Auteur : kaneda26
Origine : Yuyu Hakusho
Genre : yaoi.
Couple : Hiei et Kurama, Yusuke et Botan, Hiei et Mukuro…
Disclamer : Tout ce petit monde ne m'appartient pas
Titre : Déclaration et conséquences
Résumé : Hiei décide de déclarer son amour à Kurama mais tout ne marche pas comme prévu.
Chapitre onze :
Kurama apparut brusquement devant Yusuke. Ce dernier faillit avoir une crise cardiaque.
« Tu peux pas arriver normalement ? Tu m'as foutu…
-J'ai perdu Hiei, coupa Kurama. »
Le détective le regarda.
« Comment ça, tu l'as perdu ? T'as regardé sous ton lit ?
-Ne plaisantes pas ! Il est parti ! Et il a encore besoin de soins ! »
Yusuke poussa un soupir. Il avait pensé que tout reviendrait à la normal. Mais Hiei n'en faisait encore qu'à sa tête.
« Tu veux quoi ? Que je t'aide à le chercher ? »
Kurama secoua la tête.
« Non. T'as toujours le détecteur d'aura et il est encore configuré pour Hiei ?
-Ouais, attends, j'ai du le mettre quelque part. »
Au bout d'un quart d'heure où Yusuke retourna la moitié des casseroles de son restaurant, il finit par mettre la main sur le boîtier rond.
Kurama l'attrapa et disparut aussi sec.
« Et merci ? Ca existe, non ? »
Yusuke grommela. Ces deux là semblaient n'exister que l'un pour l'autre sans se soucier du reste et surtout sans se soucier de venir le déranger à chaque fois.
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Son bras gauche était dans un état pitoyable. Il avait arraché le bandage fait par Kurama avec rage, il ne méritait pas d'être traité ainsi, d'être soigné avec tant de gentillesse. La sensation de brûlure était intense mais paradoxalement, sentir cette douleur lui faisait du bien. Il avait voulu regagner le makai mais n'avait pas pu. Il respirait mal, une séquelle de son combat contre Yuronué, comme son bras.
Il avait pu atteindre le parc de la ville et s'était dissimulé dans un arbre. Il espérait que personne ne le chercherait et surtout pas Kurama.
Après tout, le yohko serait plutôt soulagé d'être débarrassé de sa présence. Jamais plus il ne sentirait ses yeux se poser sur lui, le détailler avec une envie évidente. Non, il s'interdisait de penser à Kurama de cette manière. Il ne le ferait que le blesser davantage.
Il ne le verrait plus. Doucement, dans la tête de Hiei apparut l'image de son amour. Les cheveux qui cascadaient sur les épaules, la peau pale, les yeux verts tantôt riants, tendres dans les moments de détente, tantôt durs et impitoyables lors des combats. Il aimait ces deux expressions, ces deux facettes de Kurama, son côté humain et son côté yohkai qui en faisait un être si cher à son cœur.
Le rire de Kurama, sa façon qu'il avait de se pencher vers lui tout en passant les mèches de cheveux derrière ses oreilles, pour lui expliquer quelque chose. Pour le sermonner quelquefois quand Hiei n'agissait pas très normalement dans le monde des humains. Jamais méchamment.
Le baiser qu'ils avaient échangé, le seul et unique. Un baiser interrompu laissant comme un goût d'inachevé dans la bouche de Hiei.
Et les images changèrent. Le sang qui coulait sur la nuque, sur les épaules. Les cris de dépit qui s'échappaient de la gorge de Kurama. Les lèvres qu'il avait tant désiré sur son sexe.
Il secoua la tête n'arrivant pas à chasser toutes ces pensées. Ce n'était pas lui ! Ce n'était pas lui qui avait fait ça !
« Mais moi aussi, je l'ai désiré. Je l'ai voulu aussi maladivement, de façon obsessionnelle. Je ne vaux pas mieux que Yuronué. »
Hiei soupira. Il savait bien que la décision qu'il venait de prendre, de ne plus voir Kurama, était la bonne, en fait, c'était la seule solution possible. Ce ne serait pas évident de tenir à cette résolution parce qu'ils seraient sans doute amener à se voir souvent dans le cadre de missions. Non, il dirait à Yusuke qu'il ne voulait plus travailler avec Kurama. Il inventerait une fausse excuse, comme quoi c'était trop difficile de rester à ses côtés alors qu'il l'aimait. Il passerait pour un minable mais ça n'avait pas beaucoup d'importance maintenant. Est-ce que quelque chose avait seulement la moindre importance maintenant à part Kurama ?
Tout ce qu'il voulait, c'était le bien-être de son amour, le savoir heureux, capable d'aimer.
Il n'était que le messager, celui qui avait libéré Kurama de ses démons. Mais il n'avait rien à espérer.
L'image de Kurama se plaça devant ses yeux. Cet air là lui était familier. Les yeux un peu inquiets et à la fois heureux. Ces yeux là, il les faisait quand Hiei était blessé, il le regardait avec attention, mêlant l'inquiétude face à la blessure et le soulagement de le voir se réveiller.
Hiei tendit la main. Toucher ce rêve. Ses doigts sentirent une peau douce, tellement réelle.
« Enfin ! Je t'ai trouvé ! »
Le jaganshi sursauta. Ce n'était pas une image. Kurama se tenait devant lui, perché sur la branche d'arbre. Il retira sa main.
« Tu m'as fait peur ! Tu n'avais pas à te sauver comme ça !
-Je… Désolé, je pensais que c'était mieux.
-Mieux ? Pour qui ? Tu n'es pas encore remis, je te signale ! C'est quoi ces manières de te sauver comme un voleur sans même me laisser le temps de te remercier ?
-Me remercier ? »
Kurama sourit. Une petite idée germait dans sa tête, remercier Hiei avec un baiser. Mais même s'il en avait envie, il hésitait, il avait peur de prendre les devants.
« Pour avoir tuer Yuronué. Et pour m'avoir protéger même quand j'étais désagréable avec toi. Je te remercie. »
Hiei grogna, Kurama n'avait pas à lui dire merci pour ça.
« Qu'est-ce que tu as fait à ton bras ? s'écria le yohko, voyant le bandage à moitié défait.
-Laisse tomber, t'en occupes pas !
-Et puis quoi encore, montres moi. »
Quand Kurama se pencha pour examiner le bras du jaganshi, une pierre verte en profita pour s'échapper du col de sa chemise.
Hiei la regarda avec étonnement.
« Tu la portes ? souffla t-il.
-Quoi ? Ah, oui, je l'aime bien.
-Tu n'es pas obligé. Je veux dire… si tu n'aimes pas les colliers… »
Kurama fronça les sourcils et sa main effleura sa gorge se rappelant un collier bien plus douloureux. Il décida que les soins pouvaient attendre quelques minutes.
« Tu le sais ? Tu sais ce que… Hiei ?
-Oui.
-Comment ? C'est Yuronué ? Il te l'a dit ?
-Non… Il… »
Hiei hésita.
« Il me l'a montré… »
Kurama eut un regard horrifié, baissa la tête et murmura difficilement.
« Tu as vu ce qui s'est passé ? Tu as tout vu ?
-Pas tout, non. Je… Pas la fin… Mais j'en ai assez vu. »
Un silence profond s'installa pendant plusieurs minutes où ils évitèrent le regard de l'autre.
Hiei avait menti. Il ne pouvait pas avouer qu'il n'avait pas seulement vu mais qu'il avait vécu cette scène.
Kurama se mordit les lèvres. C'était donc ça qui avait éloigné Hiei. Le jaganshi devait être dégoûté de lui après l'avoir vu si misérable.
« Je suis désolé, dit Hiei, brisant son mutisme. Je ne savais pas pourquoi tu étais si… réservé. Je comprends maintenant. Ce monstre t'a… violé alors…
-Il ne m'a pas violé, l'interrompit Kurama. »
Hiei leva les yeux.
« Non, confirma Kurama. Il n'a pas réussi. Kuronué a eu des soupçons et il est venu me sauver. Il m'a enfermé le temps que la drogue n'agisse plus. »
Le yohko n'avoua pas que le confinement entre les quatre murs de la cellule avait été une autre épreuve.
« Hiei, ce que tu as vu… Ce n'était pas moi. Enfin, c'était moi mais…
-Je sais.
-Tu le sais peut-être mais ça n'empêche pas que tu ne m'aimes plus maintenant. »
La voix de Kurama avait pris une inflexion triste mais Hiei ne le remarqua pas. Si Kurama le voyait de cette façon, ça lui simplifiait beaucoup les choses. La jaganshi ne répondit pas. Comment nier ses sentiments ? Comment mentir à Kurama à ce sujet ? Sur la seule chose qui lui avait apporté un peu de bonheur dans sa vie.
Kurama prit ce silence pour une confirmation. Son cœur se serra. Même mort, Yuronué venait encore de lui faire du mal, lui retirant l'amour de Hiei.
Le vent souffla, s'engouffrant dans les cheveux de Kurama.
« Viens, rentrons, dit-il. Il commence à faire froid.
-Non, je…
-Tu rentres avec moi ! Je dois refaire ton bandage et te donner des médicaments. Après, tu pourras partir. »
Partir très loin, pour ne plus avoir à faire souffrir Kurama, pour ne plus se haïr soi-même de le désirer malgré tout.
Partir très loin, lui ôtant le dernier espoir qu'il avait de redevenir comme avant, de pouvoir aimer et de le prouver à celui qu'il aimait.
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Kurama avait donné un léger sédatif à Hiei. Et celui-ci s'était endormi presque immédiatement. Le yohko regarda le petit démon allongé dans son lit.
Il avait envie de se glisser près de lui, de profiter de cette chaleur si apaisante. Mais Hiei ne l'aimait plus. Sa main se referma sur la pierre verte et il continua à contempler le jaganshi.
Kurama avait remarqué ça de nombreuses fois déjà. Quand Hiei passait la nuit chez lui, il était rassuré et dormait profondément, sans être sur ses gardes. Mais cette fois-ci, le yohko se rendit compte à quel point l'expression de Hiei était adorable. Détendu, paisible, un fin sourire sur les lèvres. Il avait de longs cils noirs qui touchaient la peau bronzée. Ses cheveux en bataille posés sur l'oreiller prenaient de nuances bleues foncées se mêlant à l'ébène.
Et Kurama ressentait plus fortement l'amour qu'il éprouvait. Mais pourquoi avait-il fallu qu'il mette tant de temps pour s'en apercevoir ? Et qu'il s'en aperçoive alors que c'était trop tard !
Maintenant qu'il pouvait aimer, la seule personne qu'il voulait était inaccessible.
Il détourna son regard, ça ne pouvait que lui faire plus de mal.
Il comprenait que Hiei ait pu être dégoûté mais comment changer tout cela ? Comment faire pour que les choses redeviennent comme avant ?
Il remonta la couette sur les épaules de Hiei bien qu'il sache que le jaganshi n'avait pas besoin de chaleur et sortit.
Ses pas le menèrent devant le restaurant de Yusuke.
Ce dernier le regarda. La tête que faisait Kurama ne lui dit rien de bon.
« Tu l'as pas retrouvé ?
-Si, si, fit Kurama en s'asseyant sur un des sièges surélevés près du comptoir.
-Ben alors quoi ?
-Je ne sais pas quoi faire… »
Yusuke eut un soupir. Il n'allait quand même pas tout leur expliquer à ces deux abrutis !
« A quel propos ?
-Hiei.
-Tu lui as dit ?
-Non, je… C'est trop tard, il ne m'aime plus.
-Il te l'a dit comme ça ?
-Non.
-Alors, rien n'est perdu, fit Yusuke. »
Kurama soupira.
« Mais je ne sais pas quoi faire…
-C'est pourtant simple ! s'écria Yusuke. Tu lèves tes fesses de ce tabouret, tu rentres chez toi. Tu le chopes et tu lui roule le patin du siècle ! Tu le désapes et tu le balances sur le lit… Je continue ou c'est assez clair ?
-Je peux pas faire ça ! cria Kurama en rougissant. Si… si il ne veut pas.
-C'est quoi votre problème ? C'est pour le plaisir de compliquer les choses ou quoi ? »
Kurama ne répondit pas. Tout ce que venait de dire Yusuke, il en avait envie. Il avait envie d'embrasser Hiei, et pouvait même envisager de faire l'amour avec lui. Le sentiment de désir qui revenait dans son corps et dans sa tête était fort mais pas assez encore pour lui faire faire le premier pas.
« Sers moi un verre, s'il te plait, dit-il finalement.
-Non, refusa Yusuke. »
Kurama le regarda.
« Très bien, je vais me servir moi-même.
-Je te l'interdis !
-Essayes de m'en empêcher ! »
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Hiei se réveilla et tout de suite se sentit soulagé. Kurama n'était pas près de lui, il était seul dans le lit. Son bandage avait été refait. Et la douleur avait diminuée. Il scanna l'appartement avec son jagan. Vide. C'était le moment parfait pour se tirer vite fait.
Il ne pouvait pas s'imposer davantage, il en avait assez fait.
Hiei se leva et récupéra ses affaires posées sur la chaise de bureau. Il reconnaissait bien là Kurama. Son manteau était consciencieusement plié, ses bottes étaient bien posées l'une à côté de l'autre par terre.
Une fois qu'il eut revêtu ces habits, il attacha son épée à sa ceinture et regarda la chambre. Il aimait cet endroit. Kurama l'avait toujours accueilli ici.
C'était la fin d'une époque, la plus belle de sa vie sans doute. Maintenant, il lui restait le makai et les combats. Et la mort au bout du compte.
Il ouvrait la fenêtre quand il entendit la porte de l'appartement s'ouvrir.
« Hiei ? fit la voix de Yusuke. Viens m'aider, Kurama est vraiment mal en point ! »
L'esprit du jaganshi devint vide un centième de seconde puis il se précipita vers l'entrée.
Il s'attendait au pire mais il découvrit un Yusuke passablement énervé et un Kurama qui avançait dans la pièce en chancelant. Hiei eut un sourire de soulagement. Kurama n'était pas blessé. Il gagna la fenêtre du salon.
« Hé ! Tu restes là ! Tu vas pas te casser comme ça sans réparer les dégâts ! s'écria Yusuke.»
Hiei le regarda. Kurama venait de reprendre son équilibre assez fragile en s'appuyant sur Yusuke, ses joues étaient toutes rouges et son regard était un peu vitreux.
« Il est…
-Rond comme une pelle ! »
Kurama glissa et faillit tomber. Hiei fit trois pas en avant et le rattrapa.
« J'peux savoir pourquoi tu l'as fait boire comme ça ?
-Moi ? Moi, je l'ai fait boire ? J'ai plutôt essayé de l'empêcher ! Si tu t'amusais pas à lui briser le cœur toutes les deux minutes, il en serait pas là ! »
Kurama se blottit dans les bras de Hiei en ronronnant. Le jaganshi le transporta sur le canapé.
« J'ai rien fait ! dit Hiei en se tournant vers Yusuke. Je ne l'ai même pas touché !
-C'est bien ce que je te reproches ! »
Le jaganshi eut un regard d'incompréhension.
« C'est pas vrai, c'est une caractéristiques des démons d'être aussi lent à la détente ou quoi ? Il t'aime, tu l'as pas compris ? »
Cette fois-ci, le visage de Hiei n'eut aucune expression. Il était trop sous le choc pour manifester quoi que ce soit. Yusuke continua sur sa lancée.
« Et qu'est-ce qui te prends ? Y'a pas une semaine, t'aurais tué la moindre personne qui s'approchait de lui et maintenant, tu ne l'aimes plus ? Mais qu'est-ce qui va pas avec toi ?
Qu'est-ce qui va pas dans votre tête à tous les deux ? »
Hiei n'écouta pas la suite. Il était en train d'enregistrer une information complètement folle. Kurama l'aimait. Yusuke venait bien de dire que… Non ! Il avait dû rêver. Ou alors, ce n'était pas dit dans ce sens là. Ca signifiait juste que Kurama l'aimait bien, comme un ami, pas comme…
«…me faîtes vraiment chier ! Et je suis poli ! Enfin, non, pas vraiment ! Mais faut dire que…
-Il te l'a dit ?
-Hein ? Quoi ?
-Qu'il m'aimait ? Il te l'a dit ?
-Il l'a dit à tout le monde ! Quand il s'est aperçu que tu avais changé le plan, il s'est écroulé. Et il a fini par dire qu'il t'aimait.
-Je vois, répondit Hiei. Il tient un peu à moi, mais comme un ami.
-Non mais t'es sourd, aveugle et complètement stupide ?
-Hé ! J'te permets pas !
-Moi, je me permets ! S'il faut ça pour vous ouvrir les yeux alors je me permets tout ! Il croit que tu ne l'aime plus, c'est vrai ? »
Hiei eut un regard triste.
« Tu l'aime ou pas ? Hiei ! Réponds-moi ou je vais chercher Kuwabara pour qu'il me dise tout ce que contient ta cervelle !
-Je l'aime mais… Ce n'est plus possible. »
Le ton du démon était si peiné que Yusuke se calma un peu.
« Parce que tu as vu ce qui était arrivé à Kurama ?
-Il t'en a parlé ?
-Il devient très bavard quand il a bu. C'est à cause de ça ? Juste à cause de ça ?
-Tu ne comprends pas.
-Et ben, expliques ! J'suis pas plus con qu'un autre !
-Ca ne te regarde pas ! »
Yusuke expira lentement par les narines. Et reprit son souffle pour se remettre à hurler.
« Oh que si ça me regarde ! Surtout quand j'ai un kistuné complètement saoul dans mon resto qui fait fuir la clientèle ! Alors, accouches ! »
Hiei s'assit sur le canapé, prenant bien soin de ne pas toucher Kurama. Son regard pourtant resta fixé sur le yohko.
« Ce que j'ai vu, c'est… Merde ! Je suis comme Yuronué ! Je suis exactement comme lui à le désirer aussi…»
Hiei se tut. Il ne dirait rien de plus. Comment avouer ce qui s'était vraiment passé dans ce cauchemar.
« Bon sang, Hiei, tu mélanges tout ! As-tu peur maintenant ?
-Peur ? fit Hiei, étonné. Non, j'ai n'ai pas peur. Je veux juste éviter de le blesser.
-Voilà exactement ce qui te différencie de Yuronué ! Il faut être idiot pour ne pas le comprendre !
-Tu m'as traité d'idiot ?
-Parfaitement ! Tu penses que la seule solution, c'est d'aller te planquer dans un coin perdu du makai !
-Mais c'est la seule solution. Je vais lui faire du mal, je le sais. Je ne peux que le blesser.
-Je t'aurais pas cru aussi lâche, dit Yusuke sur un ton méprisant.
-Lâche ?
-Ouais, c'est exactement ce que j'ai dit ! T'as tellement peur de le blesser un jour que tu préfères fuir ! Et ben, je vais t'apprendre quelque chose : quoi que tu fasses, même si tu l'aimes, tu le blesseras. Tu vas le faire souffrir en partant, et même si tu restes et que vous devenez un couple, tu le feras souffrir aussi ! Tu ne savais pas ça ?
-Tu ne fais pas de peine à Botan, toi ? argumenta Hiei.
-Qu'est-ce que tu en sais ? As-tu la moindre idée de l'inquiétude, de l'angoisse que je lui cause en partant en mission ou en participant à un combat ? Et moi, sais-tu que j'ai peur à chaque fois qu'elle se rend chez Emma ? Parce que je me dis qu'il la garderont peut-être, que je ne la reverrais plus. On se fait souffrir mais cette douleur est plus supportable que l'absence totale d'amour ! »
Yusuke termina sa tirade légèrement essouflé.
« Je pourrais te laisser le choix, continua t-il. Mais je vais être un peu égoïste sur ce coup pour le bon fonctionnement de mon commerce. »
Il sortit son portable de sa poche.
Hiei eut un regard méfiant. Qu'est-ce que le détective comptait faire ?
« Koemma ? Ouais, c'est moi. Dis, tu peux me filer un petit coup de main ? C'est pas grand chose mais il faut le faire immédiatement. C'est à propos du portail qui mène sur les ténèbres… Ah, t'es devant la console de réglages, parfait. »
Yusuke se tourna vers le jaganshi et eut un sourire malicieux.
« Fais en sorte que Hiei ne puisse pas l'utiliser, merci, dit-il avant de raccrocher. »
La réaction ne se fit pas attendre, l'épée de Hiei passa à quelques millimètres de sa tête.
Yusuke esquiva plusieurs coups avant de courir vers la porte.
« Maintenant, tu sais ce qu'il te reste à faire, cria le détective avant de s'enfuir. Il a besoin de toi maintenant ! Uniquement de toi ! »
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Des lourdes chaînes sur ses chevilles. Une pièce sombre et glacial. Et ses gémissements.
Ses poignets étaient entravés eux aussi à ses chaînes de métal accrochées aux murs.
Combien de temps s'était écoulé ainsi, à gémir d'un désir inassouvi dans cette pièce ? Un jour, deux ? Peut-être plus.
Ses mains avaient fini par être libérés et il s'était lui même procuré le plaisir qu'il voulait. Mais chaque fois, la jouissance était trop courte et suivie inévitablement d'un manque qu'il fallait à nouveau combler.
Au bout d'un moment, il n'arrivait plus à se satisfaire malgré tous ses efforts. Son membre se dressait toujours, provoquant une souffrance dans tout son corps. Mais les caresses qu'il se prodiguait lui faisaient à présent plus de mal que de bien, les frottements successifs ayant brûlé la peau fragile.
Et ses mains avaient été à nouveau immobilisé. Et la douleur au niveau de son entrejambe avait grandi.
Il se sentait comme un animal, incapable de résister à ses pulsions bestiales. Il n'était plus un être pensant, il n'était que désir et bas instincts. Il ne ressentait même plus la faim ou le besoin de dormir, seul l'envie demeurait.
Il avait fini par se recroqueviller sur lui-même, laissant échapper des soupirs mêlant la souffrance et l'insatisfaction.
Il ne savait pas quand la douleur avait commencé à diminuer, quand le désir s'était retiré progressivement de son corps et de son esprit. Il ne savait pas quand il était redevenu un être à part entière.
Sauf que c'était finalement arrivé.
La jour filtrait par les barreaux de la petite fenêtre de sa prison. Et le jour se faisait aussi dans sa tête.
La porte s'était ouverte sur Kuronué. Sans un mot, son ami avait ôté les chaînes qui le retenaient et avait soigné les plaies de son cou. Kurama aurait pu pleurer à ce moment là. Mais il ne le fit pas. Il demanda juste :
« Combien de temps ?
-Deux semaines. »
Trop long et trop court à la fois. Deux semaines dans la vie d'un démon qui allait vivre des centaines d'années, ce n'était rien. Mais ces deux semaines allaient conditionner les reste de son existence. Plus de désir, plus aucun sentiment de désir n'existerait dans son corps. Pas plus qu'il ne le laisserait exister chez les autres. Il ne voulait plus voir des yeux dévorants se poser sur lui.
Les mains de Kuronué sur son cou, c'était déjà trop. Son ami du le comprendre parce qu'il ne le toucha pas plus que nécessaire pour le soigner.
Kurama se leva, repoussant le bras que Kuronué lui tendait sans que celui-ci en prenne ombrage.
En sortant de la cellule sombre, il chuchota :
« Merci. »
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Il tremblait. Son corps était agité. Hiei comprit que Kurama faisait à nouveau un cauchemar. La dernière fois, il avait, à sa grande surprise, réussi à le calmer juste en posant la main sur son front. Il hésita un moment. Puis quand il vit que Kurama s'agitait de plus en plus, Hiei effleura son visage. Sa main caressa la joue avant de toucher les cheveux, les laissant glisser entre ses doigts.
Dans son sommeil, Kurama tendit les bras et attrapa Hiei, le faisant basculer contre lui.
La jaganshi eut un mouvement de surprise et fut à deux doigts de prendre la fuite à nouveau.
Il a besoin de toi maintenant ! Uniquement de toi !
Hiei ferma les yeux et se laissa aller contre le corps de Kurama maintenant complètement calme.
« Je crois que je comprends, pensa Hiei. Je suis le seul à pouvoir le guérir. Il a besoin de moi. Et j'ai besoin de lui. Parce qu'il est également le seul à pouvoir me guérir. Même si c'est douloureux. »
Mais la douleur d'aimer et d'être aimer…, c'est mieux que la douleur de l'absence.
Il comprenait enfin pourquoi les humains attachaient tant d'importance à ce sentiment. Ca comblait tout.
A suivre…
Vous pensiez que c'était la fin ? Et ben non… Il va falloir encore un chapitre à nos deux tourtereaux… (parce qu'ils le valent bien, non ?).
J'aime bien Yusuke dans ce chapitre, bon, il paraît beaucoup plus intelligent que d'habitude (Yusuke : ca veut dire quoi ça ? k26 : Non, rien) mais je trouve que ça lui va bien !
A bientôt pour le prochain et dernier chapitre qui arrivera soit vendredi soir, soit samedi (et oui, je l'ai pas terminé, snif...)
