Document d'archive numéro 4

Un article déchiré de la Gazette du Sorcier, volume 1256, numéro 250

Possiblement tiré de la chronique « MysticScribe vous répond – depuis 1832 »

La page a été retrouvée dans le corridor de l'aile Sud, glissée entre deux pierres. Une substance lacrymale a été retrouvée sur une partie du document. Il est à préciser que ce document ne comprend pas d'annotations.

-- Début du texte --

(titre de la rubrique, en caractères gras) Manque de courage…ou peur de l'échec?

(texte de la rubrique)

Chère MysticScribe,

Je n'ai pas l'habitude d'écrire aux journaux pour demander conseil, mais votre réponse sage et profonde à Cœur de Loup (voir La Gazette des Sorciers, vol. 1256, numéro 242) m'a fait beaucoup réfléchir.

Voilà : on me dit pleine d'humour, intelligente et astucieuse. Je crois aussi avoir un certain charme et beaucoup d'entregent. Je suis active et j'aime vivre dangereusement. C'est pourquoi je ne suis pas certaine de bien comprendre mon manque de courage face à ce qui se passe dans ma vie actuellement.

J'ai pris conscience dernièrement que je suis en train de m'attacher à une relation de travail. Éthiquement, je sais très bien que je transgresse à peu près toutes les règles édictées par mon employeur, sans compter que je pourrais courir un certain risque pour ma vie en raison de certaines circonstances (en italique dans le texte) extérieures à la volonté de mon collègue et à la mienne. Il m'est toutefois difficile de me raisonner malgré tout.

En fait, j'ai tenté d'envoyer à mon collègue des messages plus ou moins subtils de mon attachement envers lui (allusions à partager certaines activités, blagues, sourires…). J'ai l'impression qu'il n'y voit rien. Par contre, je suis convaincue qu'il m'apprécie beaucoup. J'aimerais faire passer la relation à un autre niveau, malgré les réactions potentiellement négatives que cette relation pourrait impliquer.

En outre, j'ai le sentiment que me dévoiler davantage serait ouvrir la porte à un cuisant échec, ce dont je ne saurais que faire en ce moment. Que faire, MysticScribe? Prendre les devants ou attendre encore? Jouer la dure à cuire ou lui sauter au cou?

Signé : Nullité Terrible

(réponse de la chroniqueuse)

Chère Nullité Terrible,

Que je suis heureuse de voir que vous avez bravé le stigmate accolé aux courriers du cœur!

Je ne peux toutefois m'empêcher de penser que vous êtes bien dure avec vous-même.

Permettez-moi de vous faire réfléchir en citant un dramaturge très connu du monde moldu qui a su dire : « Un silence, voilà qui est suffisant pour expliquer un coeur. » (en italique dans le texte)

Vous ne précisez pas quelles sont ces circonstances extérieures (en italique dans le texte) avec lesquelles vous devrez négocier. Je crois deviner dans le ton de votre lettre que vous ne semblez pas vous arrêter à ces circonstances, malgré le fait qu'elles pourraient avoir une incidence grave sur votre vie. Cette situation, convenez-le, pourrait arrêter n'importe quel sorcier moindrement doué de raison.

Mais vous vous dites une jeune femme courageuse. N'avez-vous pas plutôt peur de l'échec, Nullité Terrible? N'avez-vous pas peur de prendre les mauvaises décisions et de devoir affronter les conséquences? Soyez forte et relevez la tête. Votre collègue de travail est silencieux. Préparez-vous à le faire parler.

(signature) MysticScribe

-- Fin du texte --