Deux jours avaient passé depuis le sauvetage et Radek essayait vainement de se concentrer sur un problème d'alimentation en énergie des circuits secondaires.
Il n'avait pas revu Rodney depuis que Carson l'avait emmené en urgence à l'infirmerie. A ce moment-là Radek avait réellement eut peur pour son collègue. Rodney était pâle et froid comme un mort et véritablement il y ressemblait si on exceptait ces horribles frissons qui le traversaient de temps en temps. Le Tchèque n'arrivait pas à réfléchir. La présence énergique du Canadien lui manquait. D'habitude il priait tout haut pour que quelques choses fasse taire son éloquent collègue mais maintenant qu'il n'était plus là, le laboratoire paraissait vide.
Radek se rappela de la période où l'équipe du Colonel avait été kidnappée par Ford. Il avait du supporter tout le travail de McKay pendant plusieurs semaines en plus du sien. Il se souvint de ce sentiment de solitude qu'il avait ressenti face à l'équipe scientifique qui se tournait vers lui pour prendre tout en charge. Il s'était alors surpris à en réprimander certain presque aussi sèchement que McKay lui-même.
Prenant une décision, le Tchèque laissa en plan son travail qui de toute façon n'avançait pas et se rendit à l'infirmerie.
Quand il y parvint, il tomba nez à nez avec Beckett.
- Carson ! Comment va-t-il ? Demanda-t-il sans pouvoir retenir son inquiétude plus longtemps.
Beckett lui offrit un sourire fatigué.
- Mieux. Vous pouvez aller lui parler, mais pas plus de dix minutes.
Radek hocha la tête et remercia Carson.
Dans l'infirmerie Rodney était couché dans un lit, recouvert de plusieurs couvertures. Sa peau était encore très blanche, presque aussi blanche que les draps, mais au moins elle avait perdu cette couleur bleutée qui avait terrifié Radek dans le Jumper.
- Carson, je vous ai dit d'aller vous coucher, grommela Rodney sans ouvrir les yeux.
- Je crois qu'il vous a obéi, répondit Zelenka avec un sourire.
Rodney ouvrir les yeux.
- Ah c'est vous ! Constata-t-il.
Radek fut glacé par la froideur de son collègue.
- Je veux dire.. repris Rodney en voyant son ami perdre contenance.
Mais rien ne vint finir sa phrase. Radek envisagea de repartir immédiatement mais il savait que cela n'arrangerait rien, au contraire. Il prit une chaise et s'assit au chevet du Canadien. Celui-ci contemplait silencieusement ses doigts. Mauvais signe, pensa Radek.
- Rodney je voudrais m'excuser, dit-il d'une traite.
Le Canadien leva lentement ses yeux vers son ami et Radek fut surpris d'y découvrir du soulagement et de l'horreur en même temps.
- J'aurais du être dans ce Jumper à votre place, repris Radek, et si j'avais bien fait mon travail, personne n'aurait du en pâtir. Je suis vraiment désolé Rodney.
Rodney secoua la tête, puis se repris immédiatement en grimaçant de douleur.
- Si vous saviez ce que j'ai pensé à votre sujet quand j'étais là en bas vous vous sentiriez moins désolé, murmura-t-il à travers ses mâchoires serrées en se tenant la tête à deux mains.
- Vous voulez que j'appelle quelqu'un, demanda Zelenka en tendant la main vers le bouton d'appel.
Rodney l'arrêta dans son geste.
- Non je n'ai besoin de personne, ça va passer, affirma-t-il sèchement.
Radek retira sa main puis attendit silencieusement sans vraiment savoir quoi dire de plus.
Enfin Rodney lâcha sa tête et tourna vers son ami un visage fatigué. Zelenka remarqua pour la première fois les profondes cernes qui entouraient ses yeux et les tremblements qui agitaient ses lèvres et même ses mains.
- Je ne vous en veux plus Radek, c'est compris ?
Le Tchèque hocha la tête lentement. Il s'attendait bien sur à ce que Rodney lui en ai voulu, mais formulé tout haut cette pensée se révéla difficile à digérer.
- Et maintenant si vous voulez bien oublier votre stupide complexe de culpabilité, j'aimerais que vous me parliez un peu de ce bouclier, continua Rodney avec un sourire.
Radek se sentit sourire en retour.
- C'était l'idée du Colonel Sheppard.
- Bien sur que c'était son idée, répliqua Rodney, mais comment avez-vous fait ?
Une demi-heure plus tard un Beckett agacé jetait le Tchèque hors de l'infirmerie et sermonnait Rodney sur son irresponsabilité.
- Vous m'avez soigné non ? Alors laissez-moi tranquille maintenant, objecta Rodney d'une voix aiguë qu'il prenait quand il était particulièrement agacé.
- Un corps ne marche pas comme vos sacrées machines Rodney, ça ne se répare pas d'un seul coup.
- C'est bien pour ça que je n'ai jamais été interessé par lamédecine.
Radek préféra se retirer silencieusement et laisser les deux hommes se quereller entre eux. Le Tchèque prisait avant tout une vie pacifique.
Rodney était bel et bien revenu, le reste rentrerait dans l'ordre avec le temps.
TBC : Encore un chapitre .
