CHAPITRE 1 – L'avènement du mal
Melindra et Ron regardèrent autour d'eux. Ils ne savaient pas s'il faisait vraiment nuit mais le ciel était un sombre mélange de noir et de rouge sang. Peut-être était-il en accord avec ce qu'il se passait sur terre?
Ils comprirent alors qu'ils étaient dans la grande salle de Poudlard, mais à l'époque où la grand-mère de Ron était à peine plus âgée que lui. Ils regardèrent autour d'eux et la repérèrent rapidement. Son visage montrait de la résignation, et seulement ça. Pas de peur, ni de haine, seulement l'acceptation de ce qui allait suivre. Les deux adolescents observèrent les personnes qui l'entouraient: ils reconnurent Harry Potter, qui semblait perdu dans ses pensées, et le grand roux tenant Hermione par la taille devait être Ron Weasley. C'est en son souvenir que Ronald avait été appelé comme cela.
Ils étaient entourés de jeunes de leur âge, à savoir une vingtaine d'année, mais également d'adultes. Ron et Melindra continuèrent leur observation. Au centre de la pièce se trouvait une femme à l'air sévère, qu'ils identifièrent comme étant Minerva McGonagall, la directrice ayant succédé à Albus Dumbledore après son assassinat par un Mangemort. Elle scrutait la salle bondée avec une lueur de douleur dans le regard. Elle savait que beaucoup d'entre eux ne se relèveraient sûrement jamais.
Ron et Melindra finirent de regarder la salle mais ne reconnurent que deux ou trois personnes. Puis ils se focalisèrent sur les explications de la stratégie à tenir que le leader de l'Ordre du Phénix, Rémus Lupin, animait à l'aide de sa baguette.
- D'après nos sources, il n'y aura pas que des Mangemorts. Il semblerait que des loup-garous aient rejoint les rangs de Voldemort. Ca expliquerait pourquoi ils ont choisi cette nuit de pleine lune pour attaquer. Peut-être ont-ils avec eux d'autres créatures, nous le découvrirons sur le terrain. Il vont arriver par le grand portail mais aussi par les airs et par la forêt. Je veux vous voir à vos postes. Tous. Notre but ce soir est d'éliminer le maximum de Mangemorts et d'en capturer, mais, surtout, de protéger Harry Potter le plus longtemps possible.
A ces mots, les "visiteurs" se tournèrent vers celui que tout le monde appelait l'élu. Il regardait le sol, le visage fermé, et il leur était impossible de savoir s'il écoutait ce que Lupin expliquait. Une unique larme perla au coin de son œil et longea sa joue pour tomber au sol. Hermione attrapa sa main et la serra le plus fort qu'elle pouvait. Elle était au bord des larmes.
- Bien, battez vous avec vos tripes et jusqu'à la mort s'il le faut. Nous ne devons pas les laisser gagner. Vous imaginez un monde régit par Voldemort?
La salle frissonna. Non seulement parce que Lupin avait nommé le Dark Lord mais également parce que tous imaginaient ce que serait ce monde. Un monde à feu, à sang, sans loi sauf celle du plus fort.
- Essayez au maximum de vous déplacer par deux, protégez vous mutuellement au lieu de vous jeter dans la mêlée à cœur perdu. Vous nous servirez plus si vous êtes réfléchis… et vivants!
Le loup-garou se tourna vers Harry et continua pour lui:
- Harry ne sors jamais à découvert, évite au maximum la bataille …
- Mais…
- Il n'y a pas de "mais"! Tu es le seul à pouvoir nous sauver. Alors ce n'est vraiment pas le moment de te faire tuer!
- De toute façon seul Vold…
- Je sais, "seul Voldemort peut te tuer". Mais ses serviteurs peuvent t'affaiblir.
Rémus ajouta d'une voix paternelle:
- Alors s'il te plait, reste près de Ron et Hermione et ne prends pas de risques inconsidérés… Ce soir c'est la bataille décisive. Tu vas devoir affronter Voldemort, et seul toi peut le vaincre. Alors reste en vie. Et je ne dis pas ça seulement pour le bien de l'humanité, mais parce que je tiens beaucoup à toi…
Harry ne répondit rien, ne fit pas un signe prouvant qu'il avait compris ce que lui disait Lupin. Ce dernier soupira et leva la réunion. La bataille n'était pas prévue pour tout de suite.
Le Survivant fut le premier à quitter la salle. Hermione lui courut après tandis que Ron essayait de rassurer Lupin.
- Harry! HARRY! Attends moi!
Harry essuya les larmes de rage qui coulaient sur son visage du dos de la main mais continua à courir. Melindra et Ron avaient beaucoup de mal à ne pas être distancés.
Hermione s'arrêta et tomba à genoux en sanglotant:
- Harry mais pourquoi tu es comme ça… c'est peut-être notre dernière soirée ensemble… Pourquoi… Tu sais bien qu'on est là, alors parle nous, PARLE NOUS!
Ces mots mirent Harry dans une fureur qu'Hermione n'avait jamais vue:
- POURQUOI? TU ME DEMANDES POURQUOI? Ce soir je vais mourir, on va tous mourir, et je devrais être heureux? Je ne sais même pas si ça vaut la peine de combattre, je ne suis pas prêt… Et imagine si je dois LE tuer…
- Harry arrête de penser à Severus… A l'entente du prénom de son aïeul, Melindra sursauta de surprise.
- Il m'a TRAHI! Il NOUS a TRAHIS! Mais malgré tout je ne peux pas l'oublier…
Le brun tourna les talons et courut se réfugier dans les cachots, laissant Hermione à sa souffrance.
Lorsque Melindra et Ron le rejoignirent, essoufflés, il s'était jeté sur son lit et regardait le plafond, les bras en croix. Puis il se redressa et se dirigea vers la cheminée. Il jeta un peu de poudre dans l'âtre et appela:
- Severus Snape!
Un instant après, la tête de l'ancien Maître de Potions apparut entre les flammes.
- Potter? s'étonna-t-il. Puis il ajouta d'un air méprisant: Vous voulez peut-être implorer notre clémence?
- Severus, pourquoi? Demanda l'ancien Gryffondor d'une voix faible.
Son interlocuteur sembla décontenancé:
- Ecoute Harry ce n'est pas le moment de …
- Je vais mourir ce soir alors je pense que c'est le moment le plus approprié. Répondit Harry d'une voix polaire.
- Non tu ne vas pas forcément mourir ce soir… Il y a une solution. Et tu sais pertinemment laquelle c'est. Et puis, réfléchis-y mais vous n'êtes pas si différents… Bon je dois vérifier deux ou trois points de stratégie alors… à tout à l'heure, Potter.
Harry était de nouveau hors de lui, il hurla et frappa le mur de son poing. Puis il regarda le sang couler de sa main droite, ce qui sembla l'apaiser. Il s'allongea sur son lit, perdu dans ses pensées, et s'endormit.
O o O o O o
Harry fut réveillé par la voix de Ron:
- Harry, ils sont à Pré-au-lard, il faut y aller!
- J'arrive. Sa voix était déterminée. Il prit sa baguette et vérifia que le pendentif que lui avait offert Severus était toujours dans sa poche, puis il sortit et suivit Ron.
- Qu'as-tu fait à ton poing?
- Tapé un mur.
- Ah euh et ça va?
Harry répondit par un grognement et Ron n'insista pas. Ils retrouvèrent Hermione, qui avait les yeux rougis, mais dont le visage ne montrait plus aucune tristesse. Elle regarda Harry, soigna son poing d'un "curo" puis ils se dirigèrent vers la grande porte.
Ron et Melindra furent surpris de ne voir que la nuit dehors. Les troupes de Voldemort n'étaient pas encore là. Puis, sans qu'ils n'entendent aucun signal, les troupes alliées rejoignirent leur position. Les deux adolescents suivirent Ron, Harry et Hermione qui se tenaient au milieu des combattants chargés de protéger l'entrée du domaine. Le silence était effrayant. Ron ne put s'empêcher de prendre Melindra dans ses bras.
C'était le calme avant la tempête. L'armée de Voldemort apparut, semblant partout à la fois. Une multitude de capes noires apparurent de tous les côtés. Mais ils avançaient calmement, c'était très étrange. Ron et Melindra plissèrent les yeux en entendant des grognements. Les loups-garous avaient fait leur apparition. Ils étaient debout mais légèrement courbés, les bras ballants et les babines retroussées. Celui qui semblait être leur chef leva un bras, ou peut-être doit-on dire une patte? se demanda Mélindra, et sortit ses griffes avec un bruit sinistre. C'était le signal. Tous les loups-garous posèrent leurs bras au sol afin d'être plus à l'aise et s'élancèrent sur leurs adversaires. Il y eut quelques cris mais globalement les alliés gardèrent leur calme.
Ron et Melindra reculèrent machinalement, gardant tout de même Harry, Ron et Hermione dans leur champ de vision.
Très vite il s'avéra que les sorts devaient être lancés très puissamment pour qu'ils fonctionnent. Définitivement, ces loups-garous n'avaient rien d'humain.
- Harry reste derrière moi!
- Mais Herm Neville il…
- Harry je t'en prie ne…
Harry fit un mouvement vers Neville aux prises avec un loup-garou particulièrement féroce que son coéquipier, Dean Thomas, n'arrivait pas à arrêter, et encore moins à tuer, mais Ron le retint de toutes ses forces.
- Nevilleeeeeeee
- Harry c'est trop tard ça ne sert à rien…
- A quoi ça sert de sauver le Monde Sorcier si c'est pour voir mes meilleurs amis se faire tuer? A QUOI CA SERT?
Leur discussion semblait irréelle. Autour d'eux, c'était le chaos. Les Mangemorts restaient en retrait, attendant tranquillement que les créatures aient fini leur besogne. Melindra était au bord de la crise de nerfs. Elle craqua lorsqu'elle vit une puissante patte arracher la tête d'une jeune fille de type hindou avec un sinistre bruit de déchirement, et s'évanouit lorsque la relique de l'adolescente roula jusqu'à ses pieds. Ron posa sa meilleure amie sur le sol et se pencha en avant pour vomir son dîner. L'odeur du sang était insoutenable et la scène dont il était le spectateur était particulièrement éprouvante. Lui aussi faillit tourner de l'œil quand un bras vola dans les airs, accompagné d'un puissant geyser de sang. Mais il se mordit la langue pour se secouer et tenta de retrouver sa grand –mère. Il la vit achever un loup-garou de sang froid et continuer d'avancer, avec Ron et Harry. Ils furent les premiers à atteindre la ligne des Mangemorts. Hermione lança son premier Avada Kedavra sur un être humain sans qu'aucune émotion ne soit visible sur son visage. Le Mangemort tomba sous l'effet du rayon vert. Puis se releva.
- Mais… C'est impossible… Murmura Ron. Protego! Les sorts fusaient de tous les côtés et il valait mieux rester attentif.
- Si Ron, c'est possible. Du moins ça l'était. Je ne savais pas qu'il restait des nécromanciens… MERDE! Hermione semblait plus que soucieuse.
- Ca veut dire que…
- Oui - Protego! - nous allons nous battre contre des Morts… Il est malin, très malin… Comme ça nous aurons été "épurés" et les Mangemorts n'auront pas de difficulté à terminer ce pour quoi ils sont là… Puis elle demanda, inquiète du silence du survivant:
- Harry? Ca va?
Mais Harry ne répondit pas, une fois de plus. Son visage était fermé et il fixait le vide en face de lui.
Hermione n'insista pas et exposa son plan:
- Je ne sais pas comment les tuer mais on va tout essayer, Ron, fais moi tes plus beaux protego. Si l'un d'entre vous à une idée, qu'il m'en fasse part! On y va!
Hermione s'attaqua de nouveau au Mangemort, ou plutôt, au Mort. Elle lança le sortilège de mort le plus puissant qu'elle n'avait jamais lancé mais il ne fit que jeter son adversaire en arrière.
- Herm, et si on trouvait le nécro… euh chose? Si c'est ce que je pense, c'est lui qui dirige ce… cette chose? comme une marionnette?
- Oui, pas bête! Regarde si tu ne vois pas un Mangemort qui ne quitte pas des yeux son jouet. Je ne sais pas comment ils font, c'est peut-être une incantation, ou alors ça fonctionne avec la baguette je ne sais pas mais regarde. Je n'ai jamais rien lu sur la nécromancie, même dans les livres de la réserve.
Hermione continuait de lancer des sorts au Mort pour le faire reculer et gagner du temps. Il n'avait pas le temps de lui lancer le moindre sort qu'il se retrouvait au sol. Le cerveau de la future directrice de Poudlard fonctionnait à toute vitesse, mais vu l'air contrarié qu'elle arborait, elle ne voyait pas comment parvenir à ses fins.
- Hermy je trouve pas… Il doit être sous une cape d'invisibilité…
- MERDE! Réfléchis Hermione, réfléchis…
- Oui ça serait bien que tu trouves une solution parce que ça devient critique, je crois qu'on en a un deuxième qui arrive…
Au bout de plusieurs minutes qui semblèrent interminables à Ronald Morricone, le visage de sa grand-mère s'éclaira.
- On ne peut pas tuer des Morts… Mais les vivants oui!
- Et? Demanda Ron qui ne savait pas où sa petite amie voulait en venir.
- Superesse Vivans!
Un rayon rouge toucha le Mort en pleine poitrine. Encore une fois il fut projeté en arrière puis se redressa.
- Maintenant, Avada Kedavra!
- Herm, pourquoi il se relève? Demanda la voix chevrotante de Ron.
- On ne peut pas ressusciter les morts… La voix grave de Harry les fit sursauter.
- Si on le pouvait, vous pensez bien que Sirius se battrait à nos côtés aujourd'hui, ainsi que Dumbledore…
- Tu as raison… Alors que proposes-tu? Parce qu'un troisième semble vouloir s'amuser avec nous…
- Courez!
Le ton impératif de Harry les fit courir comme ils n'avaient jamais couru. Ils s'arrêtèrent lorsqu'ils eurent rejoint la rangée de Mangemorts. Ron se plaça devant Hermione et Harry d'un air protecteur. La jeune fille en profita pour regarder derrière eux. Apparemment les Morts étaient un peu… rouillés. La vitesse ne semblait pas être leur fort. Elle vit également avec soulagement d'autres élèves arriver vers eux. Ils ne lutteraient pas seuls.
Une voix traînante s'éleva du groupe de Mangemorts leur faisant face.
- Merci à vous Granger et Weasley, vous nous l'amenez sur un plateau.
- Ne croyez pas que nous n'allons pas nous battre, Monsieur Malefoy.
Un rire gras s'éleva au milieu des capes noires.
- Comme si des moucherons comme vous nous faisaient peur.
- Nott, silence. Intima l'ancien Serpentard à la silhouette située derrière lui.
- Bien, si vous voulez, vous pouvez partir, un amoureux des moldus et une Sang-de-Bourbe ont très peu de valeur à nos yeux. Le Mangemort se tut un instant puis ajouta: c'est étrange à quel point ta sœur et toi avez les mêmes expressions Weasley. Elle a fait exactement cette tête avant que je ne la tue.
Ron poussa un cri de rage et esquissa un geste vers Malefoy mais Hermione l'arrêta.
- C'était très sage de votre part d'arrêter votre ami. Où en étais-je? Ah, oui! Le petit Potter lui nous intéresse… A votre place je sauverais ma vie, vu que de toute façon il va mourir!
De nouveau les sept Mangemorts éclatèrent de rire.
- Sauf que vous semblez oublier que Harry s'est retrouvé face à Voldemort – en entendant le nom de leur Maître les Mangemorts ne purent réprimer un frisson – cinq fois et qu'il est toujours en vie! Répondit Hermione, la tête haute et d'une voix forte.
Ronald ne put s'empêcher d'admirer sa grand-mère. Il sursauta lorsqu'une main glacée se posa sur son épaule.
- Melindra tu m'as fais peur! Tu te sens mieux? Tu es pâle…
La jeune fille se contenta de hocher la tête et fixa son regard sur la scène qui se déroulait devant leurs yeux.
- Mais votre Survivant – Lucius désigna Harry d'un geste du menton – n'a pas l'air très… vivant. Il n'a eu aucune réaction depuis tout à l'heure, une coquille vide.
De nouveaux des rires s'élevèrent du groupe des partisans de Voldemort.
- Bien, passons aux choses sérieuses, Avada…
- Protego!
Ces deux sorts sonnèrent comme le signal de la bataille. Les Mangemorts se dispersèrent pour tenter de frapper partout à la fois tandis que des élèves arrivaient à la rescousse.
A partir de ce moment, Melindra et Ronald eurent du mal à suivre ce qu'il se passait. Les capes tourbillonnaient, des corps tombaient, certains se relevaient, d'autres restaient à terre, morts pour la plupart, agonisant pour d'autres. Les sorts fusaient, avec une dominante de vert, des voix criaient le noms des morts ou se donnaient des ordres pour la stratégie à suivre. Mais Harry ne bougeait pas. Il fixait les Mangemorts, semblant chercher quelqu'un. Mais il fut interrompu dans son observation par l'arrivée de Lord Voldemort.
- Harry, IL est là! Cria Hermione tout en esquivant un Doloris lancé par Lucius.
Les Mangemorts se décalèrent pour laisser passer leur Maître tout en continuant de combattre.
Le Dark Lord s'arrêta devant Hermione et Ron qui protégeaient leur meilleur ami de leur corps. Un geste de la main les projeta dix mètres plus loin, sonnés. Lorsque Hermione vit Harry, le regard toujours aussi vide, fixer les yeux rouges de son adversaire, elle fondit en larmes, laissant à Ron le soin de les protéger.
Melindra et Ronald retenaient leur souffle. Ils allaient enfin savoir comment le Monde avait basculé dans l'horreur. Ils frissonnèrent lorsque la voix sifflante de Voldemort s'adressa à Harry:
- Bébé Potter… Tu as bien grandi depuis la première fois que nous nous sommes rencontrés. C'est déjà un exploit que tu aies fêté ton vingtième anniversaire. Oh mais, c'est aujourd'hui! Joyeux anniversaire Bébé Potter!
Harry ne réagit pas. Il tenait sa baguette mollement, semblant toujours plongé dans ses pensées.
- Doloris.
"Harryyyy" cria Hermione. Elle semblait avoir perdu son calme légendaire. Mais Harry n'entendais rien. Il se tordait de douleur sur le sol, ses bras secoués de soubresauts, ses ongles meurtrissant la paume de ses mains, ses lèvres en sang à force de les mordre.
Voldemort leva le sort.
- Allons, défends toi un peu, je ne vois aucun intérêt à te tuer comme ça, pas après toute ces mise en scène. S'il te plait, fais que cette bataille soit mémorable.
Harry se releva et essuya le sang perlant de ses lèvres d'un revers de la main. Ses yeux avaient perdu leur fixité.
- Bien, voyons voir si tu es enfin décidé à te battre, Doloris.
Encore une fois Harry se retrouva au sol, hurlant comme il n'avait jamais hurlé. Il couvrait le bruit de la bataille qui faisait rage un peu plus loin. Son cri inhumain déchira les airs. Melindra et Ron regardèrent le ciel d'un œil inquiet, s'attendant presque à ce qu'il s'ouvre en deux.
- kss kss kss Potter. Relève toi.
Harry se mit à quatre pattes puis à genoux. Ses jambes tremblaient mais il réussit à se remettre débout.
- Comment te faire réagir? Oh mais je vois! Severus, viens ici!
Un Mangemort acheva son adversaire d'un Avada Kedavra et accourut auprès de son Maître.
- Oui Maître? Vous m'avez fait appeler?
Enlève ta cagoule, que Potter puisse te voir.
Severus obéit, regardant par dessus l'épaule de Harry, voulant éviter son regard.
Harry blêmit en voyant son ancien amant. Sa main se resserra autour de sa baguette. Ses lèvres tremblaient de rage et de chagrin.
- Severus…
Mais Severus ne le regardait pas.
- Severus… Implora de nouveau Harry
- Que c'est touchant! Intervint Voldemort. Peut-être que si je mets ma baguette, comme ça, contre la tempe de Severus et que je te dis que si tu ne combats pas je le tue, tu réagiras?
Severus s'était raidi mais n'avait fait aucune réflexion. Il semblait résigné.
- Lâchez-le, je me battrai.
Pendant un instant le regard de l'ancien Maître de potion croisa celui de Harry, son visage afficha de la surprise durant un bref instant puis se renferma de nouveau.
- Tu es tellement prévisible Potter. Le vieux fou avait tort de dire que l'amour était ta force, en fait c'est ta faiblesse. Avada…
- Stupefix!
Comme plusieurs années auparavant, le rayon vert du sort mortel rencontra le rayon rouge du Survivant. Les baguettes des deux adversaires vibrèrent tandis que leurs pieds décollaient du sol. Ils s'élevaient dans les airs, faisant cesser les batailles au sol. Un bruit sourd venant du sol masquait tous les autres sons.
Puis des perles partant du point de jonction des deux sorts apparurent, coulant vers Harry.
Une voix s'immisça dans son esprit. Celle de Severus.
Harry écoute tu es trop faible pour le battre cette fois-ci. S'il te plait, réfléchis… Quitte à ce que le Monde tourne mal, autant que tu sois vivant, avec moi…Tu pourras toujours le vaincre après, je t'aiderai.
Les perles argentées continuaient de glisser lentement le long du fil formé par les sorts, en direction de la baguette de Harry. Son adversaire prit la parole:
- Effectivement, tu es un très mauvais occlumens, Severus avait raison. Finalement je me demande si je dois te tuer. Après tout tu pourrais nous rejoindre.
Harry semblait en proie à un véritable dilemme intérieur. Sa joue droite était animée d'un tic nerveux tandis que Voldemort continuait:
- Si tu meurs ce soir, tout le monde se souviendra de toi comme celui qui a failli à sa mission, qui n'a pas eu de remords à sacrifier ses amis, et comme celui responsable de leur déchéance.
Si tu viens avec nous, tu seras avec Severus, tu auras tout ce que tu veux. Après tout depuis que tu es né tu es vu seulement comme celui qui doit sauver le Monde, un peu comme un objet. Tout le monde se sert de toi, même le vieux fou. Regarde il n'a pas arrêté de te mentir. Tu savais que Lily, ta mère, était allée avec ton père parce que ce dernier avait fait pression sur elle? Il l'avait menacée de tuer celui qu'elle aimait à l'époque, Severus, si elle ne vivait pas avec lui. C'est drôle comme l'histoire se répète non?
- Vous mentez… prononça Harry dans un souffle
- Ta vie est un mensonge, je ne fais que te dire la vérité. Pourquoi les croirais-tu eux et pas moi? Après tout nous sommes un peu semblables. Seuls depuis notre plus jeune âge, avec du sang moldu dans les veines. Puissants, respectés. Pourquoi nous plier devant les autres alors que c'est eux qui devraient courber l'échine devant nous. Tout n'est que mensonge et intérêt. Tu n'es qu'un pion pour eux tous. Pas pour moi. Même pour tes amis tu n'es rien. Après tout, s'ils t'ont protégé ce soir c'est pour que tu les sauves. Et pourquoi se sont-ils tout de suite approchés de toi quand tu es arrivé ici? Pour avoir leur heure de gloire. Et pense à Severus, vous pourriez enfin être ensemble… C'est le seul qui peut vraiment faire des choses pour toi. Tu n'es rien pour les autres, juste une pièce de leur puzzle. Alors rejoins moi.
Melindra et Ronald ne purent s'empêcher de lui hurler de ne pas faire ça.
Mais Harry ne les entendit pas, tout comme il n'entendit pas les hurlements de Hermione démentant ce que Voldemort avait dit.
- Harry ce n'est pas vrai nous t'aimons, tu es comme un frère pour nous ne fais pas ça!
Harry leva sa baguette et rompit le sort l'unissant à celle de celui qui était désormais son allié. Il murmura le nom de son amant et tomba au sol.
Les Mangemorts profitèrent de ce moment de surprise pour reprendre le combat.
- Ron on peut rentrer? On en a assez vu…
- Moi aussi je pense que ça ira pour ce soir, rentrons, leur dit l'actuelle directrice de Poudlard d'une voix douce. Hermione Granger venait d'apparaître dans son propre souvenir. Elle tendit un bras auquel les deux adolescents s'accrochèrent, et il sortirent de la pensine.
Melindra et Ronald se trouvèrent de nouveau au centre du bureau directorial. Ils s'assirent, épuisés nerveusement. Hermione s'installa en face d'eux, croisa les mains et les regarda d'un air bienveillant. Elle attendait qu'ils parlent d'eux-mêmes, ne voulant pas les brusquer. C'est Melindra qui lui posa la première question, au bord des larmes:
- C'était votre souvenir?
- Oui.
Melindra se tut. Elle connaissait déjà la réponse à sa question mais voulait en être sûre. Elle n'arrivait pas à imaginer la grand-mère de son meilleur ami en train de tuer. Mais surtout, elle ne réalisait toujours pas l'ampleur de la scène qu'elle venait de voir. Ronald prit la parole à son tour.
- Je sais que Harry et toi étiez très amis. Mais tu ne sais pas pourquoi il a fait ça?
- Harry a vécu des choses que tu n'imagines même pas Ron. Sa septième année à Poudlard fut la plus terrible. Ron et moi n'avons pas réussi à le faire parler. Nous ne savions pas comment le faire remonter à la surface. Ni ce qu'il se passait dans son esprit. Hermione marqua une pause puis ajouta, un sourire triste sur le visage: Nous n'avons pas dû assez insister, ce fut notre plus grande erreur…
- Et… Qu'est-ce qui s'est passé après? Pour Harry je veux dire…
- Severus – en entendant ce prénom, Melindra se crispa – s'est occupé de Harry. Comme vous avez pu le voir à la fin de mon souvenir, il s'était évanoui. Les Mangemorts se sont encore battus quelques minutes puis ils se sont repliés, Severus portant Harry. A ce qu'il m'a dit, Harry est resté trois mois dans le coma. Quand il s'est réveillé, il n'avait confiance qu'en une personne: Severus. Même nous il nous haïssait. Après tout, nous ne savons pas ce qu'il se passe dans le cerveau humain durant un coma, peut-être a-t-il réfléchi aux dernières paroles qu'il a écoutées, à savoir celles de Voldemort.
Toujours est-il qu'il nous détestait et qu'il nous en voulait. Il a ruminé ça pendant deux ans.
- Et après, comment est-ce qu'il…
- Je pense que vous devriez aller vous coucher, le coupa Hermione. Il se fait tard. La suite vous la saurez demain, enfin vous la verrez…
- Tu vas nous laisser aller dans un souvenir?
- Oui, celui de Severus… De toute façon, je suppose que ce n'est pas mon interdiction qui vous empêchera de faire ce que vous voulez. J'ai eu quinze ans moi aussi, ajouta Hermione avec un sourire malicieux.
Les adolescents obéirent sans un bruit et rejoignirent leur dortoir respectif, toujours silencieusement, encore choqués. Tous deux ne trouvèrent le sommeil qu'à la fin de la nuit.
A suivre...
Alors, vous avez aimé? Pas du tout? des trucs vous chiffonent? Donnez moi votre avis!
