Le pouvoir d'un être
Une
Griffondor mélancolique, un Serpentard qui en a assez de
suivre les ordres de son père, deux adolescents qui se
détestent mais qui vont se rapprocher, pour le meilleur...et
pour le pire!
Rating: PG-13 et peut être par la suite
R.
Disclaimer:L'univers et les personnages d'Harry Potter sont
la propriété de J.K Rowling et l'histoire est à
moi!
Note de l'auteur : Impardonnable ! Je sais, deux
mois sans suite...Bon, ça devient récurant et je n'ai
toujours pas d'excuse précise. En fait, la reprise des
cours, donc le lycée et son lot quotidien de boulot, la
fatigue, et puis quelques soucis persos qui encombrent la tête
et résultat, manque de motivation. J'avais tout de même
commencé une nouvelle fic en septembre, mais elle était
bien trop personnelle, encore plus que celle-ci, et peu à peu
ça m'a de plus en plus embêté ce « presque
racontage de vie ». Enfin voilà...je suis de
retour, oyez, oyez, avec le nouveau chapitre ! Il est
normalement moins déprimant que le précédent et
il y a un peu plus d'action (je dis bien un peu !). Du moins
je l'espère pour ceux qui l'attendent. Il est accompagné
d'une jolie chanson de Saez (pour changer ) qui s'appelle
« J'veux qu'on baise sur ma tombe »,
d'ailleurs elle m'a pas mal inspiré pour certains
passages, et le nom du chapitre provient des paroles. Ce chapitre
d'ailleurs est normalement un peu plus court que les deux
précédents, mais je n'arrive toujours pas à
privilégier l'action. Lol ! Bon...arrêtons le
blabla, j'espère qu'il va vous plaire car j'y ai
sacrifié deux jours entiers de mes vacances moi. Mdr ! Je
remercie énormément ceux qui m'ont gentiment envoyé
une review, ça me fait très plaisir, je vous réponds
tout de suite. Oui pour finir, chapitre dédié à
ma Blou, ma chiriii, sans qui je ne serais rien (même si notre
nuit textos m'a légèrement crevée :p),
gros bisous de ton K-rambar. Sans oublier Virginie, car sans son
asticotage (tu faiblis dis donc en ce moment ! Lol !) je
n'aurais peut-être pas encore commencé à écrire
ce chapitre ! Mdr !
Adrianna diaboliqua Rogue : J'aime beaucoup ton pseudo, même si j'ai mis trois plombes à le recopier sans faire de fautes :p (oui je sais, les copier-coller, ça existe...) En tous cas merci beaucoup ! Merci de me lire, ça me fait très plaisir de voir que tu apprécies.
Piper2003 : Wahou ! Ca rafraîchit! Je dois dire, ça me touche énormément. Merciiiii ! Je suis contente (non, extrêmement contente) de ce que tu me dis, ça fait vraiment plaisir :) J'espère vraiment ne pas t'avoir trop fait attendre... :$ Et que le chapitre 15 t'a également plu !
Minerve : Lol, j'espère ne pas avoir fait trop long quand même. Tes reviews me touchent vraiment beaucoup. J'essaye justement depuis quelques temps de faire passer ce que ressentent les persos, et par extension ce que je ressens, car je pense que ce n'est pas étranger à tout le monde...Quant à ton humeur, j'espère que tu vas mieux maintenant, je connais ça...(réaction post rentrée, revoir tout le monde, journées qui se ressemblent, et soucis persos...qui dure depuis deux mois) En tous cas, mirci beaucoup ! Et à bientôt j'espère !
Les-divans-infernales : Eh bééé...merci, je ne peux dire que merci ! :) J'espère ne pas t'avoir trop démoralisé...Et la voilà la suite, désolé pour le retard...
Lilouthephoenix : Merci beaucoup. Les compliments sur ma façon d'écrire me font toujours sursauter comme une tarée :D Je ne pense pas avoir de talent particulier mais si ça te plait, alors je suis ravie !
Otori Nancy : Je dois dire que ta fic m'a fait extrêmement plaisir. Je suis très contente que tu dises que j'ai fait des progrès car quand je vois les premiers chapitres, j'ai vraiment envie d'aller me cacher. L'écriture a pris de l'importance tout au long de l'écriture de cette fic, et aujourd'hui c'est quelque chose de réellement très important pour moi, j'y accorde beaucoup plus d'importance, et depuis cet été j'ai décidé d'écrire de façon beaucoup plus personnelle, et apparemment, ça te plait, alors j'en suis réellement ravie. Un énorme merci à toi. Et pardon pour ce retard... :$
Shetane : Déprimer ? J'espère que ça ne te dérange pas trop car ce n'est pas fini :S Je crois que le fait que j'écrive me déprime et déprime les autres, et pourtant ça m'apaise...bizarre...Ne t'inquiète pas, ils vont finir par se retrouver, je n'en dis pas plus ! :)
Elissia : Whouuuuuuuuu, merci ! Ta review fait vraiment parti de celles qui m'ont fait le plus plaisir. Il m'est arrivé de dire à quelqu'un que sa fic faisait parti des meilleures, et là, de le lire, ça fait un choc ! Surtout que je n'ai pas de talent particulier, mais ça me touche réellement, et je suis réellement ravie d'arriver à te toucher toi avec mes écrits ! Et d'ailleurs, j'adore ta bio, elle me correspond pas mal. Enfin si tu t'enlèves quinze centimètres :p On a pas mal de point en commun, surtout en ce qui concerne la musique et les bouquins (vive les persos torturés, mdr !). J'aime beaucoup tes goûts musicaux, surtout que tu nous cites Saez, et que je suis plus qu'atteinte par une passion incommensurable à son sujet...presque pathétique, j'en viens à m'écrire son nom sur moi (et je ne dirai pas où !) Et oui j'écoute pas mal de chansons rock quand j'écris. Enfin, cette fois-ci j'ai écouté pas mal de chansons de la BO des Choristes, qui est un film vraiment excellent, avec une BO magnifique. Mais aussi « J'veux qu'on baise sur ma tombe » de Saez (obligé !), ainsi que Black Skirt, Jeune et con, Comme une Ombre, et Céleste (et d'autres, notamment issues de Debbie), et également Slipknot et Pleymo (je suis pas extrêmement fan à la base mais j'ai beaucoup aimé leur dernier titre). Je te remercie énormément, en espérant avoir ta review pour ce chapitre :)
Dragonia : Ne t'inquiète pas, cette histoire est loin d'être finie, j'ai parfois, depuis deux chapitres, une pulsion en plein milieu qui annoncerait la fin, mais je me résonne, je ne m'en remettrais pas :p Elle fait peur ? Ouch, j'espère tout de même que ce n'est pas trop, car ça continue...On est sadique ou on l'est pas... :p En tous cas, voilà la suite, et pardon pour ce retard.
Virginie1 : Ah, Virginie, Virginie...Mdr, je suis fan de tes reviews ! Je t'assure, je les adore, y a pas plus motivant. Bon tu vas me dire, cette fois-ci ça m'a pas aidé, vu le temps que j'ai mis, mais si si je t'assure ! D'ailleurs il y a plus de dialogues, et sous Word j'ai une page entière où il n'y a aucun long paragraphe. Je fais des progrès non ? Mais non, je ne suis pas philosophe, je réfléchis juste, et...c'est bien triste mais bon, en fait au lieu de commencer à les faire faire une action toutes les deux lignes, bah je décris comment ils pensent. Bon okay, j'avoue, je m'inspire de moi, mais c'est pas pour ça que je raconte exactement mes réflexions (profondes, mdr !) Mais je ne peux pas faire autrement, tu vois bien mes premiers chap, c'est la galère totale...Mais vu que tu aimes beaucoup ce style, et bien ça me rassure ! Lol ! Alors, est-ce que je pars en vrille cette fois-ci ? Faudra que tu me dises ça...j'ai essayé de plus adapter aux persos, à Hermione surtout. Bon en même temps quand j'ai mis « J'veux qu'on baise sur ma tombe », et avec mon coucher de soleil rose comme je te disais tout à l'heure, j'ai peut-être eu tendance à déraper. Mais rien de bien grave j'espère. En ce qui concerne toujours ma façon d'écrire, il est évident que Charisma déteint sur moi, mdr ! Mais par contre, je crois que c'est pas comparable. Elle écrit divinement bien, et moi...bah c'est moi quoi ! La p'tite sadique mais qui a décidé de plus s'impliquer dans les persos depuis qu'elle a lu Juste un souvenir, et ça, je le tiens de Charisma. C'est super touchant ce qu'elle écrit, et magnifique, troublant...Donc bon, après c'est vrai que je me suis rendu compte qu'on pouvait mettre de l'émotion sans privilégier l'action, grâce à sa fic, mais j'ai une légère tendance à déraper...Moi qui voulait faire vite, ça fait une plombe que je suis sur les réponses aux reviews, mais je m'étonne plus quand je vois la longueur de ta rep ! Mdr, faut que je me calme ! Pour résumer, miiiiirci, comme je te disais j'adore tes reviews et j'ai hâte de lire celle de ce chapitre que je vais enfin te laisser lire :D D'ailleurs j'ai toujours pas reçu de mail de mon author alert alors que ça fait une heure que tu m'as dis que tu venais de poster, donc je vais aller voir ce qui se passe ! Bises !
°°°
Chapitre 16 :
Hermione parcourait depuis quelques minutes un long couloir blanc, vide, troublant. Il semblait infiniment long, et elle sentait qu'elle n'allait pas en sortir. Les murs paraissaient se rétrécir chaque seconde davantage, emprisonnant la jeune fille. Depuis plusieurs jours elle n'avait pas quitté sa chambre, considérée comme une grande malade. Mais Hermione ne ressentait aucun mal, aucune douleur, malgré son hypothermie passée, sinon celle de se sentir effroyablement vide. Quelques temps auparavant chaque mouvement lui coûtait un effort presque insurmontable, mais désormais ses membres s'activaient seuls, sans que la jeune fille n'ait besoin de faire quoique soit. Elle avait l'impression d'être emprisonnée dans un corps vide, pendant que son esprit menait un combat avec la mort. Elle aurait voulu fermer les yeux pour ne plus jamais les rouvrir, mais son cerveau vivant l'en empêchait, la forçant à se lever le matin. Un livre sans pages, une bougie consumée, un éclat de verre silencieux, Hermione errait sans fin parmi les murs froids de cet hôpital sordide. Parfois elle restait une journée entière dans sa chambre, à contempler le lever du soleil, ses rayons lumineux, puis son coucher, apaisant de sérénité. Plusieurs fois, quelques personnes avaient souhaité lui rendre visite, mais elle ne voulait voir personne, alors elle s'isolait, attendant que la lune se lève et qu'elle puisse laisser couler ses larmes.
Je t'aime. C'était la seule phrase dont elle se rappelait, avant de se retrouver dans cet état léthargique, la seule qui comptait. Parfois, elle se surprenait à caresser son visage, froid et inexpressif, en espérant tellement que ce soit la peau de celui qui occupait ses pensées. Car son esprit ne répondait plus qu'à une chose. Le manque. Le manque de cet être. A chaque seconde elle pensait à lui. Et elle se souvenait. Ces mots doux chuchotés au creux de son oreille, ses doigts fins caressant son visage.
A nouveau un frisson lui glaça le sang. Elle s'arrêta un moment pour se laisser glisser contre l'un des murs. Sans qu'elle ait voulu s'en empêcher des larmes coulèrent sur ses joues pâles. Des sanglots commençaient à secouer son corps quand elle se prit la tête dans les mains, voulant s'arracher les cheveux. Une petite voix lui trottait dans la tête, lui murmurant le mal absolu. Des pensées noires lui venaient à l'esprit, comme à chaque fois qu'elle ne se contrôlait pas. Elle releva la tête, le monde se déformant autour d'elle, les silhouettes lointaines devenant flous, les bruits alentours assourdissant. Elle heurta violemment sa tête contre le mur, et sentit toute cette cacophonie prendre fin. Elle se releva lentement et des larmes silencieuses vinrent mouiller ses joues. Elle le haïssait tellement, voulant le torturer de ses propres mains. Draco lui apparaissait comme un de ces fantômes troublant et si attirant. Il lui attrapait la taille et l'embrassait férocement, la mortifiant, pendant qu'elle lui disait de continuer. Elle arrachait sa peau avec ses ongles et ils jouissaient ensemble de cette douleur pendant qu'elle rouvrait les yeux et que Draco avait disparu.
Elle se demandait si lui aussi avait cherché à la voir, connaissant la réponse. Lui rendre visite à l'hôpital lui apparaissait comme un plaisir si fade, qu'elle ne le souhaitait pas. Et pendant qu'Harry lui avait envoyé une boîte de chocolat, elle se vomissait à l'idée de penser qu'elle mourrait pour que Draco la torture avec. Aucun résonnement logique, pour la simple et bonne raison que la logique la faisait déglutir. Le concept d'imaginer tous ces gens qui l'enverraient au bûcher rien qu' en entendant des bribes de ces pensées obscures l'amenait à un dégoût profond. Hermione ne voulait pas emprunter le carrosse de Cendrillon pour aller retrouver son prince charmant qui lui offrirait mille et mille diamants. Tous ces Lewis et Clark, aveuglés par la peur de mourir avant d'avoir pu dire oui au prêtre, insufflée par les bourreaux du monde, la répugnaient. Pourquoi devoir porter un joli voile blanc, si c'était pour renier toute parcelle d'un amour non pur, pour l'éthique, oubliant l'origine d'un sentiment prisonnier.
Hermione arriva devant une grande porte jaune. Elle cherchait à tout prix à faire taire sa souffrance et à paraître impassible. Sentir son souffle chaud, contempler son corps, se noyer dans ses yeux gris, ses bras forts lui entourant la taille, puis se perdre dans les flammes de la damnation extrême, pour avoir contourner la loi infaillible qui dicte de ne jamais être heureux autrement que dans le cliché absolu. Elle se sentit alors horriblement coupable d'avoir abandonner les lunettes noires et s'imagina un instant en train de saluer tous ces inconnus, apprivoisés. Elle contourna alors la porte et vint se réfugier au coin d'une fenêtre ouverte. Elle pencha la tête, le vide lui apparaissait si attirant. Elle ferma les yeux et s'imagina se laissant lentement tomber, heurtant l'air dur et pollué, et glissant sur le sol, le corps châtié. Son âme s'élevait alors et elle grimpait parmi les nuages, survolant le paysage amer et courant rejoindre les appartements des préfets de Poudlard. Elle attrapait la main de Draco et ils voleraient jusqu'à l'infini, jusqu'à ce que le diable viennent les rattraper.
--J'aurais aimé t'aimer
Comme on aime le soleil
Te dire que le monde est beau
Que c'est beau d'aimer--
Hermione sentit alors deux mains se poser sur ses épaules. Son cœur s'accéléra brutalement mais lorsqu'elle respira ce parfum médicamenteux, elle se retourna brusquement pour faire face à une femme d'une trentaine d'années, au regard qui se voulait bienveillant mais qui ne comprenait pas un traître mot aux murmures de la reine des damnées. Hermione dévisagea, d'un air de dégoût, ce médecin qui était chargé de « prendre soin d'elle », avec ces traitements inutiles et son obsession à ce que la jeune fille ne quitte pas sa chambre lugubre.
-Hermione, vous devez y aller. Cela fait plusieurs fois que je reporte la séance, vous savez que cela vous fera du bien.
Hermione sentit sans qu'elle ne put faire quoique ce soit les larmes lui monter aux yeux. Les paroles du jeune médecin lui résonnaient aux oreilles comme un écho, lui crevant presque les tympans. Elle aurait tant voulut être seule à cet instant, accoudée contre sa fenêtre, le regard pointant vers l'horizon.
-Hermione, allons.
Désormais on l'emmenait de force devant la porte jaune. Elle entendit qu'on lui chuchotait que le mieux était d'y aller seule et elle distingua des pas s'éloigner d'elle. Peu importait le fait qu'on s'imagine qu'elle était folle, elle le demeurait peut-être, mais elle avait l'envie incontrôlable de mettre le feu à cet hôpital et de partir rejoindre son ange, son démon, celui qui l'avait contrainte d'abandonner l'idée d'être heureuse rien qu'en quittant des draps chauds. Cependant, alors qu'elle pensait faire demi-tour, la porte s'ouvrit devant elle, laissant apercevoir un homme d'une quarantaine d'années, vêtu d'un costume noir à moitié caché par une cape de la même couleur. Sans dire un mot, il fit avancer Hermione, tout en lui indiquant de s'asseoir sur le fauteuil en face du bureau trônant au milieu de la pièce, et lui-même s'assit sur un siège juste derrière. Le visage de l'homme demeurait impénétrable, tout en lui laissant penser qu'il n'avait pas l'intention de lui donner de petites pilules roses. Il posa ses bras sur le bureau et ouvrit la bouche pour dire un simple mot.
-Alors.
Hermione fronça un instant les sourcils, et dévisagea l'homme en face d'elle. Il n'ajoutait pas mot. La jeune fille fixa alors les murs de la pièce, remplis de tableaux d'un peintre inconnu et la bibliothèque qui surplombait l'un d'eux, remplis de livres sûrement lus uniquement par de jeunes étudiants en médecine, contraints et forcés. Hermione eut soudain une bouffée de chaleur intense en s'imaginant, dévorant un ouvrage parfaitement inutile pour les autres mais passionnant pour elle. Elle se rappela alors ce qu'elle était avant de connaître Draco, de connaître l'injustice du monde, et ce besoin d'autodestruction qui lui dévorait l'esprit et la chair. Sa gorge la piquait affreusement et elle se souvint tout à coup qu'elle se trouvait en face d'un homme chargé d'évaluer son état psychologique. Elle tenta de reprendre son calme et attendit qu'il lui parle à nouveau. Une tâche sur le côté du bureau attira involontairement son attention et Hermione se surprit à fixer le vide, incessamment, oubliant tout autour d'elle.
--J'aurais aimer t'écrire
Le plus beau des poèmesEt construire un empireJuste pour ton sourire--Elle laissa son esprit vagabonder au bord du lac gelé, et courir pour retrouver Draco. Elle sentit à nouveau l'eau glacée lui broyer les entrailles et les lèvres du jeune homme lui brûler l'âme. Rien ne sert de courir. Le véritable amour n'a pas sa place dans un monde où la domination enflamme le cœur de ceux qui le dirigent. L'invention de cette notion du bonheur à couper le souffle lui laissait un goût amer. Se sentir planer, toucher à la déchéance, ce petit goût sucré que possède l'autodestruction, ordonne de se diviser en deux parties inégales. Ceux qui meurent et ceux qui survivent. Car vivre n'existe pas. Se lever le matin n'est pas une preuve de ne pas être un fantôme. Marcher au milieu d'ombres, disparaître lentement, sans s'en rendre compte, rejoindre le troupeau et dire Amen aux responsables de la servitude, une forme de mort, celle qui dérange, mais qui demeure invisible. Collaborer, parmi la destruction, Hermione ne se l'était jamais refuser, car avant d'avoir goûté à la décadence, impalpable subsiste l'asservissement. Tous si incapables de se rendre compte du pouvoir des exécuteurs, celui de se glisser parmi des esprits puérils même à l'âge de la mort dite naturelle, de s'y ancrer tel le virus dans l'ordinateur, et de détruire le principal, silencieusement, la raison, la vraie, pas celle du dictateur, mais celle de la rébellion, pour toujours inassouvie et incitée par l'inclinaison forcée du monde. Repousser la soumission, un pouvoir cachée dans la forteresse du diable, qui condamne pour toujours les esprits conscients. Trouver la force d'aimer, une obsession, un fardeau mais une pulsion narcotique, opposée au mensonge de la romance clichée et plus vulgaire que deux corps s'unissant dans l'éternelle jouissance du châtiment.
--Devenir le soleil
Pour sécher tes sanglotsEt faire battre le cielPour un futur plus beau--La vue d'Hermione se brouilla et son esprit rejoignit la petite pièce sombre dans laquelle elle se trouvait. Elle s'étonnait que l'homme n'ait pas prononcé un mot de plus. Il la fixait toujours, imperturbable.
-Vous n'aller pas...me poser de questions, entama Hermione.
-Non. C'est à vous de me parler, répondit-il calmement.
-Mais...
Hermione comprenait alors qu'il attendait qu'elle se confit. L'idée de lui rire amèrement au nez en lui assignant qu'elle n'avait pas du tout l'intention de lui parler d'elle lui traversa l'esprit mais elle préféra se taire. Cet imbécile n'était qu'un de ses incapables pensant résoudre les problèmes du monde avec des solutions miracles. Des solutions anesthésiques pour plier à la volonté absolue de s'abaisser devant le trône du commanditaire des sourires forcés. Peu importait. Elle voulait juste s'apaiser un peu, et retrouver une sérénité perdue. Draco. Draco. Elle ne pouvait plus fixer le vide, ses yeux la brûlaient tant. Il lui manquait cruellement, et le besoin de le sentir contre elle lui lacérait la chair, et à ce moment elle n'avait plus en elle que l'envie d'en finir, de s'enfoncer profondément un couteau dans le cœur, pendant que Draco le tournerait à l'infini dans la plaie, ne pouvant la délivrer de cette passion infinie. Une âme bannie, rendue folle par les blessures ouvertes d'un monde noir peuplé d'êtres faibles, remplis de vide et d'envie de soumission, rien que pour entendre leur cœur battre dans leur corps. Chercher le bonheur, nul intérêt. Hermione sentait l'influence de la haine et du malheur en elle, un pouvoir bien plus puissant que tout ce qu'elle avait imaginer, bien plus durable qu'une vague impression de bien-être.
--Mais c'est plus fort que moi
Tu vois je n'y peux rienCe monde n'est pas pour moiCe monde n'est pas le mien--Fébrilement l'homme attrapa une plume et nota quelques mots à une telle vitesse qu'Hermione réalisa à peine qu'il commençait à lui parler.
-Hermione Granger. Je ne peux pas régler vos problèmes à votre place. Vos murmures dans vos sommeils indiquent aux jeunes femmes qui vous surveillent ce qui ne va pas chez vous, et que vous le vouliez ou non, vous vous faîtes souffrir inutilement. Cessez de vous inventer un monde où règnent chaos et destruction. Vous n'êtes pas prisonnière, personne ne vous retient. Ne vous empêchez pas de vivre votre vie pour des besoins fictifs d'annihilation.
Hermione sentit lentement le sol se dérober sous ses pieds. Des bouffés de chaleur et une impression d'étouffement s'emparèrent d'elle. Elle se leva brusquement, renversant presque son siège. Elle laissa librement couler ses larmes, devant cet inconnu. Sa tête lui tourna, ainsi que dansaient les murs autour d'elle. Elle quitta la pièce en courant et s'enfuit jusqu'à arriver à sa chambre et se plonger sur son lit. Elle tremblait, secouée par des sanglots bruyants. Elle donnait des coups dans ses oreillers, ses draps, attrapa sa lampe de chevet et la jeta à travers la pièce pendant que les cris de son âme châtiée résonnaient dans la pièce. Son souffle s'accélérait dangereusement, la privant presque d'oxygène, pendant qu'elle se levait et parcourait les quelques pas qui la séparaient de sa fenêtre. Elle ouvrit cette dernière, et se pencha, jusqu'à apercevoir le sol. Son existence impropre n'avait aucun but réel, son envie ultime résidant dans l'envie de retrouver Draco et de se perdre dans le néant de la passion. Qui lui avait appris à apprécier ce déchet de l'âme ? La reine des damnées, qui l'attirait inéluctablement vers elle et lui chuchotait de se laisser brûler vivante. Elle ne s'inventait pas une vie de chaos, toutes ces paroles n'étaient que mensonge, elle n'avait que besoin du chaos. Besoin de souffrir, pour ressentir bien plus d'émotions, pour se sentir exister. Car rien n'est possible autrement. On ne vit pas. On fait semblant. On se laisse attirer par le doux frou-frou de ce qui brille et on en oublie les cris étouffés de la veuve et de l'orphelin qui crient à l'injustice.
Hermione fixa longtemps le lointain, apaisée par le silence. Un saule-pleureur au loin, un homme avec un bouquet de fleurs, deux petites filles mangeant des chocogrenouilles. Elle grelottait de froid, mais la douleur de son âme était bien plus forte et l'aveuglait entièrement. Le coucher du soleil débutait et elle s'imaginait caressant ses rayons semblant presque éteints. La haine et la colère l'emportait dans un univers éblouissant. Elle vomissait tout ce qui l'entourait, tous ces gens aveugles, ces bourreaux, et Draco. Elle voulait le brûler et le faire renaître pour lui lacérer la chair. Il l'avait tué. La vision de leurs deux corps l'un contre l'autre la hantait irrémédiablement. Mais peu à peu, un souffle s'éteignait. Elle ne se rappelait plus qui elle était, ce qui c'était passé. Elle avait des ailes et surplombait une belle clairière. Non. Elle se baignait dans une mare de sang. Les larmes coulaient sur ses joues, et ses yeux devenaient brûlants à force d'être souillés par la marque de son chagrin. L'obscurité approchante lui donnait l'impression de pouvoir se perdre dans un infini quelconque, noyant son cœur dans une noirceur absolue, métaphore de celle qui l'avait poussé à préférer les ténèbres à la lumière.
-- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --
Draco observait depuis quelques minutes l'horizon, pointant, au coin de sa fenêtre. Il voyait la lune, pleine et aussi blanche que sa peau, s'élever dans le ciel et dominer les alentours. Son regard demeurait imperturbable, et il n'avait pas prononcé le moindre son depuis plusieurs jours. Hermione le hantait et il n'avait en lui plus que l'envie de toucher sa peau, de la sentir tout contre lui. Il attendait, n'ayant plus qu'une obsession. Sa vie avait pris fin au moment où il avait accepté de ne pas se noyer dans le lac gelé, et quand il avait murmuré à Hermione combien il l'aimait. La passion l'avait consumé, et les flammes de l'enfer se délectaient de le voir les rejoindre. Il continuait à suivre ses cours, faire quelques devoirs, sans y prêter grande attention. En réalité, il ne prêtait plus attention à grand chose. Sa vie paraissait morose, et terne, mais le simple fait d'attendre un signe, l'impossible, le gardait éveillé presque jour et nuit.
Un bruit de quelqu'un qui cogne à la porte résonna dans la pièce. Draco se retourna brusquement et attendit que la porte s'ouvre d'elle-même, doucement. Il crut un moment apercevoir sa déesse, une ombre, qui s'effaça bien vite pour laisser entrer Harry Potter, accroissant son énervement déjà présent du fait de la vue du survivant. Draco laissa échapper un rire amer. Le pauvre balafré paraissait contrarié. Le blond ne communiquait avec personne, alors surtout pas avec le célèbre Potter.
-Malfoy, entama ce dernier.
-Potter, je n'ai aucune idée de ce que tu viens foutre ici, mais j'en ai rien à cirer, alors fais-moi le plaisir de foutre le camp.
-Fini de jouer les fouines Malfoy ? Tu as abandonné ton cynisme ?
-Potter, bouge, je n'ai pas envie de me fatiguer à te faire dégager moi-même.
-Pas avant que tu m'ais dit ce qu'il se passe Malfoy.
-Oh, pitié...
-Non, non ferme-là un peu ! Tu...je.
Hary s'arrêta, semblant chercher ses mots parmi la fureur qui débutait dans son regard, que Draco perçait sans grand effort.
-Je sais qu'il se passe quelque chose. Je ne suis pas stupide. Toi et Hermione. Tout...Je la connais, et je sais comment tu es...une fouine ! Un rat, je te méprise Malfoy, et d'autant plus que je sais...
Draco laissa alors échapper un rire rauque et bruyant, pendant qu'Harry le fixait d'un air interdit.
-Tu crois vraiment...
-La ferme !
Harry frappa alors violemment Draco. Sa lèvre commença à saigner et il flanqua à son tour un coup à Harry, plus fort, plus puissant, le faisant vaciller et tomber sur le sol de pierre.
-Tu penses pouvoir me frapper Potter. Bon sang, t'en as jamais eu le courage, et maintenant, je m'aperçois que le petit génie soi-disant capable de combattre le grand méchant mage noir, n'en a peut-être pas le pouvoir. Tu es une lavette en fait !
-Petit con !
Le regard d'Harry s'assombrit et il se jeta sur Draco qui faiblit sous son poing.
-Une lavette ? Connard !
Harry le frappa à nouveau, pendant que Draco riait à nouveau de cette manière gutturale. Harry déchirait sa cape, le ruait de coups, porté par la colère et la haine d'imaginer un Malfoy avec sa meilleure amie, sa sœur. Il ne s'arrêtait plus, et c'est les larmes aux yeux qu'il voulut assommer Draco qui leva la tête avant, projeta Harry contre le sol, l'assomma en cognant sa tête contre une table basse et quitta sa chambre en courant, guidé par sa passion destructrice, une forme de folie, qui avait repris possession de son corps, et l'amena à frapper plusieurs élèves sur son passage et à courir pendant un temps infini jusqu'à arriver devant l'hôpital Ste Mangouste. Des sanglots étouffés l'empêchaient presque de respirer et il tomba à genoux devant la porte centrale. L'horloge d'un bâtiment alentour indiquait vingt-trois heures trente, Draco comprit donc pourquoi personne ne l'avait vu. De toute évidence il s'en moquait bien. Tout son être tremblait à l'idée de revoir Hermione et des bourdonnements venaient le troubler, lui donnant l'impression qu'une main invisible avait pénétré à l'intérieur de sa tête.
-- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --
Hermione demeurait accoudée contre sa fenêtre, assise sur une chaise de bois bancale, depuis plusieurs heures. Par ce temps brumeux, elle ne pouvait s'empêcher de laisser couleur ses larmes. Sa passion la déchirait, faisant trembler ses pensées, confuses et détachées d'elle. Elle aimait le vent, la pluie, le souffle dans les arbres et les rues dépeuplées. Pourtant ce jour semblait si fade. Obscurité et isolation, extrêmes. Apaisement éphémère et cerveau engourdi. Pas un mot, calme plat. Quelques jours en arrière et un sourire en coin. Retour à la réalité et regard amer. Hermione cherchait un réconfort chimérique, scrutant les environs vides et dévisageant cette lune brillante et insondable. Des mouvements lents, ses membres endoloris. Un éclat de verre, puis un autre, et encore un autre, sans s'en rendre compte, sans qu'elle en ait vraiment besoin. Asphyxie, paralysante, un éventail brisé et un mouchoir froissé. Zigzag de l'esprit, parcours brûlant du cerveau. Encore et toujours à n'y rien comprendre. Se demandant plus tôt ce qui consumerait son si joli sourire, elle riait amèrement aujourd'hui rien qu'à cette pensée. Une ombre. Lointaine et impalpable, une ombre. Tout ayant si peu d'intérêt, le néant, sauf cette petite voix reculée. Mouvement impulsif et le vide ne serait plus qu'un compagnon. La caresse du vent la purifiant quelques instants, apeurant le démon, elle ferma les yeux, se retrouvant dans cette petite chambre, ou plutôt nulle part, cherchant une réponse à ses complaintes métaphoriques, d'un superflu effrayant. La rémission semblait si lointaine désormais. Quelques jeunes erraient encore au bas de sa fenêtre, s'amusant à taguer des murs, ou simplement à crier pour réveiller le voisinage, et ensuite partir en courant. Hermione aurait tant voulu qu'on lui crève les tympans, tout geste lui paraissant creux, sans importance, et incroyablement reculé. Se perdant dans les étoiles brillantes dominant sur le ciel, elle imaginait l'infini et guettait l'absolution. Son âme se levait de l'ombre, chantait les ténèbres, enfermée dans son corps et criant sa blessure. Le sourire invisible d'Hermione à la vue d'une étoile filante ressemblait bien à de l'indifférence. Espoirs perdus, résignation insalubre. Le souvenir de ce coucher de soleil, rose et violet, qu'elle avait si souvent contemplé, sonnait comme l'immortelle délivrance.
-- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --
Draco s'était finalement assis sur un banc délabré, près du parking de l'hôpital. Ses yeux exorbités trahissaient son hésitation mortifiante, tout comme son impatience condamnable. Il aurait voulu crier au monde entier à quel point il le trouvait corrompu, et combien il aurait voulu lui-même transpercer la chair de ceux qui le gouvernaient, et de l'être répugnant qui avait dicté à tout esprit tapissée dans l'ombre de préférer la douleur au repos infini, simplement parce que le poison de la haine qui se répand dans chaque parcelle du corps est bien plus jubilatoire que celui de l'amour, transformé en cliché infiniment lourd. Hermione lui manquait terriblement, mais tous ces gestes incontrôlés faisaient trembler sa conscience, lui donnant l'ordre d'être effrayé par le monstre qui resurgirait lorsqu'il reverrait son ange déchue, sa vie, cause de sa réanimation brutale. Mais son esprit torturé se souleva, et d'un coup, Draco se rendit compte qu'Hermione et lui n'étaient séparés que de quelques mètres et que ce qu'il avait tant attendu depuis des jours lui tendait les bras, un sourire maléfique aux lèvres, mais lui offrant ce bonheur, phare de sa satisfaction extrême. Il se leva donc précipitamment, courut jusqu'à l'hôpital, cassa une vitre, se glissa à travers une fenêtre, et cavala dans le bâtiment afin de trouver la chambre d'Hermione...
-- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --
Hermione fixait avec envie le drap blanc qui reposait sur un bureau, soigneusement plié. Un flash obscur la plongeait derrière la fenêtre contre laquelle elle s'appuyait depuis plusieurs heures, et rendait son cou prisonnier du long bout de tissu. Elle ne voyait plus que les flammes et se haïssait, se vomissait pour cela. Quelque chose d'invisible l'avait rendu prisonnière et ses envies lointaines n'étaient plus qu'un tas de cendre. Elle aurait voulu se complaire dans une satisfaction banale, mais le rouge de l'enfer semblait si attirant, depuis qu'elle y avait rejoint Draco. Car Draco seul comptait. Elle avait tant voulu se défaire de lui, lui chuchoter au creux de l'oreille qu'elle n'était pas prête à donner sa vie pour lui, alors que lui seul avait d'importance, mais elle n'y pensait plus aujourd'hui. Le repos éternel semblait si calme.
Elle se sentait banni avant d'avoir pu goûter à la répression, et rien ne pourrait la délivrer tant qu'elle ne rejoindrait pas la terre où son esprit abandonnerait enfin son corps pour lui offrir le répit immortel. Des larmes perlaient au coin de ses yeux grands ouverts, et c'est fébrilement, qu'elle sortit d'un geste une plume, un encrier et un bout de parchemin, d'un des tiroirs du bureau. Elle trempa sa plume dans l'encrier, et le grattement sur le papier coupa le silence infernal qui régnait dans cette minuscule chambre.
i ' Draco,
Aucun son ne pourrait trahir ce que je ressens présentement. Les jours se suivent, s'enchaînant à une vitesse passionnante qui ne dérouterait personne. Je ère maladroitement dans les pièces de cet hôpital où l'on me rend prisonnière, pour cause de pathologie physique ou mentale, je ne sais pas très bien. Chaque minute, chaque seconde, je revois ton visage et dans les tréfonds de mon âme, je me mets à trembler. Tous ces chuchotements, ces secrets infinis, révélateurs d'une prière incommensurable, m'habitent et me hantent, me brisant jusque dans la moelle. J'ai essayé de ne pas te pardonner pour toutes ces blessures fictives, mais peu à peu, je me dis qu'essayer de t'oublier ne sert à rien, que tenter de changer ce bouleversement tout au fond de moi, est inutile. Chaque jour, je croise cette ombre, car je n'arrive plus à sourire. Je me souviens de toutes ces larmes dérisoires, portées par le fruit de quelques douleurs invraisemblablement superflus. Aujourd'hui j'aime le bruit d'une goutte d'eau s'écrasant sur le sol, j'aime ces flammes qui me rendent prisonnières, car alors j'aperçois ta silhouette. Mes insomnies, quelle partie de plaisir...même fermer les yeux m'apparaît comme un fruit défendu. Je devrais pouvoir me résonner Draco, je n'aurais pas imaginer avoir les mêmes pensées pendant ce temps infini. Mais tout ira bien. Tellement contradictoire, car ce voile ne m'intéresse pas, je ne désire pas imaginer cette face heureuse du monde. Pourtant je haie tellement cette phrase clichée, mon amour. Je me haie tellement, mais je nous aime tant. Nous sommes les flammes. Mais elles me brûlent, et plus que tout, elles te brûlent. Je ne pourrais jamais te dire à quel point je t'aime Draco Malfoy, mais cet amour est destructeur car il rejoint l'obscurité de l'enfer. Quoique je fasse, malgré tous les efforts que j'ai pu tenter de faire, cet enfer subsiste, et il nous empêchera de vivre comme on a voulu le faire. Je ne regrette rien, je sais que tu ne le regretteras jamais, je voudrais n'avoir vécu que ces brefs instants avec toi, qui me semblent infiniment longs, car tu es mon seul sauveur, bourreau, et ma seule bouffée d'oxygène. Je n'ai plus envie de vivre pleinement ma vie, de la croquer à pleines dents, je ressens juste le besoin de me perdre dans tes bras. Je voudrais tant arrêter de penser. Mais ça je ne le pourrais jamais, car tu hantes mon esprit, et je ne peux pas le contrôler. Tous ces désirs aveugles, j'y ai cru, Draco. Mais t'aimer me tue, pour me réanimer ensuite, et je dois arrêter de sourire aux flammes. Je voudrais pouvoir te supplier de vivre, de te lever le matin sans penser à moi, mais une blessure invincible m'en empêche. Les ténèbres nous guettent, et je ne peux plus le supporter. Nous ne sommes ni la vie, ni la mort. Et le reste n'est que néant. De la poussière, immaculée. Il n'y a rien de plus fort que nous, j'aime tant ce nous, mais ils brisent notre lumière, il est si destructeur. Alors je dois le tuer. Je dois nous sauver, tous les deux.' /i
Lorsqu'Hermione déposa sa plume sur le bois vieilli, une larme vint se déposer sur le papier. Un geste si cliché...Unis dans le désespoir de la mort. Son enfer lui retirait le peu de dignité qui lui restait après avoir avouer sa faute, vouloir aimer par le pêché. Elle avait tant pleurer sur Draco, lorsqu'il s'était plongé dans l'eau glacé, avait tellement voulu lui chuchoter mille fois de ne jamais l'abandonner, mais désormais elle ne se sentait plus capable d'affronter le labyrinthe infini en se résignant à ne jamais trouver la sortie. Apercevoir Draco lui apparaissait dérisoire, éternel poison qui la ferait replonger.
Elle se dirigea vers le deuxième bureau, prête à saisir le doux drap blanc, quand la porte s'ouvrit brusquement.
-Hermione...
Draco se tenait devant la porte, le front perlé de sueur, habillé de l'uniforme de Poudlard, aussi beau que le diable lui-même. Des flammes dansaient dans le bleu acier de ses pupilles et Hermione aperçut un sourire esquissé sur son visage.
-Draco.
La gorge d'Hermione la piquait, la vue de son prince noir la bouleversait, chacun de ses membres tremblaient. Pendant qu'ils se fixaient, immobiles, les larmes coulaient généreusement sur ses joues. Puis elle vu Draco se précipiter vers elle et la prendre dans ses bras, dans lesquels elle se réfugia avec tant de plaisir. Ils s'embrassèrent avec tant de passion, que leurs mouvements étaient saccadés, violents. Draco caressa le visage d'Hermione, plongeant son regard acier et brillant par l'émotion, dans celui de celle pour qui il serait mort tant de fois. Leurs lèvres se rejoignaient, fiévreusement, pendant qu'ils s'enlaçaient violemment.
-Draco...Draco.
Hermione pleurait. Elle tremblait tellement que les mots ne sortaient pas de sa bouche. Entre deux baisers fébriles, elle chuchota à Draco :
-Pardonne-moi. Pardonne-moi pour tout. Pardonne-moi de t'avoir laisser entendre que je ne t'aimais pas. Tu es ma flamme Draco, et sans toi je n'existe pas.
-Hermione...
Draco caressait maintenant le dos d'Hermione, parsemant son cou de baisers enflammés. Une fièvre passionnelle s'emparait des deux adolescents et Draco souleva Hermione pour l'asseoir sur le bureau, l'embrassant avec encore plus d'ardeur. Dans un geste maladroit, Hermione saisit sa lettre écrite quelques minutes auparavant, la roula en boule et la jeta derrière elle. Draco s'arrêta un instant mais Hermione saisit sa nuque et l'attira à elle. Elle serra ses jambes autour d'elle, et répandit à son tour plusieurs baisers sur son cou, tandis qu'il lui chuchotait :
-Tu m'as tellement manqué, j'ai pensé jour et nuit à toi. Je ne veux plus me résoudre à cesser de t'aimer. Tu es mon poison, ma drogue, qui se propage en moi aussi vite que le venin du diable. Je ne pourrais jamais cesser de t'aimer. Je suis tellement désolé, je n'aurais jamais voulu t'abandonner, mais...
-C'était trop douloureux. Oui...je ne t'en voudrais jamais.
Hermione souleva le pull de Draco et le jeta à terre, pendant qu'ils reprenaient leurs baisers passionnels, et ne cessaient de se fixer dans les yeux. Draco passa sa main sous la chemise de nuit d'Hermione et caressa chaque parcelle de sa peau.
-Si je n'avais pas croiser Harry, mon dieu...murmura Hermione.
-Potter...
Hermione s'arrêta brusquement. Elle s'écarta de Draco et le fixa d'un air d'incompréhension.
-Il est venu, dans ma chambre.
La jeune fille attendait la suite.
-Que s'est-il passé ?
Elle fixait maintenant le bleu sur la joue droite du blond.
-Draco ?
-Rien. Il m'a juste cogné.
-Et...tu t'es laissé faire ?
-Non ! Il avait juste besoin d'être saigné...
-Mon dieu !
Draco avait cru un instant à un désir impossible. Il voulait prouver à sa princesse qu'il n'était pas un lâche, rien de plus, oubliant les liens entre Hermione et Harry Potter. La jeune fille fixait maintenant Draco d'un air épouvanté.
-Ce n'est rien, j'ai juste...
Mais Hermione poussa Draco sur le côté et courut vers la porte.
-Hermione, non ! Je n'ai pas voulu, non...je ne voulais pas lui faire mal...il...Hermione...
-Je-te-haie.
Hermione parvint à articuler ces quelques mots alors que des larmes glacées s'emparaient à nouveau d'elle.
-Comment as tu...non, je comprend...je comprend pourquoi ces sombres murmures dans mon sommeil me scandaient de ne plus t'approcher. Car tu n'es pas un homme Draco, tu es une chose. Une chose ignoble, et inhumaine.
Draco se précipita sur Hermione, l'enlaça brutalement, sanglotant de lui pardonner. Mais Hermione le repoussa et le gifla.
-On ne peut plus vivre dans ce plaisir douloureux. Je suis prisonnière de ma passion Draco, et je voudrais en crever. Je me damnerai et la rédemption arrivera, car j'y ai cru, car je rejoindrai les anges. Mais toi...toi tu n'es qu'une chose.
Hermione claque la porte et courut aussi vite qu'elle le put, déchirant à jamais le silence par des sanglots bruyants. Elle y avait cru, oui, elle y avait cru. Et cette lettre...qui disparaîtrait à jamais dans le cœur ensanglanté d'Hermione. Elle avait voulu danser avec Draco dans les flambeaux des ténèbres, mais le serpentard avait voulu y emporter le reste du monde. Car sa condamnation ne se limitait pas à un amour absolu, le démon qu'il avait été, torturant son prochain, ressurgissait brutalement. C'était lui qui avait embarqué Hermione sur le navire de la folie, car il aimait le noir de la mort. Ce n'était pas un ange déchu, rien de plus qu'une âme bannie. Il avait fait d'elle son reflet, et elle le haïssait pour ça, tout en l'aimant d'autant plus. Il lui avait montré la noirceur, et désormais elle voulait tant y goûter à nouveau. Sa pénitence. C'était un fantôme errant. Lui. Elle.
'Je suis ton ombre Draco.'
-- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --
--J'aurais aimé t'aimer, comme on aime le soleil, te dire que le monde est beau, que c'est beau d'aimer...
J'aurais aimer t'écrire, le plus beau des poèmes, et construire un empire, juste pour ton sourire...Devenir le soleil, pour sécher tes sanglots, et faire battre le ciel, pour un futur plus beau...Mais c'est plus fort que moi, tu vois je n'y peux rien, ce monde n'est pas pour moi, ce monde n'est pas le mien...---- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --
Il arrive que la douleur soit beaucoup trop forte, telle qu'on ne puisse plus la supporter. Quittant le pays des anges pour rejoindre la reine des damnés, l'amour absolu, guidé par la passion, est semblable au feu brûlant de l'enfer, loin de la pourriture des limbes. Si nous pouvions nous en échapper, dans ce monde parfait nous serions moins tourmentés, torturés. Le calme plat, telle le bruit des vagues de la mer, de la caresse d'une main sur le sable, ou du doux sifflement du vent. Loin de toute flamme, juste quelques éclats de verre. Chaque geste, chaque instant, abandonné par le feu qui ne s'éteint pas, brève action d'une raison immaculée. Rien de plus qu'un espace abandonné, creux, sombre, froid. Nous serions morts, esprits errants. Un monde peuplé de fantômes, d'une inconscience probable. On ne soupçonne jamais assez, le pouvoir d'un être.
°°°
A suivre...
J'espère que ça vous a plu. Je ne passe toujours pas la fic en R, ça viendrait peut-être bientôt...
J'espère aussi que cette fois-ci tout le monde a compris pourquoi j'avais nommé ma fic ainsi, mdr, même si je dois dire qu'au début je ne pensais pas qu'elle prendrait un tournant comme ça, mais dans le fond ça reste toujours le même...
Reviewer, j'adooore les reviews ...mirci ! Et à la prochaine. Peut-être un peu plus tôt cette fois-ci... ;)
