Chapitre 5

Une fois le cours de Botanique terminée, je me rends directement à la bibliothèque pour donner quelques leçons privées à Estévan. Malgré l'heure qui avance, je ne me soucis pas de son retard. Je suis plongée dans un livre magique et si romantique. C'est un livre que j'ai emprunté à ma mère, une histoire d'amour entre un homme et une femme moldu du moyen-âge. Je ne sais pas pourquoi je ne me suis jamais intéressée à la littérature moldu auparavant.

Absorbée par ma lecture, je ne le vois pas s'approcher. Il me prends le livre des mains et lis le titre du roman, puis son auteur, en gardant toujours un doigt à la page où je suis rendue. Je le pris de me le rendre. Il s'approche de moi, en gardant le livre loin de moi, assez loin pour qu'il ne soit pas à ma portée.

- Non, pas tout de suite. Tout d'abord tu dois m'aider. Me chuchote-t-il à l'oreille.

Il se recule et je vois un sourire malicieux entre ses dents.

- Bon, par quoi veux-tu commencer? Demandais-je simplement.

- La métamorphose, je crois. C'est ce dont j'ai le plus de difficulté. Me dit-il au bout d'un instant.

- Bon, très bien, attaquons la métamorphose. Dis-je, essayant d'être le plus entraînante possible.

Il me regarde en souriant. Ses yeux plongé dans les miens. On dirait qu'il me lit comme un livre ouvert. Jamais je n'ai eu cette impression et je me sens terriblement gênée. Je baisse les yeux et ouvre le livre qu'il a apporté.

Plus de deux heures ont passées. Nous sommes nettement plus avancé. Estévan est très intelligent et il comprend très facilement mais je crois que cet effort est simplement lié au fait que je sois là. Je ne veux pas le croire, mais je laisse le bénéfice du doute m'envahir. Suite à une série d'exercice très simple, je lui propose d'aller manger et il accepte. En sortant de la bibliothèque avec le bras d'Estévan encerclant ma taille, Ron passe devant nous sans même nous lancer un regard. Je lève les yeux au ciel et cours le rejoindre, abandonnant Estévan sur le seuil de la bibliothèque. Lorsque je le rejoins, je lui touche le bras pour signaler ma présence. Il sursaute, et me dévisage, le regard emplit de peur et de désespoir. Puis, il change soudainement, son regard est froid et encore plus effrayé, on dirait qu'il panique. Je lui prends les mains, peut-être pour le rassurer, mais elles sont moites, extrêmement chaudes et mouillées de sueur nerveuse. Je suis surprise mais ne le laisse pas paraître. Je ne le lâche pas du regard, mais il essaye de fuir le mien. Je l'oblige à se concentrer sur le brun de mon iris. Ses yeux commencent peu à peu à s'emplirent de larmes.

-Qu'et-ce qu'il y a? Finis-je par demander.

Il ne me répond pas. Il ne veut pas répondre, ça se voit. Est-ce moi qui ait fait quelque chose? Ou peut-être s'était-il encore passé quelque chose avec Suzan.

Je n'ose pas le croire. Pourquoi je l'ai abandonné comme ça, à cette simple pensée. Elle m'a fait fuir, comme un chien enragé qui me poursuit. Je l'ai laissé seul dans le couloir, une larme sur sa joue, le regard peureux et chagriné. Je n'en reviens toujours pas. Cette seule phrase m'a laissé sans mots. Elle m'a fait fuir la réalité, celle que j'aurais dû affronter. Et maintenant je suis rongée par le remord, envahit par les larmes, secouer de frissons et toujours suivit d'un hoquet nerveux. Je suis couchée sur mon lit, la tête en bas. Je ne sais pas pourquoi j'ai imiter Malefoy. Mais je note de le remercier pour ce remède miracle. À l'instant même où j'ai mis ma tête à l'envers, mes larmes ont cessé de couler, mes frissons de passer le long de mon dos et mes hoquets ont arrêté après 5 minutes. Par contre, mes remords continuent de me ronger l'estomac. Ou peut-être que c'était la faim qui me ronge le ventre et les remords sont tout simplement là sans que je les sente.

Toc Toc Toc!

Avec le moral dans les talons, je ne pense pas à la présentation que je peux donner sur le moment. Je laisse donc sortir un faible ''oui'' de ma bouche. La porte s'ouvre lentement et la personne entre dans la chambre commence à marcher, mais s'arrête net lorsqu'elle m'aperçoit ainsi accoutré. C'est un pas léger, une démarche féminine. Puis j'entends un deuxième petit pas derrière la première. La première personne avance vers moi et met sa main sur mon front. C'est à ce moment là que je décide d'ouvrir les yeux. Je vois tout d'abord Ginny. Elle est inquiète, ça se voit facilement sur son visage et dans ses yeux. Je lui souris et la remercie d'être là. Je crois qu'elle ne m'a pas compris puisqu'elle fait signe à la personne derrière elle de s'approcher pour l'aider à me soulever de ma position actuelle. Lorsque je détourne les yeux du visage de Ginny, je le vois, il est là. Il n'ose pas bouger, même pas pour aider son amour à se remettre sur place. Je vois Ginny crier à son frère de l'aider mais je n'entends rien. Je suis comme dans un état second. Je ne comprends toujours pas ce qui se passe. Une troisième personne arrive en courant et bouscule un peu Ron au passage. Cette personne est Malefoy. Lui aussi est inquiet. Lorsque je le vois, j'aimerais me relever pour être plus présentable mais je n'arrive pas à bouger. Je panique un peu mais lorsqu'il s'approche pour enfin aider la pauvre Ginny qui n'en pouvait plus de crier aux oreilles inattentive de Ron, je me radoucit et sourit faiblement. Je n'arrive pas à faire mieux.

Ma tête tourne. Mon sang va dans tous les sens et s'affole. Toute cette quantité de liquide rouge descendue à ma tête veut, à présent, redescendre vers le reste de mon corps mais ne peux pas. Mes yeux veulent se fermer mais je reste courageuse et les gardent ouverts. La pièce dans laquelle nous venons d'entrer est blanche et il y a des lits de la même couleur alignés dans la pièce. Mes deux compagnons me couchent sur l'un d'eux, le plus proche. Ginny crie encore, son visage est terriblement inquiet et elle a chaud. Son corps n'en pouvait plus de supporter plus lourd qu'elle sur une longue distance. Elle s'est éloignée un peu du lit, enroulé des bras protecteurs de son frère, une larme coule sur sa joue. Mme Pomfreche mouille un linge et le dépose sur mon front. Elle parle calmement à mes amis, sûrement pour récolter des informations. Elle finit par quitter la pièce. Malefoy reste là une minute à me regarder puis s'en va. Ron et Ginny restent près de moi. Harry arrive peu de temps après. Il me regarde et pose sa main sur la mienne. Ginny enlève le linge humide de mon front et le remet dans l'eau froide. Elle le tord et le replace, tout en parlant de ce qui s'est passé. J'entends quelques mots par ci par là, rien de bien distinct, mais au moins, je sentais que j'allais de mieux en mieux. Ma tête me tourne encore, mes frissons ont repris. Ma faim ne m'a toujours pas abandonné. Je décide finalement de fermer les yeux et de m'adonner à un peu de sommeil. Mon cœur me fait mal, ma tête aussi, mon ventre également. Je vois ses yeux bleus, une inquiétude mêler d'angoisse et de chagrin. Mes remords reviennent subitement. Mon amour s'envole.

Les rayons du soleil m'aveugle. Sa lumière est si pure et forte qu'elle traverse mes paupières. Je sens l'énergie en moi, une force nouvelle. J'ouvre enfin les yeux. Ron à la tête couché sur le bord de mon lit. Je souris. Il est si beau au matin, lorsqu'il dort encore, malgré son ronflement sonore. Tout à coup, mon ventre n'en peut plus. Il veut se rassasier, il veut manger. Il fait des hurlements pas possibles. Essayant de faire le moins de bruit possible, je soulève les couvertes de mon corps et m'assoit sur le lit. Ron sursaute et me regarde, hébété. Je le regarde en souriant, lui caresse la joue et me lève. Mes jambes ne supportent pas totalement mon poids, je bascule et me rassoit sur le bord du lit. Ron retient son rire et vient s'asseoir près de moi, sans tout de fois me toucher. Je le trouve distant envers moi.

-J'ai faim. Dis-je au bout d'un certain temps.

-Je vais venir avec toi. Me répond-t-il.

Je me tiens à son bras, pour ne pas tomber. Au bout d'un moment, je m'habitue et finis par le lâcher. Nous marchons côte à côte, en silence, dans les couloirs silencieux et désertés. Il est encore très tôt malgré le soleil matinal assez fort. Lorsque nous passons devant une fenêtre, le soleil nous aveugle complètement. Lorsque je tourne les yeux, il marche droit, les bras ballotants de chaque côté de son corps, le dos un peu courbé mais droit. Ses yeux sont sans émotion, sans sentiment. La seule lueur perçue, est celle du reflet du soleil. Je ne comprends toujours pas pourquoi. L'unique pensée qui m'a fait couchée à l'infirmerie cette nuit, est celle qui me revient en tête soudainement, brutalement. Comme un vieux souvenir qu'on veut à tout prix effacer de sa mémoire. Je suis toujours là à le regarder et on dirait qu'il ne se rends compte de rien. J'ai peur. Peur qu'il ne m'ait trompée une fois de plus, une fois de trop. Je m'arrête soudain, ne voulant plus avancer. Il s'arrête aussi, un peu plus loin, me regardant, incrédule.

-Qu'est-ce qu'il y a? Demandais-je finalement.

-Comment ça, de quoi tu parles?

-De quoi je parle? Mais tu te moques de moi ou quoi? Tu es distant avec moi depuis hier! Ne vient pas me dire qu'il ne se passe rien, je ne te croirai pas! Et si c'est à propos de Suzan, dis moi le maintenant! Plus tu attendras, pire ce sera!

Il met un temps fou à répondre. Son regard est le même qu'hier. Inquiet et triste, peureux et contrarié. Je me suis trouvée bien courageuse, mais maintenant, mon courage baisse peu à peu. Je ne sais plus si j'ai vraiment envie de savoir se qui c'est passé. Ou peut-être qu'il ne c'est absolument rien passé et que je m'en fais pour rien. Je ne crois pas, parce qu'il aurait finis par parler et répliquer après ce que je lui ai dit. Un vent d'automne me glace le sang. J'ai la chair de poule, de gros frissons. Il s'approche de moi et m'entoure de ses bras puissants et réconfortants. Il me réchauffe dans le temps de le dire. Il ne se décolle pas, il reste là, blottis contre moi. Ou plutôt, moi blottis contre lui. Ma tête enfouie dans son torse et les bras recroqueviller sur ma poitrine, je sens son souffle chaud et rauque sur mes cheveux. Je pense toujours à lui et à Suzan. Je n'en peux plus, je vais craquée.

-Allez, vide ton sac! Dis moi ce qui ne va pas! Dis-je en me détachant de son étreinte.

Il soupire. Ce n'est pas bon signe.

-Je te dis qu'il n'est rien arriver. Je ne me suis toujours pas remis de mon baiser avec Suzan. C'est tout! Insiste-il.

Je ne le crois pas. Je ne veux pas le croire de toute façon.

-J'ai le droit à la vérité! Dis moi ce qui ne va pas, par pitié. Dis-je en laissant couler une larme.

Je n'en peux plus. Je n'ai plus d'énergie. Je m'écroule au sol. Ron accourt à mes côtés. Assise, je le repousse de toutes mes forces, aussi faibles soient-elles. Je me relève et commence à marcher. Je me retourne brutalement et pointe un doigt sur lui.

-Ne m'adresse plus la parole tant que tu ne t'auras pas décidé à m'avouer ce qui te tracasse.

Je pensais que ça allait peut-être le décider et qu'il crierait mon nom. Comme dans tous les bon films romantiques moldus. Mais non, il ne fait rien. Il ne bouge pas, ne parle pas, on dirait même qu'il a cessé de respirer. Je pleure. Je pleure si fort que ça résonne dans les couloirs, tout le long de mon chemin.

Lorsque j'arrive enfin devant le tableau de la coupe de fruit, je chatouille la poire et entre dans l'immense cuisine. Plusieurs elfes de maisons s'agitent autour de moi pour m'offrir leur service. Je commande le plus gros déjeuner que je n'ai jamais mangé. Puis je vois soudain surgir une petite tête que je connais bien. Dobby s'approche de moi, un grand sourire aux lèvres.

-Bonjour Miss! Vous n'avez pas l'air très bien, miss. Dobby peut demandé pourquoi, miss?

-Bien sur, j'ai été à l'infirmerie cette nuit parce que je ne me sentais pas bien et je n'ai rien mangé depuis hier midi.

-Je comprends miss. J'espère que vous vous sentirez mieux miss. Bonne appétit miss. Dobby doit maintenant retourner à ses chaudrons. Bonne journée Miss.

Et le petit elfe parti vers le fond de la salle où se trouvait Winky. Je la saluai de loin mais elle fit semblant de ne pas me voir. Mon déjeuner est prêt et je le dévore. Rien ne pourrait m'empêcher de manger.

Je m'allonge sur mon lit. La fatigue me couvre les yeux. J'ai sommeil mais je ne veux pas dormir. Pourtant, lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, l'horloge de ma chambre indique que le cours commence dans dix minutes. Je me presse de m'habiller d'un autre uniforme, de me peigné et d'être tout simplement plus présentable. Je pige une course folle à travers le château pour arriver à ma classe d'études des runes pendant que les garçons sont à la divination. Le professeur est mortellement ennuyant. Harry et Ron seraient surpris de m'entendre dire cela. Mais je tiens tout de même mon opinion. Le cours enfin finis, je cours à la rencontre de Ginny pour lui raconter ce qui c'est passé ce matin, un peu plus tôt.

-Non? Il n'a rien voulu te dire?

-Rien, pas un mot, à part qu'il a essayé de me mentir. Je me sens tellement anéantie sans lui. Incomplète, sans vie ou plutôt sans amour.

-Ne te laisse pas vaincre aussi facilement. Tu peux te sentir abattu mais jamais anéantie, n'oublie jamais cela. Et tu n'es pas sans vie, je te le rassure tout de suite. Mon frère est imbécile, laissé tombé une fille comme toi. Il rate une telle chance!

-Ouin...

-Tu ne sembles pas convaincue...

-Non, pas tellement. Je ne sais pas ce qui me prend. Ce n'est pourtant pas mon genre de me sentir abattu pour un simple garçon.

-Je suis bien d'accord. Ma chère Hermione, n'importe quel garçon voudrait coucher avec toi. Tu ne leur en laisses tout simplement pas la chance. Si tu ouvrirais les yeux, tu verrais que tous les garçons te dévorent des yeux. Tu es si belle, chérie.

Je ris avec elle. Je me sens tout de même perturbée. Est-ce vrai que tous les garçons me dévorent des yeux? Je ne crois pas. Elle doit dire cela seulement pour me remonter le moral. Cette idée me reste dans la tête toute la journée. Et je ne sais pas si c'est qu'ils se sont tous donnés le mot mais, ma petite Ginny avait bien raison. Je me rends compte que je n'avais jamais réellement ouvert les yeux sur le monde qui m'entoure. Mais ça va changer maintenant.

Voila la suite... je m'excuse pour le retard, j'ai eu bien des difficultés à terminé ce chapitre puisque je n'avais plus aucune inspiration. Je reviendrai avec la suite. Merci pour ceux et celles qui m'envoie des reviews. Tous les commentaires sont les bienvenus, en particuliers ceux qui m'aideraient à m'amélioré pour que ce soit le plus intéressant possible.