Chapitre 2 - Girouette

Melindra et Ronald attendirent quatre jours avant de retourner dans le bureau d'Hermione. Quatre jours de doute: Ils voulaient savoir ce qu'il s'était passé après, et Melindra était excitée à l'idée d'aller dans un souvenir de son aïeul, mais d'un autre côté ils redoutaient ce qu'ils allaient y trouver.

C'est donc samedi soir qu'ils se retrouvèrent devant le bureau de la Directrice de Poudlard.

- Je vois que vous vous êtes décidés. Ce n'est pas très gai comme souvenir, mais ce sera toujours moins… impressionnant que le précédent.

Hermione se leva et sortit une petite fiole de son armoire ainsi que la pensine. Elle fit glisser la souvenir dans la bassine de pierre puis le fit tournoyer à l'aide de sa baguette.

- Vous pouvez y aller, je viendrai vous chercher.

Les adolescents acquiescèrent en silence et, comme la fois précédente, se tinrent la main avant d'avancer le visage vers le fond de la pensine.

Ils atterrirent dans une pièce sombre. Au moment où leurs yeux commençaient à s'accoutumer à la pénombre, quelqu'un ouvrit de grands rideaux et le jour envahit la pièce. Severus Snape s'étira et retourna sous les draps, se couchant contre une forme dont seuls quelques épis de cheveux d'un noir de jais dépassaient des couvertures.

- Harry, il faut te lever, il est presque onze heures. Chuchota Severus avec douceur.

La forme qui apparemment était Harry Potter émit un grognement et se tourna sur le dos.

Un sourire malicieux étira les lèvres de l'ancien Maître de Potions. Il souleva légèrement les draps, de manière à dévoiler le torse de son compagnon, et posa la tête sur son épaule. Sa main droite d'égara sur la hanche de Harry et ses doigts se mirent à décrire de petites arabesques sur la peau nue.

- Severus… Murmura Harry plaintivement.

- Allez lève-toi gros fainéant.

En guise de réponse, Harry ouvrit brusquement les yeux, bascula sur son compagnon et prit ses lèvres. Severus lui murmura à travers le baiser "Bon anniversaire mon ange" puis la pièce autour de Melindra et Ronald devint floue, les formes indistinctes, tandis qu'un sifflement couvrait les bruits provenant du souvenir.

- Ron qu'est-ce qu'il se passe?

- Je pense que Severus voulait bien donner son souvenir à ma grand-mère mais il y a des limites, répliqua Ronald avec un sourire en coin.

- Oh, je vois! Répondit Melindra en rougissant.

Puis elle ajouta:

- Mais, je ne comprends pas, si Severus est… gay, comment ai-je pu naître?

- Je ne comprends pas plus que toi… Nous le saurons plus tard. Sinon nous demanderons à mamie…

Le souvenir redevint net. Harry et Severus avaient quitté la pièce. Ce dernier mettait la table du petit-déjeuner tandis que Harry sortait de la salle de bain.

Tous deux s'attablèrent.

- Harry, tu n'es pas obligé d'y aller, je sais que tu n'es pas comme ça.

Le visage du jeune homme se ferma.

- Ecoute, tu sais bien que tu n'es pas obligé… insista Severus.

- J'irai.

- Harry…

- Ca fait deux ans que j'ai rejoint Lord Voldemort. Si je peux vivre avec toi aujourd'hui c'est grâce à lui.

- Il t'a laissé en vie parce tu es un jouet pour lui. Un trophée aussi. Je comprends que tu veuilles lui faire plaisir mais ouvre les yeux Harry…

- Je veux ME faire plaisir! Rétorqua froidement Harry.

- Tu plaisantes?

- Je ne suis pas d'humeur à plaisanter. Sur ce, je vais m'habiller. Après tout, on doit être chez Tom dans une demi-heure.

Les deux hommes s'habillèrent puis se rendirent chez celui qui faisait régner la terreur: Lord Voldemort. L'appartement qu'occupaient Harry et Severus s'estompa. Melindra et Ronald se trouvaient à présent dans une salle démesurée qu'ils identifièrent comme la grande salle de Poudlard. L'agencement de la pièce était différent: il n'y avait plus de tables, plus de chaises, seul le plafond enchanté était encore présent, représentant un ciel d'orage. Ils se tenaient juste derrière celui à qui appartenait le souvenir. Il sursautèrent lorsqu'ils remarquèrent Lord Voldemort assis devant eux, dans un trône démesuré.

- Ah Harry et Severus, je suis tellement content de vous voir!

Les deux bruns étaient accueillis comme des rois, ce qui leur valait d'être jalousés par le reste des Sangs Purs.

- Nous sommes un jour important aujourd'hui. N'est-ce pas Severus?

- Oui Maître.

- Rappelle-nous quel jour nous sommes.

- Le 31 juillet Maître, cela fait deux ans aujourd'hui que Harry est de notre côté.

- Bien. Pour fêter ça, j'ai… Oh mais je ne te dis rien Harry, suis-moi. Intima le Dark Lord d'une voix doucereuse. Puis il ajouta, plus durement:Toi aussi Severus.

Harry et Severus suivirent Lord Voldemort à travers ce qui était désormais son manoir. Il s'arrêta devant une porte immense puis l'ouvrit d'un claquement de doigts.

Une salle à manger somptueuse apparut, bondée. En effet, les Sangs Purs les plus en vue, et surtout les plus respectés et craints, étaient présents: Les trois Malefoy, Bellatrix Black, les Parkinson, et Théodore Nott entre autres faisaient partie des invités.

A l'entrée des trois hommes, tous se levèrent et applaudirent.

- Tu vois Harry, c'est pour toi que j'ai fait tout ça, parce que tu es mon petit protégé. Susurra Lord Voldemort à l'oreille du Survivant tout en lui frôlant la joue de l'extrémité du doigt.

Severus crispa les mâchoires de rage mais ne dit rien.

- Mes chers fidèles, nous sommes tous réunis ce soir pour fêter l'anniversaire d'une date qui est entrée dans l'Histoire. Lucius, apporte-moi les nouveaux livres d'Histoire que tu as fait imprimer pour nos chers enfants.

Lucius obéit tandis que Melindra et Ron se tordaient le cou pour voir le titre de la couverture: L'Histoire de la Magie, par Draco Malefoy.

Les deux adolescents laissèrent échapper un hoquet de surprise, trop habitués à voir le nom d'Hermione Granger associé au titre de leur livre d'Histoire. Ils furent interrompus dans leurs pensées par la voix sifflante du Seigneur des Ténèbres:

- Ouvre-le au chapitre concernant Monsieur Potter et lit le passage nous intéressant.

Lucius s'exécuta:

Chapitre 2: La naissance de notre Monde.

Le 31 juillet 2000 marque la fin d'une ère de chaos grâce à notre Maître et à Harry Potter. Notre Maître, après avoir commandité l'assassinat d'Albus Dumbledore, chef des rebelles de l'Ordre Phénix, parvint à convaincre Harry Potter que la vérité n'était pas celle qu'il croyait. Ainsi, le combat final a été évité. Depuis, nous vivons une ère prospère. La hiérarchie des sangs est respectée et nos enfants peuvent enfin avoir une véritable éducation avec des matières intelligentes et ludiques. Nous mangeons à notre faim, sommes servis par des esclaves, avons de nombreuses possibilités de loisirs et avons le droit de vie ou de mort sur les êtres qui nous sont inférieurs.

- C'est bon Lucius. Donne ce premier exemplaire à Monsieur Potter.

Melindra et Ron étaient effarés devant de telles inepties. Ils furent consternés d'entendre Harry remercier sobrement Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

- Bien maintenant servez vous.

Les fidèles obéirent en chuchotant.

- Levons tous nos verres à Harry Potter!

"A Harry Potter" répondit la salle dans un ensemble parfait.

Puis la réception commença. Voldemort ne quittait pas Harry des yeux. Ce dernier était félicité par de nombreux Mangemorts, et surtout, il était courtisé, sous les yeux jaloux de Severus. Une fois le groupe de fidèles l'entourant parti, Severus s'approcha du Survivant, ou plutôt de l'actuel bras droit de Voldemort.

- Ca va? Tu ne veux pas rentrer?

- Non, c'est bon je m'amuse bien alors laisse moi!

Le regard de Severus s'assombrit. Il tendit la main pour se saisir du verre de son petit ami mais celui-ci le vida d'un trait, une lueur de défi dans le regard.

- Tu devrais arrêter de boire Harry.

- Voyons Severus, ce n'est plus un enfant, c'est un homme maintenant. Il sait ce qu'il fait.

- Merci de tes conseils Lucius mais tu ferais mieux de t'occuper de ton fils.

- Ne l'écoute pas Lucius, Severus est de mauvaise humeur aujourd'hui.

Harry saisit le bras de Lucius et l'emmena plus loin tout en continuant à bavarder:

- Et comment va Draco?

L'ancien Maître de Potions soupira puis alla lui aussi converser de son côté. Puis le repas à proprement parler débuta. Harry était assis entre Lord Voldemort et Severus mais il ne semblait pas se soucier de ce dernier. Il s'extasia devant des mets si raffinés.

Il faut avouer que le repas semblait exquis. Melindra et Ronald en avaient l'eau à la bouche. Cependant, un petit goût amer persistait: des esclaves humains avaient apporté les plats, plutôt dénudés. Tous étaient marqué d'une croix qui semblait avoir été faite au fer rouge sur leur épaule gauche, certainement signe de leur appartenance à Lord Voldemort.

Le repas se déroula relativement normalement si on tient compte du fait que toutes les personnes présentes étaient de sadiques meurtriers et quelques-uns de véritables fanatiques.

Les esclaves desservirent la table. Lord Voldemort prit la parole. Il ne parlait pas très fort mais le silence se fit dès les premiers mots de son discours.

- Je vous réserve une autre surprise. J'espère que vous n'avez rien prévu ce soir. Ajouta-t-il d'une voix laissant sous-entendre qu'ils n'avaient pas le choix.

- Car ce soir, pour votre plus grand plaisir, et surtout celui de notre cher Harry ici présent, nous irons à la chasse! La réserve sera à nous, avec droit de tuer illimité!

Des applaudissements emplirent la salle.

- Cela te convient-il Harry?

- Oh oui Tom. Répondit l'ancien Gryffondor en baisant la main de celui qui était maintenant son Maître.

- Et bien rendez-vous devant les grilles de la réserve de Londres à 22 heures. Je pense que vous serez tous d'accord avec moi: c'est plus excitant de nuit.

De nouvelles acclamations retentirent dans la salle. Puis, après s'être souhaité mutuellement une bonne après-midi, les invités se retirèrent.

Harry et Severus furent quasiment les derniers à partir.

La salle s'estompa autour de Melindra et Ronald tandis que ceux qu'ils suivaient avaient transplané, et il se trouvèrent de nouveau dans l'appartement des deux hommes.

- Il n'est vraiment pas comme quand il était à Poudlard, je veux dire, ma grand-mère ne m'a pas raconté ça de lui…

- Elle doit avoir raison quand elle dit que le coma l'a changé Ron, mais ça n'a fait que terminer ce que Harry avait commencé lui-même. Enfin je suppose..

Les adolescents se turent lorsqu'ils entendirent des éclats de voix en provenance du salon.

- A quoi rime cette mascarade Harry? Une chasse aux MOLDUS! Tu te rends compte que tu vas tuer des personnes ne pouvant pas se défendre?

A ces mots, Ronald et Melindra réalisèrent le vrai sens du terme "la chasse", utilisé par Voldemort. Leurs yeux écarquillés d'horreur fixaient Harry avec une profonde aversion.

- Parce que tu n'as jamais tué personne sans défense peut-être? Et cette petite fille il y'a trois ans? Elle pouvait se défendre? Répliqua froidement Harry, sans parvenir à masquer la colère qui faisait trembler sa voix.

- Ce n'était pas pareil.

Harry tourna la tête mais Severus lui prit le menton et l'obligea à le regarder.

- Ecoute moi! Tu sais TRES BIEN que je n'avais pas le choix! Je devais être crédible auprès du Maître pour qu'il ne découvre pas mon rôle d'espion!

- Mais bien sûr! Tu as toujours été trop lâche pour choisir ton camp, c'est tout!

- Tu trouves que c'est de la lâcheté de risquer ma vie chaque jour? Il faut faire des sacrifices, et c'est dur à dire mais cette petite fille en faisait partie! Après, ce que tu ne comptes pas, c'est le nombre de petites filles à qui j'ai évité une mort atroce en prévenant l'Ordre du Phénix des attaques! Et toi! Tu ne trouves pas ça lâche d'avoir préféré vivre dans ce Monde plutôt que mourir?

- C'est parce que je t'aimais que je n'ai pas voulu mourir!

- C'est facile ça!

- Qui m'a dit de passer dans l'autre camp et de venir hein? QUI?

- Oui je t'ai dit ça mais parce que seul toi peut encore sauver ce Monde! Je ne t'ai JAMAIS dit d'accepter la doctrine du Maître!

- Et depuis quand tu me dis quoi penser? Harry se mit à crier: Si j'adhère à cette doctrine c'est parce que je le veux bien! Les moldus ne valent rien! Il n'y a qu'à voir ceux qui m'ont élevé! Et les Sang-de-Bourbe, des traîtres! Regarde Hermione!

- Tu ne peux pas VRAIMENT penser ça Harry? Demanda Severus d'un air triste.

- Si.

Un lourd silence suivit cette affirmation. Severus lâcha Harry et s'éloigna un peu. Il s'arrêta lorsque la voix timide de Harry l'interpella.

- Severus… Je… On va faire un tour sur le chemin de traverse avant… ? S'il te plait…

Severus sourit faiblement à Harry, s'approcha lentement de lui et l'embrassa tendrement.

- D'accord…

Ils transplanèrent. Encore une fois la pièce devint floue autour de Melindra et Ron et il se trouvèrent sur le chemin de traverse. Mais ce n'était pas celui qu'ils connaissaient. Celui-ci était sombre et sale. Des enfants débraillés couraient dans la rue après un chat pelé. Contrairement à celles de leur époque, les boutiques vendaient essentiellement des articles de magie noire et de torture. Pas de glacier, pas d'animalerie vendant des animaux colorés mais plutôt des reptiles, pas de bijouterie… Cependant, on trouvait toujours un magasin d'articles de Quidditch, envahi par des enfants de Sang Pur, comme le laissaient à penser leurs vêtements et leur air supérieur, une boutique de vêtement et une autre de baguettes magiques mais ce n'était pas celle d'Ollivander. La façade présentait la boutique comme appartenant à un certain Gregorovitch. La vitrine de la librairie croulait sous des livres inquiétants dignes de la Réserve de Poudlard, mais présentait également les nouveaux livres d'Histoire qu'ils avaient découvert dans ce même souvenir.

- Tu crois qu'ils sont de Sang Purs les gamins en haillons Ron?

- Je suppose… Sinon ils seraient sûrement au service de quelqu'un. Tous les Sangs Purs n'étaient pas riches. Ni au service de Voldemort… Il doit y avoir une certaine hiérarchie… Regarde la famille Weasley!

- Oui c'est vrai. Melindra s'interrompit et pointa du doigt le couple qu'ils suivaient. Regarde, ils ont l'air d'avoir déjà oublié leur dispute!

En effet, Harry et Severus se promenaient main dans la main, souriant. Mais le sourire de Severus s'évanouit. Il voulut prendre une petite rue située sur la droite mais Harry préférait continuer sur l'artère principale. Ron et Melindra regardèrent au loin. Il semblait y avoir une fête. En effet, une estrade avait été dressée au centre d'une place et beaucoup de monde était massé autour. Des applaudissements et des exclamations s'élevaient du bout de la rue.

- Oh, une vente d'esclaves! On va voir? Après tout j'en ai assez de faire le ménage…

- Il n'en est pas question!

- Mais je les traiterai bien je te le promets!

- De toute façon je suppose que je n'ai pas le choix…

- Exactement! Répondit Harry avec un sourire radieux tandis qu'ils s'approchaient de l'estrade.

- C'est pas une fête Mel… signala Ron d'une voix cassée.

- Merci j'avais remarqué…

Un homme présentait les hommes et les femmes qui étaient à vendre par couples.

- Ces deux filles sont sœurs, c'est la première fois qu'elles sont vendues. Elles ont quinze et seize ans. Mais ne vous inquiétez pas, nous leur avons appris ce qu'elles avaient à savoir, ajouta le présentateur avec un sourire sadique. Les enchères commencent à trois gallions.

- J'en donne quatre gallions!

- Quatre gallions pour le monsieur en vert!

Ron entendit clairement une dame dire "Mais elles sont trop frêles! Et puis à cette âge elle n'obéissent pas! Sans compter qu'elles ne doivent pas savoir travailler!"

Voyant que peu de personnes étaient intéressées par ses esclaves, il ajouta d'une voix mielleuse:

- Et elles sont vierges!

En entendant cette précision, les yeux de Melindra s'emplirent de larmes. Elle n'avait pas pensé que les esclaves pouvaient avoir… une autre utilité.

L'animateur réussit à les vendre en cinq minutes pour le prix de huit gallions les deux. Les jeunes filles n'eurent aucune réaction. Elles se contentèrent de suivre l'homme au regard lubrique qui les avait achetées, sans résistance.

Cette fois ce fut au tour de Ron d'avoir les yeux emplis de larmes en voyant le nouveau couple avancer sur l'estrade.

- Je ne vous les présente plus, vu que j'essaie de les vendre depuis un mois. Pourtant ce sont des esclaves de choix! Une Sang-de-Bourbe et un Sang Pur, oui un Sang Pur mesdames et monsieurs! et pas de n'importe quelle famille de Sangs Purs, un Weasley!

Un murmure parcourut la foule. Les Weasley était une des familles de sorciers les plus anciennes.

- Je vous les achète dix gallions! Chacun!

- Oh mais c'est Harry Potter!

De nouveaux murmures parcoururent la foule.

- Qui dit mieux que vingt gallions? Vingt gallions une fois, vingt gallions deux fois, vingt gallions trois fois! Vendus à monsieur Potter ici présent!

Ronald Weasley et Hermione Granger descendirent de l'estrade. Ron était très gêné tandis qu'Hermione pleurait:

- Oh Harry tu nous as tellement manqué… Merci de nous avoir sortis de là!

Elle allait sauter au cou de son ancien meilleur ami mais il l'arrêta froidement.

- Je vous ai achetés parce que j'ai besoin de personnel, maintenant suivez moi.

- Harry tu pourrais…

- Severus je les ai achetés pour qu'il s'occupent de l'appartement.

- Ca ne t'empêche pas de …

- Severus je n'ai pas envie de me disputer encore avec toi! Allez, rentrons!

Ils firent le chemin à pied. Ron et Hermione ne connaissant pas l'endroit d'arrivée, ils ne pouvaient pas transplaner. Lorsqu'ils arrivèrent, rien dans l'attitude de Harry ne montrait qu'il avait été leur meilleur ami.

- Bien je vais vous montrer l'appartement.

Il leur fit visiter l'appartement puis leur expliqua les tâches à faire: ménage, repassage, repas. Il leur laissa la chambre d'amis pour qu'ils s'y installent. Puis il rejoignit Severus au salon.

- Tu ne dis rien Sev?

- Que veux-tu que je te dise? Il n'y a rien à dire… Répondit le concerné en portant un verre à ses lèvres. Puis il ajouta: Tu es au courant qu'ils étaient tes meilleurs amis?

- Des profiteurs oui! Des traîtres! Comme les autres! Harry serrait ses poings de rage.

- Alors pourquoi les as-tu pris? Tu sais très bien qu'ici ils seront mieux traités qu'ailleurs, alors pourquoi ne pas les avoir laissés sur cette estrade si tu les détestes tant?

- Parce que… Un silence suivit ce début de réponse.

- Tu vois, tu n'en sais rien.

- Je vais les humilier comme ils m'ont humilié!

- Comment t'ont-ils humilié? Demanda Severus d'une voix douce. En t'aidant? En essayant de comprendre pourquoi tu sombrais? En te soutenant? En pleurant ton départ? Non, je ne vois pas…

Harry se leva et se dirigea d'un pas furieux vers la chambre d'ami:

- Ron, Hermione, je veux que le repas soit prêt dans une demie-heure! Nous devons partir ce soir avec Severus. Vous mangerez après!

Ron et Hermione s'exécutèrent, les yeux brillants de rage pour l'un, et d'avoir pleuré pour l'autre.

Le dîner se déroula dans le silence le plus total. Lorsqu'ils eurent fini, Harry donna ses ordres à ceux qu'il avait aimés autrefois:

- Inutile de vous dire qu'il faudra faire la vaisselle et le ménage. Pas la peine de tenter de vous échapper, je mettrai un dispositif anti transplanage avant de partir et verrouillerai les portes magiquement. Impossible pour vous de sortir sans baguette.

Puis il tourna les talons, mit en place les dispositifs de sécurité qu'il avait annoncé puis sortit sans dire un mot, suivi de Severus qui fit un petit sourire contrit à l'attention de Ron et Hermione.

- Melindra, tu te sens de voir la chasse aux moldus?

- Non pas vraiment…

- Alors rentrons…

Ronald appela sa grand-mère et ils sortirent de la pensine. Ils étaient encore une fois trop bouleversés pour parler, la Directrice les congédia donc, leur promettant de répondre à leurs questions la fois d'après.

A suivre...