Le pouvoir d'un être

Une Griffondor mélancolique, un Serpentard qui en a assez de suivre les ordres de son père, deux adolescents qui se détestent mais qui vont se rapprocher, pour le meilleur...et pour le pire!

Rating: PG-13 et peut être par la suite R.

Disclaimer:L'univers et les personnages d'Harry Potter sont la propriété de J.K Rowling et l'histoire est à moi!

Note de l'auteur : Bijour ! Alors premièrement, je sais ça fait super longtemps que j'ai pas écrit et je n'ai pas d'excuses. Enfin, deux semaines de vacances, mais à part ça, j'étais pas super motivée et comme pendant les vacances je fous rien, voilà ce que donne ! (Pas bien Caro) Mais voilà, je suis de retour, avec le chapitre 15 ! Déjà 15 ? Ca passe vite...enfin bref, faudra s'habituer à ce rythme parce qu'avec le lycée, donc les cours, les devoirs et le reste je vais pas avoir beaucoup de temps à moi, mais bon, je tiens trop à cette ch'tite fic pour l'abandonner (A) et comme je veux pas me faire trucidé par Virginie, je vais la continuer, et même la terminer, c'est bien, nan ?:D (Vive moi, mdr !) Bref, j'arrête mes bêtises, ça doit être la réaction pré-rentrée, nan nan c'est bon je me tais ! Pour ce chapitre, disons qu'il ressemble pas mal au précédent. J'ai passé la journée dessus en écoutant Saez et Metallica donc je préviens ça se ressent. D'ailleurs, les chansons que vous pouvez voir, ou plutôt lire, ce sont en premier 'Solution' de Damien Saez, ensuite 'No Place for us' toujours de Saez, et puis ensuite 'Die, die my darling' et 'Devil's dance' de Metallica. J'avais vraiment envie d'inclure ces chansons, et c'est marrant, elles collent parfaitement au contexte. Vous allez voir, dans ce chapitre, le titre de l'histoire prend toute son ampleur. D'ailleurs, il est encore sage et gentillet, mais le prochain sera très probablement classé R, je préviens tout de suite, enfin je peux toujours changé d'avis d'ici là. Pour aller dans le hors sujet, j'ai fait une connerie avec mes chapitres, mais j'explique à la fin. Ouh là je baratine moi, mais en attendant j'emmerde tout le monde. Je remercie énormément les revieweurs, vous avez été adorable et très nombreux, j'y réponds tout de suite :

Sophorasi : Effectivement je l'ai bien ressenti en l'écrivant, c'est plus tragique, après j'espère ne pas tomber dans le mélo...c'est venu comme ça, je m'impliquais de plus en plus dans l'histoire et après un petit break, le fait de continuer en faisant plus correspondre l'histoire à moi, j'ai préféré. Je suis contente que ça t'es plu. Et merci !

Shetane : Tu adores ? C'est gentil ça, très très gentil ! Draco torturé, ça me plait moi, le côté sadique, comme d'hab, ah là là...eh bien merci pour les compliments, ça me touche beaucoup, et la voilà la suite, je suis pardonnée pour le retard ?

Raphou : Merci beaucoup, tes compliments me vont droit au cœur ! Mirchi !

Minerve : Toujours là, à me reviewer, j'en suis très très contente ! Le côté réaliste c'est exactement ce que je voulais faire passer, ainsi que le fait que la vie c'est pas les gentils/les méchants, ce qu'on voit beaucoup dans l'univers d'HP malheureusement...je suis ravie que tu l'ai ressenti comme ça ! Merci pour ta review !

Ylen : Tout d'un coup ? Tu dois en avoir marre à la fin...lol ! Merci pour tes compliments ! Honnêtement je suis rassurée, le dernier chapitre ne fait pas de coupures avec les autres, j'avais peur de ça après tout le temps...fleur bleue ? Aie tu vas avoir du mal avec moi, je peux l'être de temps en temps mais alors vraiment tous les 36 du mois, et je ne peux vraiment pas écrire de truc fleur bleue, ça me correspond pas franchement, mais ça veux pas dire qu'ils vont finir par tous se suicider ! Mdr ! Encore merci !

Cathe : Lol c'est à ce point là ? Je suis vraiment désolée du retard, mais vaux mieux attendre un peu et pas écrire de conneries c'est pas vrai ? :D Allez je te remercie vraiment !

Ayuluna : Tu sais que je suis super contente que tu sois toujours au rendez-vous ? C'est vraiment flatteur ! Merci encore pour tes compliments, ça me touche beaucoup, c'est très motivant :) ! Et puis je te l'ai déjà dit, je t'encourage vraiment pour tes problèmes, t'as tout mon soutien ! Allez bises et encore merci !

Carol : Héhé, moi méchante ? Mais nan...mais ça faisait longtemps que j'avais pas fait un peu duré le suspense, fallait bien que ça tombe ! Contente que tu aimes, et merci !

Virginie1 : Hep hep hep m'agresses pas ptdr ! Nan franchement je pensais poster avant, j'ai dis bonnes vacances parce que je partais moi, si t'as pas oublié (hum hum) et puis le manque de motivation a fait que voilà, j'ai attendu, mais finalement, deux jours avant la rentrée, c'est bien nan ? Mais la prochaine fois je te prendrais au mot, tu m'as harcelé jusqu'au bout, surtout aujourd'hui mais c'est quoi ça Virginie, cette façon de m'asticoter, hein ? Où va le monde ? Mdr ! Bon allez, tu m'as quand même motiver, j'ai failli, je dis bien failli, attendre demain matin pour poster ! Bon bah t'as fait fort côté compliments ! Mirchi bien, t'es choune ! Bon je sais, je t'ai fait un peu souffrir, miss blue flower (c'est stylé, nan ?), mais tu me connais, je suis pas trop dans le trip je t'aime, je t'adore, et tu me dis d'enjoliver l'histoire, mais je peux pas moi, honnêtement si je commence à faire ça, c'est ma fin ! Donc happy face, I'm sorry lady, mais c'est pas pour tout de suite. Pour le style d'écriture, bé merci choupinette (c'est mignon, nan ?), je crois pas qu'il ait changé depuis la dernière fois, juste, toi qui en avait marre de mes je t'aime moi non plus, tu vas être servi, mais si tu veux voir un amour magnifique style Pretty Woman, c'est râté, donc je flippe un peu moi, parce que j'espère que tu vas aimer mon chapitre, mais je doute un peu, tu vas me rassurer pitié. Hors sujet, j'ai fini par te l'envoyer A bout de Souffle ou pas ? Je suis désespérante, je sais...Merchi encore, gros bisous !

Dragonia : Lol, paniques pas, paniques pas ! Les secours arrivent : 'Nous vous mettons en liaison téléphonique avec la police, toudoudou (ça c'est la petite musique)' Il est dans un sal état, j'avoue, mais après je te laisse lire pour voir ce qui va lui arriver. Héhé, bonne lecture !

Yolela : Merchi ! Tes compliments me touchent beaucoup ! Moi-même j'ai vraiment définitivement préféré écrire ce chapitre que les autres, et si tu l'aime, moi happy ! Encore merci !

Poupoux : Son père ? Tiens, ça fasait longtemps ! Il est un peu à la trappe celui là, je dois dire qu'il me les brise un peu lui ! Nan mais franchement, suffit pas les problèmes que mon pov'ti'Draco a, faut que môsieur le paternel en rajoute ! Nan mais ! Toujours comme ça, les géniteurs...mais je m'écarte ! En fait je vais dire la phrase classique, je te laisse découvrir la suite en lisant ! Et merci beaucoup !

Enora Black : Salut toi ! Moi ça va, héhé ! Eh bien, merci à toi, je suis ravi de voir que ma fic continue à te plaire, et ça, même en avançant dans le temps. Je passerai voir ta fic, sûrement dans la semaine :) Encore merci !

Littlro : Dis donc toi, tous ces compliments, juste pour moi ? C'est gentil, wow, merci, merci beaucoup beaucoup! Dans l'eau ? Nan y veut juste se rafraîchir, je t'assure, fait chaud à Poudlard ! Pas convaincue ? Oh bah moi j'ai fait ce que j'ai pu, mdr ! Allez je te laisse lire ! Merchi encore !

M dougy dog : C'est sympa le pseudo, je l'aime beaucoup, héhé ! Et pis tous ces gentils compliments, que dire à ça ? C'est whaou, vraiment, ça me touche beaucoup ! Merci, je peux rien dire d'autre, merci, un énorme merci ! J'espère que la suite te plaira autant et que je ne t'ai pas fais trop attendre ! :roll:

Lilouthephoenix : Tijour là ? :D Mici beaucoup à toi La suite arrive tout de suite, continue à me donner ton avis, j'espère que ça te plaira toujours !

Rekha : Bah merci ! Whaou je suis abasourdie, ça te plait vraiment ? OoO merci ! C'est super gentil, ça me super plaisir ! Pour Draco, tu veux que je transmettes ? J'ai l'impression que j'ai me faire lapider pour la suite, mdr ! Allez tu peux la lire, merci !

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Voilà, merci pour ces reviews, vous avez été vraiment gentils, tout ça pour moi ? Merci !!! Je dédis quand même ce chapitre à Virginie qui m'a embêté jusqu'au bout (quoi Virginie c'est vrai nan ? mdr) mais qu'est quand même ma chieuse préférée qui m'encourage ! (Et qui va se dépêcher d'écrire sa nouvelle fic, hein ?) Donc merci à toi......Et puis à Teddyjes qui m'a fait écrire une page entière de conneries, le gros canular, et qui m'a fait flipper avec cette idée d'arrêter d'écrire (terrible la blague Jess, ptdr !) Et puis que j'adore, mais qui veut pas que je l'appelle vénérable auteure, bouh ! Et sans oublier ma Blou, alias Ragnagna qui m'a fait découvrir ce dieu qu'est Saez (si, si, zavez qu'à écouter) et que j'adore parce que c'est une fille fantastique ! Allez je me tais, enfin ! Bonne lecture !

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Chapitre 15 :

---Sa vie n'avait aucun sens, hormis elle. Mais Hermione ne pourrait jamais l'aimer comme il était, et elle ne pourrait jamais l'aimer autant qu'il l'aimait elle. Les yeux dans le vide, Draco avança lentement dans l'eau glacé...---

Un douleur lancinante s'empara alors de lui. Ce fut comme si on l'empalait vivant, comme si on enfonçait profondément plusieurs lames dans sa chair. Il ne put s'empêcher de laisser échapper un cri sourd. Sourd, car il ne voulait pas se montrer faible. Il allait faire preuve de courage, jusqu'à la fin, jusque dans la mort. Il ne méritait plus d'occuper ne serait-ce qu'une minuscule place sur cette terre. Il n'avais plus aucun espoir, aucune raison de vivre, d'ailleurs en avait-il jamais eu une ? Oui une fois, lorsqu'il avait eu l'illusion que son amour pour Hermione pourrait le sauver de la noyade et que le démon qui habitait son corps saurait s'effacer et laisser place au bonheur, à la joie. Mais ça n'était pas sa vie, le démon était juste là pour le rappeler à l'ordre. Certains naissent pour être heureux et laisser une trace de leur passage sur terre, une trace de bien-être, car ils ressentent au moins une fois dans leur vie qu'ils se doivent d'être heureux et qu'ils n'ont pas besoin de se détruire pour se prouver qu'ils existent. Les autres errent à jamais tel des ombres dans l'inconnu en se demandant si la mort peut être pire que la vie. Certains veulent s'en sortir, d'autres pas. Certains veulent vivre, aimer, se sentir aimer, découvrir des choses nouvelles tout en continuant à vivre le quotidien, sans se poser de questions, ce qu'ils prennent pour du bonheur leur suffisant amplement. D'autres restent en apnée, la tête sous l'eau, gardent les yeux ouverts et grincent des dents en regardant les autres se balader une canne blanche entre les mains. Veulent-ils se regarder toute leur vie dans un miroir sans ni voir aucun reflet ? Oui...se prouver qu'on existe, car on touche à la mort. La mort...fait-elle parti de la vie, est-elle la fin de la vie ? Des milliards de médicomages se demandant laquelle de ces deux questions méritent une réponse affirmative. Chacun ne se demandant pas si la vie n'est-elle pas simplement une épreuve pour savoir si on a droit à la mort.

Avec ces questions en tête Draco sentit cette lueur en lui s'échapper de son corps, il sentit que son esprit endolori ne serait plus jamais capable de répondre à quoique ce soit. Il était maintenant trop tard pour revenir en arrière. Le cerveau à moitié inerte, Draco se maudit intérieurement, il maudit ce claquement de dents que le froid provoquait car sans ce bruit qui ne faisait que lui rappeler qu'il était un esprit faible qui abandonnait la partie sans avoir réussir à s'échapper du cauchemar, sans être parvenu à trouver la sortie du supermarché et à rejoindre sa mère, sans ce bruit, il se serait déjà échapper de ce monde trop compliqué, qui ne vaut pas la peine de s'attarder à trouver sa place à l'intérieur d'un troupeau de moutons trop heureux de se lever le matin pour vouloir parvenir à trouver la clé de son existence, et il aurait rejoint l'inconnu, une terre où l'esprit est libre et où le corps n'est pas maître.

La douleur était trop forte, l'eau atteignait maintenant son bassin, et glaçait son ventre. Ses pensées s'échappaient peu à peu, son incompréhension omniprésente laissait place à la jouissance de l'autodestruction, se prouver qu'on existe, mourir pour mieux renaître. Ses pupilles se dilataient, son cœur s'accélérait puis ralentissait, de plus en plus. Bientôt, son âme se tairait à tout jamais et le besoin d'exister disparaîtrait plus vite qu'il n'était venu. Son cœur hurlait, se déchirait, il perdait tout, il perdait Hermione à jamais. Elle était son démon, elle l'avait rongé jusqu'à la moelle en lui transmettant le besoin de ne plus être une ombre comme il avait toujours été avant de la connaître. Tandis que sa voix prononçait ce qu'elle imaginait être son dernier son, Draco souffla le mot 'Hermione' et sachant que jamais elle ne s'échapperait de lui, il entendit un cri déchirant briser le silence et des pas suivirent, ainsi que le bruit du clapotis de l'eau. Il rouvrit brusquement les yeux, incapable de prononcer quoique ce soit, incapable de faire le moindre mouvement, et il distingua parmis les appels de la mort qui lui chuchotait à l'oreille de le rejoindre, la voix d'une jeune fille en pleurs, une voix qui lui aurait demandé de faire brûler et de torturer vivants tous les êtres existants sur cette terre, lui y compris, il l'aurait fait après lui avoir murmurer qu'il l'aimait plus que sa propre vie.

-Draco, Draco nan !

La jeune fille hurlait, des sanglots déchirant sa voix et Draco sentit qu'on l'attrapait par la taille. Il sentit alors son souffle chaud contre sa peau et sut qu'il aurait pu passer des heures, des jours, des années à rester sans bouger près d'elle, à la regarder, toucher sa peau et sentir son parfum. Les yeux à moitié ouverts, il vit qu'elle claquait elle aussi des dents, que ses lèvres prenaient une étrange couleur violette et que sa peau déjà pâle était aussi blanche qu'un fantôme, autant que l'âme de son père pouvait être noire. Il entendit des bribes de respirations s'échappant des lèvres sur lesquels il voulait tant poser sa bouche. Il la vit se rapprocher de lui et le prendre dans ses bras, qu'il sentit aussi gelé qu'un iceberg. Il rassembla le peu de force qu'il le pouvait et la regarda dans les yeux, ses yeux noisette exprimant la douleur qu'elle ressentait mais aussi une lueur qui aurait pu faire renaître Draco. Et là il comprit. Il comprit qu'elle aurait pu mourir pour lui, tout comme lui s'était plongé dans ce lac quelques instant auparavant. Il leva alors lentement son bras engourdi, chaque mouvement lui coûtant un effort inconcevable et caressa sa joue glacée lentement alors qu'elle fermait lentement les yeux et posait doucement sa main sur celle de son prince. Il respira alors une bouffée d'air qu'il ne pensait plus jamais avalé et d'une voix brisée et tremblante, lui murmura :

-Je t'aime.

Il la vit alors éclater en sanglots et perdre ce souffle qu'il la faisait vivre. Elle était en train de mourir, et lui aussi. Deux âmes qui rejoindraient bientôt une terre inconnue dans la souffrance et dans l'amour. Draco regarda les larmes de la jeune fille couler dans l'eau, il n'avais jamais cru à une vie après la mort, et alors qu'elle fermait lentement les yeux, il poussa un cri de rage, rauque, porté par la douleur, la rage et la haine, et la saisit par la taille. Son esprit revenait peu à peu à lui, et il entendit la respiration d'Hermione devenir de moins en moins régulière, il ne sentait plus que les battements de son cœur à lui et pas celle de la jeune fille. Il entama alors les quelques dizaines de mètres qui les séparaient de la terre ferme, son ange, son démon, sa vie dans ses bras. Son esprit et ses jambes engourdies le faisaient vaciller mais il serra les dents et alors que l'eau gelée ne recouvrait que leurs pieds, il se laissa tomber par terre, allongeant Hermione sur le sol. Il sentit une bouffée de chaleur l'envahir et tourna sa tête vers elle. Elle paraissait étrangement vide mais il pouvait l'entendre respirer encore et la voir trembler. Il posa une main sur son visage livide et posa ses lèvres sur les siennes. Il aurait voulu lui donner sa vie, il aurait voulu qu'elle lui arrache son cœur et son cerveau pour les mettre à l'intérieur de son corps. Il aurait voulu lui dire à quel point il l'aimait, mais cette passion ne s'exprime ni avec des mots, ni avec des pensées, et même s'il avait voulu que cet amour la sauve, il voyait la poitrine d'Hermione se soulever de moins en moins régulièrement. Il ne cessa alors de lui murmurer 'Hermione, Hermione, Hermione' et serra les poings à nouveau aussi fort qu'il sentit la chair de l'intérieur de ses mains se briser petit à petit, tout comme son cœur. S'il survivait et elle non, il se ferait subir des tortures pour l'éternité jusqu'à ce que son esprit ne réponde plus de rien. Elle ouvrit faiblement les yeux et lui souffla :

-J'aurais voulu vivre cet amour, j'aurais voulu vivre de cet amour, j'aurais voulu pouvoir t'aimer, avoir le droit de t'aimer, j'aurais voulu que cet amour puisse exister.

-Ne dis pas ça, tu vas t'en sortir, je suis là, murmura-t-il alors qu'il lui serrait la main

Draco laissa alors pour la première fois de sa vie une larme couler sur sa joue et atterrir sur le nez d'Hermione. Il sanglota alors faiblement et laissa alors des pleurs fracassants s'échapper de lui tandis qu'il tremblait près du corps de celle qui lui avait pris corps, âme, esprit et cœur.

-Je t'aime Draco, souffla.

-Non, je t'en prie, sanglota-t-il, ne ferme pas les yeux pour ne plus les rouvrir.

Hermione lui caressa alors faiblement mais tendrement la main.

-Je t'en prie, chuchota-t-il, des pleurs couvrant encore sa voix, je veux entendre encore ta voix, me perdre dans ton regard, te prendre dans mes bras et écouter ton cœur battre.

Après un silence, il continua :

-Dis le encore, dis les moi encore, je veux entendre tes poèmes, je veux entendre le son de ta voix me chuchoter ces mots.

La jeune fille ferma les yeux et sourit faiblement tout en disant ces paroles :

-Entendre sa voix et sentir ses caresses, désirs assouvis par une déesse, envie et pulsion, deux corps dans l'union, accord donné au silence, les deux amants guidés par une deuxième chance.

Draco sourit, serra le corps d'Hermione contre lui, mais lorsqu'il la regarda à nouveau, elle murmura :

-La mort est un paradis, dévore ta chair et crois à l'infini. Pour toujours l'espoir est rompu, le diable y a cru.

Les paupières d'Hermione s'abaissèrent et Draco sentit le sol trembler, et se dérober, plus vite à chaque seconde. Un cri perçant traversa ses lèvres et il se laissa aller à pleurer le corps d'Hermione, toujours dans ses bras. Elle avait abandonné la partie, elle l'avait laissé les dés en main et les pions à la même place que d'habitude, avançant lentement pendant que celui de la Gryffondor s'effaçait et tandis que celui du Serpentard éclatait en mille morceaux. Draco grelottait encore, mais il aurait voulu donner toute la chaleur de son corps pour la ramener. L'amour qu'elle avait pour lui l'avais tué, alors que celui de Draco pour Hermione l'avait ramené à la vie. Ce n'était pas juste, rien n'était juste. La vie n'était que souffrance et la mort valait bien plus le coup. Naître amène toujours à perdre chacun des êtres qu'on aime alors pourquoi ne pas se planter un couteau dans le cœur tout de suite ? Draco avait été lâche, il n'avais pas laissé son esprit s'échapper dans l'eau et avait contraint Hermione à prendre sa place. Il aurait voulu revenir en arrière, un an dans le passé, pour tout changer, rester loin de celle qui allait devenir son âme, ou plutôt non ne rien changer, la connaître, connaître sa voix, ses yeux, ses lèvres, sa peau, et ne changer l'histoire que quelques minutes plus tôt. Avec un poignard dans le cœur, Draco aurait pu quitter la cruauté de l'enfer du monde plus vite et Hermione ne serait pas morte. Morte. Morte. Morte, elle ne reviendrait jamais. Draco hurla alors de tout son saoul. Il hurla un cri si fort, que ses cordes vocales se déchirèrent presque. Il se retourna vers Hermione et lui cria :

-Je t'aime ! Je t'aime si fort que je voudrais pouvoir mourir à la tombée des feuilles et renaître quand elles repousseront pour pouvoir t'aimer à nouveau. Je t'aime mais je te haie ! Je te haie car tu as enlevé le morceau de soie qui entourait mon âme et tu l'as laissé m'envahir, tu as laissé l'amour me cracher son venin et me souffler au creux de l'oreille de ne plus vivre que pour toi. Je n'ai qu'une envie c'est me détruire pour pouvoir exister et t'aimer, vivre pour t'aimer. Mais sans toi je ne suis rien, je n'existe plus, je n'aurais plus peur, je n'aurais plus peur de m'enfoncer dans les profondeurs de la glace pour laisser l'antidote tuer ce que je ressens pour toi et m'assassiner.

Mais Hermione ne réouvrait toujours pas les yeux. Elle restait inerte allongée sur le sable, tel la déesse des ténèbres qui avait damné Draco pour toujours, elle l'abandonnait. Alors il la fixa, et la pencha vers lui. Il caressa de deux doigts son visage et s'attarda sur ses lèvres qu'il embrassa tendrement, un baiser pendant lequel il donna tout ce qu'il avait, tout l'amour qu'il pouvait ressentir. Il descendit ses mains et s'attarda sur son dos, ses hanches, il la serra tout contre lui. Mais elle ne se réveillait pas, elle ne bougeait pas. Et le désespoir de Draco face à ça devenait comme un poison, un poison mortel, qui ne se répandait pas seulement dans ses veines, il montait jusqu'au cerveau, dévorant chaque petite partie d'humanité en lui. Elle l'avait transformé, pour la première fois de sa vie, un sentiment était apparu en lui, un sentiment autre que la haine, la rancœur ou la jalousie. Il ne pouvait pas laisser mourir cette partie de lui. Alors il la secoua violemment, hurlant son prénom. Cela ne servait à rien. Mais alors, il aperçut une ombre non loin de la forée, elle bougeait. C'était Hagrid. Draco se leva plus vite que l'éclair et prit Hermione dans ses bras. Il courut vers le garde chasse et se posta devant lui.

-Hermione ! Hermione va mal, il faut l'emmener à...

-Oh mon dieu !

Hagrid restait interdit, une expression d'étonnement et de tristesse face au visage pâle de la Gryffondor. Mais il ne bougeait. Ce crétin ne bougeait. Draco comprenait à présent comment tous ces personnages dits « au cœur d'or » et toutes ces conneries ne réussissait jamais à faire ce qu'ils avaient envie de faire. Ils n'agissaient jamais au bon moment. Cet abrutit restait là à l'observer en train de mourir alors qu'elle avait besoin de soins au plus vite. Le Serpentard lui donna alors un coup de pied dans le mollet et hurla :

-Oooooooh ! Faut l'emmener !

Hagrid parut soudain se réveiller ! Draco vit ses grands yeux bruns se remplirent de larmes tandis qu'il la prenait dans ses bras et courait vers le château. Le souffle coupé, le blond resta un moment, les yeux dans le vide, et tomba finalement à genoux. Pourquoi la vie est-elle si stupide et si mal faite ? C'est impossible de ne pas se demander au moins une fois dans sa vie à quoi cela sert d'exister ? Pourquoi est-on né ? Pour continuer à faire marcher cette planète, ce monde qui tourne de plus en plus mal. On ne peut jamais faire exactement ce qu'on a envie de faire, vivre exactement comme on a envie de vivre. Après chaque bonheur, la souffrance. Si Lucius Malfoy n'avais pas été un tel monstre, peut-être Draco aurait-il pu être heureux avec Hermione. Si Draco n'avait pas ressenti ce sentiment si fort pour Hermione, aurait-il simplement continuer d'essayer de survivre par peur de la mort, au lieu de tenter de vivre dans un monde qui ne lui appartenait pas. Et si...avec des si on refait le monde. Mais malheureusement, après ces longs rêves où l'on s'imagine menant la vie qu'on a toujours voulu mener, on ouvre les yeux, et on se retrouve au même point, menant la même existence pourrie, creuse, vide. C'est la dure loi de la jungle, et Draco avait l'impression de l'avoir compris. Mais désormais, il n'était plus que l'ombre de lui même. Il y a ceux qui se soumettent, et ceux qui ne se soumettent pas. Ils ne vont jamais mieux, ils font semblant, pendant que les autres gardent les yeux fermés et s'imaginent vivre une vie de rêve. Draco avait cru pouvoir survivre jusqu'à sa mort en se soumettant, mais Hermione l'avait transformé, malgré elle, malgré lui, malgré cette existence involontaire, mais irrévocable.

Draco se mit alors à courir aussi vite qu'il le put jusqu'au château et monta jusqu'à l'infirmerie. Et là, il ne vit personne. Il parcourut la pièce et ne vit qu'une jeune fille couchée sur un lit, couverte de boutons. Au loin il aperçu tout de même Madame Pomfresh.

-Vous ! hurla-t-il. Où est Hermione ?

-Miss Granger ? demanda-t-elle l'air offusqué.

-Nan le christ, ironisa Draco qui sentait réellement qu'il allait la balancer par la fenêtre si elle ne lui disait pas où était Hermione.

-Eh bien, la jeune fille est à St Mangouste.

Draco sentit alors une bouffée de chaleur l'envahir, Hermione avait été transportée, et il savait que cela voulait dire qu'elle était sauvée, il connaissait le mode de fonctionnement des médicomages. Il quitta l'infirmerie et remonta lentement vers son dortoir, celui des Serpentards, comme machinalement. Il passa parmis les couloirs sombres et pénétra dans sa chambre, qu'il partageait auparavant avec quatre abrutis. Il s'allongea sur son lit et d'un coup de baguette alluma sa chaîne. Le son rock qui s'en dégageait se répandit en lui. Ce n'était pas du rock brutal, comme ce qu'il avait l'habitude d'écouter.

---'Nous ne voulons plus de vos solutions,

Il n'y a plus de rêves pour ma génération,

Nous ne voulons plus de vos solutions,

L'union fait la force mais dis, qui fera l'union ?'---

C'était un chanteur, français, un moldu. Draco avait découvert l'album de cet inconnu sur le canapé de la salle commune des préfets, c'était probablement à Hermione. Sans réfléchir, il l'avait pris, voulant connaître les goûts musicaux de celle qu'il l'obsédait tant.

---'...Des formules par cœur,

Mais y a rien qui m'explique, la misère et l'horreur...'---

Draco fermait les yeux, en entendant ces paroles qui se répandaient en lui.

---'Et quand comprendras-tu ?

Que nous n'accepterons, jamais, ta soumission !'---

Draco pensa alors que les paroles d'un petit moldu pouvait s'avérer complètement sensées, putain qu'elles étaient sensées.

---'Nous ne voulons plus de vos solutions,

Le système est corrompu, et c'est sa définition.'---

Draco se leva rapidement, éteignit la musique et essuya avec sa manche les gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Depuis quelques heures il vivait un enfer. Découvrant sa dépendance pour une fille à qui il n'avait même pas le droit d'accorder un regard et si différente de lui, il avait failli la perdre juste après et par sa faute. Il avait été lâche, avait voulu la laisser affronter ça seule, espérant secrètement qu'elle ferait la même chose. Il se prit violemment la tête, il avait voulu se faire mourir, et qu'elle meurt aussi, parce que cette putain de vie de merde qu'il avait ne lui laissait même pas la moindre chance de vivre comme il aurait voulu le faire. Il donna un léger coup de pied dans sa chaîne pour se calmer, mais alors, une nouvelle chanson se mit en route.

---'Rien ne sert de courir, mon amour tu sais, ils nous rattraperont,

Pas la place pour s'aimer puisqu'elle est condamnée, notre génération'---

Les paroles défilaient, faisant perdre la tête à Draco.

---'Rien ne sert de pleurer tu sais bien mon amour que nos larmes sont vaines,

Et que la seule chose qui fait battre leur cœur, c'est l'argent et la haine.'---

C'en fut trop, Draco laissa échapper un cri de rage et donna de violents coups dans la stéréo. La musique se brouilla, comme un disque rayé, un enregistrement qu'on passe au ralenti, et s'arrêta. Draco s'effondra à nouveau, épuisé et balança des livres qui traînaient sur une table, ainsi qu'une chaise et une table basse. Il renversa également plusieurs lits et partit en courant. Il dévala les escaliers et sortit en trombe du château. Il courait, courait si vite, qu'il ne savait pas où ses pas le porteraient. Il arriva jusqu'au lac mais ne s'arrêta pas. Il courait, courait. Il dépassa les limites de Poudlard et tomba nez à nez avec les calèches. Il suivit le chemin d'une d'entre elle, sans s'arrêter de courir, et fut surpris d'apercevoir Pré-au-Lard. Il avait couru tellement longtemps. En passant devant les vitrines fermées, il apercevait son reflet, son air froid, transformé par l'amour et la haine. Oui il aimait Hermione, il l'aimait à en devenir fou, à vouloir en crever, à en souffrir comme jamais personne n'avait souffert. C'était la seule chose qui comptait dans son existence misérable. Car son existence était la pire chose qui lui était jamais arrivé. Il était né pour rien, pour haïr et pour faire du mal. Il ne servait à rien, il n'avait pas été conçu par amour, et il était incapable de vivre comme il le voulait. Il ne croyait plus en rien, du moins tout ça était enfouit au fond de lui car il savait que tant que le monde ne ferait pas demi-tour pour dégager tout le mal qu'il y avait dedans, des salops continueraient de vivre en écrasant les autres pour le pouvoir et la domination, et le reste du monde resteraient divisé entre la soumission et la rébellion, ceux qui acceptent et ceux qui crèvent. Le monde tourne comme ça.

Mais l'amour n'était pas le seul sentiment qui l'habitait. La haine le hantait, le consumant de l'intérieur et le rongeant jusqu'à la moelle, comme de l'alcool à 90° sur une plaie ouverte, comme un corps nu plongé dans de l'eau glacé, comme Hermione qui lui transperçait le cœur. Il haïssait ce monde de pourritures, ce monde d'ingrats, d'égoïstes, ce monde remplis de ceux qui écrasent les autres pour leur propre gloire et leur propre plaisir. Il haïssait son père, celui qui lui avait appris la servilité, qui lui avait donné goût au mal, qui lui avait fait mal. Il haïssait sa mère, celle qui l'avait mis au monde. Il haïssait celui qui avait mis en place une règle infaillible, celle qui dit que tôt ou tard, vous méprisez votre génitrice, votre géniteur, votre voisin, votre ami, votre vie, et celle des autres. On ne va jamais bien, on fait semblant, on se donne un rôle, celui qui approuve sans se révoltez, mais quand on a décidé d'ouvrir les yeux sur le monde, ça fait mal, très mal.

Après s'être installé tout près d'un abri-bus, Draco y resta des heures. Il regardait la pluie débuter à nouveau et assombrir le ciel déjà noirci par cette fin d'après-midi et ce temps orageux. Une douce brise lui caressait le visage tandis qu'il décidait de s'exposer au tonnerre et aux larges gouttes d'eau glacé. Il s'assit sur le rebord du trottoir, tremblant de froid et claquant des dents, mais peu importait. Il était désormais trempé, ses cheveux blonds lui cachant le visage. Plusieurs personnes qui passaient par là en courant le regardaient d'un air dégoûté. Alors comme ça, rien que le fait de s'asseoir sous la pluie le faisait passer pour un minable. A ce moment il aurait voulu être tout près d'Hermione, qu'elle se blottisse dans ses bras et qu'il lui caresse le visage en regardant la pluie s'abattre contre eux, en écoutant le bruit d'un silence, à peine troublé par cette manifestation de la nature. Mais Draco était seul, et Hermione était à l'hôpital, aux portes de la mort. Il l'avait abandonné, sans vraiment trop savoir si elle allait s'en sortir ou pas, trop lâche pour arriver à la regarder en sachant à quel point elle souffrait.

La nuit tombait sur Pré-au-Lard, le soleil s'était couchait et Draco était plongé dans l'obscurité, dans la solitude. Il regardait quelques voitures passer devant lui, les phares allumés, éclairant son visage pâle. Une vieille dame passa devant lui à plusieurs reprises, le suppliant de s'abriter, « le pauvre chou allait attraper froid ». Elle se résigna à partir puisque Draco ne répondait pas un mot, ne la regardant même pas. Il n'avait ni envie de parler, ni de bouger, ni de dormir, mais restait là à fixer le ciel désormais aussi obscur que son âme. Il laissait peu à peu le souffle de vie en lui s'échapper de son corps. Se sentant pris au piège, il n'avait pas le choix. L'amour ne pouvait le menait qu'à sa perte, ainsi qu'à celle à l'origine de ce sentiment, le reste ne pouvait l'amener qu'au mal, mais après tout, l'existence est une fin en soi. Il l'avait accepter lorsqu'il avait été trop lâche pour fermer les yeux et se laisser noyer dans le lac. Il avait voulu se donner des excuses en se disant qu'Hermione était arriver trop vite, et que quelques minutes encore, et il serait mort. Mais il avait peur de la mort, peur que son cœur s'arrête de battre, peur de la douleur inconnue qu'il allait ressentir, peur de la peur elle-même. Il n'avait plus le choix, il ne pouvait pas continuer d'exister en se rongeant la chair, il devait apprendre en acceptant le fait que ce monde de pourritures l'avait fait perdre ce qu'il avait voulu ressentir, un amour pur et total. Aucune chance ! Un tissu de conneries, un amour pur et total, des mots, des mots bien jolies, mais juste des mots. Pas la place pour s'aimer...pas la place pour ce genre d'amour. Les faibles qui s'imaginent que tout sentiment pur est imaginable ne veulent pas accepter la réalité et ils se la cachent. Vivre ainsi avec un voile devant les yeux, c'est bien, mais tôt ou tard on découvre que les gentils comtes de fées des parents ne riment à rien, et ne servent qu'à endormir la conscience pour mieux enfoncer le couteau de la sujétion, celui des bourreaux, ceux qui dictent ses règles universelles, celles qui disent que notre existence ne vaut pas grand chose.

Hermione était allongée sur un grand lit blanc, couchée sur un oreiller et entortillée dans des couvertures de la même couleur. Ses yeux étaient humides et gonflées, ses lèvres avaient tournées au violet, sa peau au blanc blafard et tout son être était glacé, gelé, pas seulement parce qu'elle avait failli mourir de froid, mais parce qu'elle savait désormais que son cauchemar ne faisait que commencer, et qu'elle devait accepter d'éteindre la flamme dans son cœur, dans la partie qui battait pour Draco, celle qui occupait la quasi-totalité de cette organe. Elle avait pleurée, beaucoup, inondant ses draps, s'étouffant sous sa couverture, mais désormais elle fixait le vide, incessamment, sans faire aucun mouvement, depuis des heures. De toute façon elle avait du mal à bouger, son corps était parcouru de crampes, et de frissons. Elle avait essayé de se lever et de s'asseoir près de la fenêtre mais elle n'avais pas pu y rester plus de quelques minutes, ses membres lui faisant horriblement mal.

Elle passait son temps à penser à Draco. Dès qu'elle avait croisé Harry qui lui avait décrit le comportement du blond, elle avait su ce qu'il se passait dans sa tête, comme une connexion entre eux, indéfinissable et impalpable. Et quand elle l'avait vu baigné dans l'eau glacé, la mort lui avait apparu dérisoire, peu importe si la vie s'échappait d'elle, si Draco l'accompagnait. Mais si elle devait vivre sans lui, l'enfer se serait présenté à elle et l'aurait gobé, enveloppé, comme un moustique pris dans la toile d'une araignée, comme si elle était enfermée dans une cage et torturée, comme Prométhée, condamnée à souffrir éternellement, se faisant dévorer le foi par un aigle, chaque jour, et chaque nuit, il repousse. L'histoire d'Hermione, condamnée à aimer Draco, mais à souffrir. Le syndrome Roméo et Juliette, l'histoire classique, le mélodrame cliché comme diraient certains. L'amour est censé amené des choses positives, le bonheur, mais la jalousie, la vengeance, l'envie de pouvoir, la haine et la colère sont des sentiments plus puissants, et surtout plus présents. Les hommes influents conduisent à la perte et c'est pour ça que la condamnation amène au mal, à s'y perdre, à ne plus voir que le côté négatif, à voir la vie avec un regard blasé. Le bonheur fade de la naissance est dans tous les esprits, se demander à quoi sert le monde, c'est le quotidien, seulement la routine est plus forte, et on oublie, on oublie que naître c'est passer à côté de ce qu'on aurait pu vivre, pour ne pas avoir à découvrir l'enfer.

Un goût amer remontait à la bouche d'Hermione. Si elle ne s'était pas rendu compte de ce que coûtait le prix de la vie, peut-être aurait-elle continuer à demeurer dans l'ignorance. Car c'est cela qu'on apprend aux enfants, l'ignorance. A être sage, et à se taire. Tu vas à l'école comme un gentil petit gamin, tu aimes ta famille quoiqu'il arrive, tu fais de brillantes études et tu ponds une chiée de gosses tout en payant des impôts pour des gens pas nets qui utilisent ça pour des châteaux en Espagne et des bombes termo-nucléaires qui apportent pouvoir et destruction. Une belle vie...mais une inconscience au dessus de tout, alors après coup, on se dit que la vérité n'est pas toujours bonne à entendre, car elle est immuable. Après tout Hermione avait mené une existence assez tranquille enfermé dans cette esprit boulot-dodo, sûrement pour s'empêcher d'avoir à découvrir qu'il existe d'autres choses à entrevoir, à vivre, à explorer, et que l'auto-destruction fait partie du quotidien, de ceux qui, comme elle et Draco n'acceptent plus de rester tapis dans l'ombre. Jusqu'à la mort de son père, elle ne s'était jamais rendu compte de l'hostilité du monde. Mais même à ce moment là, elle n'avait pas voulu chercher le coupable, celui qui a inventé l'injustice.

Hermione se décida tout de même à se lever, ignorant sa douleur, et enfila par dessus sa chemise blanche d'hôpital une veste noire que lui avait apporté le professeur Dumbledore ainsi que quelques affaires lorsqu'il était venu la voir. Elle ne supportait plus de rester dans cette petite chambre vide et de se lever uniquement pour aller aux toilettes. Elle avait trop de temps pour réfléchir, pour penser à l'avenir, à ce qu'il allait se produire, et surtout à Draco. C'était une véritable torture de penser à lui, à son geste dans le lac, et à la façon dont elle avait failli pour mourir, pour lui. Aujourd'hui elle avait juste envie de se libérer, se changer les idées, et parvenir à trouver la sérénité, une sérénité à laquelle elle ne parvenait plus à accéder depuis trop longtemps. Elle avait besoin d'un peu d'air frais, et même si elle ne voulait voir personne, elle se rendait compte que se couper du monde ne l'aiderait pas. Elle ouvrit la petite porte et se retrouva projeté dans un brouhaha insupportable. Des bruits de pas, d'infirmières qui discutaient, qui rigolaient. Elle avança, lentement, les yeux à moitié ouverts et arrivé dans une salle, remplie de monde. Un bourdonnement s'éleva dans sa tête et elle dut se raccrocher à une plante verte pour ne pas tomber. Elle vacilla légèrement, reprit ses esprits et avança parmis les canapés et les tables basses. Elle remarqua alors que chacun s'était arrêté de parler pour la regarder. Elle s'arrêta alors un moment et aperçut son reflet dans une vitrine de médicaments. Elle avait les cheveux en broussaille, les yeux cernés par de grandes marques marrons, elle était aussi blême qu'un cadavre, et avait la chair de poule. Dans cette chemise de nuit blanche elle ressemblait à une de ces jeunes filles aliénées qu'on voit dans les films, s'échappant d'un asile de fous. Elle vacilla légèrement et sortit de la pièce en courant. Mais là, d'autres bruits, qui résonnait comme un écho s'élevèrent et elle voulut rentrer dans sa chambre à tout prix. Elle zigzagua dans les couloirs, sa vue se brouillant, elle se prit la tête dans les mains, et continua de courir, les yeux fermés, jusqu'à ce qu'elle se cogne à quelqu'un. Elle ne prit même pas la peine de dire pardon et dévala les escaliers, les bras accrochés à la rampe. Quand elle arriva en bas, les larmes aux yeux, elle avança lentement, s'arrêta, puis s'effondra sur le sol.

La passion. Qu'est-ce que la passion ? Par définition c'est un mouvement de l'âme, un amour extrême ou un désir très vif. Mais la passion, c'est tout ça regroupé en même temps. C'est un sentiment qui contrôle tout, qui combat la raison et qui gagne la bataille. C'est une émotion forte et durable, qui passe au dessus de toute forme de logique, de raisonnement, de pensée, qui détruit tout, comme un ouragan. Un jour, elle trouve un hôte, et elle s'y cache, elle attend sagement, et quand on ne s'y attend pas, elle refait surface, et elle dévore chaque partie de notre corps, elle se délecte de nous imposer ses règles, de nous empêcher tout contrôle, de nous manger tout cru, et de nous laisser lui céder, lui obéir, sagement. Plus de raison, plus d'envie, l'assouvissement de cette passion prend le contrôle, et plus rien d'autre ne compte. La passion détruit, la passion domine, assujetti, et tyrannise. Plus fort qu'un dictateur, plus fort que l'esprit, plus fort que tout, la dévastation.

Jusqu'où il avait put se projeté, Draco ne se serait jamais senti devenir le pion. Il se sentait fort, le seul maître, il se gouvernait, et personne ne le dominait. Des rêves endormis, une imagination dissimulé au plus profond de lui-même, il n'était que Draco, soumis à son destin, rien de plus. Mais désormais, quelque chose d'indéfinissable avait pris possession de lui, et l'avait bouffé. Le démon, cette petite voix dans sa tête, sa damnation, la fin, la compréhension et l'incompréhension en même temps, ouvrir les yeux et les refermer pour ne plus voir que cette chose, ce diable, son avenir bafoué par la voix d'un sentiment incontrôlable, la passion. Ces murmures avaient prononcé sa condamnation. Ne plus rien maîtrisé, une peur inimaginable, mais tellement désireuse d'être satisfaite. Faire des choix puis bannir cette phrase de son vocabulaire, parce qu'on est perdu. L'éternité semble si longue, mais si courte, si insuffisante pour éteindre le feu attisé par l'être absolu. Le désir. L'être qui avait fait de sa vie un enfer, l'enfer de Draco. Elle s'était réfugiée dans l'ombre, mais désormais, elle était plus présente que jamais, et elle le dévorait lentement, la passion.

Cela en devenait répétitif. L'amour, y croire, la déception, la tristesse, le désespoir, la colère, la haine, en boucle. Un esprit désenchanté, trop tôt, trop vite, désillusions, et cruauté. Vivre une vie parfaite paraît pourtant si simple, mais quand on essaye d'y arriver, un vrai calvaire. Et c'est pour cela que Draco n'avait plus aucun goût à vivre. Il combattait le quotidien tel un fantôme errant. Après être rentré du chemin de Traverse en pleine nuit quatre jours auparavant, personne n'avait osé lui poser la moindre question. Les Serpentards ne s'approchaient désormais plus de lui, et même Crabbe, Goyle, ou Pansy Parkinson ne se risquaient pas à lui adresser la parole. Zabini n'avait rien dit à personne, Draco le savait, mais son hostilité totalement visible décourageait tous ceux qui auraient eu l'idée de le côtoyer. Il continuait à se lever le matin, à s'habiller, partir en cours, faire ses devoirs, manger et dormir. Il tentait vainement de continuer à respirer, mais elle le hantait. Hermione. Il avait besoin de la voir, et vite. Ses notes chutaient, car il ne faisait que penser à elle, il rêvait d'elle, elle hantait ses rêves et même ses cauchemars, omniprésente. Dans ses songes, elle le poussait à faire des choses, des choses cruelles, féroces, impitoyables, elle aimait ça, et il aimait ça. Elle le plongeait dans un bain d'huile et allumait un feu, et il brûlait, il brûlait dans la passion, dans le désir et dans la noirceur, la débauche, que celle de la laisser le dompter et faire de lui un pantin. Il quittait l'hostilité du monde ou l'amour n'existait pas pour se frayer un chemin parmis les maudits et se faire dominer par l'objet de sa perte, l'objet de sa convoitise, l'objet de sa condamnation, celle d'avoir trouver la force d'aimer.

Il attendait de la voir, en même temps anxieux et impatient, comme un gamin attend Noël, mais un gamin ayant fait un tour en enfer, un gamin qui sait que quoiqu'il arrive, les conséquences tomberont, et le poids de la passion sera bientôt trop lourd. Mais pour le moment, plus rien n'avait d'importance, il avait passé des jours à ruminer, essayer d'endormir ce qu'il ressentait, mais il était bien trop tard pour revenir en arrière. La passion l'avait consumé entièrement et il ne voulait plus qu'une chose, l'objet de ses désirs. Ce sentiment devenait violence, et l'attaquait comme un acide. Des idées corrompues lui venaient à l'esprit, et lui insufflait ce qui l'animait autrefois, la jouissance du mal. Plus rien n'avait d'importance qu'Hermione et si le prix à payer était l'autodestruction, il y était prêt. La mort l'avait attiré, mais il se sentait obligé de vivre dans le présent, animé par cette lueur malsaine uniquement dompté par les réactions d'Hermione. Parfois il fermait les yeux, et il les imaginait tous deux seuls dans un bain de sang, après avoir combattu l'insubmersible, anéantis, sur le point de mourir. Pourquoi ne peut-on vivre dans le bien ? Pourquoi le mal est omniprésent ? Pourquoi s'autodétruire c'est se prouver qu'on existe ? Pourquoi ne peut-on choisir ? Parce que la douleur est bien plus forte, bien plus durable, immortelle jouissance...

La passion tue, et au moment où on l'accepte, elle se déchaîne, elle grignote, elle hurle de plaisir, elle sent la domination, elle sent qu'on acquiesce, et elle se libère encore et encore. Quelle réaction de la part d'Hermione ? Peu importe...elle admettrait, elle admettrait la vérité. Ils avaient tous les deux plongé dans la noirceur, un vertige, et maintenant ils devaient accepter de vivre. Au lieu d'apercevoir au loin ce qu'on a manqué, il faut le saisir, l'attraper pendant qu'il en est encore temps, et se sentir vivant jusqu'à ce qu'on en crève. La vie est faite ainsi, respirer la noirceur, se baigner dans une mare de sang, mourir pour mieux renaître.

---'Die, die, die my darling

Don't utter a single word

Die, die, die my darling

Just shut your pretty eyes

I'll be seeing you again

I'll be seeing you in Hell'---

Cela faisait plusieurs heures que Draco se repassait en boucle la même chanson, comme pour se rappeler à quel point il était un monstre. Il était une bête, un animal car il avait voulu arrêter de survivre et se sentir enfin renaître. Besoin de goûter au châtiment de l'impardonnable amour, celui qui détruit tout autour de vous. Besoin d'aimer et de se sentir aimer. Besoin de ruiner le reste du monde pour exister grâce à cet amour.

---'Yeah, I feel you, feal those things you do'---

Une autre chanson avait commencé. Draco restait toujours allongé. Ce grand lit vide ne lui plaisait plus. Il prit sa chaîne et quitta sa chambre.

---'In your eyes I see a fire that burns to free the you, that's wanting through'---

Il longea la pièce, le regard droit devant lui se cognant à plusieurs fauteuils, il savait où il voulait aller.

---'Deep inside you know, the seeds I plant will grow, one day you will see, and dare come down to me'---

Il arriva devant une grande porte, en bois, et s'arrêta quelques secondes pour l'admirer.

---'Yeah, come on, come on now, take the chance, that's right, let's dance!'---

Il la poussa finalement, et laissa ces bouffés de chaleur l'envahirent, c'était si bon.

---'Snake, I'm the snake, tempting, that bite you take'---

Cela faisait tellement longtemps qu'il n'y était pas entré, tellement longtemps qu'il n'avait pas respiré l'air qu'elle respirait.

---'Let me make your mind, leave yourself behind, be not afraid'---

Il s'allongea sur son lit et respira l'odeur de ses draps frais, depuis trop longtemps inutilisés. Il aurait voulu qu'ils soient tous les deux couchés là, enlacés...

---' I got what you need, hunger I will feed, one day you will see, the dance come down to me'---

Il voulait la sentir tout contre lui, presser sa bouche contre la sienne, la posséder et lui faire du bien tout en lui faisant mal, juste pour lui prouver qu'ils existent.

---'Yeah, come on, come on now take a chance

Haha, come dance

Yeah, come dancing

One day you will see

And dare come down to me

Yeah, come on, come on now take a chance

Yeah, I feel you too

Feel, those things you do

In your eyes I see a fire that burns to free the you

That's wanting through'---

Draco sentait que sa descente aux enfers ne faisait que commencer, qu'il provoquait sa mortification, et n'arrivait plus à contrôler le démon. Il avait envie de chuchoter toutes ces choses à Hermione, de lui dire des mots doux tout en la consumant. Mais si la solution n'est ni la vie ni la mort, autant se perdre dans la monde de l'acceptable souffrance pour respirer. L'incompréhension, la pure incompréhension, on ne veut pas comprendre, ou peut-être ne peut-on pas, on vit dans son quotidien qui nous explique que se lever le matin est une chose formidable alors pourquoi vouloir comprendre ceux qui n'en peuvent plus et qui créent leur souffrance parce que le monde ne tourne plus rond. La passion. Elle prépare ses munitions, seule dans un coin du décor. Et un jour, alors qu'on ne s'y attarde plus, elle se jette sur vous, et elle ne vous lâche plus.

°°°

Fin !

Voilà, finish ! Donnez moi votre avis ! L'histoire avance, comme je dis, ça devrait être un peu moins soft dans le chapitre suivant. Pour la traduction des chansons, pour Saez je crois que c'est pas vraiment utile, héhé ! Pour Metallica, alors la première ça donne : 'Meurs, meurs ma chérie, ne prononce pas un mot, meurs, meurs ma chérie, ferme juste tes jolis yeux, je te verrais encore, je te verrais en Enfer.' Pour la deuxième, c'est assez long, donc si vous voulez la traduction, demandez-moi, toute façon je pense que c'est assez explicite ! Voilà maintenant, pour mes bêtises :

Ah là là, ça m'énerve, j'ai voulu enfin donner un titre à mes chapitres, et je me suis comme d'habitude mélanger les pinceaux, et donc j'ai supprimé un chapitre, celui où Lucius dit à Draco qu'il doit lui amener Hermione. En même temps je paniquais tout à l'heure mais vu que je fais un rappel dans un chapitre c'est pas trop grave, sauf si quelqu'un ne l'as jamais lu et veux absolument savoir ce qu'il y a dedans, il m'écrit et je lui envoie !

Toujours aussi douée, je sais ! Héhé, bon maintenant, c'est à suivre, j'attends vos reviews !