Trois Ans...
par Aline

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Chapitre VII
Savoir Pardonner

Mai 1999

"On m'a dit que tu souhaitais me voir ?"

Janna se tourna vers Rayna à l'instant où celle-ci laissait la lourde porte de chêne se refermer derrière elle, sans prendre la peine de la verrouiller. Pendant une seconde, la jeune femme songea que prendre la fuite serait d'une facilité presque enfantine, mais elle écarta rapidement cette idée. Si elle tentait de s'enfuir aujourd'hui, il y avait fort à parier qu'elle serait rapidement rattrapée pas un autre membre de la tribu. Les opportunités d'échapper à la vigilance de ceux qui la maintenaient captive se présenteraient en temps voulu. Pour l'heure, elle avait besoin de réponses.

"Je vous vois pratiquement tous les jours", répondit-elle d'une voix tranchante. "Ce que je souhaite, c'est vous parler. Ou plutôt vous poser quelques questions."

Les yeux de Rayna s'emplirent de mélancolie et elle avança d'un pas oscillant vers une chaise. Janna ne se leva pas pour l'aider.

"Je suppose que tu as fini par regarder les photos."

"Ana, c'est le prénom de ma mère, n'est-ce pas ?"

"Je ne pensais pas que tu te souviendrais d'elle… Tu étais si jeune…"

"Vous êtes sur ces photos, avec elle et moi… Vous connaissiez ma mère, pourquoi ne me l'avoir jamais dit ?"

Un long soupir secoua les épaules fatiguées de la vieille femme. Elle avait longuement hésité avant de déposer ces images dans la cabane de sa protégée, profitant de son sommeil. Elle savait que Kralis n'approuverait pas les révélations que ces images entraîneraient de manière inéluctable. Elle ne supportait toutefois plus les mensonges et la dissimulation dans lesquels on la forçait à vivre depuis trop longtemps. Les dernières visions qui s'étaient imposées à son esprit avaient été très claires. Le temps qui lui avait été imparti ne tarderait plus à toucher à sa fin. Il était plus que temps que Janna connaisse la vérité.

"Il y a beaucoup de choses que tu dois savoir", répondit la vieille femme, "et je vais te demander de m'écouter sans m'interrompre."

Janna acquiesça d'un hochement de la tête.

"Ta mère n'était pas une femme comme les autres", reprit Rayna. "Elle avait une place très particulière au sein de notre tribu, une place qu'aucune autre ne pouvait occuper. Aucune autre, sinon toi."

Janna ne parvenait pas à comprendre où la vieille femme voulait en venir. Mais lorsqu'elle voulut lui poser la question, Rayna l'intima au silence d'un geste de la main.

"Ce n'est pas par hasard que tu as été désignée par les Anciens pour veiller à ce que le calvaire d'Angelus se perpétue. Tu es issue par ta mère de la lignée la plus ancienne de notre tribu. La femme qui a jadis maudit celui que l'on baptisait alors le Fléau de l'Europe n'était autre que la grand-mère de ta propre grand-mère. Il fut alors décidé que chaque femme de sa descendance aurait pour devoir de poursuivre ce qu'elle avait mis en œuvre en s'assurant que jamais le sort lancé contre le Vampire ne prendrait fin. Ta mère est toutefois morte trop jeune pour mener à bien cette mission, et c'est son frère, Enyos, qui l'a remplacée en attendant que tu sois en âge d'assumer ta destinée. La suite, tu la connais malheureusement déjà. Tu as failli à ton devoir sans laisser d'enfant pour te succéder, c'est pour cette raison que Kralis a reçu l'aval de la majorité des Anciens pour te ramener parmi nous…"

Rayna s'interrompit, et Janna en profita pour prendre la parole.

"Ma destinée, mon devoir… Vous n'avez tous que ces mots à la bouche !" s'emporta-t-elle. "Vous avez presque l'air d'oublier qu'avant tout je suis un être humain, et non un simple pion sur je ne sais quel maudit échiquier mis en place pour assouvir votre besoin de vengeance ! Pour un crime commis il y a plus de cent ans ! Qui se préoccupe aujourd'hui que cette fille soit morte ? Elle le serait de vieillesse depuis longtemps !"

Le silence retomba dans la pièce et Janna réalisa qu'elle était allée trop loin. Angelus avait été maudit, un siècle auparavant, en expiation du meurtre de la fille du chef de la tribu. Jamais personne n'avait osé remettre en cause une décision prise par les Anciens, et certainement pas celle-ci. La jeune femme baissa les yeux, n'osant pas croiser le regard de Rayna. Celle-ci demeura silencieuse pendant quelques secondes avant de répondre, d'une voix bien plus grave qu'à l'ordinaire.

"Tu as vécu bien trop longtemps hors de ton pays", soupira-t-elle. "Il y a bien des choses que tu as oubliées… Le monde autour de nous a certes changé, mais les traditions, elles…"

"Presque plus personne n'obéit à ces vieilles traditions, vous le savez bien", répliqua Janna avec douceur. "Combien d'enfants restent encore ici en grandissant ?"

La jeune femme n'avait pas entièrement tort, et Rayna ne pouvait prétendre l'ignorer. Cinquante ans auparavant, la forêt résonnait continuellement des rires des plus jeunes membres de la tribu, ne se taisant que quelques mois par année, lorsqu'ils accompagnaient leurs parents sur les routes d'Europe. Alors qu'aujourd'hui… La plupart des jeunes quittaient leur famille dès qu'ils atteignaient leur majorité pour aller poursuivre des études à Bucarest, parfois même plus loin encore. Rares étaient ceux qui demeuraient fidèles aux traditions ancestrales de leur peuple.

"Tu n'es pas comme eux. Ton destin est lié à celui d'Angelus, tu ne peux malheureusement rien contre ça. Ta mère …"

"Ma mère est morte ! À cause de vous et de vos maudites traditions qui m'ont privée de sa présence !"

"Tu penses être la seule à avoir souffert de sa mort ?"

La voix de la vieille femme tremblait, visiblement sous le coup d'une émotion trop violente pour être contenue. Une larme se détacha de sa paupière et roula lentement sur sa joue creusée par les rides, et Janna se sentit instantanément envahie par les remords. Depuis plus d'une année, Rayna avait été sa seule alliée, sa seule amie, et elle regrettait de s'être montrée aussi dure à son égard. Maladroitement, elle prit la main de la vieille femme dans la sienne.

"Je suis désolée", murmura-t-elle d'une voix à peine audible. "Rayna… Je me suis laissée emporter, jamais je n'aurais dû…"

"Effectivement", la coupa l'Ancienne. "Je ne peux toutefois te tenir pour unique responsable… Je n'aurais pas dû te laisser si longtemps dans les ténèbres… Depuis près de trente ans, je pleure la disparition de mon unique fille. Depuis près de trente, je me suis promis de te protéger de mon mieux et de faire en sorte que tu ne subisses pas le même destin que ta mère… Je l'ai vue mourir sous mes yeux sans pouvoir rien faire pour l'en empêcher… Aujourd'hui, si tel est ton désir, je t'aiderai à regagner ta liberté…"

"Vous voulez dire que… que vous êtes ma…"

"Ta grand-mère. Ana et Enyos étaient mes enfants. Aujourd'hui, tu es l'unique famille qu'il me reste."

Janna demeura silencieuse, incapable d'assimiler les paroles de la vieille femme. Jamais son oncle ne lui avait parlé de sa grand-mère… Elle avait grandi persuadée qu'il était sa seule famille…

"Pourquoi ne m'a-t-on jamais dit la vérité ?"

"Je n'ai aucune réponse à te donner. Aucune réponse qui pourrait te satisfaire, du moins. Janna, je regrette sincèrement les erreurs que j'ai commises par le passé… Et je ferai en sorte qu'elles ne se répètent pas… Tu repartiras, puisque c'est ce que tu souhaites."

Une vague d'espoir et de reconnaissance submergea la jeune femme, très rapidement remplacée par l'incertitude. Comment Rayna pensait-elle parvenir à déjouer la vigilance de Kralis ? Lorsqu'elle fit part de ses doutes à la vieille femme, celle-ci eut un sourire fatigué.

"Cela prendra du temps", se contenta-t-elle de répondre.

"Combien de temps ?"

Rayna ferma les paupières, baissa la tête et demeura assise, sans dire un mot, pendant de longues minutes. Janna osait à peine respirer, de peur de troubler le silence qui les enveloppaient. Lorsque Rayna releva finalement les yeux, un vague sourire flottait sur son visage.

"Deux ans", dit-elle. "Dans deux ans, tu seras à nouveau libre."

Cause every time I'd think of you
I'd start to cry
Well, not this time…

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25 février 2001

Étendue dans le noir, elle ne parvenait à trouver le sommeil. Ses retrouvailles avec Giles, la visite de Buffy, le décalage horaire… C'était bien plus qu'il ne lui en fallait pour passer une nuit blanche. Avec un soupir, elle rejeta sa couverture, se glissa hors de son lit et se dirigea lentement vers la fenêtre. À ses pieds, sa valise béante semblait lui hurler qu'elle avait encore pris la mauvaise décision. Après bien des hésitations, elle s'était résolue à ne pas suivre les conseils de Buffy. Elle repartirait le lendemain, même si elle ne savait pas encore exactement où elle se rendrait. La côte est des États-Unis, probablement. Ou peut-être l'Angleterre. À cette pensée, sa gorge se noua. Les choses n'auraient pas dû se passer ainsi. La vieille Rayna s'était pourtant employée à la mettre en garde, à plus d'une reprise… Mais jamais elle n'avait pris la peine de vraiment l'écouter. Elle sentit une larme rouler sur sa joue. Elle était tellement persuadée que tout se passerait pour le mieux, qu'elle pourrait reprendre sa vie exactement là où on la lui avait volée, trois ans plus tôt…

Avec un soupir, elle retourna s'asseoir sur son lit et s'empara du paquet de cigarettes qu'elle avait laissé sur la table de nuit. Elle s'apprêtait à en allumer une lorsque quelques coups bref résonnèrent contre la porte de sa chambre. Surprise, elle jeta un coup d'œil à l'affichage digital du radio-réveil. Il n'était pas loin d'une heure du matin. Se demandant qui pouvait bien lui rendre visite à une heure pareille, elle reposa la cigarette et se hâta d'aller ouvrir. Son cœur manqua un battement lorsqu'elle entrouvrit la porte et que le visage de Giles apparut en face d'elle.

"Rupert ?"

"Je sais qu'il est tard", s'excusa-t-il, "mais il fallait que je te parle, ça ne pouvait pas attendre…"

Jenny hocha la tête en silence et s'écarta pour le laisser passer. Giles pénétra dans la petite pièce et se tourna vers elle tandis qu'elle refermait la porte derrière lui. La jeune femme se sentit rougir lorsqu'elle réalisa qu'elle ne portait rien d'autre que le long sweat-shirt qu'elle avait passé par-dessus ses sous-vêtements pour dormir.

"Je t'ai sans doute réveillée…" bredouilla Giles.

Jenny s'empressa de le détromper.

"Je n'arrivais pas à dormir. Le décalage horaire."

Giles hocha la tête et un silence pesant s'installa dans la pièce. Il était venu la voir dans un but très précis, mais il se surprenait soudain à douter de ses motivations. Qu'importait qu'elle soit mère, fiancée et Dieu sait quoi encore ? Peut-être valait-il mieux qu'elle continue d'appartenir à son passé. Ou du moins, c'était ce dont il tentait désespérément de se persuader…

"Ne reste pas là", murmura-t-elle. "Assied-toi."

Elle désigna le lit d'un geste de la main et, après une courte d'hésitation, Giles s'assit sur le bord du matelas. Jenny s'installa à côté de lui, tirant sur son sweat-shirt pour couvrir ses cuisses. Giles détourna nerveusement les yeux.

"Qu'est-ce qui t'amène ?"

Il demeura silencieux quelques secondes avant de trouver la force de répondre.

"Je ne vais pas y aller par quatre chemins… J'ai reçu une visite toute à l'heure… La visite d'une personne que tu connais bien. Un homme."

Jenny sentit son cœur s'emballer. C'était impossible, ça ne pouvait pas être lui…

"Il m'a donné ça", continua Giles d'une voix qui se faisait plus assurée. "Il m'a dit que vous alliez vous marier…"

D'une main tremblante, il sortit la photographie de la poche intérieure de son manteau et la déposa sur les genoux de la jeune femme. Celle-ci ne put contenir un petit rire lorsqu'elle s'en empara.

"Je ne vois pas ce que ça a de drôle…"

"Tu as cru sur parole chacun de ses mensonges, n'est-ce pas ? Il est incroyablement doué pour ça… Tu penses vraiment que c'est moi, sur cette photo ?"

Giles haussa un sourcil, sans comprendre où elle voulait en venir.

"Cette photo a été prise il y a plus de trente ans. Cette femme, c'est ma mère… Et pour ce qui est d'épouser ce… cet homme… ça faisait partie de ses plans, mais jamais je n'y aurais consenti, et il le savait très bien… Ce qu'il voulait, c'était te faire douter de moi…"

Elle leva les yeux vers lui, cherchant à croiser son regard, mais il détourna la tête.

"Et visiblement, il y est arrivé…" ajouta-t-elle tristement.

Giles se sentit soudain incroyablement stupide et crédule. Comment avait-il pu croire les paroles de cet inconnu, ne serait-ce qu'une seconde ? Son regard balaya rapidement la petite chambre avant de se poser sur la valise qui reposait au pied du lit.

"Tu… tu envisages de repartir ? Déjà ?"

Jenny se releva et fit quelques pas jusqu'à la fenêtre. Au dehors, la nuit était parfaitement immobile. Avec un soupir, elle se retourna et ses joues s'empourprèrent lorsqu'elle surprit le regard insistant de Giles posé sur elle. Elle n'avait pas envisagé qu'il reviendrait. Elle pensait pouvoir s'en aller sans devoir se justifier.

"Avant de revenir ici", murmura-t-elle, "j'étais persuadée que c'était la meilleure chose à faire mais à présent…"

"À présent ?"

"À présent, je n'en suis plus aussi sûre… Peut-être que finalement, ma place n'est pas ici… Je n'ai pas vraiment eu l'impression d'être la bienvenue…"

Elle reporta à nouveau son regard à l'extérieur, incapable de soutenir celui de Giles. L'espace d'une seconde, elle crut voir quelque chose bouger de l'autre côté de la rue. Étouffant un soupir, elle se détourna de la fenêtre. Voilà qu'elle devenait paranoïaque… S'apercevant de son trouble, Giles se leva à son tour et la rejoignit. Maladroitement, il effleura sa joue du bout des doigts.

"Jenny, je… je suis désolé, je ne sais plus vraiment où j'en suis… Il y a moins d'une semaine, je pensais que tu étais… Et aujourd'hui… Je crois qu'il me faudra un peu de temps pour m'habituer au fait que… que tu sois… revenue…"

"Je comprends…"

"Mais je ne tiens pas à ce que tu repartes… Il y a trop de questions auxquelles tu n'as pas encore répondu… À commencer par ton nom, je… je ne sais même pas comment tu t'appelles… Je veux dire, ton vrai nom…"

"Pour les miens, je suis Janna, dernière descendante d'une puissante lignée de la tribu Kalderash… Mais depuis dix ans, je suis Jenny Calendar, un simple professeur d'informatique qui ne souhaite aujourd'hui rien d'autre que réparer ses erreurs… Ce soir-là, ce que je voulais te dire…"

"Tu t'apprêtais à restituer son âme à Angel, je sais… Willow… elle a trouvé la copie que tu avais faite de la traduction du texte pour le rituel… Elle a réussi à lancer le sort…"

"Oui, Buffy me l'a dit…"

"Bien sûr, j'aurais dû m'en douter… D'ailleurs je me demandais… comment se fait-il que Buffy ait été au courant de ton retour avant moi ?"

Jenny prit une profonde inspiration. Elle commençait à en avoir assez du ton réprobateur et paternaliste qu'il adoptait.

"Je voulais te le dire mais… je craignais ta réaction… J'ai rencontré Buffy tout à fait par hasard, je n'avais rien prévu…"

"Je vois. Tout comme tu n'avais pas prévu de me mentir, quand tu es arrivée à Sunnydale pour la première fois, il y a quatre ans ?"

"Je pensais que nous avions réglé ça depuis longtemps…"

"En fait, je te rappelle que nous n'en avons jamais vraiment discuté !"

"C'est vrai", coupa la jeune femme avec amertume. "Désolée, je suis morte avant que nous en ayons eu le temps."

Jenny s'écarta de lui et fit quelques pas dans la pièce, s'efforçant de contenir la colère qui s'emparait d'elle. Après tout ce qu'elle avait traversé, elle n'avait certainement pas parcouru tous ces kilomètres pour entendre ce genre de reproches.

"Écoute Rupert, je sais que je n'ai pas toujours été honnête avec toi, et je le regrette sincèrement…"

"Tu m'as menti pendant des mois ! Comment… comment pourrais-je être sûr que cette fois-ci tu me dis la vérité ?"

"Tu ne le peux pas. Désolée."

"Oui, tu sais très bien être désolée…"

"Rupert, tu es injuste…"

"Je suis injuste ?"

"Je sais que j'ai commis des erreurs, et je… Je n'ai pas l'intention de passer ma vie à demander pardon. Je pensais mériter une seconde chance… Si je me souviens bien, je t'en ai laissé une, lorsque j'ai failli être tué par ce démon que tu avais créé… À t'entendre, on croirait presque que j'avais… planifié ce qui s'est passé, d'une manière ou d'une autre… Crois-moi, je n'ai rien voulu de ce qui est arrivé."

"Oh, vraiment ? Et ce qui s'est passé… ce qui s'est passé entre nous ? Est-ce que tu le voulais ? Ou est-ce que je n'étais rien d'autre qu'un pion que tu manipulais habilement pour parvenir à tes fins ?"

Giles regretta ses paroles à l'instant même où il les avaient prononcées et aurait donné n'importe quoi pour être en mesure de les retirer.

"Jenny, je ne voulais pas…"

Il allongea le bras afin de prendre sa main dans la sienne, mais elle s'écarta et détourna le regard.

"Je crois qu'il vaudrait mieux que tu t'en ailles", articula-t-elle. "Je prendrai l'avion demain matin, tu… tu n'entendras plus parler de moi. C'est probablement mieux ainsi."

"Je ne vais pas te laisser partir ainsi…"

"S'il te plait Rupert, ne rend pas les choses encore plus compliquées qu'elles le sont déjà…"

"C'est moi qui rend les choses compliquées ? Tu… tu reviens ici après tout ce temps et à présent tu veux déjà repartir ?"

"Je n'aurais pas dû revenir. C'était égoïste de ma part… J'ai cru… Je ne sais pas, que je pourrais refaire ma vie ici et… et faire à nouveau partie de la tienne… La vérité, c'est que trop de temps a passé, trop de choses ont changées… Une nouvelle erreur de jugement, je devrais commencer à avoir l'habitude…"

Giles demeura immobile pendant quelques secondes puis s'empara de son manteau, qu'il avait déposé sur le lit à côté de lui, et se dirigea lentement vers la porte.

"Très bien, si c'est ce que tu souhaites, j'imagine que je ne peux pas te forcer à rester…"

Debout face à la fenêtre, Jenny lui tournait le dos mais il devina au léger tremblement de ses épaules qu'elle pleurait. Il posa une main sur la poignée de la porte et hésita un instant avant de l'abaisser à contrecoeur.

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Walking the line on this highway of shame
Tied to the tracks expecting the train
So much to lose and no one to blame but me

à suivre...