cri de panique.

Le cri d'un des nôtres.

A suivre…
A : x-files !

b : Boileau.


Qui crie ?

Pourquoi ?

Quelles péripéties sur le chemin des jeunes sorciers ?

Quelles créatures dangereuses ?

Comment va les accueillir le lord des Ténèbres ?

Des suggestions, des idées, des menaces, des réprimandes, c'est le bouton violet ! Bises !