Le pouvoir d'un être

Une Griffondor mélancolique, un Serpentard qui en a assez de suivre les ordres de son père, deux adolescents qui se détestent mais qui vont se rapprocher, pour le meilleur...et pour le pire!

Rating: PG-13 et peut être par la suite R.

Disclaimer:L'univers et les personnages d'Harry Potter sont la propriété de J.K Rowling et l'histoire est à moi!

Note de l'auteur : Bonjour tout le monde ! Premièrement je tiens à m'excuser, je suis affreusement en retard, mais c'est pas entièrement ma faute, j'ai écris les trois quarts de ce chapitre il y a plus de deux semaines et c'est ce moment que mon père a choisi pour refaire mon PC, bref y a eu des complications et on a pu le remettre qu'hier soir, donc j'ai profité de ma soirée pour le terminer, et le voilà ! J'espère pas avoir trop fait patienter, quoiqu'il en soit, j'espère que ce chapitre vous plaira ! Autant dire qu'il est plutôt différent des autres, il n'y a pas beaucoup de dialogues et il aura peut être aucun sens, parce que pour l'écrire je me suis mise en mode réflexion intense assez glauque, mais j'espère que vous aimerez ! L'histoire avance, enfin, même si j'ai pas privilégié l'action ! Si vous voyez un petit changement de registre vers la fin, soyez pas étonné, y aura deux semaines qui se sera passer, mais en général je pense être rester dans le même ton. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, si vous aimez, bref, j'attends les reviews ! D'ailleurs, voici les réponses à celles du chapitre précédent :

Carol : De la torture lol ? Arf, je suis méchante alors, t'inquiète pas c'est inconscient...en vrai je suis toute gentille ! Quoi c'est pas vrai ? Arf, j'espère que t'as pas trop attendu, en tous cas voici le chapitre et j'espère qu'il te plaira !

Sandrine Lupin : LoL ah mais si c'est normal, je suis l'auteur, j'ai tous les droits mdr, je me rappelle ce que disait Rowling une fois du genre que c'était génial de penser qu'elle avait le droit de faire subir tout ce qu'elle voulait à ses persos, elle pouvait leur faire arriver n'importe quoi ! C'est un peu pareil pour le suspense lol ! Sauf que moi, je mets pas 3 ans à revenir hum hum !!!Bon allez sans plus attendre je te laisse découvrir la suite et merci pour ta review !

Draymione : A vos ordres, servi comme sur un plateau, désolé pour l'attente...merci pour la review, j'espère que ce chapitre te plaira !

Virginie1 : Niark niark mon sadisme naturel reprend le dessus, je te préviens, ce chapitre est coupé de la même façon, par contre c'est pas pour ça que tu dois te précipiter sur la fin, ça gâcherait tout le suspense et je te connais, c'est exactement le genre de trucs que tu pourrais faire lol ! D'ailleurs tu m'a embêté jusqu'au bout pour que je poste, mais je te l'ai dit, pas ma faute à moi, snif j'y suis pour rien, m'assassines pas ! Bon, vi, j'aime pas les histoires d'amour joyeuses, en tous cas pas les écrire, parce que les tiennes j'adore hihi ! Enfin bref, tout ça pour te dire qu'avant c'était Draco qui se demandait s'il l'aimait et qui changeait d'avis comme de chemise, maintenant qu'on sait qu'il y a du love dans l'air, ça va être la torture, surtout pour Draco, mais j'en dis pas plus, je te laisse découvrir, mais tu verras que le Draco tout chou-tout mignon c'est pas pour tout de suite désolé ! Arf tu me connais, j'aime bien les faire galérer, qu'est-ce que je t'ai dit ? Mon sadisme naturel...Arf pour en revenir à cette histoire de rêve, hum, là j'avais envie de le zapper, j'expliquerai plus tard, ça marche pas période, en ce moment c'est mode réflexion, des fois c'est action, dreams...fin bref, j'en dis trop, lis, et review surtout, j'adore que tu me donnes ton petit avis, même si je sais que je l'aurais de toute façon...bisous !

Alpo : En une après midi ? Wahou, elle est si longue que ça ? Arf ça passe vite, je suis contente sue ça t'es plu, vraiment et merci pour tes compliments ! La suite elle arrive tout de suite, et pour le reste, faudra attendre un petit peu ! A la prochaine !

Dragonia : Mici, contente que ça t'es plu Ca fait peur ses rêves ? Voui, j'avoue, mais t'as pas vu les miens...en tous cas j'espère que tu les a compris parce que j'ai l'impression que c'est le brouillard pour tout le monde sur ce point là ! Mici pour ta review, j'espère ne pas te décevoir !

Amélie : Mici, mais dis moi, t'as l'intention de me faire rougir lol ? Parce que c'est pas dur, arf qu'est ce que tu veux, je pleure, je ris, je rougis, je m'éclate, je m'énerve, et je dis n'importe quoi lol, il est tard c'est pour ça lol, rassures-toi je suis pas toujours comme ça ! Bon bé c'est vraiment gentil, tu as la suite maintenant !

Manehou : T'es perspicace dis donc, je suis alléluia là, tu commence à comprendre les rêves d'Hermione, et tu est la seule personne lol ! Hum toutes ces questions, tu t'attends quand même pas à ce que j'y réponde maintenant ? Lis et tu sauras lol ! Allez je te remercie pour ta review, bisous !

Silverkidia : J'aime bien ton pseudoje sais même pas pourquoi...hum, c'est très gentil, vraiment merci, moi qui pensait qu'on la lisait en 10 minutes...des fics qui t'occupent une nuit...j'en aurais plein à te conseiller, va voir du côté d'Ithilwyn, Teddyjes, Ayuluna, Virginie1, Ivrian, Charisma6, Ragnagna, et j'en passe...allez je te remercie pour ta review, et voilà la suite !

Ellissia : Ca m'embête encore plus maintenant d'avoir mis la suite au bout d'un mois...j'aurais du la finir le jour où je l'ai commencé, et pas attendre le lendemain, arf, tant mis, allez je te remercie beaucoup, j'espère que ça te plaira toujours par la suite, bisous !

Ayuluna : Merci pour ta reviewc'est vrai, c'est flatteur pour moi d'avoir une review de toi, surtout s'il elle est aussi gentille, en plus le coup du mec qui s'embrouille c'est ça que je voulais faire passer, et je suis contente d'avoir réussi. Par contre pour ce chapitre on passe un peu à autre chose, enfin je te laisse voir ! J'espère que tu te sera rappeler de ma fic, désolé encore pour l'attente, allez bisous !

Litllro : Vi, ma fidèle lectrice, mais je te le dis, c'est vraiment agréable de voir tes tites reviews sur les chapitres, ça me fait très plaisir et je suis très contente que ça continue à te plaire ! OoO le fameux rêve ! Okay, petite annonce, j'expliquerai ça dans quelques chapitres, j'espère que ça t'as quand même pas embrouiller ! Merci encore à toi, je te laisse découvrir la suite, bisous !

Lilouthephoenix : La suite est maintenant, après un petit temps d'attente, je suis désolée, j'essayerai de faire mieux la prochaine fois, allez bisous et merci pour ta review !

Enora Black : Merci, je suis très flattée que ça te plaise, et maintenant, le défi ça va être que tu continues à aimer, j'espère que ce sera le cas, continue à me donner ton avis sur les prochains chapitres !

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Voilà, je vous remercie beaucoup pour les reviews, elles m'ont fait très plaisir, et voici enfin le chapitre, en espérant qu'il vous plaira !

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---Rappel---

La jeune fille partit sans laisser le temps au Serpentard de répondre. Ce denier resta figer. Pourquoi avait-il dit cela ? Maintenant, elle ne voudrait sûrement plus lui parler. Draco se laissa glisser contre l'arbre sous lequel était Hermione quelques minutes auparavant. Ses pensées étaient tellement confuses. L'impossible était en train d'arriver, l'inimaginable, Draco ressentait des sentiments pour la Gryffondor. Ne voulant plus se poser de questions, il se leva promptement, ignora la pluie qui débutait et qui commençait à mouiller ses cheveux et ses vêtements et appela le nom d'Hermione. La jeune fille ne se retournait pas. Il cria plus fort.

-HERMIONE ! HERMIONE ATTENDS !

Heureusement le parc était désert. Hermione l'entendit alors et se retourna, les sourcils froncés. Draco arriva alors et lui fit face, leurs visages ruisselant tous deux d'eau.

-Hermione...

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La jeune fille leva les yeux et regarda Draco, plongeant dans le regard bleu-gris du jeune homme, un regard qui la faisait fondre, qui lui permettait de se sentir tellement vivante qu'elle oubliait tout ce qui l'entourait. Mais cette fois-ci, elle ne voulait pas, elle ne voulait plus. Elle avait accepté si longtemps de se perdre dans ses yeux, d'ignorer le monde alentour, d'ignorer la réalité, une réalité bien trop dure à accepter pour elle. Jamais ils ne pourraient être heureux ensemble, c'était une fatalité, l'amour ne pourrait jamais existé chez ces deux êtres sans qu'il n'y ait quelque chose pour s'y opposer : Lucius Malfoy, les Serpentards, sa destinée à être Mangemort, et Hermione n'osait même pas imaginer la réaction de son entourage à elle. Tout cela était trop compliqué, il fallait arrêter tout tant qu'elle en était encore capable, car bientôt, elle le sentait, elle ne pourrait plus se refuser à l'accepter, elle avait besoin de Draco Malfoy, sa présence la rassurait, lui procurait un réel moment de bonheur et son absence la minait et creusait un énorme vide en elle. Mais il n'était pas trop tard, elle pouvait tout arrêter maintenant. Tout stopper d'un coup et bientôt ce sentiment s'effacerait pour toujours et disparaîtrait dans l'infini de l'oubli.

Mais aucun son ne sortit de la bouche de la jeune fille. Elle ne pouvait rien dire, elle ne pouvait pas lui dire que tout était fini, d'ailleurs qu'est-ce qui était fini ? Quelque chose avait-il seulement commencé entre le Serpentard et la Gryffondor ? Au plus profond d'elle-même, Hermione savait que ce qui se passait entre eux deux étaient bien plus fort que des mots ou des gestes et elle se sentait liée à Draco. Un sentiment qu'elle voulait renié, une émotion si forte, un frisson qui la parcourait tout au long de son corps, démarrant à l'intérieur de sa tête, parcourant sa nuque, descendant le long de son dos.

-Hermione...prononça à nouveau le jeune homme.

-Non Draco, réussi à articuler la jeune fille soudainement sortie de son état de léthargie par le son de la voix du jeune fils de Mangemort.

La pluie tombait violemment, provoquant un bruit irréel à chaque goutte de pluie qui s'écrasait sur le sol. L'eau gelée leur glaçaient le sang, engourdissant leur corps davantage à chaque seconde. Pourtant, une bouffée de chaleur envahissait chacun des deux adolescents, ils étaient ensemble, et même s'ils ne l'avaient compris qu'au fin fond de leur cœur, c'était ainsi que leur force respective était à son maximum. Le ciel était de plus en plus sombre, midi n'était toujours pas arrivé et pourtant quelqu'un qui se serait réveillé d'un profond coma aurait juré que la nuit était déjà tombé. Il régnait dans le parc une obscurité troublante, un silence uniquement rompu par le bruit de la pluie et celui des battements de cœur précipités de Hermione et de Draco. Une larme coula silencieusement le long de la joue de la Gryffondor. Elle aurait tout donné pour haïr le jeune homme qui se trouvait en face d'elle. Une attitude arrogante, une aversion totale pour ce qui touchait aux moldus, une suffisance incroyable, tout ce qui aurait dû permettre à Hermione de détester Draco. Et pourtant plus elle le regardait, plus elle se demandait pourquoi elle ne posa pas tout simplement ses lèvres sur celle du Serpentard. Mais tout n'était pas aussi simple, en vérité, tout était beaucoup plus complexe, et l'esprit totalement embrouillé, Hermione choisit la voie de la raison malgré que les tremblements dans sa voix trahissait ses véritables pensées lorsque, enfin, des paroles traversèrent sa bouche.

-Je ne veux pas. Je ne peux pas. Je ne peux plus supporter de faire semblant, de me cacher. Je voudrais retourner en arrière, je donnerais tout pour oublier ce qui s'est passé ces dernières semaines.

-Pourquoi ? chuchota Draco.

-Parce que maintenant j'ai découvert qui tu étais Draco Malfoy.

C'était fini, elle l'avait achevé. Au plus profond de lui-même Draco s'effondra. Elle allait lui annoncer qu'elle le détestait, qu'elle l'avait toujours détesté, mais désormais elle le haïssait parce qu'il avait joué avec elle. Ce qu'il pouvait regretter lui aussi. Il regrettait d'avoir voulu la connaître parce qu'il avait découvert une jeune fille irrésistiblement attirante, gentille, agréable, avec un caractère à le faire fondre, sa façon de lui tenir toujours tête alors que les autres ne faisaient que dire Amen à ce qu'il disait. 'Oui Draco quand tu veux je me tuerais pour toi' Mais elles, autant qu'elles étaient, ne savaient pas ce que c'était de mourir pour quelqu'un, d'aimer une personne au point de vouloir se noyer dans ses yeux, se perdre dans son cœur. Draco ferma les yeux, se rappelant un vers qu'Hermione avait prononcé l'année précédente dans la tour d'astronomie alors qu'elle se croyait seule.

'Est-ce que le désespoir de la mort est un prix à payer ?

Est-ce que l'infortune de l'enfer se cache en nous, attendant de frapper ?'

Cette nuit-là il l'avait vu partir, après s'être disputé avec cet imbécile de Weasley en plein milieu de la Grande Salle, parce qu'il la critiquait encore pour son travail. 'Tu deviens accro au boulot Hermignonne' avait-il dit. Draco s'en souvenait parfaitement car ce soir-là, elle était parti précipitamment sans laisser paraître une seule seconde son émotion, mais le Serpentard qui savait lire à travers les humains avait deviné sa peine. Mais ce soir là il n'avait rien voulu d'autre que la suivre pour se moquer d'elle, l'humilier une fois de plus, pour se donner une contenance. Quand il l'avait trouvé, assise en tailleur au milieu de la tour, elle lui avait paru innocente, belle, un fruit défendu, un ange déchu, une âme pure bafouée par le mal qui régnait autour d'elle. Le visage trempé de larmes, des mèches bouclées tombant gracieusement jusqu'au milieu du dos. Elle se contentait de pleurer son chagrin.

'Les ténèbres possèdent l'âme de chaque personne

Agacé vidé, crois-moi mon amour,

Elles attendent sagement que l'heure sonne,

Une innocence volée, tu m'a pris ma vie pour toujours.'

Draco sortit cette image de ses pensées, il ferma les yeux, pour les rouvrir une seconde plus tard et se retrouver de nouveau en face de celle qui était en train de le posséder. Dans quelques instants elle allait le tuer, il le savait. Lorsqu'elle avait commencé sa phrase c'était comme si des mains lui enfonçaient une lame gigantesque en plein dans le cœur, et désormais, elles tournaient et tournaient le couteau, lacérant de plus en plus sa chair. Il ne pouvait pas l'entendre, il ne voulait pas qu'elle le fasse souffrir davantage. Alors sans prévenir, il posa son index sur la bouche de la jeune fille.

-J'ai compris Granger, on ne peut pas.

Puis soudain il la vit froncer les sourcils et attraper le poignet de Draco fermement. Sans attendre elle se rapprocha davantage de lui et posa délicatement ses lèvres sur celles du blond. Le cœur de Draco fit alors un bond. Si son âme avait un visage, elle aurait fait le plus beau sourire du monde. Il passa sa main libre dans les cheveux mouillés d'Hermione, les caressant délicatement, et détacha son poignet de celle de la Gryffondor pour lui attraper violemment la taille, ce qui la fit sursauter. Puis, au bout de quelques secondes, quand la jeune fille fut habituée à ce baiser plus ardent et plus passionnel, elle passa une de ces mains dans la nuque de Draco. Ils se détachèrent finalement au bout d'une minute avec difficulté, la respiration saccadée et bruyante, les lèvres brûlantes.

Draco pouvait sentir le souffle chaud d'Hermione contre sa peau, ils n'étaient qu'à quelques centimètres et chacun se noyait dans les yeux de l'autre, voulant s'abandonner à cet instant pour toujours.

-Tu n'as rien compris, souffla Hermione.

Leurs visages étaient désormais inondés de gouttes d'eau, celui d'Hermione mouillé encore plus par les larmes qui avaient coulé. Draco laissa échapper un sourire inhabituel. Celui-ci n'avait rien de sadique, arrogant, et il rendait son visage si doux et si angélique qu'Hermione aurait pu s'abandonner totalement à lui. Ils se rapprochèrent et leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau, pendant que ces mots ne quittaient pas l'esprit de Draco.

'Asservie par ton propre souvenir,

Sans foi ni loi j'ère à en mourir,

Une ombre qui passe,

Un ange, un diable face à face,

Un esprit embrumé,

Un corps possédé,

Tu es à moi mon amour,

Tu as atteints le point de non-retour.'

Quand leurs lèvres se quittèrent, Draco ne put s'empêcher de prendre Hermione dans ses bras et de l'enlacer. Il caressa son dos et déposa de furtifs baisers sur son cou. Il releva la tête, plongeant à nouveau son regard dans celui de la fille qu'il désirait tant. Il l'embrassa à nouveau, plus langoureusement, plus longtemps et quand leurs lèvres se séparèrent, Draco resserra Hermione plus fort, sentant que s'il se détachait d'elle, la terre allait s'arrêter de tourner, le sol se dérober lentement.

'La vie n'est que souffrance, la mort une délivrance' disait Hermione dans la tour d'astronomie.

Ils se fixèrent plusieurs secondes, leurs fronts pressés l'un contre l'autre, chacun souriant sincèrement, le plaisir d'aimer et de partager cet amour leur était refusé depuis si longtemps. Puis, soudain, Draco prononça ses mots sans réfléchir :

-Tu es si belle...tu es à moi.

Ce fut comme si la magie s'effaçait brusquement, comme si le charme était rompu. Il était trop tard, le carrosse redevenait citrouille et la musique s'éteignait lentement. Pourquoi avait-il dit ça ? Comment pouvait-il dire qu'elle était à lui, qu'elle lui appartenait, comme un vulgaire objet ? La jeune fille s'arrêta instantanément. Fixant sans comprendre le jeune homme qu'elle pensait connaître, un beau conte de fées aussi éphémère que le bonheur qu'elle avait cru ressentir. Etait-il lui aussi une ombre, qui était-il ? Qui était-elle ? Pourquoi avait-il dit ça ? Pourquoi se tenait- elle dans ses bras ?

Sans attendre elle se dégagea se lui et tenta de deviner ses pensées dans son regard. Mais elle ne perçu rien, pas le moindre signe qu'elle se trompait et qu'elle avait juste entendu de travers une de ces paroles. Son air honteux lui faisait comprendre que son ouïe ne lui jouait aucun tour.

-Je – suis – désolé. ânonna-t-il.

-Je ne t'appartiens pas Draco. Comment as-tu pu croire une seconde que j'étais le jouet dans les mains de l'enfant ? Je n'appartiendrai à personne, jamais, et encore moins à toi.

-Je...

-Je me suis trompé sur toute la ligne. Comment ais-je pu croire qu'en toi, Draco Malfoy, il pouvait exister une lueur de bien ? J'ai même cru que tu m'aimais. Quelle conne !

Hermione essuya rageusement son visage avec le dos de sa main et, le souffle étouffé par les sanglots, elle courut vers le château et disparut derrière l'immense porte d'entrée, laissant Draco seul, apeuré par son propre esprit. Il venait de détruire la relation avec la seule personne qu'il ait jamais pu aimé. Son esprit restait figé, pas par le froid, mais par la peur de ce qu'il venait de dire. Si Draco n'avait pas eu l'horrible sensation que son corps ne lui appartenait plus, il aurait couru, couru si vite jusqu'à arriver au lac gelé par la pluie et le froid et s'y serait laissé tomber.

Un démon habitait son corps. Un démon qui se reposait depuis quelques semaines attendant son heure et qui venait de se réveiller. Avec la sensation que son cœur avait cette fois été réellement arraché de son corps et piétiné par une horde de trolls et de géants, il tenta de se souvenir. De se souvenir de ce moment, cet instant où il avait prononcé les paroles qui n'avaient d'autre issue que de blesser Hermione. Il ne se rappelait pas, cette partie s'était échappé de sa mémoire pour aller se réfugier très loin de lui. Deux personnes habitaient son corps. Le premier : Malfoy, le petit Serpentard presque démoniaque et Draco, qui n'avait pour existence que ce sentiment qu'il éprouvait pour une Sang-de-Bourbe, un sang sale, très peu pour les Malfoy, mais peu importait pour Draco. Hermione lui torturait l'esprit, révélant deux identités, un diable et un ange. Qui l'emporterait sur l'autre ? D'un côté, la colère, la jalousie, la haine, de l'autre l'amour. Dans les films, le bien l'emportait sur le mal, mais dans la vie, n'est-ce pas le contraire qui se produit ? Les hommes qui se tuent à imaginer un monde parfait ou le gentil héros triomphe du méchant ne font- il pas que se cacher la vérité ? Ou s'arrêtait le bien ? Ou commençait le mal ? Trop de question sans réponse. Dumbledore VS Voldemort. Pour tous, l'un représentait le mal, l'autre le bien. La mort et la vie. Mais la vie, c'était cela le bien ? Mensonge. Pendant toute son existence on avait appris à Draco à souffrir jusqu'à rejoindre Voldemort, rejoindre la mort. Souffrance, vie, mort. Après la souffrance, ne reste-t-il pas le bohneur ? Trop de questions sans réponse, trop pour l'esprit, le corps, le cœur de Draco qui se démantibulait chaque seconde un peu plus. Hermione. Elle était en train de l'assassiner.

La jeune fille courait, les larmes coulant le long de ses joues de plus en plus humide. Il n'y avait personne dans les couloirs de Poudlard, heureusement personne pour l'entendre pleurer toutes les larmes de son corps qui se faisaient de plus en plus nombreuses. Elle se détestait pour avoir cru qu'elle pouvait faire confiance à Draco Malfoy. Et elle le détestait surtout parce qu'au fond d'elle-même elle l'aimait. Mais il n'était qu'une pourriture et cette idée accentua les sanglots de la jeune fille. Elle courait, courait, là où cela la mènerait, ça n'avait aucune importance. Elle voulait tuer ce sentiment qui grandissait en elle. Elle monta les escaliers du château, enjambant la moitié des marches et lorsqu'elle fut arrivé devant une porte qui lui était familière, elle s'arrêta devant, s'appuyant les mains sur ses genoux, à bout de souffle, épuisée par une course qui n'était en fait qu'une fuite.

Hermione plissa les yeux et regarda autour d'elle. Il n'y avait pas un chat, pas un bruit, juste celui de la respiration de la Gryffondor. D'un pas lent, ses pieds effleurant à peine le sol lorsqu'elle avançait, Hermione poussa finalement la porte qui se trouvait devant elle et se retrouva à l'intérieur d'une pièce circulaire éclairée par plusieurs fenêtres et décorée par des cartes du ciel. Un télescope se tenait devant chaque fenêtre, pointant vers l'horizon, attendant d'être utilisé. Soudain, un sentiment d'apaisement s'empara de la jeune fille. Elle ferma la porte et se laissa glisser contre le mur d'en face, bercée par le bruit de la pluie qui cognait contre les vitres. Ses vêtements glacés la faisaient frissonner mais la boule qui se trouvait au niveau de l'estomac gagnait le dessus sur ses préoccupations. Se prenant la tête dans les mains, la jeune fille se mit à trembler. Trembler de colère, de tristesse...et de manque. Elle avait envie de sentir Draco tout contre elle et ne put s'empêcher de penser que pendant qu'elle s'imaginait dans les bras de celui qu'elle aimait, lui ne voyait qu'une fille de plus à utiliser pour en suite rabaisser.

Hermione savait que Draco se servait des jeunes filles de Poudlard, il passait la nuit avec elles et ensuite ne gardait le souvenir que d'un bon coup en plus et les discussions dans le dortoir des filles de Gryffondor qu'elle entendait la nuit alors que toutes la croyaient dormir ne servaient à rien, la réputation de Draco était déjà connue d'Hermione. Cette dernière s'enfouit la tête dans les mains. Comment avait-elle pu se laissait dominer par ce sentiment ? Draco la contrôlait et faisait d'elle ce qu'il voulait. Quand elle croyait qu'il l'aimait elle s'était senti pousser des ailes et maintenant c'était un cauchemar, un véritable cauchemar, et Hermione ne voyait pas comment en sortir. Des images lui parvinrent alors à l'esprit. Elle revoyait Draco en train d'enlacer Cho Chang, Maud Martinez, elle l'imaginait avec Parvati Patil qui avait raconté en détail sa nuit avec le beau prince de Serpentard, plusieurs autres filles étaient passé par là, elle le savait, Susan Bones, Amelie Duchovny, Jennyfer Jensen, Pansy Parkinson...Hermione se retourna à temps sur le côté et vomit sur le sol de pierre. La respiration haletante, elle se rassit et d'une main elle fit apparaître un long mouchoir, l'autre étant occupée à tenir son ventre qui se tordait de douleur. Un goût amer remonta jusqu'à sa gorge et elle se pencha à nouveau pour déglutir. N'ayant pas le courage d'essuyer ni de se lever, elle rampa jusqu'à quelques mètres et s'appuya à nouveau contre le mur. Une vague chaleur l'envahit et elle ferma les yeux, sur le point de tomber dans les bras de Morphée quand...

-Evitez de bousculer les autres, Warrington ! Vous autres, en rang, vous allez...

Le professeur d'astronomie s'arrêta en voyant Hermione, pareil à une loque, affalée sur le sol, trempée jusqu'aux os, pâle comme un linge et se tenant à quelques mètres d'un liquide jaunâtre assez répugnant et qui, Hermione venait de s'en rendre compte, dégageait une forte odeur dans la pièce. Elle était accompagnée d'une vingtaines d'élèves qui devaient être en première ou deuxième année d'après ce que jugea Hermione. Tous la regardaient avec stupéfaction, et même si elle s'en fichait complètement, elle partit en courant de la salle en bredouillant un 'Désolé' au professeur, ne voulant pas attirer l'attention sur elle.

Ignorant le mal qu'elle ressentait dans les jambes, elle se remit à courir et sans s'en rendre compte elle arriva devant les appartements des préfets, murmura le mot de passe à voix à peine audible, celle-ci s'étant complètement cassé pendant les sanglots de la jeune fille, et pénétra dans la salle commune. Elle respira un bon coup et se précipita dans la chambre pour enlever ses vêtements trempés. Lorsqu'elle se retrouva en sous- vêtements, elle en profita pour s'observer dans son miroir. Elle se plaça devant et ne put que constater qu'elle avait retrouvé une silhouette fine, des jambes minces et un ventre plat. Elle aurait dut se réjouir mais la vue de son visage lui glaça le sang. Une figure pâle, blafarde, des yeux cernés. Ses cheveux étaient désormais plus longs, formant de grandes boucles mais sans vigueur. Hermione s'avança et observa ses yeux. Inexpressifs, emprunts de douleur, Hermione éclata en sanglots. Essayant de se calmer, elle enfila une jupe noire arrivant juste au dessus des genoux et un débardeur blanc. Elle se couvrit également d'une veste également blanche pour ne pas avoir froid.

Souhaitant à tout prix respirer un peu d'air frais, Hermione quitta sa chambre mais lorsqu'elle arriva près du canapé noir de la salle commune, face à la porte, celle-ci s'ouvrit laissant passer Blaise Zabini.

-Draco je t'annonce officiellement qu'on joue contre Gryffondor le mois prochain, si tu...oh Granger !

Hermione se figea devant le sourire de Blaise qui la regardait maintenant d'une expression perverse. Elle n'avait jamais vraiment aimé les Serpentards mais depuis le début de l'année c'était pire car au lieu de l'ignorer et au pire de la rabaisser, ceux qu'ils faisaient précédemment, les garçons de la maison l'observaient désormais avec toujours le même sourire malsain, toujours la même idée derrière la tête. La jeune fille avait fini par s'y habituer mais se retrouver seule à seule dans une salle commune avec l'un des pires d'entre eux avait quelque chose de vraiment dérangeant. Sentant son cœur s'accélérer, elle s'assit sur le canapé rapidement.

-Draco n'est pas là, prononça-t-elle d'une petite voix.

Elle s'attendait à le voir partir mais au contraire, il accentua son sourire et vint s'asseoir tout près d'Hermione. Cette dernière sentant la peur l'envahir, se dégager vers la droite, rejointe par Blaise quelques secondes plus tard.

-Ca tombe bien qu'on est pas cours tout de suite, commença-t-il, j'ai mon temps, apparemment toi aussi, on se connaît pas beaucoup ce serait le moment...d'approfondir notre relation.

Tout en disant cela, Blaise posa sa main au dessus du genoux d'Hermione et remonta sous sa jupe jusqu'à sa cuisse. La jeune fille ne sut d'abord pas comment réagir, la panique pouvait se lire dans ses yeux. Elle finit par se lever.

-Draco n'est pas là, tu ferais bien de t'en aller ! dit-elle d'une voix tremblante.

-Tu veux que je m'en aille ? Oh non Granger, tu préfères que je reste n'est- ce pas ?

Après ces dernières paroles, il se leva à son tour et se rapprocha d'Hermione. Cette dernière voulut reculer mais après quelques pas, elle se retrouva coincée entre le mur et Blaise, qui accentuant son regard, se colla à elle et commença à l'embrasser dans le cou.

-Mais lâche-moi, LACHE MOI !

-Oh je t'en prie me dis pas que t'aime pas ça !

Après avoir laissé éclater un rire guttural, il lui mordit l'oreille et passa une main sous son débardeur. Hermione essayait de se débattre, elle tenta de le frapper au torse mais au moment où elle lui donna un coup dans le ventre, Blaise la frappa au visage et lui écarta les bras en les tenant contre le mur.

-Laisse toi faire ! dit-il plus fermement après avoir perdu son sourire.

Blaise arracha alors la veste d'Hermione et la jeta à terre. Des larmes coulaient sur les joues de la jeune fille, elle n'avait plus aucune force pour se débattre. Essayant vainement de lui donner des coups dans les chevilles elle tordait son visage dans tous les sens pour échapper aux baisers du garçon. Ce dernier attrapa alors le débardeur d'Hermione et tenta de l'enlever, mais voyant qu'elle ne se laissait pas faire, il le déchira au niveau du ventre. Il serra alors Hermione contre elle et la fit tomber par terre sur le dos avant de se placer sur elle.

-NON ARRETE ! cria Hermione la voix déchirée par les sanglots.

Mais Blaise ne se stoppait pas. Il embrassait désormais le cou d'Hermione qui se débattait tant qu'elle pouvait. Il se faisait de plus en plus violent, mais au moment où il commençait à embrasser la naissance de la poitrine d'Hermione, celle-ci rassembla le peu de forces qui lui restait et lui donna un coup de pied entre les jambes aussi brutalement qu'elle le pouvait. Blaise laissa alors échapper un cri rauque et s'écarta sur le côté desserrant son étreinte sur Hermione qui en profita pour le pousser de toutes ses forces et pour se relever. Elle courut alors aussi vite qu'elle le pouvait jusqu'à la porte et sortit à bout de souffle de la salle commune des préfets. Elle courut ainsi jusqu'aux escaliers, descendit les marches et toujours en pleurs, des sanglots étouffés par sa respiration accélérée, elle arriva jusqu'au hall de Poudlard, totalement désert en cette heure. Elle regarda de tous côtés, espérant voir quelqu'un, n'importe qui, mais ne distingua personne, sa vue brouillée par les larmes l'empêchant d'apercevoir cette forme qui se rapprochait. Elle se remit alors à courir, désespérée et après quelques pas, se cogna violemment à quelqu'un. Tous deux parvinrent à rester debout et Hermione distingua alors un grand jeune homme aux cheveux blonds dont quelques mèches retombaient devant ses yeux, et aux yeux d'un bleu-gris magnifique. Elle se jeta alors dans ses bras sans penser à rien d'autre que ce qui venait de se passer entre elle et Blaise, ou plutôt ce qui avait failli se passer. Elle sanglota alors contre lui, et le jeune homme la serra aussi autant qu'il le pouvait.

-Draco, dit-elle la voix entrecoupée de pleurs, j'ai...j'ai eu si peur.

Le Serpentard l'enlaça plus fort, ne se demandant même pas ce qui lui était arrivé. La jeune fille pleurait dans ses bras et tout ce qu'il voulait c'était qu'elle arrête, il ne supportait pas de la voir dans cet état, la tristesse d'Hermione le rendait fou. Il caressa ses cheveux doucement et desserra son étreinte pour la regarder. Il aperçu alors une Hermione aux traits déformés par la peur, les cheveux embrouillés, les yeux remplis de larmes et dont le mascara avait coulé et s'étendait désormais en deux masses noires au dessous des cils inférieurs. Ses vêtements étaient déchirés, sa jupe remontée d'au moins dix centimètres et son débardeur en plus d'être disloqué à certains endroits était totalement froissé. La détresse de lisait dans les yeux d'Hermione et Draco ressentit alors une vague de panique.

-Hermione qu'est-ce qui s'est passé ?

Cette dernière se contenta d'hocher la tête faiblement de gauche à droite et éclata en sanglots tout en resserrant le Serpentard contre elle. Celui- ci ne voyant qu'une explication sentit alors la colère s'emparer de lui.

-Hermione, on t'a fait du mal ? Quelqu'un t'a fait du mal ? chuchota-t-il tout contre elle.

Les pleurs de la Gryffondor doublèrent. Voyant ceci comme une réponse affirmative, le visage de Draco se tordit de fureur et il se desserra d'elle pour la regarder dans les yeux, lui chuchotant :

-Tout va bien, je suis là, calme-toi.

Tout en disant cela il lui caressa la joue et lui murmura qu'il fallait la conduire à l'infirmerie et voyant qu'elle était épuisée il la porta jusque là, les couloirs étant de toute manière vides. Mme Pomfresh lui donna un lit et Hermione dut inventer une excuse dans laquelle elle disait avoir trébuché dans la forêt. L'infirmière après avoir donné à Hermione une bonne dose de chocolat et de mixtures assez infectes et pratiqué sur elle plusieurs sorts pour faire disparaître les griffures sur le corps et le visage de la Gryffondor, laissa les deux adolescents seuls, après que Draco ait juré de ne pas rester trop longtemps. La jeune fille se calma peu à peu.

Abandonné dans le silence, Draco n'y comprenait rien. Que s'était-il vraiment passé ? Quelque chose avait dû la choquer pour qu'elle retourne vers lui après ce qu'il avait dit. Malgré la tristesse de celle qu'il aimait, Draco se sentait mieux car il était près d'elle. Un sentiment parfaitement égoïste s'emparait de lui et il ne put s'empêcher de penser que son démon remontait à la surface. 'Tu es à moi', avait-il dit. Cette fois encore il ne pensait qu'à lui. Il voulait Hermione pour elle, il voulait l'aimer et qu'elle l'aime sans se soucier de son bonheur, c'était donc cela ? A ce moment-là, son sentiment d'apaisement s'enfuit au galop lorsqu'il se rendit compte de l'état de la Gryffondor. Devait-elle être heureuse rien que parce qu'elle était avec lui ? Il était persuadé que non, ces pensées étaient si floues, si troublantes, quelques secondes auparavant il se sentait heureux rien que parce qu'elle était près de lui, sans penser à sa souffrance, et maintenant qu'il la regardait et qu'il imaginait ce qu'on lui avait fait, la fureur s'emparait de lui. Deux personnalités, deux âmes bien distinctes. D'un côté l'amour, de l'autre sa vie. Il observa alors Hermione. Une déesse, aucun autre mot ne lui venait à l'esprit. Elle avait fait surgir en lui une âme, tout en l'ayant détruit, pour elle il se sentait de faire tout. Il la serra brusquement dans ses bras, ayant besoin d'être près d'elle. Sentant qu'elle répondait à l'étreinte il ferma les yeux. Sa peau si douce, son odeur de vanille, il se desserra et la fixa dans les yeux. Ce regard noisette, les quelques tâches de rousseur qui parsemaient son nez, ses lèvres roses. Il lui caressa la joue et essuya une larme qui glissa tout du long. Il descendit ses yeux jusqu'à son cou, plus bas, et arriva jusqu'à ses vêtements déchirés. Son visage devint plus dur.

-Dis moi ce qui s'est passé ! Dis moi qui t'as fait ça ! dit-il d'un ton aussi ferme que protecteur.

-Non Draco, non ça n'a plus d'importance, assura-t-elle en baissant les yeux.

Le Serpentard serra alors une de mes mains de la Gryffondor, et de l'autre lui prit le menton pour lui relever la tête.

-Je veux savoir Hermione !

Cette dernière leva alors les yeux vers lui, se prit la tête dans les mains, et finit par dire :

-Je voulais pas, je voulais qu'il parte, sanglota-t-elle, mais il voulait pas partir. Alors il...il a voulu m'obliger à...à...mais je l'ai frappé à temps...mais...il voulait...

La respiration de Draco s'accéléra. Il le savait, il en était sûr. Ne voulant pas qu'Hermione souffre davantage à cause de cette ordure, il la fit taire d'un geste et la prit dans ses bras, la serrant plus fort que jamais.

-Qui c'était Hermione ? lui chuchota-t-il.

-Zabini. C'est...c'est Blaise Zabini, murmura-t-elle d'une voix tremblante.

Ce fut comme un électrochoc pour Draco. Il se leva brusquement, le visage déformé par la rage. Il serrait les poings, son cœur battait aussi vite que s'il venait de faire une course de plusieurs kilomètres.

-Je vais le tuer, je vais lui faire payer ! rugit-il alors que d'un pas décidé il se précipitait vers la porte.

Hermione de se lever à son tour mais Mme Pomfresh accourut vers elle pour l'empêcher de partir.

-DRACO ! NON ! hurlait-elle.

Mais celui-ci ne l'entendait déjà plus. Il avait quitté l'infirmerie et monté les escaliers, il se trouvait devant les appartements des préfets. La respiration saccadée il hurla le mot de passe comme pour laisser s'exprimer sa rage. Arrivant dans la salle commune, il n'y avait personne. Il ne s'était pas posé la question de savoir si Blaise serait toujours là. Il fouilla les appartements et hors de lui, quitta l'endroit en claquant la porte. Ses pas le portant devant la tour des Serpentards il arriva bientôt devant le portrait d'un vieux sorcier à l'air aigri, descendant de Salazar Serpentard en personne. Il rugit 'anaconda' et pénétra dans la salle commune. Le cœur battant, il découvrit une salle vide. Laissant un hurlement étouffé s'échapper de lui, il donna un coup de pied de toutes ses forces dans une commode à côté, sur laquelle était posé un vase qui tomba et se brisa. Blaise surgit alors du dortoir des garçons, l'air surpris.

-Draco, c'est toi ! Préviens mec...

Sans plus attendre, Draco se jeta sur lui le faisant tomber par terre, l'attrapa d'une main par le col de sa chemise d'une main le tirant vers lui, et le frappa au visage aussi fort qu'il le pouvait de l'autre main. Il lui donna plusieurs coups avant de cogner violemment la tête contre la sienne et de la lui projeter contre le sol. Blaise saignait, son visage était couvert de bleus et de contusions, sa lèvre était ouverte mais Draco s'en moquait, il se leva brutalement, attrapa Blaise au passage et le plaqua contre le mur, cognant son crâne contre la pierre.

-Toi espèce de petite merde ! hurla-t-il.

-Qu'est-ce...qui...t'arrive ? souffla Blaise qui ne pouvait presque plus respirer.

-QU'EST CE QUI M'ARRIVE ? QU'EST CE QUI M'ARRIVE ESPECE DE SALAUD ?

Tout en disant cela Draco l'attrapa et le propulsa sur le mur d'en face.

-SI TU RETOUCHES A HERMIONE JE TE TUE ! T'AS ENTENDU ? JE T'ECRASE !

Blaise laissa alors échapper un rire rauque. Ignorant le regard de haine de Draco qui recommençait à lui donner des coups il réussit à dire :

-Alors c'est ça. Le Malfoy au sang pur se laisse tourner la tête par la Sang-de-Bourbe. Depuis quand tu te laisses souiller par une sang impure ?

Draco le saisit alors violemment par les cheveux. Il éclata alors la tête de Blaise contre le mur. Ce dernier laissa alors échapper un cri, du sang dégoulinait du sommet de son crâne. Draco la respiration haletante lui cracha alors au visage, laissant échapper sa haine et son dégoût pour Blaise. Reprenant son souffle il lui donna un ultime coup de poing dans le ventre le faisant glisser contre le sol et d'un regard menaçant il lui lança :

-Tu te permets ne serait-ce qu'une seule de fois, Zabini, de retoucher Hermione, et je te le ferais payer si fort que tu me suppliera de t'achever. Et si tu racontes ce qui vient de se passer t'es mort !

Draco cracha à nouveau sur le corps ensanglanté de Blaise et quitta la salle commune des Serpentards, sa rage se dissipant peu à peu après avoir battu presque à mort celui qui avait osé brutaliser Hermione. Cherchant à reprendre son souffle, il s'arrêta un moment près des toilettes des garçons. Il avait bien cru qu'il allait tué Blaise. Mais il s'était efforcé de penser à Hermione, comment aurait-elle réagi s'il devenait un tueur ? Hermione...quand il avait vu l'état dans lequel elle était il aurait pu devenir fou...Hermione, sa jupe remontée, son débardeur déchirée, son air choqué, les traces de griffures sur ses bras, ses jambes, son ventre...Draco imagina ce que Blaise aurait pu faire à Hermione et courut à temps jusqu'à un des lavabos des toilettes et vomit. Tandis que les derniers restes de son petit déjeuner disparaissaient il releva la tête vers le miroir qui était accroché sur le mur du dessus et put y découvrir un jeune homme aux traits tirés et déformés par la rage et la douleur. Il fit apparaître un mouchoir et se lava la bouche avant de le lancer derrière lui et de se frotter les yeux. Il remarqua alors que ses mains étaient recouvertes de coupures, de bleus et d'égratignures. Il ne s'en était même pas rendu compte. Tremblant légèrement, Draco releva à nouveau la tête lentement et ravala sa salive en dévisageant ce qu'Hermione avait fait de lui.

La vie est tellement plus facile lorsque l'on ne ressent rien. Draco ferma les yeux et le visage du Seigneur des Ténèbres lui apparut à l'esprit. Ce dernier lui était apparut une fois durant l'été entre sa cinquième et sixième année et lui avait prédit qu'il ferait un grand Mangemort. Draco s'était senti fier mais c'était avant qu'il ne se rendre compte que ce n'était pas ce qu'il voulait. Cette idée datait d'environ un an plus tôt mais depuis qu'il ressentait pour Hermione ce qu'il n'avait jamais ressenti pour personne auparavant, le fait même de penser à Voldemort lui donnait envie de vomir. Et pourtant la mort, le crime, faire souffrir quelqu'un jusqu'à la mort, tout ce que lui avait enseigné son père n'était pas effacé de son esprit, et ne lui donnait pas la nausée comme lorsqu'il pensait au puissant Lord. Il eut brutalement la vision de son père et son estomac ne put tenir plus longtemps, il se pencha vers le lavabo pour déglutir une nouvelle fois. Un visage dur aux longs cheveux blonds et aux yeux impénétrables. Jouir de la douleur, c'était tout ce que cet être était capable de ressentir. Draco se rappela les gifles et coups de canes qu'il avait du subir jusqu'à sa onzième année avant que son père ne l'initie au sortilège Doloris lorsqu'il était furieux. Draco n'osa même pas imaginer ce qu'il ferait lorsqu'il apprendrait qu'il ne voudrait pas rejoindre les rangs de son précieux Seigneur des Ténèbres. Il serait obligé, forcé, il devrait devenir un Mangemort. Draco se laissa glisser contre le mur, se prenant la tête dans les mains et étouffant des sanglots qui lui remontaient à la gorge. La pensée d'Hermione parvint alors jusqu'à son esprit. Jamais elle ne l'aimerait. Du moins jamais elle ne l'aimerait pour ce qu'il était.

'On ne change pas ce qu'on est, on essaye de tuer sa vraie nature, de la laisser dans un coin de son esprit, mais un jour elle refait son apparition, plus présente que jamais et elle dévore le personnage qu'on a voulu devenir.'

C'étaient les paroles qu'avait prononcé Lucius Malfoy lorsqu'il avait retrouvé et torturé un ancien partisan de Voldemort qui avait quitté ses rangs et n'était jamais revenu après qu'il ait été anéanti par Harry Potter.

Un jour ou l'autre la nature de Draco ressurgirait, comme dans le parc de Poudlard quelques heures auparavant. Le diable qui vivait en lui ne pourrait pas se cacher indéfiniment et lorsqu'Hermione aurait compris qu'il était réellement, elle l'abandonnerait pour toujours.

Le regard de Draco se brouilla alors. Il se releva brusquement et attrapa le premier objet qui lui vint à la main, c'est-à-dire un livre de sortilèges abandonné dans un coin, et le jeta de toutes ses forces contre le mur d'en face. Laissant échapper un rugissement, il balança alors une chaise cassé appuyé contre la porte d'un des cabinets, une vieille baguette cassée, un Rappel-Tout à moitié fêlé et finit par donner de violents coups de pied contre le mur avant de s'effondrer à nouveau à terre. Se prenant la tête dans les mains il s'aperçut que sa lèvre commençait elle aussi à saigner et que ses mains étaient recouvertes de bleus. Il allait se les passer sous l'eau quand la porte s'ouvrit. Draco releva la tête et eut juste le temps de se relever, de balayer la pièce d'un sort et de se tourner qu'Harry faisait son entrée.

'Le défiguré, manquait plus que lui', pensa Draco.

Ce dernier se raidit en apercevant le Serpentard et se dirigea vers le lavabo le plus proche. La vue de l'homologue masculin d'Hermione l'insupportait davantage ces derniers temps, peut être parce qu'Harry avait l'impression qu'il la voyait plus que lui-même, son meilleur ami. C'est avec cette pensée que cela fit tilt dans sa tête. Hermione ne lui parlait presque plus, du moins en dehors des heures de cours ou des moments où ils parlaient devoirs. Draco était ainsi le seul qui la voyait le matin lorsqu'elle se réveillait, entre les cours lorsqu'elle venait prendre ses livres, et le soir lorsqu'elle revenait se coucher. Plus rien n'avait grande importance à ses yeux en dehors des personnes qu'il aimait, surtout depuis qu'il avait perdu Sirius. Il s'était rendu compte que le temps qui lui restait avant que Voldemort procède à une véritable attaque était précieux et qu'il voulait le passer en compagnie des personnes qui comptaient pour lui. Alors il abandonna sa fierté et se tourna vers Draco.

'Est-ce qu'Hermione va bien ?' s'entendit-il prononcer sans avoir eu le temps de réfléchir à la meilleure façon de poser la question.

Draco, lui, ne se tourna pas. Il devinait les gouttes de sueurs qui s'échappaient de son visage et s'imagina qu'il devait ressembler à une espèce de mort-vivant, il préféra alors resté dos à Harry. Néanmoins, ce qu'il avait dit l'intriguait. Le balafré qui lui posait une question n'ayant aucune ressemblance avec 'Et si tu la fermait', ça ne sonnait pas très bien, du moins plutôt irréel. Hermione allait-elle si mal pour que son ennemi de toujours aille lui demander des nouvelles d'elle. Ou peut-être avait-elle tout avoué. En temps normal, Draco se serait assuré qu'Hermione n'aille pas cafarder après ce qu'ils avait vécu pendant une nuit, de peur d'éventuelles, plutôt probables, ou même certaines représailles de la part des deux incapables qui lui servaient de meilleurs amis. Incapables qui d'ailleurs lui avaient fait plusieurs coquards et lançaient quelques sorts dont il avait eu du mal à se défaire. Il fallait donc éviter de les contrarier en leur annonçant qu'il avait passé la nuit avec leur meilleure amie. Mais dans ce cas là, il savait qu'elle n'allait rien dire, la honte, la peur du rejet, bref elle n'en aurait pas été capable. Du moins c'était ce qu'il pensait quelques semaines auparavant. Afin de s'assurer de ce qui l'attendait, Draco jeta un coup d'œil au miroir le plus proche de lui et observa discrètement le visage d'Harry. Heureusement, il n'y avait rien dans son expression qui trahissait une envie particulière de meurtre, du moins pas plus que d'habitude, juste un dégoût profond mélangé à une sorte de moue faisant fort penser à un gamin pris la main dans le sac après avoir volé un biscuit. Brièvement soulagé mais pas moins étonné, Draco ouvrit un des robinets, de peur qu'Harry discerne dans sa voix la colère, la panique et les divers sentiments insupportables qu'il ressentait à l'instant même.

-Ta copine va bien, murmura Draco le plus bas qu'il put, de sorte quand même qu'Harry l'entende. Il s'attendait à ce qu'Harry ait assez de discernement pour comprendre que Draco n'avait pas envie de lui parler davantage mais il n'en fut guère ainsi.

-Et je suppose Malfoy, que tu l'emmerde pas trop...s'exclama Harry, un ton de rancœur dans la voix.

Draco se mordit l'intérieur de la bouche pour ne pas en coller une à son 'interlocuteur'. Ce dernier avait décidément l'intention d'être encore plus stupide qu'il ne l'était en temps normal. Pour Draco, il était quand même assez évident qu'il avait envie qu'on lui foute la paix. Sans se soucier d'à quoi il pouvait ressembler, il se retourna vers Harry et comprit qu'il ne devait pas être loin du mort-vivant lorsque le visage, déjà grimaçant d'Harry en sa compagnie se transforma en une mine de dégoût particulier. Il se tenait maintenant face à lui, et s'avançait dangereusement, ne savant pas exactement pourquoi il tenait absolument à le rendre encore plus défiguré qu'à l'habitude. Les poings serrés il s'arrêta devant lui. Cet air de pauvre petit malheureux héros, ses yeux verts émeraudes, ses cheveux en bataille, un visage qu'Hermione avait si souvent contemplé. Un jour il avait entendu confié la jeune fille à une de ses stupides copines qu'elle le trouvait attirant. Cet abrutit savait tout d'elle, il avait tout vécu avec elle, quand elle allait mal elle se confiait à lui, c'était son meilleur ami. Cette face de rat, ce balafré, cet incapable connaissait Hermione mieux que personne. Ses poings étaient de plus en plus serrés, même ses ongles pourtant si courts lui rentraient dans la peau. Il vit une vague d'incompréhension dans le regard du survivant et se ressaisit tout à coup. C'était comme si on le sortait d'une transe particulièrement intense. Il plissa les yeux et se prit la tête dans les mains. Un voile devant ses yeux, il sortit en courant des toilettes et courut aussi vite qu'il le put. Il dévala les escaliers, parcourut l'immense hall et ouvrit la lourde porte du château. Sa respiration était saccadée, son souffle court, il n'y comprenait plus rien. Il parcourut le parc et se retrouva près d'un grand chêne, le seul qui était à l'écart des autres, tout près du lac. Il se sentait fiévreux, tremblant, et il ne voyait qu'une explication à tout cela. Hermione. Le simple fait de savoir qu'il se tenait en face du type qui avait passé le plus de temps avec elle l'avait fait bouillir, il aurait été capable de le tuer, tout comme il aurait été capable de tuer Blaise un peu plus tôt, et aussi, il s'en rendait compte, non sans une certaine frayeur, tout ce qui aurait été un obstacle entre lui et celle dont il était fou. C'était cela, il était fou d'elle, fou, complètement fou. Il ferma les paupières et la seule image qui lui apparut était celle d'une jeune fille aux longs cheveux châtains et aux yeux noisettes pétillants. Il secoua la tête et se remémora ses vêtements déchirés, son air de détresse. Il poussa alors un cri de rage, étouffé par le souffle du vent et des gouttes de pluie qui tombaient des arbres et donna un coup de poing aussi fort qu'il le put au chêne dont un morceau d'écorce se détacha et tomba lentement sur le sol. Il regarda alors sa main rougit et recommença à frapper l'arbre, puis une autre fois, encore et encore, du sang dégoulinant sur l'écorce. Il continua ainsi pendant plus d'une minute, la vue brouillé, le sang affluant dans ses veines si bouillant...jusqu'à un moment où il n'en put plus. Ne parvenant pas à reprendre son souffle il laissa échapper une plainte et se laissa glisser sur le sol. Il rampa alors jusqu'au lac et contempla son reflet dans l'eau. Un visage blafard, tel une ombre errante, Draco n'avait plus l'impression d'exister. 'Hermione...Hermione...' il avait besoin de l'avoir tout contre lui. Telle une drogue elle le bouffait, le rongeant de l'intérieur. 'Hermione...Hermione...'

Draco se releva avec difficulté, les pieds à seulement quelques centimètres de l'eau. La pluie recommençait à tomber, mais moins rudement que plus tôt, des gouttelettes fines s'écrasaient dans le lac, et sur le visage et les vêtements de Draco. Essayant de faire le vide Draco ferma les yeux, mais n'arrivait pas à faire taire le bourdonnement dans sa tête. Comme dans les films moldus, il avait du apprendre cela pour le cours d'étude des moldus, il eut l'impression que sa vie défilait devant ses yeux, mais qu'elle ne voulait rien dire. Des personnages méprisants allaient et venaient, des Mangemorts, des bourreaux, des tueurs. Draco se prit la tête dans les mains. Les sortilèges que son père pratiquait sur lui, sa mère qui faisait semblant de ne rien voir, son père qui lui disait qu'il n'était qu'un incapable, ses lèches-bottes qui le suivaient partout alors qu'il voyait les autres s'amuser ensemble, son père qui le frappait, on lui disait que son avenir n'avait qu'un seul but, être Mangemort, les hommes que son père torturait, tous les élèves rigolant à Pré-au-Lard alors qu'il cherchait un manuel de Magie noire, des tueurs qui défilaient au manoir, des cadavres, lui seul, les coups de canne...puis plus rien. Et Hermione. Hermione qui rigolait avec les Gryffondors, Hermione qui levait la main en cours de potions même si elle savait qu'elle ne serait pas interroger, Hermione qui pleurait dans la tour d'astronomie, Hermione assise seule à la bibliothèque, Hermione qui lui parlait, Hermione qui lui claquait la porte au nez, Hermione près de lui, ses lèvres contre les siennes, ses vêtements déchirés, elle dans ses bras, des larmes coulant sur ses joues, son corps contre le sien...tout devint flou, et Draco réouvrit les yeux. Sa vie n'avait aucun sens, hormis elle. Mais Hermione ne pourrait jamais l'aimer comme il était, et elle ne pourrait jamais l'aimer autant qu'il l'aimait elle. Les yeux dans le vide, Draco avança lentement dans l'eau glacé...

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Un chapitre de fini ! Alors vous avez aimer, détester ? Dîtes moi si vous trouvez que ça change trop de style, si vous avez des commentaires si vous avez adoré (meuh bien sur Caro lol). Désolé pour la fin, me trucidez pas mais je la sentais comme ça, si vous voulez me motiver à écrire la suite vite, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! En espérant que ça vous ai plu, je vous dis à la prochaine et je vous souhaite bonnes vacances !