Trois Ans...
par Aline
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Chapitre IVRayna
Août 1998
"Nous y sommes."
L'homme qui la précédait s'immobilisa à quelques pas de l'entrée d'une cabane située au cœur du village. Il se tourna vers elle et lui fit signe d'avancer. Janna s'exécuta et, d'un pas mal assuré, rejoignit la porte et en abaissa la poignée. Elle pénétra dans une pièce froide et inhospitalière, à l'ameublement sommaire et à l'intérieur de laquelle régnait une forte odeur de renfermé. L'homme la suivit à l'intérieur et laissa tomber sur le sol poussiéreux le sac contenant les rares affaires qu'on lui avait remises.
"Combien de temps vais-je devoir rester ici ?"
L'homme se tourna vers elle et la dévisagea avec stupéfaction. Plusieurs mois s'étaient à présent écoulés depuis son retour, et c'était la première fois qu'elle s'exprimait dans sa langue maternelle et non en anglais. Un rictus satisfait déforma ses traits.
"Je constate que tu commences à comprendre," dit-il simplement, sans répondre à sa question.
Sans rien ajouter, il pivota sur ses talons et fit demi-tour, prenant bien soin de verrouiller la porte derrière lui. Janna promena lentement son regard autour d'elle et réalisa qu'il ne lui faudrait pas longtemps pour connaître cette pièce par cœur. Sur sa droite se trouvait un lit aux draps sales et froissés à côté duquel se tenait une petite table de nuit surmontée d'une lampe à huile. Une large table en bois massif et une petite cheminée de pierre occupaient à elles seules l'autre côté de la pièce et, sur le mur du fond, s'ouvrait une porte étroite, dont la jeune femme constata rapidement qu'elle était fermée à clé. Une unique fenêtre, munie d'épais barreaux d'acier, lui permettait d'entrevoir les caravanes et les maisons rudimentaires qui entouraient sa nouvelle demeure. Tandis qu'elle jetait un œil au-dehors, elle croisa le regard d'une vieille femme assise en tailleur à même le sol, devant sa caravane. Janna s'empressa aussitôt de tirer le rideau troué qui se balançait à côté de la fenêtre. Sous aucun prétexte elle n'offrirait à qui que ce soit la joie de la contempler, prisonnière de sa cage.
La jeune femme poussa un profond soupir, s'appuya contre le mur et se laissa glisser lentement sur le sol poussiéreux. Quelques jours plus tôt, lorsque celui qu'elle considérait comme son geôlier lui avait annoncé qu'elle serait installée dans un endroit plus confortable que la cabane où elle avait jusque là été enfermée, elle avait entrevu avec espoir la possibilité d'échapper à la surveillance constante dont elle était l'objet. Cependant, il lui apparaissait à présent avec clarté que ce "déménagement" n'avait pour seul but que de leur permettre de la surveiller d'encore plus près. Et elle se doutait que cela n'était pas sans rapport avec le fait qu'elle avait récemment réussi à réunir une partie de ses souvenirs et à reconstituer avec plus ou moins de précision les événements qui avaient précédé son arrivée ici. Elle avait commis l'erreur de révéler ce détail à l'homme qui la séquestrait et il semblait désormais plus déterminé que jamais à l'empêcher coûte que coûte de s'en aller.
Elle ramena ses jambes contre sa poitrine, les entoura de ses bras et enfouit son visage contre ses genoux. Une chaleur étouffante régnait dans la petite maison, mais tout son corps était secoué de tremblements incontrôlables. Elle avait l'impression que toute forme d'énergie l'avait désertée. Elle ignorait depuis combien de temps exactement elle se trouvait ici, dans ce pays dont elle se souvenait à présent qu'il avait été le sien, autrefois, et ne savait pas davantage combien de temps encore elle y serait retenue prisonnière. Elle n'avait d'ailleurs jamais osé poser directement la question, craignant bien trop la réponse qu'on lui donnerait. Une larme perla à sa paupière et elle l'essuya du revers de la main, relevant brusquement la tête. Il était hors de question qu'elle se laisse abattre, elle ne lui donnerait pas cette satisfaction. Toute sa vie, elle avait été obligée de se battre pour obtenir ce qu'elle souhaitait. Elle trouverait un moyen de quitter cet endroit lugubre, même si ça devait lui prendre du temps.
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24 février 2001
Buffy jeta un coup d'œil inquiet en direction de l'horloge suspendue au mur derrière Anya. Après sa visite à l'hôtel et sa conversation avec Mlle Calendar, elle s'était directement rendue au Magic Box, espérant y trouver son observateur. Celui-ci n'avait cependant toujours pas montré le moindre signe de vie, alors que midi approchait.
"Est-ce que ça lui arrive souvent, d'être à ce point en retard ?" demanda la jeune femme en se tournant vers Anya.
Celle-ci leva les yeux du magazine qu'elle parcourait distraitement et dévisagea la Tueuse pendant quelques secondes avant de comprendre de qui elle parlait.
"Oh, non, les autres jours il arrive quand même vers neuf ou dix heures," répondit-elle avec un haussement d'épaules. "Il faudrait vraiment que j'envisage de lui demander une augmentation, quand je pense à tout le…"
Buffy se leva brusquement, sans lui laisser le temps d'achever sa phrase.
"Est-ce que tu es en train de me dire qu'il est en retard tous les jours ?" s'exclama-t-elle.
"Oh pratiquement oui. Depuis une semaine, un peu plus. Ça lui passera."
"Et tu ne penses pas que tu aurais pu m'en parler plus tôt ?"
"Pour quoi faire ? Tu comptes peut-être aller le tirer de force de chez lui ?"
Buffy ouvrit la bouche pour répondre, mais préféra finalement s'en abstenir. Sans rien ajouter, elle attrapa son sac et quitta la boutique d'un pas décidé. Giles n'apprécierait très certainement pas ce qu'elle s'apprêtait à faire, mais elle n'avait pas le choix. Il allait mal, et elle ne supportait plus de continuer à le regarder souffrir sans essayer de l'aider. Et puis, elle avait fait une promesse à Mlle Calendar et elle était bien décidée à la tenir.
Il fallut plusieurs minutes à la jeune fille pour atteindre la maison où résidait Giles. Les rideaux de chaque fenêtre étaient tirés et, à en juger par la quantité d'enveloppes qui débordaient de sa boîte aux lettres, cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas pris la peine de relever son courrier. Buffy hésita un instant avant de gravir les quelques marches qui menaient à la porte d'entrée. Elle frappa énergiquement contre le lourd panneau de bois, mais n'obtint aucune réponse.
"Giles, c'est moi," cria-t-elle à travers la porte. "Ouvrez, je sais que vous êtes là !"
Elle réalisa alors que, en réalité, elle n'en savait rien du tout. Son instinct la poussa néanmoins à ne pas rebrousser chemin trop rapidement. Elle dut insister pendant encore plusieurs minutes avant d'entendre finalement des bruits de pas dans l'entrée. Une clé tourna dans la serrure et le visage de Giles apparut dans l'entrebâillement de la porte. Instinctivement, la jeune fille fit un pas en arrière ; elle s'était attendue à ce que son observateur semble mécontent d'avoir été dérangé, mais l'indifférence qu'elle lut sur ses traits l'effraya bien davantage que s'il s'était mis à crier. Ses pensées se tournèrent aussitôt vers ce que Willow avait dit, quelques jours auparavant. D'après elle, il traversait chaque année cette période avec la même difficulté… Comment se faisait-il qu'elle ne se soit jamais aperçue de rien avant aujourd'hui ?
"Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi, Buffy ?" demanda-t-il d'un ton brusque.
Sans rien répondre, la jeune fille tenta de pousser la porte afin de l'obliger à la laisser entrer, mais elle constata qu'il avait tiré la chaînette, l'empêchant d'ouvrir davantage.
"Giles, il faut qu'on parle, laissez-moi entrer !"
"Je suis désolé mais je suis relativement occupé en ce moment, je n'ai pas le temps de…"
"Je me fiche éperdument que vous ayez le temps ou non ! Je vous ai attendu toute la matinée à la boutique, je crois être en droit de m'inquiéter et de vouloir m'assurer que vous allez bien !"
"Comme tu peux le voir, je vais parfaitement bien ! Et maintenant si tu voulais bien…"
Il tenta de refermer la porte, mais la jeune fille la retint d'une seule main, sans quitter son observateur du regard. Il avait les traits tirés et elle devina aisément qu'il n'avait probablement pas passé une bonne nuit.
"Buffy, s'il te plaît… Je n'ai vraiment pas envie de discuter… Pas, pas maintenant…"
"Écoutez, je comprends que vous traversiez une mauvaise période, mais vous ne pouvez pas vous enfermer chez vous et rejeter l'aide de vos amis…"
"Je ne vois vraiment pas comment tu pourrais m'aider… Tout ce dont j'ai besoin, c'est qu'on me fiche un peu la paix…"
"Et bien moi, je suis persuadée du contraire… Écoutez, je vous laisserai tranquille, mais il y a une chose qu'il faut d'abord que vous me promettiez…"
Giles lança à la jeune fille un regard excédé accompagné d'un profond soupir, mais il hocha néanmoins la tête. Il lui aurait accordé à peu près n'importe quoi pour qu'elle veuille bien s'en aller. À sa grande surprise, Buffy plongea alors dans son sac, duquel elle sortit un calepin et un stylo. Elle griffonna quelques mots sur un morceau de papier quadrillé puis l'arracha du bloc, le plia en deux et le lui tendit par l'entrebâillement de la porte. Il voulut le déplier pour lire ce qu'elle avait y inscrit, mais elle l'interrompit.
"J'ai noté là-dessus l'heure et le lieu d'un rendez-vous. Je veux que vous me promettiez que vous vous y rendrez. Je vous assure que c'est extrêmement important… Giles je vous en prie, c'est tout ce que je vous demande…"
Giles dévisagea la jeune fille avec stupéfaction. Il aurait voulu lui répondre qu'il n'avait vraiment pas de temps à perdre avec ce genre d'enfantillages mais, face au regard implorant qu'elle avait posé sur lui, il ne parvint qu'à hocher la tête une nouvelle fois. Un sourire se dessina sur les traits de la Tueuse, et elle pivota sur ses talons pour faire demi-tour. Giles referma la porte, intrigué par le comportement de la jeune fille, puis déplia le morceau de papier qu'elle lui avait remis. Comme elle le lui avait dit, il ne comportait rien d'autre que le numéro d'une rue où il devait se rendre à dix-huit heures. Il secoua légèrement la tête froissa le billet et le laissa tomber dans la corbeille à papier. Il ignorait pour quelle raison Buffy semblait accorder tant d'importance à ce rendez-vous, mais ce dont il était sûr, c'est qu'il ne se sentait pas d'humeur à rencontrer qui que ce soit en ce moment.
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Octobre 1998
Il commençait tout juste à faire jour lorsqu'elle ouvrit les yeux, tirée de son sommeil par le cliquetis de la clé qui tournait dans la serrure. Elle se redressa, surprise de recevoir de la visite de si bonne heure. Son étonnement s'accrut davantage encore lorsque, à la place du visage de l'homme qui était désormais devenu son unique visiteur, apparut celui d'une vieille femme dont les traits lui semblèrent vaguement familiers. Instinctivement, Janna eut un mouvement de recul mais la vieille femme la rassura d'un sourire bienveillant.
"Ne crains rien," lui dit-elle tandis qu'elle refermait la porte derrière elle. "Je n'ai aucune mauvaise intention. Tu peux me faire confiance."
Janna ignorait pour quelle raison elle accorderait sa confiance à cette parfaite étrangère mais, à nouveau, le sentiment de l'avoir déjà rencontrée s'empara d'elle et elle sentit chaque muscle de son corps se détendre instantanément.
"Qui êtes-vous ?" demanda-t-elle, sans quitter sa visiteuse du regard.
Celle-ci avait remis la clé de la cabane dans la poche de sa tunique et s'avança en boitillant vers la large table située de l'autre côté de la pièce. Aussitôt, Janna se précipita hors de son lit, passa son bras sous celui de la vieille femme et l'aida à s'installer sur une chaise.
"Mon identité n'a guère d'importance," se contenta de répondre la vieille. "Ce n'est pas pour parler de moi que j'ai pris le risque de venir jusqu'ici. Cette visite ne sera d'ailleurs que de courte durée, je préfèrerais que Kralis ne l'apprenne pas, il s'arrangerait très certainement pour que je ne puisse pas revenir…"
"Kralis ?"
"L'homme qui t'a ramenée ici."
Janna crut percevoir une pointe de mépris dans la manière dont la vieille femme avait prononcé ces quelques mots et elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire soulagé. Si cette femme n'appréciait pas cet individu, cela signifiait qu'elle avait une alliée. Elle devina en outre aisément qu'il ne s'agissait pas de son véritable nom et qu'il s'était probablement lui-même rebaptisé ainsi. Le choix de ce patronyme en disait d'ailleurs long sur les ambitions que cet homme nourrissait ; en Romani, la langue de son peuple, Kralis signifiait "roi". La jeune femme tira une chaise et s'assit face à sa visiteuse.
"De quoi vouliez-vous me parler ?"
"De rien en particulier, pas pour l'instant du moins… Il est encore trop tôt pour… Non, peu importe. Je tenais à m'assurer en personne que tu allais bien."
La jeune femme ne cacha pas la surprise et la déception que lui causèrent les propos de son interlocutrice. D'après l'air grave et déterminé qu'arborait son visage, elle s'était attendue à autre chose que de vagues questions sur sa santé.
"Je… Je vais bien," bredouilla-t-elle.
"C'est faux, j'en suis parfaitement consciente," soupira la vieille femme.
Une profonde tristesse sembla alors s'abattre sur elle et Janna eut l'impression qu'elle venait de vieillir de dix ans en l'espace de quelques secondes.
"Je leur avais pourtant dit de ne pas faire ça," continua-t-elle d'une voix fatiguée. "C'était une erreur, jamais ils n'auraient dû…"
"Jamais ils n'auraient dû faire quoi ?"
La vieille femme releva les yeux vers Janna et un profond soupir fit trembler ses épaules.
"Tu ressembles tellement à ta mère…" souffla-t-elle pour elle-même avant de reprendre : "J'ai entendu dire que tu avais commencé à retrouver une partie de tes souvenirs. Quelles sont les toutes dernières choses dont tu te rappelles, avant le jour où tu t'es retrouvée ici ?"
Janna jeta à sa visiteuse un regard intrigué. Pourquoi cette femme qu'elle ne connaissait pas s'intéressait-elle ainsi à elle ? Méfiante, elle fut tentée de lui répondre que ça ne la regardait pas mais se ravisa finalement. Cette femme faisait de toute évidence partie des Anciens de la tribu, et lui tenir tête n'aurait pas été particulièrement prudent.
"C'est très flou," reconnut-elle. "Je me souviens vaguement que je me trouvais à l'école où je travaillais… Quelque chose s'est passé, quelqu'un était là… Je, je n'arrive plus à déterminer exactement de quoi il s'agissait, mais à chaque fois que j'y pense, j'ai l'impression de ressentir à nouveau la même peur qu'à ce moment-là… J'ignore pour quelle raison, mais j'étais terrorisée…"
"C'est tout ?"
Janna répondit par un simple hochement de tête. Elle avait déjà, à de nombreuses reprises, tenté de se concentrer uniquement sur ces événements afin de les faire rejaillir de son subconscient. Néanmoins, à chaque essai, elle sentait son sang se glacer dans ses veines de telle sorte qu'elle était obligée de s'efforcer de penser à autre chose. Quoi qu'il se soit passé ce jour-là, elle se doutait que ça n'avait pas dû être agréable.
"C'est bien ce que je pensais," soupira la vieille femme, la tirant de ses pensées. "Tu ignores tout des circonstances qui t'ont conduite ici… C'est probablement mieux, pour l'instant. Un jour où l'autre, il faudra que tu le saches…"
Janna fut tentée de lui demander pourquoi ce jour ne serait pas aujourd'hui, mais elle se ravisa. Quelque chose d'incompréhensible la poussait à faire aveuglément confiance à la vieille femme et, si celle-ci estimait que le moment de forcer certains souvenirs à lui revenir à la mémoire n'était pas encore venu, sans doute avait-elle raison. Aussi se contenta-t-elle de tourner pensivement la tête vers la fenêtre, geste que la vieille femme ne manqua pas de remarquer. Elle posa délicatement sa main sur celle de Janna et un sourire triste se dessina sur son visage.
"Je sais ce que tu ressens", dit-elle d'une voix douce et amère à la fois. "Nous ne sommes malheureusement que trop peu à désapprouver les agissements de Kralis. Et même si la majorité de la tribu pensait comme nous, les autres n'oseraient probablement jamais s'opposer à lui. Certains chefs gagnent le respect grâce à leur bravoure ou leur sagesse. Lui l'a obtenu par la peur. Il a prouvé de quoi il était capable en te ramenant ici et rares sont ceux qui auraient le courage de s'opposer ouvertement à un homme qui a osé défier les dieux et la nature et en sortir vainqueur. Si tu souhaites recouvrer ta liberté, tu ne peux malheureusement compter sur personne d'autre que sur toi-même. Tu seras obligée de gagner sa confiance, d'une manière ou d'une autre. Il faut qu'il pense que tu as fini par accepter ton sort et que tu regrettes sincèrement chacune des erreurs dont il te juge coupable. Ça ne sera sans doute pas toujours facile pour toi, et il faudra du temps mais… ce n'est qu'un homme, après tout. Et il en faut parfois peu pour qu'un homme se laisse aveugler par le charme d'une jolie femme."
Le silence retomba dans la pièce et Janna hocha légèrement la tête. Bien que l'idée de devoir se rapprocher de cet individu qu'elle détestait par-dessus tout lui donnât la nausée, elle s'efforcerait de suivre à la lettre les conseils de la vieille femme.
"J'aurais sincèrement aimé que les choses se soient passées autrement", soupira celle-ci en serrant un peu plus fort la main de Janna entre les siennes. "Les erreurs que nous avons commises par le passé sont toutefois irrémédiables, et la seule chose à faire est de s'assurer qu'elles ne se répètent pas. Il va maintenant falloir que je te laisse", ajouta-t-elle, "sans quoi quelqu'un finira par s'apercevoir de mon absence. Réfléchis à ce que je t'ai dit. Je reviendrai te voir aussi tôt que possible."
La jeune femme entrouvrit la bouche pour répondre, mais la vieille lui intima le silence d'un signe de la tête. Elle se leva lentement, en s'appuyant sur son bâton et traversa lentement la pièce. Janna la suivit jusqu'à la porte.
"Vous ne m'avez même pas dit votre nom", dit-elle simplement tandis que la vieille femme glissait la lourde clé dans la serrure.
Celle-ci se tourna vers elle et lui adressa un dernier sourire.
"Je m'appelle Rayna", ajouta-t-elle avant de refermer la porte derrière elle.à suivre...
