Titre : Gambare Shikamaru
Auteur : Kou Haruko
Traductrice : Ishime
Sujet : Naruto.
Rating : R
Genre : Romance, sérieux. Pas vraiment de gros délire ici, comme quoi ça se voit que je ne suis que traductrice !
Résumé : Shikamaru reste trop longtemps dans le bain, et Ino pique une crise.
Commentaire : J'aime cette fanfic, j'aime cette fanfic, J'AIME CETTE FANFIC ! Bon, maintenant que tout le monde le sait, je peux peut-être ajouter que j'aime toutes celles de l'auteur ? Ishime-fan-de-Kou-Haruko Je veux la suite de ses fiiiiiiiiiiiiiiics ! Alors pour patienter je les traduis. Comme ça on patientera ensemble ! Pis on pourra même lui envoyer une pétition, qui sait ?
Dédicace : À Kou Haruko, qui a écrit cette merveilleuse fanfiction, et à Tamyl Sikao, fan-de-shikaino-made-in-france-coupiiiiiineuh ! Et pis à ma-bande-de-dingues-à-moi-toute-seule-à-moi-toute-seule : Chim', Bidule et Youyou !
Chapitre 2 : Compétences en communication
Cela faisait une heure, et Shikamaru était toujours dans la salle de bain. Ino comprenait qu'être jounin soit épuisant, mais le nombre d'heures dans une journée était limité. Ils avaient encore trop de choses à faire. La réalité était peut-être cruelle, mais il n'avait pas assez de temps pour rester dans son bain tout un après-midi.
"Shikamaru ?"appela Ino, furieuse, en cognant sur la porte de la salle de bain. "Secoue-toi, Shikamaru ! J'ai encore besoin de toi pour livrer mes fleurs aux clients !" lui rappela-t-elle.
Elle arrêta de cogner pour écouter la réponse, qui ne vint pas. Elle recommença à cogner, plus fort cette fois, chaque coup avertissant son époux que sa patience serait de courte durée.
Toujours aucune réponse de l'homme dans la salle de bain.
L'humeur d'Ino empira encore devant le mutisme de son mari.
"Shikamaru ? Sors de cette salle de bain maintenant ! Il vaudrait mieux pour toi que tu te sois noyé dans la baignoire si tu ne me réponds pas, parce que je vais te tuer si je dois entrer pour te forcer à sortir !" s'écria-t-elle, ponctuant sa phrase d'un coup particulièrement bruyant sur la porte. De nouveau, elle se calma pour écouter une éventuelle réponse.
Tout ce qu'elle entendit fut le silence de la salle de bain et le léger gazouillis des oiseaux dehors.
Ino était vraiment en colère à présent. Comment osait-il ne pas lui obéir, ne pas avoir peur d'elle ? Pire encore, depuis quand avait-il le cran de l'ignorer ? Nu ou pas, décida-t-elle, elle entrait.
"Shika ? J'ouvre ! Tu peux abandonner tout espoir maintenant !" déclara-t-elle en faisant craquer ses poings.
Elle tourna la poignée et ouvrit brutalement la porte. Elle s'apprêtait à hurler et brutaliser Shikamaru, histoire de lui apprendre à l'ignorer comme il l'avait fait. Elle se réjouissait déjà à l'idée de la façon dont elle allait le faire se repentir, mais toute sa colère s'évanouit devant le spectacle adorable que donnait son mari, profondément endormi malgré tout le bruit qui avait précédé son arrivée.
Shikamaru était assis, nu, dans la baignoire, son torse dépassant du bord, comme s'il était une énorme peluche, un de ces gigantesques animaux bourrés de coton. Bien qu'elle soit sûre de l'inconfort de cette position, il avait dû se débrouiller d'une manière ou d'une autre pour s'assoupir. Elle resta immobile et silencieuse, le dévisageant, si vulnérable dans son sommeil. Toute sa fatigue transparaissait dans son état, et elle eut mal pour lui.
Les yeux d'Ino erraient sur la partie visible, hors de la baignoire, du corps de Shikamaru. Elle admira ses épaules larges, ses grandes mains calleuses qui la touchaient toujours si doucement, elle admira les muscles durs de ses bras que son activité l'avait forcé à développer. Elle reconnut toutes les vieilles cicatrices sur sa peau pâle, lisse, sans en découvrir d'autres. Elle sentit son coeur sauter un battement. Shikamaru était vraiment sexy. Pourquoi ne s'en était-elle pas aperçue plus tôt ? Cela lui aurait épargné des années perdues à aimer Sasuke , et à tenter désespérément d'attirer son attention.
Ino s'effraya devant la férocité des instincts protecteurs qui l'envahissaient. Elle aurait voulu prendre Shikamaru, l'envelopper dans une serviette et courir à leur chambre et l'emportant dans ses bras. Elle aurait voulu le glisser dans leur lit, le rejoindre, l'y blottir et l'y garder pour toujours, que jamais n'apparaissent de nouvelles cicatrices sur sa peau. Mais elle n'oserait jamais faire quelque chose d'aussi gênant et insensé. Non, à la place, elle tendit un bras et lui chatouilla espièglement l'épaule du doigt.
La peau entre les sourcils de Shikamaru se plissa pour marquer son irritation, mais il ne se réveilla pas. Ino sourit tendrement à sa face endormie et se pencha sur ses genoux pour approcher son visage du sien.
"Shika-chan..." dit-elle d'une voix tendre et affectueuse.
Elle lui souleva le menton et appuya doucement ses lèvres contre la moue boudeuse de Shikamaru. La chaleur familière contre ses lèvres l'éveilla et il commença à remuer.
"I... no ?" coassa-t-il avant d'ouvrir lentement les yeux et de cligner des paupières.
"Mou Shikamaru-tara... Je croyais pourtant être la princesse de cette relation, Mr Sleeping Beauty."
Shikamaru fut rassuré en reconnaissant l'amusement qui perçait dans sa voix.
Ino plongea une main dans l'eau du bain et soupira en le regardant.
"L'eau est froide," déclara-t-elle.
"Si tu le dis," répondit-il avec indifférence, comme s'il ne l'avait pas remarqué.
Ino roula des yeux, le poussa un peu plus loin dans son irritation douce.
Shikamaru décida de s'asseoir et tendit prudemment un muscle. Il regretta aussitôt son imprudence en sentant une vague de douleur traverser sa chair pourtant apaisée par l'eau. Il laissa échapper un gémissement, et les petites mains d'Ino vinrent se poser sur son dos. Elle l'aida à soutenir son poids et à se redresser précautionneusement. C'était douloureux, mais bien moins que s'il avait dû s'asseoir tout seul.
Les mains d'Ino glissèrent de son dos à sa nuque, où elle commença à desserrer les noeuds que formaient ses nerf des doigts.
"Tu as dormi pendant une heure ?" demanda-t-elle avec un regard amusé. "Ta peau est toujours couverte de crasse, et tes cheveux aussi. Mais QU'EST-CE que tu as lavé ?"
La seule réponse de Shikamaru fut de faire passer son expression de légèrement grincheuse à extrêmement grincheuse. Ino était habituée à ce genre de réactions, et décida qu'il était futile d'essayer de lui parler quand il était dans ce type d'humeur. Elle continua donc de le masser en silence.
Sous les attentions d'Ino, la nuque de Shikamaru se décrispa et sa tête se mit à pencher en avant. Son menton se cala contre sa clavicule et son regard tomba sur ses genoux. Il se redressa brusquement : il avait oublié qu'il était nu. À la vitesse d'un jounin, il sortit de la baignoire, saisit une serviette accrochée à une mur, l'enroula autour de sa taille et revint à sa place. Heureusement, Ino n'avait pas l'air d'avoir remarqué son manège.
Il ferma les yeux quand sa petite femme chérie ôta son élastique de ses cheveux, et lorsqu'elle commença à les peigner des doigts, l'habituel froncement de sourcils de Shikamaru diminua ostensiblement. Il laissa échapper un soupir bienheureux et se détendit complètement.
Ino prit une brosse et continua de débarrasser ses cheveux de n'importe quelle sorte de noeuds.
"Mais qu'est-ce que tu ferais sans moi, espèce de clochard paresseux ?" soupira-t-elle, plus pour elle-même que pour lui.
"Ma maman dit 'absolument rien'," répondit-il avec sincérité.
"Probablement, affreux clochard paresseux," le gronda-t-elle.
"Tu dis ça comme si c'était une mauvaise chose. La dépense d'énergie ne doit se faire qu'en dernier recours car l'énergie est précieuse," expliqua-t-il avec un petit sourire satisfait.
Ino leva sa brosse et l'agita théâtralement.
"Oh, mais pourquoi ai-je épousé un paresseux, sans ambition et déjà vieux dans sa tête comme toi ?" se lamenta-t-elle avec un désespoir feint.
Le sourire de Shikamaru fut remplacé par un regard stupéfait, et il reprit son air boudeur. Il fulmina intérieurement. 'Et après elle va dire qu'elle aurait dû continuer à attendre Uchiha au lieu de m'épouser," songea-t-il avec amertume.
Les yeux d'Ino s'élargirent de surprise devant sa réaction.
"Shika-chan... Je t'ai épousé parce que je... Vraiment, vraiment... Vraiment, je... Je t'adore... Non, je t'aime," avoua-t-elle, un peu à contrecoeur, en rougissant. 'Shikamaru est en colère ?' se demanda-t-elle. 'Impossible ! Shikamaru ne s'énerve jamais !'
"De toute façon," Ino secoua sa brosse sous le nez de son mari et ordonna, "tu vas te secouer un peu et te dépêcher de prendre ta douche."
Shikamaru revint à sa paresse habituelle en appuya son dos contre le rebord de la baignoire, et sourit insolemment.
"J'ai pas envie... Tu n'as qu'à me laver, toi," suggéra-t-il.
Ino frémit.
"Tu es un grand garçon ! Lave-toi tout seul ! Et dépêche-toi !"
Shikamaru bâilla bruyamment.
"Mais je suis si fatigué, et la baignoire est si confortable..." soupira-t-il léthargiquement, avant de fermer les yeux, paraissant se rendormir.
Ino le frappa rageusement sur la tête de sa brosse, mais n'obtînt pas même un sursaut de sa part, en raison des nombreuses années qu'il avait passées à se faire maltraiter par celle qui devait devenir sa femme. Finalement, après avoir foudroyé une dernière fois du regard son visage endormi, elle reposa sa brosse à cheveux, en signe de défaite. Elle commençait à se rendre compte que si elle n'acceptait pas de l'aider à se laver, il venait de s'installer dans sa baignoire pour toujours.
"Bon, bon, d'accord, JE VAIS TE LAVER !" lui hurla-t-elle à la figure.
Il y avait du changement dans l'air. Depuis quand Ino suivait-elle les caprices de Shikamaru ? Il se redressa en souriant et retira la bonde de la baignoire.
Bien que cédant à ses caprices, Ino allait déposer ses lois.
"Nous prenons une douche," l'informa-t-elle. En aucun cas elle n'allait végéter avec lui pendant des heures. "Et tu ne me reluques pas !" avertit-elle nerveusement, ses mains s'arrêtant à mi-chemin vers ses vêtements.
"Hai hai," répondit Shikamaru avec ennui.
"UN SEUL 'hai' suffit !" C'était son tour d'être de mauvaise humeur.
"Mendokuseeeee, tu ressemble à ma mère," grogna-t-il.
"Hmph," fit Ino. "AAARAAA, attention, tu nous fait un complexe d'Oedipe !" se moqua-t-elle.
Shikamaru était trop paresseux pour prendre le risque de se disputer avec elle. "Hai hai hai, tu as raison, c'est de ma faute," admit-il d'un ton apaisant.
Ino ne pouvait plus vraiment continuer de s'énerver contre lui après qu'il ait endossé tous les torts, aussi lui tourna-t-elle le dos pour se déshabiller.
Shikamaru baissa les yeux vers ses genoux, ou plutôt sur la serviette qui entourait ses hanches et eut une grimace d'incertitude avant de décider de l'enlever. Il aurait l'air assez stupide s'il se douchait en tenant une serviette autour de ses hanches, et encore plus idiot s'il se mettait en maillot de bain. Il fit couler l'eau, régla la température et mit le robinet en position douche. Il se leva pour tirer le rideau de la douche et se trouva hypnotisé par la vision enchanteresse du derrière nubile d'Ino.
Il savait qu'il se comportait comme un voyeur, mais il ne pouvait pas détacher son regard de la forme tentatrice. Il suivit des yeux le contour de la silhouette de sa femme, de la taille fine, qui semblait toujours s'ajuster parfaitement au creux de ses bras, à la légère courbe de ses hanches arrondies. Ino se retourna et il se trouva paralysé, comme un cerf pris dans les phares d'une voiture. Et le pire était que Shika junior aussi appréciait le spectacle.
Le visage de la jeune femme vira immédiatement à un rouge presque étincelant. Shikamaru ne put s'empêcher de la trouver belle, mais malheureusement, ce que Shikamaru aimait, Shika junior l'aimait encore plus. "Hé les deux cent de QI, c'est pas le moment de me lâcher !" s'écria son cerveau.
Mais tout ce qu'il réussit à émettre fut un "Uhhhh..." inintelligible et peu convaincant.
Ino cacha précipitamment ses seins et baissa la tête. L'atmosphère de la pièce devint rapidement pesante, et Shikamaru pouvait sentir le chakra qui montait en elle. Les poings d'Ino se mirent à trembler, et son destin fut scellé. Il regarda dehors par la seule fenêtre de la salle de bain, qui offrait une vue parfaite de la cour de leur maison.
"Les nuages sont beaux aujourd'hui..."
Un flash illumina la ville quand Ino le frappa sur la tête. Visiblement, elle était vraiment timide et mal à l'aise avec la nudité.
"VICIEUX, TU M'AVAIS PROMIS !" lui hurla-t-elle. Ses joues étaient cramoisies et ses yeux lagon emplis de larmes. Shikamaru se dit qu'elle était belle, les reflets étoilés de ses prunelles ajoutant encore à son air angélique. Il sentait à peine la bosse qui grandissait sur son crâne.
'Nous ne sommes pas à l'aise sans vêtements, nous n'avons presque pas fait l'amour depuis notre mariage il y a un mois. Cinq fois pendant notre nuit de noce et une seule fois après, quand nous étions saoul le soir du mariage de l'actuel Hokage-sama. Quel genre de 'jeunes mariés' sommes nous ? pensa-t-il avec une pointe de colère et une bonne dose de frustration.
"... Gomen... Pas fait exprès de regarder." Et il était sincère. Même Shika junior ne pouvait avoir des excuses pour tout.
Shikamaru se détourna brusquement en s'emparant d'une bouteille de shampooing sur l'étagère. Il continua de lui tourner le dos en espérant qu'elle ne remarquerait pas son excitation mais Ino, n'ayant rien remarqué, crut qu'il lui en voulait.
Il étalait sans douceur le shampooing sur sa tête quand il entendit Ino souffler bruyamment derrière lui. 'Elle n'est pas si fâchée que ça finalement,' conclut-il, soulagé. Oserait-il espérer ? Il reconnut sans peine le léger bruit du rideau de la douche et deux autres mains se glissèrent dans ses cheveux.
"Ino ?" questionna-t-il.
"Je te lave les cheveux et le dos. Tu t'occupes du reste," annonça-t-elle d'une voix totalement neutre.
Il prit son gant et commença à étaler le savon sur son torse. Il aurait aimé qu'elle lui masse la tête moins sensuellement. Il allait avoir quelques problèmes pour laver son entre-jambe. Les corps masculins pouvaient être si pénibles, parfois. Quand elle retira ses mains, il se sentit à la fois soulagé et déçu. Il se pencha un peu pour atteindre ses jambes et une éponge se posa doucement sur son dos, l'avertissant qu'Ino commençait à le frotter. Il trouvait plutôt agréable d'être lavé par quelqu'un d'autre, même s'il aurait préféré sentir les doigts de sa femme glisser directement le long de son corps à la place de l'éponge. Mais bien sûr, il ne l'aurait jamais avoué à Ino. Pas même si sa vie en avait dépendu.
Pendant ce temps, Ino s'inquiétait du silence de Shikamaru, mais elle décida qu'il devait juste être trop paresseux pour discuter. À moins qu'il ne lui en veuille encore pour le coup qu'elle lui avait donné. Mais si tel était le cas, pourquoi haletait-il si fort ?
Une goutte perla sur le nez de Shikamaru. Il ne savait pas s'il s'agissait d'eau ou de sueur, parce qu'à présent il était complètement excité. Tout en continuant de se laver, son cerveau s'était mis à travailler sur un projet d'évasion qui lui permettrait de partir avant qu'Ino n'ait remarqué quel pervers était son mari. Mais une autre partie de lui, celle qui exigeait la satisfaction immédiate de ses désirs, lui ordonnait de se retourner pour montrer à Ino combien il la voulait. Leurs corps étaient chauds, l'eau et le savon les avaient rendus glissants. Si ce n'était pas le moment, quand le serait-ce ? Il pourrait se tourner vers elle et la prendre au piège contre le mur. Il l'embrasserait, lui montrerait à quel point il l'aimait et si elle d'humeur, ils pourraient passer l'après-midi au lit à se câliner. Il s'apprêtait à se retourner quand Ino l'interrompit.
"J'ai fini ! Toi aussi tu as fini. Rince-toi et sors maintenant."
"..." Il acquiesça.
Ino sortit de la douche, s'enveloppa dans une serviette duveteuse et ferma distraitement la porte derrière elle en sortant d'un pas vif.
"..." Shikamaru se gifla. "C'est pénible."
Il rinça rapidement savon et shampooing et sortit à son tour de la douche. Il enfila son boxer et tressaillit quand le tissu frotta désagréablement contre son membre sensible. Voilà qui ne l'arrangeait pas. Il se concentra sur son dernier souvenir du répugnant Uchiha Sasuke, le type ennuyeux et pénible qu'il avait du ramener pour sa première mission de chuunin. Haruno Sakura, la harpie trop autoritaire qui avait fait pleurer Ino pendant toute une semaine quand ils avaient huit ans. Ino... Non, il ne fallait pas penser à Ino maintenant.
Ino qui s'acharnait de nouveau sur la porte.
"SHIKAMARU !" ragea-t-elle.
"Hai hai warukatta," répondit-il avec ennui.
Parfois Shikamaru se demandait comment il avait pu finir avec une femme aussi exigeante, lui qui avait toujours été si pressé de tirer des leçons des erreurs de son père. Qu'était donc devenu son beau projet de vie d'enfant ? Il était vraiment trop puéril quand il avait décidé de programmer sa futur-existence. Il avait voulu épouser une femme ni trop belle, ni trop laide. Qu'elle ne soit pas dominatrice lui paraissait si évident qu'il ne le précisait même pas. Mais il était trop impudent, et ne se rendait pas compte de la part que jouaient les sentiments dans l'élaboration d'un projet d'avenir. Et à présent il se retrouvait avec Ino. Mais peut-être qu'Ino n'était pas une si belle femme. Il n'en savait rien. Il l'avait toujours trouvée parfaite. C'était comme une maladie, ou cet amour dégoulinant et débilitant, qui vous rendait complètement aveugle. Elle pouvait être déraisonnable, tyrannique, têtue, égoïste et violente, il ne voyait que ses bons côtés.
La porte de la salle de bain tremblait à chacun des coups qu'on lui assénait de l'autre côté. Des morceaux de plâtre se décrochaient et tombaient du mur. Elle ne pourrait plus supporter la colère de sa femme très longtemps. Au moins, Ino ne tapait pas sur sa tête.
"SHIIIIIKAAAAMAAARUUU !"
"HAI HAI !"
Il tira sur son pantalon et regarda à nouveau la porte. Les gonds s'étaient presque détachés. Encore quelques coups et elle tomberait du mur. Shikamaru enfila son confortable T-shirt en maille, ouvrit la porte et fut accueilli par deux poings en pleine poitrine.
"I... no..." suffoqua-t-il.
Elle cligna des yeux, toute sa colère évanouie. "Oh désolée Shika-chan ! Je ne pensais pas que tu allais ouvrir la porte maintenant," expliqua-t-elle en souriant. Elle lui tendit un bout de papier. "Tiens." Il le prit et le fixa, sans comprendre.
"Qu'est-ce que c'est ?" demanda-t-il en se frottant le torse. Il espérait que son sternum ne craquerait pas. Le sourire de sa femme s'adoucit et il eut un mauvais pressentiment.
"C'est la liste des gens qui m'ont commandé des fleurs. Les bouquets sont déjà faits et étiquetés. Il ne te reste plus qu'à les livrer," lui apprit-elle.
Les yeux de Shikamaru se fermèrent à demi, le faisant paraître encore plus endormi.
"Même si je n'en ai pas envie ?" questionna-t-il avec espoir. Il y avait toujours le hasard.
"Absolument," fit-elle joyeusement.
"Mais je n'ai pas envie !" L'agacement perçait dans sa voix. "Je suis fatigué."
"Mais anata..." Son ton était câlin, et presque aussi doux que du miel. Elle caressait lentement son bras.
"Arrête Ino, ça ne prend pas avec moi. Ça n'a jamais marché," coupa-t-il, semblant encore plus ennuyé qu'auparavant. Il avait toujours été un excellent menteur.
Le sourire ensoleillé d'Ino disparut et son regard se fit orageux. "Tu es resté dans la salle de bain pendant trois heures !" Sa voix était dangereusement basse. "Si tu étais sorti il y a deux heures, tu aurais déjà fini les livraison," dit-elle, lui portant le coup de grâce.
Shikamaru renonça momentanément.
"D'accord d'accord MENDOKUSEE ONNA !" Il fourra le papier dans sa poche et descendit.
"Itterasshai !" chantonna Ino du haut des escaliers, comme toutes les bonnes épouses.
Shikamaru grommela un peu avant de lui répondre, à contre-coeur. "Ittekuru." Il aurait pu claquer la porte en partant, mais il lui aurait fallu faire un effort, et il s'y refusait.
Ce n'était vraiment pas juste. Tout, il devait tout faire. Rien qu'aujourd'hui, il avait eu plus de travail qu'aucun homme ne devrait en avoir. Ino l'avait tiré du lit à coups de pied à quatre heures du matin pour qu'il aille nourrir les cerfs de sa famille. Puis à cinq heures et demie, elle l'avait envoyé chercher des fleurs pour les livraisons de son magasin. À six heures trente, il avait quitté Konoha avec ses coéquipiers pour capturer un ninja déserteur, et il n'était rentré à la maison qu'à deux heures de l'après-midi. Il avait PENSÉ qu'il pourrait se reposer un peu, mais comment aurait-il pu deviner qu'elle le mettrait dehors pour l'envoyer livrer des bouquets de fleurs à six heures du soir ?
"MENDOKUSEE !"
Il savait qu'il aurait dû rater l'examen chuunin quand il en avait eu l'occasion, et continuer à vivre comme un simple ninja de base. Ce fut à ce stade de ses réflexions qu'il remarqua un petit pré accueillant, juste sur le bord de la route. Un petit somme ne lui ferait pas de mal. Il courut à son futur petit nid douillet et s'y assit. Il eut un long soupir de fatigue, et se coula dans le coussin que Dame Nature lui avait si gentiment offert. Il se demanda distraitement si son comportement n'était pas passif-agressif, puis son cerveau s'emplit d'images de nuages et d'heures entières passées à ne rien faire.
Quelques jours plus tard, Ino se plaindrait à quelques filles du manque total de romantisme de Shikamaru, qui ne l'embrassait pas, même quand ils se douchaient ensemble, et ce serait alors le véritable début de l'histoire.
TO BE CONTINUED...
