Disclaimer : Rien ne nous appartient excepté l'intrigue, tout le reste est à J.K Rowling!

Notes des auteurs : Oh mon Dieu, mais que vois-je ? Oui, oui, c'est bien la suite! Fini la fin sadique, vous allez enfin savoir la suite, hahaha!
Allez, bonne lecture à tous ;)

On vous aime!

Amour nocturne

Chapitre 6

Il venait de transplaner devant la grille, observant tranquillement le manoir au loin. Il espérait seulement qu'il s'y trouvait.
Poussant la grille, il pénétra donc dans le domaine, trottinant tranquillement jusqu'à la porte à laquelle il toqua, attendant patiemment qu'on daigne venir lui répondre.

Ce fut un Elfe au regard inquiet qui lui ouvrit semblant aussitôt contente de le voir.

-Albus Dumbledore, monsieur! Que Véfy est contente de vous voir!

Le directeur lui sourit.
-Draco est-il là ?

Véfy reprit son air soucieux.

-Maître Draco..., dit-elle, hésitante. Maître Draco Malfoy est dans le salon, Albus Dumbledore, Monsieur...

Elle s'écarta doucement, le laissant ainsi passer.

L'homme la remercia gentiment, pénétrant dans la résidence, Véfy s'empressant aussitôt de le guider jusque là, lui ouvrant même la porte. Dumbledore entra dans une véritable fournaise. La chaleur qui régnait dans le salon était plus que suffocante. Assis devant la cheminée, pourtant, Draco était vêtu d'un pantalon épais et d'une robe de chambre ressemblant presque à une couette tant elle était grosse. Il prit aussitôt un air soucieux, et vint s'asseoir près de lui, tout en restant éloigné le plus possible de la cheminée.

-Bonjour Draco...

Le blond ne répondit pas, restant planté devant l'âtre. Après plus de dix minutes, il répondit d'une voix vide:

-Bonjour.

Le vieux sorcier en frissonna, avant de se racler la gorge.
-Tu... Comment vas-tu ?

Il y eut encore un grand silence.

-Bien.

Dumbledore ne put que se sentir un peu plus inquiet. Mais que se passait-il donc avec lui ? Était-ce le décès de sa mère qui le rendait ainsi ?
-Je... passais voir comment tu te sentais, ces derniers jours... Si tu n'avais besoin de rien...

-Je n'ai besoin de rien.

-Tu es sûr, que tout va bien ? Tu sembles... bizarre...

-Je vais bien, dit simplement Draco.

-Il s'est passé quelque chose, peut-être ?

-Rien.

Albus frissonna.

-Bien... Je suppose que tu as des choses à faire, dans ce cas...

-Oui.

-Je repasserai un autre jour, alors...

Il se leva et s'approcha de la porte.
-Et tu sais... Si jamais tu as besoin de quelque chose...

-D'accord. Au revoir.

-Au revoir, Draco...
Il le regarda longuement, avant de finalement quitter la pièce, Véfy l'accompagnant jusqu'à la porte.

ooOOo0oOOoo

Harry se trouvait étendu sur son lit, réfléchissant, tout en attendant que le soleil se couche.

Quelques nuits s'étaient déjà écoulées, en compagnie de Nathaniel. Et plus il passait de temps avec lui, plus il était sceptique.
Était-ce vraiment ce genre de vie qu'il désirait ? Cette vie de continuelle aventure ? De continuel danger ? D'insouciance et de plaisance ?
Il ne savait pas... Mais il le voulait! Il voulait être certain de ce qu'il désirait.

Pourrait-il un jour aimer Nathaniel ? L'aimer... autant qu'il avait aimé Draco ?
Il se gifla mentalement!
Mais il l'aimait toujours voyons! Qu'est-ce qu'il racontait là ? Ce n'était pas comme s'il était mort! Loin de là... Il l'avait juste laissé pour quelques jours... Du moins, c'est ce qu'il croyait avant la proposition de son créateur.

Mais la question était toujours là... Serait-il capable d'aimer autant Nathaniel que Draco ? Serait-il capable de l'apprécier à sa juste valeur... De passer bien des années en sa compagnie.
La réponse lui sautait aux yeux, plus clairement qu'il ne l'aurait jamais su.
Non.
Non, il ne pourrait pas. Draco était unique. Il n'avait jamais aimé personne ainsi... Et peu importait si ça ne durait pas, cet amour! Présentement, il l'aimait. D'un amour profond et plein de folie, et il voulait le vivre, cet amour.
Un amour presque impossible, entre un mortel et un immortel, mais il n'en avait cure... Pour lui, tout était possible!

Harry sourit doucement, enfin apaisé.
Il allait refuser la proposition de Nathaniel. Il irait seul en Égypte. Lui, restait ici. Avec ses problèmes. Mais ça, il s'en foutait. Il était bien capable de les affronter pour son amant... Et puis, qui penserait à venir le chercher chez Draco Malfoy ?
Un petit futé qui n'existait probablement même pas...

Le cours de ses pensées fut brutalement coupé alors qu'on toquait à sa porte. Se redressant dans son lit, Harry se leva et passa dans la pièce suivante, allant ouvrir à son visiteur – qui s'avérait être nul autre que le séduisant vampire.
Harry eut un sourire en coin, et l'invita à entrer, Nathaniel ne se faisant pas prier pour entrer.
Le soleil n'était pas encore couché, mais rien ne les empêchait d'attendre son la tombé de la nuit ensemble... Et il pourrait ainsi lui annoncer sa décision.
Du moins, c'est ce qu'il se disait, avant qu'on cogne de nouveau à sa porte.

Haussant un sourcil, Harry ouvrit, découvrant un Dumbledore à la mine un peu angoissée...
L'homme n'attendit même pas qu'il l'invite à entrer, pénétrant de lui-même dans la pièce, et allant se poster devant la cheminée, levant les yeux vers lui, au bout d'un moment.
-J'aurais à te parler, Harry... Seul...
Ses yeux bleus, si pétillants de vie habituellement, passèrent d'un vampire à l'autre.
Nathaniel, semblant un peu contrarié de voir ainsi contrecarrer ses plans pour la soirée, acquiesça tout de même.
-Vous en avez pour longtemps ?
-Peut-être...
-Ne m'attend pas, répliqua simplement le plus jeune, allant s'asseoir devant son ancien directeur.

Nathaniel, silencieux, leur jeta un dernier coup d'oeil, avant de quitter la pièce.

Une fois seuls, Harry se tourna vers l'homme, un brin curieux.
-Qu'y a-t-il ?
-Je ne sais plus quoi faire ! déclara Dumbledore, allant se laisser tomber dans un fauteuil. Aujourd'hui, je viens de rendre visite à un ancien combattant... Et vraiment, quand je le vois... Je me dis que Voldemort n'a pas fait ce qu'il devait : Il aurait du tuer tous les sorciers qui ne se battaient pas! Cela leur apprendrait un peu à respecter ceux qui les défendent, d'une manière ou d'une autre!
Il poussa un lourd soupir de désespoir, Harry allant s'installer dans le fauteuil en face.
-Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi déprimé, lui dit-il. Il ne parle presque pas, il ne bouge pas, il ne fait rien! Il reste assis à la même place pendant des heures à fixer sa cheminée! Bien entendu, cela, c'est son Elfe qui me l'a dit, pas lui... Elle est très inquiète pour son maître car... Il est totalement vide! Il n'y a plus rien! On dirait presque qu'il s'est fait embrasser par un Détraqueur. Il est là, mais il ne l'est plus vraiment...
Dumbledore secoua la tête.
-Quelqu'un comme lui aurait fait un merveilleux ministre de la magie. Je le sais. Il a le talent de la politique, il est rusé, habile, mais au fond, il est quelqu'un de bien! De très bien! Mais la société ne lui a laissé aucune chance! On l'a enfermé à Azkaban et battu à mort! Je ne sais pas si tu te souviens du scandale qu'il y a eu avec ça... Quand on a découvert qu'il n'était pas un Mangemort mais bel et bien un espion... Cela a été la fin de la carrière de Fudge! Mais si on a eu honte de ce qu'il s'est passé, si on a accepté de lui pardonner, on continue de le rejeter, parfois même de l'agresser... Avant, il était simplement amer! Mais depuis la mort de sa mère... J'ai bien peur que lui aussi, ne meure des blessures qu'on lui a faites!

-C'est... à un tel point ? fit Harry.
Il s'était crispé dans son siège, en entendant les sinistres nouvelles de Dumbledore. Draco n'allait pas bien... Vraiment pas bien...

-Je crains même que cela ne soit pire... L'Elfe de cette personne m'a confié que sa santé... déclinait beaucoup. Et bien entendu, il ne se soigne pas!

Harry le regarda fixement.
-Vous pourriez l'appeler par son nom, vous savez... Je sais parfaitement de qui il s'agit...
Malgré les apparences, Harry se sentait de plus en plus inquiet, et l'irrésistible envie de quitter cette pièce et de foncer chez Draco le pressait de plus en plus.

-Tu sais de qui je parle ? s'étonna Dumbledore.

Harry acquiesça d'un signe de tête.
-C'est ce que je viens de dire, il me semble...

-Comment sais-tu de qui je parle ? questionna le vieil homme.

-Vous espérez vraiment que je vous le dise ?

-Oui! répondit le vieil homme, l'air sévère. Harry, je tiens à ce garçon... Même s'il n'a pas toujours eu un comportement exemplaire, j'estime qu'il a suffisamment payé ses crimes passés!

Harry haussa un sourcil.

-Mais je le sais parfaitement... Et je ne compte pas lui faire du mal... Il doit déjà être dans un état épouvantable...

-En effet, dit Dumbledore. J'ai enterré la mère... J'ai bien peur d'avoir droit à cet honneur pour le fils.

Harry resta silencieux, cette fois-ci, fixant les flammes.
-Je vais devoir vous laisser, professeur..., fit-il, finalement. J'ai quelque chose à dire à Nathaniel...

Le vieil homme le considéra un instant.

-D'accord, dit-il. Je vais aller en parler avec Severus. Il aura... peut-être une idée. À plus tard, mon garçon.

-J'espère qu'il aura également une solution...
Harry se leva, et, adressant un faible sourire au directeur, sortit de sa chambre, partant à la recherche de Nathaniel.

Il traversa donc rapidement les cachots et grimpa l'escalier menant au hall, le trouvant désert.
Il devait donc être dehors... Il espérait seulement le trouver rapidement, afin d'avoir le temps de faire ce qu'il voulait faire...

Le parc était plongé dans une obscurité sécurisante, et Harry se mit aussitôt à l'arpenter, cherchant à repéré son aîné. Il le trouva sans mal... à l'odeur, bien entendu! Nathaniel était installé près du lac, occupé à l'attendre, vraisemblablement.

-Te voilà enfin! déclara le vampire en se retournant, très agacé.

Harry le regardant avec détachement.
-Je ne t'ai pas demandé de m'attendre!

-Mais tu savais que je le ferais! Quelle est ta décision ?

Harry le fixa.
Il se doutait donc du motif qui l'avait amené.
-Je vais partir... Mais pas avec toi.

Le vampire sembla un instant étonné, puis devint furieux.

-Et pourquoi cela ? C'est Dumbledore qui t'a convaincu ?

-Non, et il n'en sait absolument rien. J'ai décidé, c'est tout. J'ai le droit de faire ce que je veux, non ? Ce n'est pas ce que tu m'as dit, peut-être ?

Nathaniel se contenta de gronder.

-C'est à cause de ton prétendu Calice ?

Harry serra les dents et se détourna de lui, regardant plutôt le lac.
-Je t'ai dit que je l'aimais!

-C'est totalement stupide! affirma Nathaniel. Aimer un mortel! Un mor-tel! Cela veut tout dire, Harry! Pourquoi veux-tu rester avec lui ? Il va te gêner et rien d'autre!

Harry garda le silence un moment, avant de répondre, doucement, un peu froidement :

-Parce qu'il n'est pas comme toi.

Nathaniel sembla devenir fou de rage.

-Pauvre idiot! Bien sûr qu'il n'est pas comme moi! Moi, j'ai la vie éternelle! Ton précieux petit Draco va probablement mourir dans dix, quinze, vingt ans! Peu importe, mais il mourra et tu te retrouveras totalement seul!

Harry se figea et se retourna lentement vers lui, un air soudain étrange au visage, un peu... mauvais...

-Comment sais-tu son nom ? demanda-t-il d'un ton dangereusement calme.

Nathaniel le regarda d'un air agacé.

-Tu as du le dire à un moment ou un autre.

-Non, jamais... J'ai pris un grand soin de ne pas le dire...

Nathaniel haussa les épaules.

-Que veux-tu que je te dise ? Que je le connais ? La réponse est oui! Je savais que c'était lui, vu que je t'ai longuement observé avant de t'appeler!

Harry gronda, montrant légèrement les dents, semblant soudain assez énervé, également.

-Et c'est maintenant que tu me le dis! Peu importe combien de temps il lui reste à vivre, ces années, je compte bien les passer avec lui!

-S'il veut encore de toi, répondit Nathaniel, souriant d'un air sadique.

Harry le regarda, semblant ne pas comprendre.
-Qu'est-ce que tu as fait ?

-Draco et moi avons eu une petite conversation...

-Quand ? Et qu'est-ce que tu lui as dit ?
Sa voix avait légèrement montée.

-Plein de choses! fit le vampire, ricanant. Que tu t'étais servi de lui... Que tu lui avais menti... Le pauvre a semblé effondré!

-Tu n'es qu'un... monstre! siffla-t-il. Comment est-ce que j'ai pu penser rester avec toi...

-L'espèce appelle l'espèce, Harry, répondit Nathaniel.

-Eh bien dans ce cas je préfère faire un autre vampire que de te côtoyer pour l'éternité!

-Un autre vampire, hu ? fit Nathaniel, amusé. Et qui vas-tu transformer ? Ce petit fils de riche ? Après cinquante ans, tu ne le supporteras plus!

Harry se retint de lui sauter à la gorge.

-Ce sera toujours mieux que cinquante ans avec toi! cracha le brun.

Il recula d'un pas, s'éloignant ainsi de lui, dégoûté.
-Et je te jure que s'il ne survit pas, tu n'en aurais plus longtemps à vivre également!

-Merlin, j'ai peur! ricana Nathaniel. Bonne chance avec ton petit blondinet! Même si ça ne va pas durer!

Harry eut un sourire.
-Je verrai bien! Mais au moins, il y aura quelque chose qui se sera passé, au contraire de nous deux!

Nathaniel se contenta de rire narquoisement.

-Ce qu'il se passera entre vous ne sera que le centième de ce qu'il y aurait pu y avoir entre nous!

-Eh bien maintenant il n'y a plus que dégoût et haine.

Harry renifla et le toisa des pieds à la tête, avant de se détourner de lui.

-Tandis qu'avec ton blondinet, il y a... Quoi ? Sexe et niaiserie!

Harry se figea et fit brusquement volte-face, revenant vers lui à grands pas.

-J'en ai assez entendu, siffla-t-il, cédant à son envie, et le frappant violemment au visage, Nathaniel se retrouvant aussitôt dans le lac, le brun s'approchant du rivage.
-Ne t'avise plus jamais de l'approcher!

Le vampire se contenta de cracher l'eau qu'il avait avalée en tombant, nageant pour remonter sur le rivage.

Harry ne put qu'espérer qu'il se noie, sachant pourtant que c'était impossible. Se détournant, il s'éloigna de nouveau de lui, un peu apaisé par le coup qu'il avait pu lui porter.

Rapidement, Harry atteignit le portail de Poudlard, et sans un regard en arrière, il quitta l'enceinte du collège, courant presque pour rejoindre Pré-au-Lard afin de transplaner.
Sur la route, il ne rencontra personne, ce qui faisait bien son affaire. Ainsi, il n'état pas distrait. Rapidement, heureusement, il atteignit le village et, sans attendre, il transplana, à son grand dam, à une certaine distance du manoir, afin de lui assurer une certaine sécurité, tout de même.
Sans souffler, il se remit aussitôt en route, pressé. La grille apparut au bout d'un moment dans son champ de vision, le manoir s'élevant non loin, au-delà.
Une seule fenêtre était encore illuminée : celle du salon.
Draco devait donc s'y trouver.
Il sauta par-dessus la grille, sans sembler se rendre seulement compte de son existence, et fonça jusqu'à la porte. L'ouvrant avec fracas, il prit à peine le temps de la fermer, se sentant soudain plus inquiet que jamais, l'odeur même de la maison l'angoissant...
Une odeur de maladie... De mort...
Il frissonna violemment et grimpa le grand escalier, pressé d'atteindre le salon.
Enfin devant la porte il n'hésita qu'un bref instant, inquiet à l'idée de ce qu'il allait y trouver, avant de finalement l'ouvrir et de pénétrer dans la pièce.

Une chaleur étouffante y régnait, le faisant presque suffoquer. Elle provenait sans hésiter de la cheminée où un feu étonnant brûlait vivement. Planté devant, assis en tailleur, Draco lui tournait le dos, entouré de bouteilles vides ou pleines de vodka. Il en buvait justement une, avalant goulûment le liquide rouge au goulot, ne s'arrêtant que pour reprendre son souffle. Harry se figea sur le seuil, le regarda fixement.
-Doux Merlin...
Il s'approcha vivement de lui, catastrophé, se laissant tomber à genoux près de lui, le faisant doucement se retourner, afin qu'il lui fasse face. Draco se laissa faire sans résistance, comme un pantin. Il avait les yeux tout aussi vides, bien que brillant d'une lueur de fièvre et d'alcool. Ses joues étaient rouges, sans doute pour la même raison.

« Putain, Nathaniel, tu vas souffrir, ça je le jure... »

Harry lui fit doucement relever la tête vers lui.
-Draco ? chuchota-t-il.

Il fallut un certain temps au blond pour lui répondre, celui-ci semblant toujours se moquer de sa présence.

-Oui ? dit-il de sa voix indifférente.

-Tu vas venir avec moi, d'accord ?

-Venir où ? demanda Draco.

-Ailleurs qu'ici...

-Non.

-Moi j'ai dit oui... Tu auras encore plus chaud qu'ici!

Draco le regarda, mais finit par hocher de la tête, vacillant pourtant.

Harry l'attrapa aussitôt, et l'aida à se remettre sur ses jambes, le gardant tout contre lui. Il vit pourtant rapidement que le blond ne semblait pas en état de marcher, et, sans lui demander son avis, le souleva, se dirigeant vers la porte.

Draco se laissa faire, le visage toujours aussi dépourvu de toute émotion. Son corps pendouillait, comme s'il était mort, alors qu'il vivait bel et bien: la chaleur qui se dégageait de son corps était tout aussi forte que celle de la pièce.

Harry quitta rapidement la pièce à la chaleur suffocante où il était bien décidé à ne par remettre les pieds avant un moment, prenant le chemin du sous-sol, dans l'intention ainsi de pouvoir échapper au soleil, mais également de veiller sur Draco.

Il traversa le grand couloir aux immenses fenêtres, avant de s'engager dans l'escalier, et de descendre au hall, puis d'emprunter la porte menant aux cachots.

-N... non! fit Draco, semblant soudainement plus vivant. Non, pas là... pas par là! Pas par là!

Il se débattit vivement, essayant de se libérer de la prise du brun. Ce que Harry rectifia aussitôt, resserrant ses bras sur lui, s'arrêtant enfin devant la porte qui donnait sur sa chambre, l'ouvrant d'un sort, ne pouvant se permettre d'utiliser ses mains excepté pour tenir le blond. Draco sembla se détendre, reprenant son visage inexpressif.

Pas le moindre du monde rassuré pour autant, Harry alla doucement le déposer dans son lit, le recouvrant chaudement, pour ensuite allumer quelques bougies, chassant ainsi l'obscurité, jetant également un sort d'inflammation dans l'âtre de la cheminée, une douce chaleur se mettant aussitôt à se répandre dans la chambre. Draco ne bougeait pas d'un poil, totalement indifférent à tout ce qui se passait autour de lui, les yeux fixer sur le plafond.

Soupirant doucement, Harry ouvrit la porte et sortit dans le couloir, remontant vivement à l'étage, et appelant Véfy. L'Elfe arriva aussitôt, l'air curieuse.

-Appelle-moi un médecin, tu veux ? N'importe qui, qui puisse me dire ce que ton maître a...

-Bien Monsieur, Véfy va le faire tout de suite!

L'Elfe disparut aussitôt.

Satisfait, Harry se retourna auprès du blond, pénétrant rapidement dans sa chambre afin de ne pas en faire s'échapper trop de chaleur, tirant un fauteuil près du lit, le fixant, simplement. Draco n'avait aucune réaction. Les yeux totalement inexpressifs, il fixait le même endroit qu'avant, indifférent à tout et à toutes choses.

Harry s'adossa avec un soupir au dossier de son fauteuil.
Il n'aurait jamais dû partir aussi longtemps. Maintenant, Draco était malade, et dans un état pire qu'auparavant!
Il espérait seulement que le médicomage arriverait rapidement et pourrait lui administrer quelque chose qui le remettrait sur pied.

Il lui fallut attendre près de vingt minutes avant qu'un coup ne soit frappé à la porte, celle-ci s'ouvrant pour laisser passer Véfy et un homme à l'allure calme et sereine. Il regarda Harry, puis fixa Draco, semblant un instant décontenancé.

-Depuis combien de temps est-il ainsi ? demanda-t-il, s'approchant du lit.

-Quelques jours, sans plus... Je l'ai trouvé ainsi, tout à l'heure...

Le médicomage le fixa un instant.

-Vous ne lui avez rien fait ?

-Si c'était le cas, je ne vous aurais pas fait appeler!

-Si vous le dites! répliqua le médicomage, posant une main sur le front de Draco.

Il sursauta et enleva sa main.

-Savez-vous s'il a de la fièvre depuis longtemps ?

-Non je ne sais pas... Je me suis absenté un moment!

-Je vois...

Le médicomage sortit sa baguette, la faisant bouger au-dessus de Draco. Un chiffre apparut rapidement, rouge foncé. Il indiquait 40,8. L'homme grimaça. Il fit encore bouger sa baguette et un graphique étrange apparut. Ce fut un grognement qui sortit de sa bouche.

-Boit-il depuis longtemps ?

-Deux ou trois jours, sans plus...

Le médicomage grimaça et continua son examen, se contentant encore et encore de lancer des sorts, faisant apparaître plusieurs indications, dont, à trois reprises, les trois étoiles gravées dans la chair même de Draco. À chaque fois, il grimaça, signe que ce n'était pas bon. À la fin, il rangea sa baguette et resta silencieux un petit temps.

-Je ne peux rien faire, dit-il finalement.

-Quoi ? s'insurgea Harry. Comment, vous ne pouvez rien faire ?

-Je ne peux rien faire! répéta le médicomage. Votre ami n'a aucune maladie. Il se laisse mourir. Il n'y a rien à faire contre cela.

Harry gronda.
-Je ne peux pas croire qu'on soit incapable de faire quoi que ce soit!

-Et pourtant, c'est la stricte vérité. Il n'y a rien à faire... Sauf peut-être le placer dans une institution que l'on appelle psychiatrique, dans le monde des Moldus. Mais je doute que cela change quoi que ce soit.

Harry secoua la tête.

-Combien de temps, dans ce cas ?

Le médicomage regarda Draco.

-Ma foi... Avec la fièvre qu'il a... Et son état mental... Je dirais qu'il ne sera plus de ce monde demain matin.

Harry fut parcouru d'un imperceptible frisson, fixant le blond.
-Très bien... Merci.

Le médicomage le regarda un instant.

-Je suis navré, dit-il.

Harry eut un grondement un peu méprisant.
-Vous devriez éviter de gaspiller votre salive.

Le médicomage lui lança un regard ennuyé puis sortit, visiblement peu enclin à faire des efforts.

Une fois seule, Harry soupira de nouveau, et ferma les yeux.
Draco allait mourir...

Il allait mourir, et il ne pourrait rien y faire...

Ce n'était pas dans dix, quinze ou encore vingt ans comme l'avait dit Nathaniel! C'était cette nuit! Et il était impuissant... Impuissant face à la mort.
Il serait seul, après cela. Totalement seul. De nouveau.

Il se rendait tout juste compte que Draco n'était pas éternel comme lui.

Il rouvrit les yeux et se leva doucement, venant s'asseoir au bord du lit, prenant la main du blond dans la sienne, caressant son dos de son pouce.
Mourir...
Il ne connaîtrait jamais ça, excepté par la mort de ses victimes... Et de ceux qui lui avaient été proches...

Le regardant tendrement, malgré l'indifférence totale que lui portait Draco, Harry se demandant s'il n'y avait vraiment rien à faire, pour lui...
Si vraiment, il ne pouvait pas le sauver. Faire quelque chose...
Son yeux glissèrent jusqu'au creux de son cou.
La réponse était oui. Oui, il pouvait y faire quelque chose... Mais à quel prix... À quel risque... Dans l'état où il se trouvait, il avait bien plus de chance de le tuer que de lui sauver la vie...
Mais qu'importe ? S'il ne le faisait pas, Draco mourrait tout de même. D'une façon, ou d'une autre.
Doucement, il se pencha vers son visage.
-Est-ce que tu vas me laisser faire ? murmura-t-il, plus pour lui-même qu'autre chose.

Draco ne réagit pas, continuant de regarder le plafond d'un oeil totalement vide.

Harry caressa doucement sa joue brûlante, avant de se pencher un peu plus, venant effleurer son cou de ses lèvres. L'envie était là, mais la peur de le tuer également.
Se secouant il enfonça doucement ses dents dans son cou, se forçant à ne pas céder à cet infini plaisir de sucer ce sang au goût divin.
Il devait rester conscient... Sinon, ce serait la fin... Le corps de Draco sembla se tendre, l'action du brun semblant le déranger dans sa constante agonie.

Le vampire glissa une main sous sa nuque, lui faisant ainsi pencher un peu la tête, tandis qu'il s'efforçait d'aspirer sa vie à grandes gorgées, appréhensif de la moindre faiblesse de son amant. Draco poussa un halètement, réagissant comme à son habitude, bien que plus faiblement.

Harry le souleva alors légèrement, le soutenant, les crocs toujours enfoncés dans sa gorge, la vie quittant peu à peu le blond, sa chaleur ne diminuant pourtant pas. Il devenait de plus en plus pâle tandis qu'il gémissait, tant parce qu'il mourrait qu'à cause du plaisir imposé par la morsure.

Harry finit par relever la tête, un peu essoufflé, soutenant pourtant toujours Draco dans ses bras, le blond gisant, inerte et haletant entre ses bras.
Harry porta un de ses poignets à sa bouche, et s'ouvrit une veine, avant de le porter aux lèvres du blond.
-Bois... s'il te plait, chuchota-t-il. Tu auras encore plus chaud, je te le promets...

Tout d'abord sans réaction, Draco finit par sortir une petite langue rose, celle-ci allant lécher la goutte de sang coulant le long du poignet de Harry. Un frisson secoua le corps du blond et il plaça ses lèvres sur la blessure, buvant plus vivement, comme assoiffé.

Harry se crispa légèrement, la sensation de se faire aspirer le sang lui étant étrange et un peu désagréable. Il ne se détacha pourtant pas de Draco, celui-ci ayant brusquement agrippé son bras.

Le blond ne se rendait même pas compte de ce qu'il était en train de faire. Il savait que Harry avait bu à son cou et qu'il aspirait son sang, mais il était bien incapable de réfléchir aux conséquences de son acte. Bien incapable de penser. Cela lui faisait du bien, de boire. Il avait soudainement l'impression de planer comme jamais il ne l'avait fait. L'impression d'être totalement libre. Indépendant de tout et de toutes choses! Sauf de ce délicieux sang qui coulait doucement dans sa bouche et dans sa gorge.

Harry serra les dents, le désagrément s'étant transformé en une sorte de douleur. Draco ne semblait pourtant pas décidé à le lâcher, au contraire.

Grondant, il tira pour récupérer son bras, Draco resserrant aussitôt sa prise sur son bras. Harry finit par s'arracher de sa prise, se relevant vivement du lit, haletant doucement.
Il se laissa lourdement retomber dans son fauteuil, portant son poignet à ses lèvres et léchant la plaie, les yeux rivés sur Draco, pourtant.

Celui-ci s'était redressé dans le lit, comme à la recherche du bien qu'on lui avait enlevé de force. Pourtant, rapidement, il retomba sur le matelas en poussant un cri de douleur. Les yeux écarquillés par la stupeur, il se roula en boule, dissimulant ainsi son visage déformé par la souffrance. Il continuait pourtant de crier, secoué de spasmes alors que, peu à peu, ses cheveux blonds prenaient une teinte presque surnaturelle, d'un blond toujours aussi clair, mais avec d'étranges nuances plus foncées imprégnées de sensualité vampirique.

Sa peau, déjà aussi pâle que celle d'un mort, resta de la même couleur sans toutefois la garder. Elle prit cette teinte légèrement lumineuse qu'était celle de l'espèce des immortels. Harry crut que la transformation était terminée : Dans son souvenir, cela n'avait pas duré longtemps! Mais Draco continua de crier, ses mains lâchant ses jambes pour aller se plaquer contre son dos, dévoilant ainsi sa paume blessée qui, tout doucement, commençait à se soigner d'elle-même. Les fines petites cicatrices de ses mains s'effaçaient et probablement était-ce la même chose sur son dos, car il le tenait du mieux qu'il pouvait en pleurant presque de douleur.

Finalement, après un moment qui sembla durer infiniment, Draco se calma et cessa de bouger. Seul sa respiration précipitée se faisait entendre, indiquant ainsi que oui : il était... mort-vivant. Les mains qui s'étaient contorsionnées d'une manière propre aux vampires pour agripper son dos s'étaient relâchées et elles finirent par disparaître sous la couverture. Difficilement, Draco se redressa, dévoilant ainsi des cheveux un peu plus longs, mais toujours aussi diaboliquement beau. Sous l'effet de la transformation, ils s'étaient légèrement bouclés vers la fin, mais aussi un peu épaissis.

Doucement, le blond écarta les cheveux qui cachaient son visage, révélant ainsi deux yeux d'un bleu presque effrayant : Deux simples diamants argentés ponctués de bleu, de jaune et même, en regardant de près, d'un peu de vert. Ceux-ci se tournèrent lentement vers Harry, l'observant d'un air étrange : Il y restait une légère indifférence, mais l'incrédulité y régnait en maître, signe que Draco ne comprenait pas du tout ce qu'il venait exactement de se passer.

Il ressentait de nouveau des choses, tant de par sa transformation (chaque son, chaque souffle, chaque mouvement lui était plus perceptible que jamais) mais aussi de par sa... mort. Il ressentait plus qu'il n'avait ressenti deux jours avant en tout cas. Ses pensées lui revenaient, ainsi que les affirmations de l'ami de Harry. Il s'était servi de lui... Il lui avait toujours menti... Ce fut bel et bien la colère qui apparut dans les prunelles grises du blond, bien qu'il ne dît aucun mot pour en indiquer la raison.

Il n'avait tout simplement pas envie de lui parler. Pas envie de l'entendre non plus. Ni de le voir! Se servir de lui! Comment osait-il ! Non seulement il se servait de lui, mais en plus, il lui donnait une vie éternelle dont il ne saurait que faire! Il ne lui avait rien demandé! Cela lui allait très bien de mourir le soir même! Enfoiré de Potter!

Ce fut sous cette affirmation mentale que Draco se rendit compte avec un certain choc qu'il raisonnait et pensait comme autrefois. Comme avant... Avant qu'il ne soit brisé en mille morceaux par son père, par Azkaban et ensuite, par Harry. Le premier était mort, la seconde explosée... Le troisième le fixait. Le visage de Draco se durcit. Il allait d'abord attendre, voir comment cela allait évoluer et, bien entendu, tenterait de manoeuvrer pour que cela soit à son avantage. Ensuite, il jugerait du sort de ce connard.

Le brun continua de le fixer un moment, tous deux restant immobiles. Un sourire en coin finit par se dessiner sur les lèvres de Harry, celui-ci semblant pourtant toujours aussi distant, pour le moment.
-Tu me hais... Pour une tonne de raisons... Dont beaucoup n'ont aucun fondement.

-Vraiment ? dit Draco, croisant les bras. J'ai hâte de savoir pourquoi.

-Tout simplement parce que ces raisons viennent de Nathaniel.

-Oh, fit Draco, l'air intéressé. Il s'appelle donc Nathaniel...

Harry resta de marbre.
-Et a été mon créateur...

-Passionnant, dit Draco, narquois. Il t'a sans aucun doute soufflé de bonnes idées de passe-temps!

-Non, mais il l'aurait probablement fait au cours des prochaines années. Si je n'avais pas décidé de rester ici.

-Quel honneur! fit Draco. Tu as donc d'autres projets me concernant ? Après t'être amusé un petit temps à me raconter n'importe quoi pour te venger du Mangemort que j'ai soi-disant été, tu comptais peut-être me livrer aux autorités et m'accuser de tes crimes, histoire de bien rigoler ?

Le brun haussa un sourcil.

-Il est doué, pas vrai, pour nous faire avaler n'importe quoi ?

-N'essaye pas de me faire croire qu'il a menti... Je suis fatigué de t'écouter...

-Il le faudra bien pourtant, parce que c'est ce qu'il a fait...

Draco le regarda avec indifférence.

-Je m'en fiche.

Harry eut un rictus.
-Non, pas du tout. Tu as seulement peur de me croire. De croire que je n'ai rien fait. Qu'il est venu ici pour te détruire, et être certain que je parte avec lui, ainsi.

-On dirait un roman à l'eau de rose! ricana Draco. J'ai passé l'âge de croire les mensonges de tout le monde... J'ai passé l'âge de croire aux contes de fée, aussi... Au revoir.

Il se leva, bien qu'avec difficulté, se dirigeant vers la porte.

Harry ne bougea pas pour sa part, le regardant faire.

-Tu ne pourras pas aller bien loin. Tu devrais te rasseoir, je n'ai pas fini.

-J'estime que c'est largement terminé, dit Draco, continuant d'avancer. Oui, très largement.

-Alors tu comptes croire un vampire que tu ne connais pas, plutôt que de seulement écouter ce que j'ai à dire...

-Oui, répondit Draco.

-Eh bien ce n'est pas mon avis.

Il se leva, le suivant hors du cachot. Draco haussa les épaules, indifférent.

-Je me fiche de ton avis, dit-il, montant les escaliers.

Harry gronda et lui saisit le bras, le faisant se retourner ainsi vers lui, alors qu'ils atteignaient le hall.
-J'ai refusé d'aller en Égypte pour rester avec toi, et ce, même s'il y a des chasseurs de vampire qui me courent après, à l'heure qu'il est! Tu crois vraiment que je serais revenu pour m'amuser avec toi, et risquer ma peau, par la même occasion ?

-Oh, mais ta peau, tu peux la sauver, à présent! dit Draco, s'arrachant de sa poigne. Tu as un autre vampire à accuser pour tes crimes!

-Ce serait stupide, parce que Dumbledore sait que ce n'est moi!

-Et tu espères que je vais te croire ? Comme si on préférait croire un vieux sénile à la place du célèbre Survivant!

-On préférera croire un vieux sénile qu'un vampire, Draco!

Il le fixait avec sérieux.
-Mais de toute façon, qu'on me croie ou pas, je ne t'accuserai pas... Je ferai accuser Nathaniel bien avant!

-Mais oui, c'est ça! Tu me fatigues, Harry! dit-il, ouvrant la porte du couloir.

Celui-ci la referma aussitôt d'un sort.

-Je ne te laisserai pas sortir.

-Si, tu me laisseras sortir! s'exclama Draco, se retournant vivement.

-Pas tant que tu ne m'auras pas écouté.

-Il n'y a rien à écouter! Tout a déjà été dit! Tu es... comme tous les autres! explosa Draco.

-Eh bien qu'est-ce que je fais ici, dans ce cas, si je suis comme tous les autres ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas tout simplement parti, en t'abandonnant ?

-Finir le travail, je suppose! Comme les autres!

Il le poussa légèrement.

-Me torturer, peut-être ? Va savoir, je m'en fiche!

-Eh bien non, parce que je ne suis pas comme ça, et tu le sais très bien! Je suis ici parce que je t'aime et que j'essaie de te faire comprendre que je n'ai rien fait!

-Tu m'aimes ? J'avoue que cet argument n'était jamais ressorti, avec les autres... En fait, tu es pire qu'eux!

-Draco, mais arrête de croire que tout le monde te veut du mal, bon sang! Ce n'est pas mon cas!

-Pourtant, c'est ce que tout le monde veut. Désolé d'être méfiant, mais les seules fois où l'on s'est montré gentil était pour mieux me battre et me tuer ensuite!

-Si j'avais voulu te tuer, je ne t'aurais pas donné la vie éternelle...

-Non, mais c'est une très jolie torture, répliqua le blond.

-Mais je ne te torture pas! C'est ce que tu crois, par la faute d'un connard qui voulait un peu de compagnie pour les siècles à venir!

Draco poussa un soupir.

-Écoute, je te demande juste de... partir! D'accord ? Laisse-moi tranquille.

-Non... Je ne te laisserai pas tranquille tant que tu ne me croiras pas...

Draco secoua la tête, lui tournant le dos, regardant juste la porte.

-Va t'en, dit-il.

Harry ne répondit rien, s'approchant simplement de lui, doucement. Dans son dos, il finit par chuchoter :

-Je ne te veux pas de mal...

Draco soupira doucement.

-Je n'ose plus te croire.

-Mais je n'ai rien fait... Absolument rien... Rien dit... Rien tenté...

-Je sais, dit Draco. Mais on me l'a dit... Et cette hypothèse que je n'avais pas imaginée est maintenant bel et bien présente.

-Qu'est-ce que je peux faire... pour que tu oublies tout cela ? Pour que tu me croies ?

Draco secoua la tête, regardant le sol devant lui.

-Rien. Il n'y a rien à faire. Je n'oublie jamais.

-Draco... Fais-moi confiance...

Le blond soupira, s'appuyant contre la porte devant lui.

Harry s'approcha un peu plus de lui, posant doucement ses mains sur ses hanches.

-Tu prêtes foi à des choses que je n'ai pas faites, et que je n'ai jamais eu l'intention de faire... Ni avant, ni maintenant, ni plus tard...

-Pourtant, dit Draco, hésitant. Nous étions ennemis... Tu as toute les raisons de vouloir faire... comme tout les autres.

-C'était bien avant la guerre, Draco... Tu m'avais même oublié, jusqu'à cette nuit, dans ce bar...

-Mais toi, tu ne m'avais pas oublié... pas totalement.

-Non, mais ça ne veut pas dire pour autant que je te voulais du mal... Même lorsque nous étions à l'école, je n'ai jamais, au grand jamais, voulu ta mort... Pourquoi maintenant ?

-À cause de ce que j'ai été... Pendant la guerre...

-Un héros, comme tous ceux qui ont combattu... Rien de plus, rien de moins...

Draco frissonna, levant ses mains et les posant sur la parois de bois qu'il griffa nerveusement.

-J'ai tué des gens...

-Comme tout le monde... Moi aussi, j'en ai tué... Et je continue d'enlever la vie chaque nuit...

-Mais tu as tué Voldemort... Tu n'as jamais été le fils d'un Mangemort et un Mangemort... À toi, on te pardonne tout... Moi, on ne me pardonne rien.

-Non, je n'ai jamais été tout cela... Mais tu ne l'as pas été non plus, sur bien des choses... Mangemort, tu ne l'étais pas... Tu t'es sacrifié, et peut-être as-tu tué bien des gens, mais pense que tes informations, que tu ramenais, en sauvaient beaucoup d'autres...

Draco se contenta de rester silencieux, ne sachant trop que répondre. La confusion régnait dans son esprit, l'affolant légèrement. Croire Harry ? Cela semblait plus logique que de croire un étranger, mais il avait peur... Tellement peur!

Doucement, Harry alla déposer un léger baiser derrière son oreille.
-Laisse-moi ma chance... S'il te plait...

Draco frémit de nouveau et se retourna péniblement dans ses bras, le regardant avec hésitation. Il finit par s'avancer, déposant ses lèvres contre les siennes.

Harry fut parcouru d'un léger frisson, ses mains quittant ses hanches, ses bras allant plutôt entourer sa taille. Draco se colla contre lui, sortant sa langue pour caresser ses lèvres doucement.

Harry l'accueillit aussitôt, enfin rassuré que rien n'ait tourné à la catastrophe...
Ses mains glissèrent sous son pyjama, caressant doucement la peau douce de son dos, commençant toujours juste à se rendre compte des changements que lui avait apporté la transformation. Draco, lui, ne s'inquiétait de rien, trop occupé à l'embrasser de toutes ses forces, le serrant contre lui.

Ils restèrent ainsi un long moment, le manque d'air ne les préoccupant pas, Harry finissant pourtant par se détacher de lui, doucement, le regardant simplement.

-L'éternité avec moi, ça te plairait ? demanda-t-il, tendrement.

Draco lui fit un léger sourire.

-Pourquoi pas, lui dit-il, caressant sa nuque de ses fins doigts.

Harry sourit également, allant déposer un baiser dans le creux de son cou, et prenant enfin conscience de la faim qui le tenaillait.

-Tu as toujours envie de sortir ?

Draco le regarda d'un air curieux.

-Non, pourquoi ?

-Parce qu'on aurait pu aller faire un tour en ville...

-Un tour ? demanda Draco, inclinant la tête sur le côté. Oui... Oui, pourquoi pas. Je dois juste me changer.

Harry rit légèrement.
-Ce sera mieux sans pyjama, c'est vrai...

Draco sourit.

-Je vais me changer...

Il tourna le dos mais s'arrêta.

-Tu déverrouilles la porte ?

Harry sourit, tendant la main et levant le sort par se fait, le laissant ainsi sortir. Draco se hâta de traverser le hall, montant dans sa chambre sans s'inquiéter de ce que faisait Harry. Pourtant, une fois là, il figea devant sa garde robe, se demandant bien ce qu'il allait mettre.

Tandis qu'il réfléchissait, toujours face à sa penderie, Harry en profita pour le rejoindre, s'asseyant sur le lit.
-Mets ce dont tu as envie...

-Vraiment ? demanda Draco. Si je mets ce dont j'ai envie, je mets les mêmes vêtements que lors de notre rencontre: Pantalon de toile et pull triple épaisseur!

-Mets-les si tu en as envie... Mais ça ne te sera d'aucune utilité... Tu ne peux pas avoir froid...

-Je sais, dit Draco. C'est juste... une impression.

Il serra son pyjama contre lui.

-Eh bien essaie de la surmonter...

Draco se contenta de grogner d'un air agacé, se contentant de rester devant son armoire.

Harry eut un sourire amusé.
-Mais tu serais quand même mieux en cuir...

Draco regarda la seconde partie de sa garde robe et frissonna.

-Ce n'est pas une bonne idée, dit-il. Vas-y sans moi, d'accord ?

-Bien sûr que si... Pourquoi est-ce que tu ne veux plus ?
Il se leva et alla le serrer doucement dans ses bras, par derrière.

Draco frissonna de nouveau.

-Parce que... Je vais te gêner! Je préfère vraiment que tu y ailles sans moi.

-Et moi je préférerais que tu viennes, justement...

-Mais pour quoi faire ? demanda Draco.

-Apprendre ?

Draco ne répondit rien, s'appuyant contre lui.

-Oui, je suppose que je dois bien apprendre tout ce que ma position implique...

-Ta... Mais de quoi tu parles ?

-Ma position de vampire, idiot! De quoi croyais-tu que je parlais ?

-J'en sais rien... Tu parlais de position... C'est troublant...

Draco tourna la tête vers lui.

-Je ne vois pas ce qu'il y a de troublant!

-Laisse... Mais tu n'as vraiment aucune envie de venir ?

Draco le regarda, l'air hésitant.

-Si... et non, dit-il. Je crois que cela me fait un peu peur... Sans oublier que... J'ai froid!

-Non, tu n'as pas froid du tout... C'est seulement une impression... Ça se passe dans ta tête...

Il embrassa sa tempe.

-Viens seulement faire un tour... Si tu veux vraiment rentrer, on rentrera...

Draco l'obligea à le lâcher.

-Pourtant, j'ai froid! Et ce n'est pas qu'une impression!

Harry le regarda faire avec un certain agacement, revenant aussitôt se serrer contre lui.
-C'est sans doute parce que tu viens de mourir... Je ne m'en souviens pas vraiment, de cette impression... J'étais couché dans la neige, donc...

Draco se contenta de grimacer.

-Tu n'es pas vraiment un créateur de bons conseils!

-Je suis désolé, chuchota Harry. Mais je n'ai pas suffisamment appris encore pour cela...

Draco le regarda, étonné qu'il excuse.

-Je ne te le reprochais pas, dit-il, pivotant vivement dans ses bras. Je constatais, c'est tout...

Il eut un petit sourire.

-Nous apprendrons ensemble, dans ce cas.

Harry sourit doucement.
-Ça pourrait être très intéressant...

Draco lui rendit son sourire.

-Je n'en doute pas.

Il s'approcha de lui, l'air félin. Doucement, il embrassa ses lèvres et les quitta très vite, se glissant dans son cou pour remonter jusqu'à son oreille qu'il mordit avec une grande douceur.

-Première leçon, dit-il. Les vêtements... Montre-toi bon conseiller.

Harry frissonna, mais rit doucement tout de même, ses mains glissant sous sa blouse de pyjama.
-On va commencer par enlever ceux là, et nous verrons après...

ooOOo0oOOoo

Et voilààà...
Il ne reste plus que l'épilogue! Avouez qu'on vous a fait peur, mouhahahaha!
Maintenant... Review pleeeease! (beaucooooup!)
Sinon, vous connaîtrez jamais la fin, et vous aurez pas la potenciel suite qu'on projette d'écrire niark!

A bientôôôôôôôt!

On vous aime!
REVIEW PLEAAAASE!

Laika&Umbre77

16 Janvier 2006