Zelenka s'assit derrière son ordinateur et vérifia combien de temps il leur restait. Deux minutes. Le Tchèque pianota sur son clavier pour réduire la taille du bouclier à leur seul Jumper. Il vit le décompte augmenter secondes par secondes. Quinze minutes. Ca devrait faire l'affaire. Il se tourna vers son collègue pour s'assurer que celui-ci avait pu s'installer.
McKay était à moitié assis, à moitié écroulée contre la porte arrière du Jumper. Sa peau était tellement pâle qu'elle en devenait presque bleuté et des tremblements parcouraient son corps.
- Rodney ? L'appela le physicien.
Son ami lui jeta un regard flou avant de refermer ses yeux et de balbutier des paroles inintelligibles.
- Allez le voir, je m'en sortirais, commanda Sheppard en se tournant avec inquiétude vers l'arrière du vaisseau.
Sans hésiter Radek se leva pour aider Rodney.
- Combien de temps reste-t-il ?
- Quinze minutes Colonel, répondit le scientifique en s'agenouillant près de son ami. Il posa une main sur son épaule. Le Canadien essaya faiblement de le repousser. Radek fut surpris du froid qui émanait du corps de son ami.
- Colonel le kit de secours ? Appela-t-il.
- A droite, près de la porte.
Radek se leva d'un bond et entrepris de trouver des couvertures chauffantes.
- Rodney dites-moi ce qui ne va pas. Demanda-t-il.
Le plus longtemps Rodney resterait conscient, le plus de chance ils auraient de le ramener autrement que mort de froid à Atlantis.
Il entendit le physicien ricaner et murmurer des choses incompréhensibles.
Radek trouva ce qu'il cherchait et revint vers son collègue juste au moment ou celui-ci se penchait brusquement sur le coté pour vider le contenu de son estomac sur le sol du Jumper. Radek fit un bond pour l'éviter. Une odeur aigre remplit le vaisseau.
- Doc ? Interrogea Sheppard avec incertitude.
- Rodney ne va pas bien du tout, répondit Radek en se penchant vers lui pour l'aider. Il sortit un tissu stérile du kit de survie et essaya de nettoyer le visage de son collègue. Rodney lutta pour se libérer.
- Je ne veux que vous aider Rodney, affirma Radek, un peu peiné que le scientifique le repousse encore une fois.
Celui-ci bougea frénétiquement les lèvres pour parler. Le tchèque se pencha vers lui.
- Pression, murmura Rodney.
Radek se souvint que le Canadien avait déjà dit quelques choses au sujet de la pression.
Lorsqu'ils étaient arrivés son vaisseau était presque totalement remplit d'eau, cela voulait dire qu'il était fissuré. Dans ce cas pour que le vaisseau ne se remplisse pas immédiatement, Rodney avait crée une pression positive, sûrement supérieur à celle actuelle. Et si la décompression se faisait trop rapidement…
Radek jura dans sa langue natale et se précipita vers son ordinateur.
- Qu'est-ce qui se passe Doc ? Demanda Sheppard.
- Je dois changer la pression du Jumper ou Rodney risque de mourir. Répondit le Tchèque en pianotant sur son clavier.
- Comment ça ?
- A ce que j'ai compris Rodney a du augmenter la pression du Jumper pour ne pas mourir noyer.
Radek interrompit son travail et regarda Sheppard.
- Je vous conseille de boucher votre nez Colonel, remarqua-t-il en joignant le geste à la parole
Il eut un moment de vertige puis la pression s'équilibra.
- C'est fait, constata-t-il.
- Combien de temps avant d'être à portée d'Atlantis ? Interrogea John en jetant un coup d'œil en direction e Rodney.
Zelenka s'en aperçut et retourna auprès du scientifique.
- Je crois que vous pouvez essayer.
Sheppard mis la radio en marche.
- Atlantis, ici Colonel Sheppard, me recevez-vous ?
Un instant seul des grésillements lui répondirent, puis la voix du Docteur Weir retentit dans le vaisseau.
- Colonel nous vous recevons. Où en êtes-vous ? Demanda-t-elle d'une voix tendue.
- Nous remontons, Rodney est avec nous.
- Merci pour ça ! S'exclama Weir. Et Griffin ?
Il y eut un silence. Zelenka observa le colonel hésiter puis répondre d'une voix sourde.
- Il était bien trop tard pour lui.
- Compris, répondit la voix altérée d'Elisabeth.
Zelenka repensa à toutes les lettres qu'elle avait déjà dû envoyer depuis le début de cette aventure pour annoncer la mort d'un fils ou d'un frère. Le Docteur Weir était une forte femme.
- Carson veut vous parler, continua-t-elle.
Dans ce cas je vous passe Docteur Zelenka parce que je suis un peu occupé en ce moment, répondit John avec un sourire triste.
Zelenka hocha la tête et activa sa radio.
- Radek ?
- Oui Carson, répondit le Tchèque en sachant parfaitement ce qui allait suivre.
- Comment va Rodney ?
Radek regarda son collègue qu'il avait couché à même le sol. Il lui avait retiré sa veste et l'avait enveloppé d'une couverture militaire pendant que Sheppard contactait Atlantis.
- Pas très bien, répondit-il.
Il se rendit compte que le sol du Jumper ne devait pas être particulièrement moelleux et entreprit d'enlever sa propre veste pour en faire un oreiller.
- Vous ne pourriez pas être un peu plus précis ? Demanda Carson avec indignation.
Radek ne s'en sentit pas affecté, il comprenait ce qu'il pouvait y avoir de frustrant pour l'Ecossais de ne pas être là pour soigner son ami. S'il n'avait pas été sur la terre ferme pour faire sa visite mensuelle aux Athosiens avec Teyla et Ronan, aucun doute qu'il aurait été dans ce Jumper avec lui.
- Il est très pâle, son pouls est faible et il est horriblement froid. Il a vomit et depuis il est évanoui. Nous avons du augmenter la pression du Jumper…
- La pression ? Demanda la voix du Docteur Weir.
Radek avala sa salive.
- Rodney avait augmenté la sienne dans le Jumper pour ne pas mourir noyé avant notre arrivée.
- Noyé ! S'exclama Beckett.
En fait le Jumper était presque remplit d'eau et du fait que ses batteries étaient à plat, l'eau devaient être à température ambiante.
- Ce qui veut dire, intervint Sheppard avec impatience, que McKay est resté dieu sait combien de temps dans une eau proche de 5° sans aucune certitude qu'il en réchapperait.
Un silence suivit cette déclaration. Radek s'agita, mal à l'aise. Tout cela était de sa faute. Il regarda Rodney toujours agité de tremblement et son sentiment de culpabilité s'intensifia.
- Que dois-je faire Carson ?
- Augmentez la température à l'intérieur du Jumper. Prenez une boisson énergisante dans le kit de survie et essayer de le faire boire. Installez-le le plus confortablement possible et veilliez à ce qu'il sente qu'il n'est pas seul.
Zelenka entreprit de suivre les instructions de l'Ecossais.
- C'est tout ? Entendit-il Sheppard demander abruptement.
- Je crains que se soit tout ce que vous puissiez faire pour l'instant mon garçon, répondit Carson d'une voix peinée.
- Docteur Weir, appela Zelenka.
- Je suis là Radek, répondit-elle immédiatement.
- Lorsque nous arriverons à Atlantis, il faudra que je finisse la décompression. J'ai déjà programmé le Jumper pour qu'elle commence maintenant, mais nous partons de loin, il faudra une dizaine de minutes pour qu'elle soit complète une fois que nous aurons atteint Atlantis. Expliqua-t-il avec application pour qu'Elisabeth ne perde rien.
- Compris Radek.
