Merci à Persian pour son review, j'ai fini de poster en anglais depuis des mois, je laissais en plan pour la version française vu qu'il n'y avait pas de review mais soit, c'est repartis ;)

Read and review !


- « Quant à moi » fit Hank « J'ai pris des photos de l'état Jean à son arrivée, lesquels seront rajoutées aux résultats des examens dans un dossier pour que ça puisse servir à d'éventuels procès et je vais tenir un journal. Il y a également Kevin qui a aussi été enlevé »

Un brouhaha s'installa dans la salle, les élèves discutant entre eux. Le Professeur les ramena au calme :

- « Il se fait tard, allez vous couchez »

Seul Scott fut autorisé à rester.


Cyclope ne parvenait pas à dormir, pas plus que Logan qui de toutes manières ne dormait que très peu. Après avoir passées les premières heures à aller vérifier de temps en temps sans entrer dans la pièce si Jean allait bien, Scott cessa de le faire et s'allongea dans un des canapés où il finit par sommeiller comme les autres jusqu'à l'aube avant de se réveiller soudainement.

- « Qu'est-ce qu'il y a ? » s'enquit Ororo.

Il avait sentit quelque chose à travers le lien qu'il partageait avec Jean, elle était terrorisée, de brefs flashs d'images terribles apparurent dans son esprit et il comprit immédiatement.

- « Jean fait un cauchemar » répondit-il en se levant pour se rendre précipitamment dans la chambre.

Il devait la réveiller, elle était entrain de revivre quelque chose d'horrible, il le sentait. Il alluma la lumière et se rendit au chevet d'une Jean, remuante et gémissante dans son sommeil, dont il prit la main aussi tendrement qu'il le pu.

- « Jean, Jean ! réveille-toi, c'est un cauchemar »

La jeune mutante se réveilla d'un sursaut et, lorsqu'elle vit qu'elle n'était pas seule et qu'elle sentit des mains encadrant les siennes, paniqua et tenta de s'éloigner comme elle l'avait fait la première fois, mais Scott la retint par son avant-bras valide.

- « Jean, calme-toi, je ne te veux pas de mal »

Dans son regard, une lueur d'effroi et de douleur venait accompagner les tremblements et la soudaine accélération de son rythme cardiaque et respiratoire, elle continuait à lutter pour se libérer, mais toujours sans prononcer un seul mot.

- « Jean, tu peux lire en moi, souviens-toi de notre lien Jean » lui dit-il d'une voix douce et rassurante « lis en moi, tu verras à quel point je t'aime, à quel point je serais incapable de te faire du mal »

De quoi parlait-il ? Elle ne le connaissait pas, elle voulait qu'il la lâche…Soudain, elle ressentit quelque chose dans son esprit, une forme de connexion avec ce jeune homme, quelque chose de doux et d'agréable. Il ne lui ferait jamais de mal. Il était inquiet, il voulait la prendre dans ses bras pour…pour la rassurer ? Il l'aimait ?...Elle était partout dans son esprit, bien et souriante, amoureuse de lui…Oui, ça y est des souvenirs de lui lui revenaient…mais c'était un homme, c'était un homme, ils étaient cruels et violents, encore plus que les femmes…mais pas lui. Il était en colère, mais pas contre elle, non, contre eux, ceux qui l'avaient détruite.

Pendant un instant, Scott pensa qu'elle ne se calmerait pas, qu'il allait devoir à nouveau la laisser, mais Jean finit par légèrement se détendre et l'adolescent pu relâcher son emprise sans qu'elle n'en profite pour tenter de s'éloigner.

- « Personne ici ne te fera de mal Jean, nous allons tous te protéger, je vais te protéger » poursuivit-il d'une voix douce « Tu es en sécurité maintenant et saches que j'irais jusqu'à donner ma vie pour que plus personne ne s'en prenne à toi, et je l'aurais fait si ça avait pu t'épargner ça »

- « Scott » fit la voix de Hank.

Jean sursauta et recula de nouveau. Le monitoring témoigna de la nouvelle brusque accélération de son rythme cardiaque et, si la barre de protection du lit n'avait pas été relevée, elle serait vraisemblablement encore tombée sur le sol.

- « Shhhh, ce n'est rien, ne t'inquiète pas… »

Comprenant qu'il était la cause de ce soudain accès de terreur, le Fauve sortit de la vision de Jean, rassuré de voir qu'elle semblait tolérer la présence de Scott. Pour ne pas briser le charme, il s'arrangea pour que le Professeur fasse le messager par télépathie, laquelle voix ne tarda pas à résonner dans l'esprit du jeune homme.

Scott, Hank a une dose de calmant pour Jean, il faudrait que tu la lui administres par la perfusion

Scott acquiesça, il voyait bien que le simple fait de respirer faisait mal à Jean ; il lui souffla qu'il revenait tout de suite, et alla chercher le médicament qu'il injecta comme demandé, soulagé de voir que celui-ci sembla rapidement apaiser les douleurs qu'éprouvait la jeune mutante de toutes ses blessures physiques.

Lorsque, quelques minutes plus tard, son effet fut total, la voix de Charles se projeta de nouveau dans son esprit :

Scott, Malicia va entrer, elle a quelque chose pour Jean

Le leader des X-Men fut quelque peu surpris, mais ne le montra pas. Malicia entra doucement dans la pièce, Jean se tendit mais Scott parvint à l'apaiser par la voix, la jeune mutante étant de toutes manières assommée par le sédatif.

Malicia jeta un regard à Scott. Jean lui semblait défigurée, mais Hank leur avait dit que les hématomes allaient disparaître. Elle s'adressa d'une voix mal assurée à la télépathe :

- « Jean, nous…je ne sais pas si tu te souviens de moi…on n'était pas très copines, mais…hier soir moi et les autres nous sommes réunis et nous t'avons fait ça… » déclara-t-elle en plaçant devant elle un cadre photo où avaient été rassemblés toutes sortes de clichés récupérés dans tout l'Institut et représentant Jean avec tous les élèves et professeurs de l'établissement, souriante, radieuse. Sur la glace, ils avaient indiqués le nom de chaque personne et quelques détails « Nous nous sommes dis que ça pourrait t'aider à te souvenir de nous, à te rappeler que nous sommes tes amis… et que nous sommes là pour toi… »

Jean posa brièvement son regard sur le cadre mais son visage demeura neutre de toute émotion, le sédatif l'avait placé dans un monde cotonneux où la douleur, ne serait-ce que celle d'ordre physique, semblait l'avoir laissé un peu tranquille. Elle était groggy, mais elle reconnue celui qui était à côté d'elle sur une photo, celui qui lui inspirait une relative confiance même si elle ne voyait pas ses yeux. Dessous il y avait marqué « Scott Summers, ton meilleur ami et bien plus, celui que tu aimes et qui t'aime plus que tout au monde »

A l'extérieur de la pièce, le Professeur Xavier sourit légèrement ; les événements semblaient avoir effacés les ressentiments de Malicia envers Jean. Il était fier que ses élèves aient eu une si bonne idée et réalisa qu'il était tellement préoccupé par la jeune télépathe la veille qu'il n'avait même pas senti que ses autres élèves ne dormaient pas.


Pendant le mois et demi qui suivit, l'état psychique de Jean ne s'améliora pas, elle semblait ne tolérer que Scott, bien que celui-ci l'effrayait également quand il apparaissait, mais elle finissait toujours par se calmer, même sans sédatif. Il s'avéra très rapidement qu'elle ne s'endormait pas sans calmant dû vraisemblablement aux nombreuses douleurs qu'elle devait ressentir et à la peur permanente qui la hantait. Elle souffrait beaucoup, mais ne se plaignait guère, comme si elle ne le ressentait pas, mais cela ne passait pas inaperçu avec le lien qu'elle partageait avec Scott. Elle refusait aussi de se nourrir, mais Hank trouva une méthode : en la faisant manger sous tranquillisant, sa résistance faiblissait et elle avalait par automatisme ce que Scott lui donnait.

C'est Ororo qui s'occupait de la laver, et cela seulement sous anesthésie générale sans laquelle jamais la jeune mutante ne se laisserait toucher ; Hank avait préféré que ça se fasse ainsi plutôt que de la laisser consciente, elle aurait pu penser qu'ils profitaient de sa vulnérabilité et aurait vécu ça comme de nouveaux viols. Les hématomes avaient virés au jaune/violet et finirent par doucement disparaître, Hank avait raison, elle avait retrouvé son beau visage, quelques fines cicatrices en plus, sa lumière en moins. Il avait effectué les chirurgies réparatrices nécessaires et effacé entre autre la marque « ADH ».de sa peau.

Tout geste brusque était banni, car il lui faisait immédiatement adopter une attitude d'auto- protection due à tous les coups qu'elle avait reçu. Elle ne parlait plus ; le Fauve n'avait pas trouvé de raison médicale, mais ils se doutaient tous que c'était dû à son traumatisme, Jean reparlerait peut-être lorsqu'elle serait prête, même si ce blocage devait maintenant plus être inconscient que simplement lié à sa volonté. A vrai dire, elle ne communiquait d'aucune manière et restait le plus souvent comme dans un autre monde, le regard perdu dans le vide, sans répondre aux encouragements de Scott pour qu'elle le regarde ou lui parle. Mais s'il bougeait, elle sortait de sa léthargie en sursaut. Dans ces moments là Jean n'était pas aussi léthargique que lorsqu'ils l'avaient retrouvée, mais elle n'était pas pour autant très réceptive, ce n'est qu'à partir de la cinquième semaine qu'elle commença à un peu plus porter attention à Scott.

En fait, ces six premières semaines, la durée de sa séquestration, Jean avait vu le temps s'écouler rapidement et par intermittence, ne sortant de son sommeil médicamenteux que pour quelques heures par jour.


Les vacances étant terminées, les élèves avaient dû retourner au lycée depuis une semaine. Même si Scott avait du mal à devoir passer la journée loin de Jean alors qu'elle avait besoin de lui, il savait que le Professeur avait raison, s'ils manquaient l'école trop longtemps, le principal Kelly n'allait pas se gêner pour les renvoyer et n'écouterait vraisemblablement pas leurs raisons. L'absence de Jean était officiellement dû à son état de santé, même si l'enlèvement était connu de tous, les membres de l'Institut ayant fait des recherches. Jean ne retournerait pas au lycée, c'était une évidence. Quelque chose soulageait Scott : Hank lui avait dit que Jean dormait quasiment durant toute son absence grâce aux sédatifs.

Le cours de maths venait de toucher à sa fin, c'était le dernier cours de la journée et Scott s'apprêtait à sortir lorsque…

- « Scott, je peux te parler s'il te plait ? » s'enquit le professeur Malcom, un des rares à ne pas avoir changé de comportement depuis que leurs identités de mutants avait été révélées.

- « Je n'ai pas beaucoup de temps monsieur » répondit-il

- « Je n'en ai que pour une minute. Tes résultats restent médiocres ces derniers temps, quelque chose te tracasse ? »

- « Jean » répondit-il.

- « Oh…oui, suis-je bête » se réprimanda-t-il « Je sais qu'elle a été retrouvée il y a plus d'un mois et je pensais que tout allait mieux, mais j'ai appris qu'elle ne reviendrait plus, comment va-t-elle ? que lui est-il arrivé durant cet enlèvement ? »

- « Des choses innommables, elle est toujours en convalescence ne serait-ce que physiquement…» se contenta de répondre Scott. « Avez-vous déjà entendu parler de 'Amis De l'Humanité' ? »

- « Non »

- « Si un jour c'est le cas, sachez que ce n'est rien d'autre qu'une organisation nazis qui prend pour cible les mutants »

Le professeur Malcom savait que Scott était réservé, en particulier en tant que mutant, et ne demanda pas de précision.

- « Je comprends mieux…Tu lui transmettras mes vœux de bon rétablissement ? ».

- « Je ne pense pas qu'elle se souvienne de vous monsieur, elle se souvient à peine de nous, et…enfin ce n'est plus la Jean que vous avez eu comme élève » répondit-il.

Le professeur n'imaginait pas que ce soit aussi sérieux.

- « Je suis sincèrement désolé d'entendre ça Scott. Si tu as des problèmes avec d'autres matières, je raisonnerais les professeurs. Tu peux y aller »

- « Merci professeur Malcom » fit Scott avant de sortir.

L'esprit occupé par Jean, Scott se rendit à son casier pour y ranger ses affaires. Il y regarda un instant une photo de Jean souriante et lumineuse placée à l'intérieur, tellement différente d'aujourd'hui. Lorsqu'il ferma la porte, il vit qu'il avait un visiteur…

- « Qu'est-ce que tu veux Alvers ? » demanda Cyclope d'une voix sèche.


à suivre