Odeur du sang.

Odeurs de centaures. Et une autre encore qui m'est familière.

J'ai mal au crâne. Non, tous mes membres sont douloureux.

Putain de narco à la con ! fulminais-je.

Personne ne t'as permis de parler, la fury ! gronda une voix.

Je me tournais vers la source de cette injure qui n'était autre qu'un centaure. Je remarquais à présent que tous les centaures m'avaient en joue, enfin, la plupart. Les quelques autres étaient attroupés dans un coin observant et discutant d'une chose se trouvant au sol que je ne distinguais pas.

Pardon ? demandais-je.

Personne ne vous a accordé le droit de parole, lança le même centaure.

Désolé, mais tout être en a le droit, déclarais-je.

Tu n'es pas la bienvenue ici et tu es un danger pour cette forêt.

Je ne suis la bienvenue nulle part, personne n'est la bienvenue ici, dis-je en me relevant. Et je suis un danger pour n'importe qui. Merci bien, mais je dois partir.

Un autre centaure s'approcha de moi et me pointa une flèche sur la tempe.

Tu ne quitteras pas ces lieux. Tu mourras ici.

Je n'ai pas peur de la mort… Et de toute façon…

Je fus interrompue par un certain remue ménage dans le petit cercle de centaures qui se tenaient à l'écart. Je m'approchais un peu pour découvrir que la forme précédemment allongée au sol se débattait furieusement contre les centaures, et qu'elle avait la tête blonde.

Draco !

Il se tourna vers moi et tenta de leur échapper pour me rejoindre.

L'odeur du sang.

Il se débattait.

L'odeur de son sang.

C'était de lui que provenait cette fichue odeur qui éveillait en moi mes fichus sens. Tout mon corps me fit à nouveau mal. Ca me perçait de tous côtés.

Les mains, le dos, les pieds, le ventre, les jambes, la tête, les oreilles, les hanches.

J'avais l'impression que des milliers d'aiguilles me transperçaient le corps

Comme des couteaux à dents de requins qu'on essayait de m'arracher du corps.

Puis d'un coup, tout s'arrêta, et je me présentais nouvellement à ce monde

Deux paires d'ailes, une « d'ange », l'autre de « démon », s'échappaient de mon dos ; mes oreilles s'étaient allongées ; mes yeux devenus deux fentes perçantes ; mes mains et mes pieds allongés en une vingtaine de griffes acérées ; et une longue queue de chat se baladait derrière moi.

Les centaures firent un pas en arrière. Je marchais silencieusement en direction de Draco, qui était blême de trouille et d'inquiétude. Je me tournais ensuite vers les autres.

Le mythe de la Furie est peut-être un danger pour vous, mais moi, je ne ferais aucun mal aux êtres de cette forêt tant qu'ils ne m'en feront pas, déclarais-je.

Et je partis, emmenant Draco par la main. À la lisière de la forêt, nous avons pu nous rendre compte qu'il faisait déjà presque nuit. Draco brisa enfin le silence de gène qui s'était installé en me serrant dans ses bras.

Tu me fais un peu peur comme ça… J'ai eu peur… j'ai eu tellement peur de te perdre.

Il soupira, me lâcha et je pus contempler son corps encore tremblant.

Je suis assez arrogant et orgueilleux, je ne sais pas exprimer ce que je ressens autrement que par la colère, le silence ou la violence. Je ne suis pas quelqu'un de facile à vivre. Je suis très exigeant avec les autres… Mais toi… Toi tu m'as plu dès le premier regard. Tu t'es donnée à moi une fois… mais j'aimerais tant que tu le sois à jamais…

Je me rapprochais et il recula d'un pas. Je pris son visage dans mes mains et déposa un baiser sur ses lèvres.

As-tu encore peur de moi ?

J'ai eu peur tout à l'heure… Mais maintenant ça va. Je n'ai plus peur de toi.

Alors je t'apprendrais.

M'apprendre quoi ?

A t'exprimer.

Je… Je…

Hum ?

… Je t'aime ! lâcha-t-il enfin en virant au rouge cramoisi.

Je me blottis tout contre lui en lui répondis qu'il en était de même pour moi et il me serra dans ses bras. Mes atouts d'animagus disparurent petit à petit tandis que nous reprenions le chemin du château. L'heure était encore celle du dîner, et nous avons rejoint les autres. Qui nous assommèrent par là même de questions délirantes par rapport à notre absence et à toutes les rumeurs qui avaient couru tout au long de la journée. Il me suffit d'un regard vers la table des professeurs pour savoir que je n'aurais pas à justifier mon absence du jour.

Je rentrais tranquillement à la tour des Gryffondors entourée de Harry Hermione et Ron qui me faisaient rire et oublier ma « mauvaise » journée.

Un peu plus tard dans la nuit, je rejoignis Draco dans sa chambre.

Bien le bonsoir Mlle Tomoe. Draco m'a raconté ce qui c'est passé et me charge de vous laisser passer à n'importe quel moment.

Je le remerciais avec un sourire radieux.

Un dernier mot avant que vous n'entriez…

Oui ?

Je ne suis pas non plus un humain, mais vampire. Alors si vous avez besoin de conseil…

Je n'hésiterais pas une seconde. Encore merci Griffith !

Et le tableau pivota.

Draco, qui était allongé dans son lit, somnolent tranquillement, se réveilla à mon approche.

Bonsoir, murmura-t-il en se relevant tout près de moi.

Bonsoir mon ange, lui répondis-je en m'allongeant la tête sur ses genoux.

Tu es magnifique, belle fury…

Au fait, pourquoi m'as-tu appelée comme ça la première fois ?

Parce que je trouvais que ça t'Allait bien, que c'est ce qui te convenait le plus.

Hé hé !

Je me mise à genou sur lui et l'embrassa tendrement.

4 heures plus tard on s'écroulait de fatigue. Je m'étalais sur le dos.

Wouaw ! Mwrrraouw ! déjà la dernière fois c'était super, mais alors là ! c'était le nirvana ! Wouaw !

Ha ! ha ! Merci du compliment ! me lança Dray en se tournant vers moi, passant un bras en travers de mon corps. Mais toi aussi tu es géniale…

Il posa sa tête sur ma poitrine. Je lui caressais les cheveux.

Au fait… pourquoi est-ce que Harry et toi, vous vous haïssez ?

Il se releva brutalement et partit sans se retourner dans la salle de bain, le visage marqué par la colère. Hum… sujet sensible… En entrant dans la pièce, je le vis sous la douche, le corps ruisselant d'eau, ses cheveux blonds se plaquant sur son visage, les yeux fermés, les lèvres entrouvertes. Sa peau blanche… ses longues jambes fines et musclées… ses fesses… Hum ! je ne suis pas là pour faire la description de ce corps… hum… sulfureux !

Je m'approchais de lui et fit courir mon index le long du dos du jeune homme. Il frissonna.

Répond-moi, Dray.

Draco se tourna vers moi et planta son regard dans le mien, emplis de colère et de haine.

Je suis Serpentard, il est Gryffondor, on peut pas se piffer depuis le jour où on est arrivé ici, alors c'est comme ça et y'a rien à ajouter !

Je sais très bien qu'y a plus que ça ! insistais-je.

Il n'y a rien à ajouter, gronda-t-il.

Okay…

Il m'attira vers lui sous la douche, et l'eau chaude vint ruisseler sur moi.

Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu ne seras jamais totalement à moi ? me demanda-t-il, le visage enfouit dans mon coup, les dents serrées.

Parce que tu ne l'es pas non plus…

Il ne me laissa pas finir ma phrase et m'embrassa.

Je tiens trop à toi… Je ne veux pas te perdre.

L'eau devint glacée.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh ! NOOOOOOUUUUAAAAANNN ! c'est froid ! Lâche-moi ! je veux pas rester là-dessous !

Et lui, cet abrutit, il me maintenait en dessous ! sous cette flotte FROIDEUH ! Mes oreilles de chat s'aplatirent sur mon crâne et ni une ni deux, il était écroulé de rire, et moi j'en profitais pour me carapater en vitesse. Je trouvais une serviette, m'enroulais dedans et m'assis au coin du feu qui ronflait dans la cheminée. Draco vint s'asseoir derrière moi de sorte à m'avoir entre ses jambes et nous entoura d'une grande couette.

Je t'aime chaton.

Je me pelotonnais dans ses bras.

Moi aussi, je t'aime Dray.