Je ne remets pas le disclaimer, c'était bien assez pendant les trois premiers chapitres, et ça prend de la place inutilement

Bonne lecture à vous !

(et désolée pour le retard)

Chapitre 4.

Le professeur Hermione Granger se leva, ouvrit les bras et dit d'une voix forte :

- Anciens élèves, je vous prie de patienter le temps de la répartition. Vous pourrez manger jusqu'à plus faim après, mais pour le moment, je vous demande d'accueillir les nouveaux élèves de vos maisons comme il se doit.

Il y eut quelques applaudissements, et le professeur d'enchantements, monsieur Bradley, commença à appeler les première année après que le Choixpeau eut chanté.

- Augar, Brice.

Un petit garçon aux cheveux châtains, au front proéminent et avec de petites oreilles décollées s'avança prudemment et coiffa le Choixpeau magique, toujours là au fil des ans. Un long silence s'installa, et Augar semblait en pleine lutte intérieure. Finalement, la bouche rapiécée du chapeau magique se fendit, et il s'exclama :

- Poufsouffle !

Quelques quarante noms plus tard, la directrice annonça le festin ouvert, et de succulents mets apparurent sur les tables. Lucinda n'avait pas très faim, et ne se sentait pas d'humeur à manger avec pour seule compagnie des troisième année écervelés. Elle mit quelques pilons de poulet sur son assiette, une portion de salade, un bout de pain et un verre de jus de citrouille, puis s'éclipsa le plus discrètement possible. Pendant un instant, elle craignit de se faire rappeler par le professeur Granger, mais celle-ci n'en fit rien.

Lucinda parcourut quelques couloirs en tenant son assiette à bout de bras, en faisant bien attention de ne pas la renverser, et décida de se rendre dans la Salle sur Demande. Elle avait découvert cet endroit durant sa quatrième année, et depuis, elle s'y rendait souvent pour réfléchir ou simplement se retrouver seule. Elle passa trois fois devant la tapisserie, puis poussa la porte qui venait d'apparaître.

Elle entra alors dans un petit salon chaleureux, seulement meublé par une table à manger, une chaise et quelques plantes vertes. Lucinda s'assit, posa son plat sur la table, et mordit à pleines dents dans une cuisse de poulet.

En quelques minutes, il ne resta plus rien dans son assiette, et la jeune femme s'étira, repue. Elle regarda sa montre au poignet, et, voyant qu'il était 20 heures, décida d'aller dans sa salle Commune, ou plus précisément dans son dortoir où Toort ne pourrait la suivre. Il lui avait fait suffisamment peur quelques instants auparavant, et elle estimait avoir eu sa dose d'émotions pour la semaine.

Lucinda se dirigea vers le cachots, se rendant compte en arrivant devant le mur menant à la Salle Commune des Serpentards qu'elle ne connaissait pas le mot de passe. Elle attendit quelques minutes, et entendit des bruits de pas. Un jeune garçon s'avançait vers elle, sa robe de Poudlard ornée des motifs vert et argent de la maison de Salazar.

- Excuse-moi, petit, je suis en septième année, et je ne connais pas le mot de passe. Tu peux me le donner ?

Le garçon la regarda et poussa une exclamation.

- Tu es à Serdaigle, je n'ai pas le droit de te donner le mot de passe.

« Hein ? A Serdaigle, moi ? » pensa Lucinda, avant de se rendre compte qu'elle portait toujours les vêtements de Loïs, qui arboraient le blason des Serdaigle.

- Bon, tu m'écoutes, petit. Je suis Lucinda Malefoy, c'est clair ? Alors tu vas m'ouvrir cette porte, ou je te ferai passer un sale quart d'heure.

- Oh, Malefoy… murmura le petit, ses yeux tout à coup remplis d'étoiles. Je ne savais pas que vous faisiez partie de cette famille. Le mot de passe est « Basilic ».

Lucinda vit le mur s'écarter à sa plus grande satisfaction, et entra dans la salle commune en relevant le menton. Elle sentit les regards se tourner vers elle, mais elle les ignora et ne répondit pas lorsque son cousin l'interpella. Faisant la sourde oreille, elle monta les escaliers qui donnaient sur les dortoirs des filles, et rit discrètement en entendant Toort tomber alors qu'il essayait de la suivre. Quelle belle invention que les toboggans !

Une fois seule dans son dortoir, elle décida qu'elle irait voir Mme Granger le lendemain pour lui dire qu'elle n'avait aucune affaire. En attendant, elle se glissa dans son lit, tira les rideaux et jeta un sort d'insonorisation autour. Assommée de fatigue, elle tomba rapidement dans les bras de Morphée.

Le premier bruit qu'elle entendit ce matin-là fut celui des rideaux que l'on ouvrait. La lumière agressa ses yeux à travers ses paupières, et elle laissa échapper un gémissement de mécontentement. Ses camarades de chambre avaient annulé son sort avec un Finite Incantatem et Lucinda entendait à présent leurs cris perçants et les conversations très intéressantes venant de la salle de bain (dans le genre de « oh, ma coiffure n'est pas symétrique »).

- Il est neuf heures, dit Johanna qui était venue la réveiller.

C'était une amie de Lucinda, contrairement aux autres filles du dortoir qui étaient stupides et sans intérêt aux yeux de la jeune Malefoy.

- Il faudra m'expliquer ce que tu fabriques avec une robe des Serdaigle.

- J'ai perdu toutes mes affaires, se justifia la jeune femme.

- Okay, je te prête les miennes pour la journée, mais il faut que tu ailles en parler à Granger.

Lucinda grogna, passant une main sur ses yeux qui refusaient de s'ouvrir, et s'assit sur le bord de son lit. Elle se dirigea ensuite vers la salle de bain, et mit dehors Fane et Paula, qui protestèrent avec enthousiasme.

- Désolée les filles, dit Malefoy sans en penser un mot, mais je dois me laver.

Elle ressortit quelques minutes plus tard de la salle de bain, un uniforme de Johanna sur le dos. Elle se rendit dans la Grande Salle en faisant attention de ne pas croiser Toort, se traitant d'idiote d'avoir ainsi peur d'un sorcier raté comme lui. Après tout, il n'avait rien de sa force magique ! Tous les professeurs avaient toujours dit à Lucinda qu'elle avait un énorme potentiel, et serait probablement dans l'avenir une très puissante sorcière. Elle n'y croyait à vrai dire pas vraiment, mais il valait mieux ne pas contredire des professeurs dont on est le chouchou. Bien évidemment, Granger ne lui avait, elle, fait aucun compliment.

Après avoir pris son petit-déjeuner, Lucinda vérifia que la directrice n'était pas à sa table, et se dirigea vers le bureau de la vieille femme.

Arrivée devant la statue de marbre d'un phénix, la jeune fille prononça intelligiblement son nom, disant qu'elle désirait parler au professeur Granger pour d'importantes raisons. La directrice avait inventé un nouveau système, en plus de celui des mots de passe. Pour aller à son bureau, les élèves n'avaient qu'à décliner leur identité, et elle pouvait voir par les yeux du phénix grâce à un procédé magique si c'était bien la personne annoncée.

La statue tourna sur elle-même, révélant un escalier dans lequel Lucinda s'engagea. Elle toqua à la porte, et la voix claire de Granger lui dit d'entrer.

- Bonjour, Professeur, dit Malefoy.

- Bonjour, Lucinda. Comment vas-tu ?

- Bien. Je voulais vous parler parce que je n'ai aucune affaire scolaire, ni même d'uniforme, répondit Lucinda sans renvoyer les banalités. Ni mon balai volant.

La vieille femme la regarda à travers ses lunettes rondes, comme pour essayer de percevoir la vérité sur le visage impassible de son élève. Celle-ci jeta un coup d'œil sur le bureau qu'elle connaissait par cœur pour s'y être souvent rendue après avoir été pincée faisant une blague de mauvais goût. Ses yeux s'arrêtèrent plus que nécessaire sur le portrait de l'avant-dernier directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, qui la regardait par-dessus ses lunettes en demi-lune d'un air sage. Granger n'avait l'air d'être qu'une pâle copie de l'intelligence et de la force qui émanaient de Dumbledore.

- Pour les uniformes, ce n'est pas un problème, nous avons des réserves, ainsi lors des incidents entre élèves, ceux-ci ne sont pas obligés de rester en tenues de moldus. Pour les fournitures, les professeurs doivent avoir plusieurs exemplaires de chaque livre, ce ne sera donc pas un problème. Et pour ton balai, je ne peux rien faire ; comme tu joues dans l'équipe de Quidditch de Serpentard, tu t'en feras prêter un.

- Très bien, merci beaucoup. Où puis-je trouver ces uniformes ?

- Je t'en ferai parvenir plus tard dans la journée par l'intermédiaire d'un elfe de Maison.

- Merci beaucoup.

Lucinda prit congé, et se trouva alors désœuvrée. Elle décida d'aller voir Loïs, et passa donc par la Grande Salle pour voir si elle y déjeunait. Voyant qu'elle n'y était pas, notre héroïne se dirigea vers la bibliothèque, puis finalement vers la salle Commune des Serdaigle. Une fois devant le portait d'une vieille femme ridée tenant une pomme rouge dans la main gauche, Lucinda attendit qu'un Serdaigle passât devant elle. Par chance, quelques secondes plus tard, la portait pivota et elle put s'engouffrer dans la salle des bleus et argent. Quelques regards ahuris ou révoltés se tournèrent vers elle, mais elle les ignora superbement avec la grâce due aux Malefoy. Elle emprunta les escaliers de droite, et frappa à la porte du dortoir des septième année. Quasiment immédiatement, un visage potelé aux longs cheveux roux apparut.

- Quoi ?

- Je veux voir Loïs.

- Ouais.

La porte se referma dans un claquement sec, puis se rouvrit pour laisser place à la meilleure amie de Lucinda.

- Oui ?

- Tu veux pas faire un tour dehors ? demanda Malefoy.

Loïs fit la moue, puis acquiesça finalement et elles sortirent de la Salle Commune des Serdaigle pour se rendre dans le parc. La pluie n'avait pas tari, et les cheveux des deux jeunes filles furent bien vite mouillés, dégoulinant sur leurs épaules. Un petit vent frais balayait leur visage et faisaient papillonner leurs cils.

- Bon, tu vas te décider à me dire ce qu'il y a ? demanda Loïs en mettant les mains dans les poches, le regard fixé sur le sol pour ne pas déraper sur de la boue.

Lucinda fit semblant d'être surprise, et articula dans un coassement :

- Il n'y a rien.

- Arrête, je te connais. Je vois très bien qu'il y a quelque chose qui te tracasse. C'est Toort, il s'est passé quelque chose ?

Malefoy Junior avait eu dans l'idée de tout raconter à Loïs, mais à présent qu'elles étaient l'une en face de l'autre et que venait le temps des vérités, elle n'était plus sûre de rien. Elle ne devait pas inquiéter son amie, et ne voulait pas la mettre en danger.

Et puis, c'était son affaire. Et à elle seule de la régler.

- Nan, rien. C'est juste que je suis assez mal à l'aise avec Toort, tu as raison, mentit Lucinda. Il sait que nous sommes amies, et je crois qu'il n'en est pas ravi, ajouta-t-elle dans une vaine tentative de plaisanterie.

- Ah… ne te sépare pas de ta baguette magique, c'est la seule chose à faire. Et cherche un peu dans les livres des sorts qui seraient susceptibles de te protéger, conseilla Loïs.

- J'en connais déjà assez, et aussi des offensifs, t'inquiète.

Comprenant qu'elle parlait de magie noire, la Serdaigle vira au blanc, et laissa échapper un son étranglé.

- Et sinon, tes vacances ? demanda Lucinda.

S'en suivit une conversation animée, qu'elles n'avaient pu entretenir dans le Poudlard Express du fait de la présence des Gryffondor.

Le soir-même, lorsque Lucinda était étendue dans son lit avec le silence comme seul compagnon, elle pensa que Loïs et elle s'étaient éloignées avec les années. Elles ne se comprenaient plus vraiment, et étaient gênées de se parler.

Cela lui faisait mal de l'avouer, mais la belle amitié qu'elle avait entretenue pendant des années avec la Serdaigle s'était amenuisée, et un malaise régnait entre elles deux.

Fin du chapitre 4.

A la semaine prochaine, sans faute cette fois-ci