Persos : Sara Rayan, Dan Gervis, Jayce Bart et Stan Kruck.
Encore le sempiternel "Pas d'apparition des autres persos !". Je sais… Moi aussi ça commencerait à m'agacer à force. Mais je commence à être en panne de formulations… Désolée…
Indications : Les phrases en " italique " indiquent les pensées des personnages. Les phrases en / italique / indiquent une transmission radio reçue. Les phrases en / normal / indiquent une transmission radio envoyée.
Note de l'auteur : Reviews, reviews s'il vous plaît ! Je veux tout savoir !
Chapitre 06
« Les histoires se muent en légendes et les légendes en mythes. Quand les mythes finissent par disparaître dans l'oubli collectif, une chose demeure : la part de vérité qui les a fait naître… »
Jean Markale, Le Cycle du Graal, préface.
(Enfin, ce que je m'en souviens… Ce doit être plus de la paraphrase…)
ooOOoo
Ils "crapahutaient", comme l'avait si bien dit Rayan, depuis une éternité aux yeux de Gervis, et cela ne semblait pas près d'en finir…
Tous ses muscles étaient mis à rude épreuve. Et des muscles qu'il ne croyait pas avoir se rappelaient maintenant à son bon souvenir. (1) C'est qu'il fallait pas seulement marcher sur le blocs mais aussi descendre après une paroi qui pouvait faire huit mètres de haut (soit quatre blocs) ou y monter ou encore s'y déplacer ou même sauter un espace entre deux blocs.
Il fit taire un point de côté tandis que Rayan scrutait la configuration aux alentours. Alors qu'il reprenait son souffle, il consulta son chrono.
" Encore cinq minutes avant le rappel. Voyons… ça fait déjà deux fois que je les ai contacté… Whaou ! Trois quarts d'heure qu'on se farcit le parcours du combattant ! "
Il regarda Rayan qui étirait ses muscles avec précaution. Elle ruisselait autant que lui, ce qui le consola. Il se flanqua une tape mentale à cette pensée. Ils étaient dans la même galère, mais lui était sensé être entraîné pour ce genre d'exercices, alors que Rayan était une scientifique. Assez sportive, mais tout de même une SCIENTIFIQUE ! Il en venait presque à se dégoûter lui-même. Rayan avait plus d'endurance que lui. Le monde à l'envers…
Ce qui l'épatait le plus c'était qu'elle arrivait à trouver un passage dans ce dédale mouvant. Il n'avait pas envie de se faire coincer ou tuer par ces blocs de malheur ! Mais il était content de l'avoir avec lui. Avec un autre scientifique ils se seraient fait tuer depuis belle lurette ! De ça il en avait bien conscience.
Elle avait aussi un excellent sens de l'orientation. Ce qui l'agaçait. Les scientifiques étaient sensés être tête en l'air. En ce siècle où le GPS (2) était roi - ce qui ne l'empêchait pas d'être complètement inutile dans la galaxie de Pégase. Sans satellites, il ne servait à rien. Et ils n'allaient pas mettre des satellites à toutes les planètes de la galaxie… De toute façon, les Wraiths les détruiraient.
Rayan lui lança le regard "Allez on continue !" qu'il reçut cinq sur cinq. Il se releva, même s'il voulait se reposer plus. La raison, le devoir, la fierté et surtout la vue des blocs qui se rapprochaient de lui l'incitèrent à la suivre à nouveau. (3)
Ils se remirent à évoluer à travers le labyrinthe changeant.
Le sens de l'orientation de Gervis - quelque peu approximatif - lui indiquait qu'ils faisaient pas mal de détours. Mais du moment où ils arrivaient à destination, il ne s'en plaindrait pas.
" De toute manière, je n'arriverais pas à faire mieux. J'aurais sûrement atterri dans un cul-de-sac et serais resté coincé ! Les casse-tête ce n'est pas mon truc… "
Il était en train de longer une paroi quand sa radio crachota pour signaler qu'un des deux sergents cherchait à les joindre. Mais aucun son n'en sortit.
" On doit être dans un espace blanc. (4) " Lança Rayan tout en progressant. " On ne pourra pas communiquer tant qu'on n'en sera pas sorti. Et il faut qu'on avance. Hors de question de revenir en arrière. On se ferait piéger sinon. "
Par ce dialogue, - pardon monologue - elle avait répondu et coupé court à toutes questions et répliques de Gervis. Il referma donc sa bouche et maugréa intérieurement.
" Je vais finir aphone si ça continue… Non. On dit muet. Un chef d'équipe muet. Du jamais vu. C'est pas pratique pour lancer des vannes aux Wraiths ou aux Geniis ! "
Il prit donc son mal en patience en sachant très bien que Rayan ne pourrait lui dire l'étendue de la zone blanche tant qu'ils seraient après cette foutue paroi. Laquelle devait bien faire dans les vingt-cinq mètres de long et était fermée par ces maudits blocs par le haut. Et ils n'en étaient qu'au début…
" Oh la joie ! Vingt-cinq mètres ! Chouette ! Je ne rêvais pas mieux. " Il faillit souffler d'exaspération mais il se reprit. Il n'avait pas de souffle à perdre. " Je suis sûr qu'il y a un problème avec les deux autres. Bien sûr, il a fallu que cela arrive quand on est après cette maudite paroi et dans cette foutue zone blanche ! RHAAA ! Comme s'il fallait une couche de plus ! "
Il eut la surprise de voir Rayan manquer une prise et faillir tomber. Elle se raccrocha à la paroi en tremblant.
" Hey ! Rayan ! ça va ? " s'inquiéta-t-il.
ooOOoo
" Hey ! Rayan ! ça va ? " s'inquiéta-t-il.
" Oui. Ma main a glissée. " mentit-elle.
Elle reprit sa progression. Et Gervis n'insista pas.
Cette journée allait être plus que difficile… Elle avait un mauvais pressentiment. Très mauvais.
En règle générale elle n'était pas déçue.
Et c'est précisément ce qui lui faisait peur.
" Allez avance ! N'y pense pas ! Concentre-toi ! Allez ! "
Elle se força à avancer.
" Prises. Assurer. Pieds. Tirer. Prises. Assurer. Pieds. Tirer. " Son corps reproduisit en gestes les mots.
Les mots se muèrent en litanie qui occulta tout le reste.
" Silence béni ! "
Elle en était tellement soulagée qu'elle en aurait pleuré.
Mais elle continua d'évoluer sur la paroi.
La clef. C'était la litanie. Ou plutôt de s'immerger dans une tâche.
Donc, avancer sur la paroi et déterminer le meilleur chemin.
Rien d'autre.
ooOOoo
Entre temps, les deux autres membres de l'équipa SGA9 s'étaient séparés.
Le Sergent Jayce Bart râlait (5) après la végétation qui semblait prendre un malin plaisir à lui fournir toutes sortes de désagréments afin de rendre son retour vers la Porte le plus pénible possible.
Manquant encore de s'étaler à cause d'une autre racine dissimulée, il faillit lâcher une rafale de balles de son P-90 sur cette dernière. Mais le ridicule de la situation et surtout les remarques sarcastiques que Stan n'aurait pas manqué de lui faire par radio le retinrent.
" Il y a vraiment des jours pourris… La végétation est contre moi, ou quoi ! "
Il manqua de se prendre une branche dans la figure.
" Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ! Je passe par le même chemin qu'à l'aller et la forêt est contre moi ! "
Il s'assit sur un rocher et observa les environs.
Du coin de l'œil, il voyait des formes bouger. Mais dès qu'il se focalisait dessus, il n'y avait rien.
Le fait d'être en forêt lui rappela une conversation avec Kruck tantôt. Il lui avait dit qu'il ne croyait pas aux lutins et autres farfadets du folklore celte. Kruck lui avait rétorqué qu'il ne devrait pas dire de telles bêtises dans une forêt, même si elle était dans une autre galaxie. Ils avaient tous entendu le rire réprimé de Rayan. Gervis se portant toujours volontaire pour extirper des renseignements à cette tête de mule, il lui avait enfin soutiré après une bonne quinzaine de minutes de silence aux lourds regards chargés de sens et d'invectives mémorables un : "Jayce Bart, tu vas t'en mordre les doigts !", dit sur un ton de commisération ironique. Mais elle n'avait rien voulu lâcher d'autre. Le regard de Kruck s'était illuminé de compréhension et il avait regardé Rayan dans les yeux. Elle avait acquiescé avec un sourire malicieux. Et cet imbécile de Kruck s'était mis à rire. Un fou rire qui lui avait valu des tapes de réconfort dans le dos. Mais ce qu'il aurait voulu c'était une explication claire ! Pas ces sous-entendus incompréhensibles et ces rires à ses dépens !
Il leva la tête vers les frondaisons. Et manqua de s'éborgner un œil avec un gland. Il se leva en sursaut et s'éloigna de la zone dangereuse. Cependant, il remarqua vite qu'aucun autre gland n'était tombé avec le premier, ni avant.
" Bizarre… "
Surtout qu'il était sous des frênes, pas des chênes. D'où l'absence de glands autour.
Mais d'où venait le gland fautif ? Il inspecta les frondaisons mais aucun animal arboricole n'était visible.
" Cela devient ridicule, là… "
Une remarque de Kruck lui revint en mémoire. Il avait fini par lui lâcher un "Fait attention aux glands ! Ils adorent en bombarder les sceptiques." sous le regard insistant du Lieutenant Gervis qui semblait plus qu'excédé de supporter ses suppliques et récriminations envers les deux autres qui restaient muets.
Il se prit un gland dans le cou, un autre dans la joue gauche et un autre claqua contre les phalanges de sa main droite. Il s'accroupit derechef et observa la zone. Mais toujours rien. Les arbres étaient trop frêles pour dissimuler qui que ce soit et les buissons et autres fougères n'étaient pas assez abondants. Le murmure de la brise lui semblait chargée de rires aigrelets.
Il devait rêver…
" Non… Pas possible… Mais si. " L'évidence de la situation lui sauta aux yeux.
" D'accord. J'ai eu tord. Pardon. Je crois aux lutins, farfadets et autres créatures de Faërie. Je le jures, moi Jayce Bart. " finit-il par dire en se remémorant la formule consacrée pour l'occasion soufflée par Rayan à une des pauses de la marche.
Il crut entendre des soupires de satisfaction mais aucun autre projectile arboricole ne le prit pour cible.
Cinq longues minutes passèrent sans que rien d'autre ne se manifeste. Il convint, malgré le ridicule de la situation, qu'il avait dû faire amande honorable auprès des créatures. Il reprit donc sa marche et là, oh surprise , rien ne vint le déranger. Plus se branches malicieuses ni autres racines traîtresses. Il avançait d'un bon pas.
" C'est fou ce qui peut arriver de bizarre depuis qu'on fait équipe ! Des lutins et des farfadets ! Il faut que j'aille dans la galaxie de Pégase pour me faire réprimander par des farfadets ! J'aurais tout vu ! "
TBC
Notes explicatives :
(1) Bon…, je ne vais pas le plaindre, non ! Il devrait en avoir l'habitude, étant un militaire. De toute façon, ça ne serait pas amusant si je faisait pas galérer quelqu'un… Et c'est compulsif pour les militaires. Je dois avoir un grain quelque part…
(2) GPS ou Global Position Satellite : sert en principe à se repérer. Mais bon, tous ne sont pas performants… Un couple de parisiens m'a une fois demandé une adresse parce que les rues de ma ville n'apparaissaient pas sur le leur… Bon, ça a beau être une petite ville (9 000 habitants !), faut pas pousser ! Ils se sont perdus à 15 km de la ville après y être arrivés! Je ne me moque pas ! Du tout ! Ne pas taper ! Je ne fais pas de discrimination, promis ! Faut le faire quand même, avec les panneaux de signalisation qui sont là pour vous indiquer où vous allez… Si on ne les regarde pas, alors… On ne peut qu'à s'en prendre à soi-même, non ? Et, oui… le leur avez TOUTES LES PETITES RUES de Paris ! Sauf celles de ma ville. Bon là, ce doit être un problème de prix… Enfin, je crois… Ce n'est que mon avis, après je reconnais que je ne consulte que de jolies cartes routières et pas de GPS. Mais bon, on s'est bien passé du GPS auparavant…
(3) En fait, je ne crois pas qu'il sache lui-même si c'est dans le bon ordre… Quant à savoir s'il est assez honnête avec lui-même, c'est une autre histoire. Le dernier argument semble le plus probable, vue sa réaction !
(4) Zone blanche : invention de ma part. Là, je fais référence au "bruit blanc" qui résulte d'une absence de sons entendus, ou plutôt on n'entend plus aucun bruit car chaque son est contré par un son d'amplitude opposée qui l'annule à notre ouïe sans pourtant le détruire (un oscillomètre les capte très bien). Les personnes souffrant de l'acouphène sont soulagées par ce principe. Bon là, je l'ai limité aux ondes radios… Bon, je sais… c'est facile…
(5) C'est le râleur invétéré de l'équipe… Cf. chapitre 02.
Note du dico : Cf. : "confer", soit "aller voir à".
Note de l'auteur : Ne pas me taper ! Dans le doute, je le mets… Comme on dit : "On en apprend tous les jours jusqu'au jour de notre mort." ou "On se couchera moins bête ce soir." J'aime bien ces expressions…
Propos de l'auteur :
Un petit clin d'œil sur le folklore celtique. D'où le thème de l'exergue. Je trouve dommage de ne pas exploiter ses petites mines de rigolades et d'ennuis. Comme les Anciens sont sensés être les fameux Atlantes du mythe de l'Atlantide engloutie, je me suis dit que je pouvais bien digresser un peu…
Je peux ? Hein !
Mais je suis bien marrée à l'écrire ce passage ! J'avais bien envie de le faire bombarder de glands mais là je me serais vraiment trop éloignée du fil de l'histoire. Et puis, il aura à galérer bien assez tôt celui-là… Niark !
Propos de l'auteur 2 : (Pardon d'avance pour la longueur !)
Pour ceux que ça agace, ou que cela ne paraisse pas logique, que les membres de SGA9 se tutoient, je suis désolée ! Mais cela s'est fait naturellement quand j'écrivais… Evidemment ils se vouvoient quand il y a d'autres personnes. Mais quand ils sont ensembles, ils se tutoient avec naturel ; sauf quand il y a des questions mettant en jeu leurs rangs respectifs.
Je m'explique…
C'est dû à leur expérience sur le terrain (qui sera un peu dévoilée dans les prochains chapitres) et surtout à leur vie à Atlantis (dans une autre fic peut-être). Comme je l'ai écrit aux chapitres 03 et 04, ils se considèrent comme une famille, une fratrie, avec tout ce qui comporte comme tensions et autres. Ils sont très attachés les uns aux autres de ce fait. C'est normal pour eux de s'appeler par leurs noms ; depuis la mission dont il est fait référence comme dit précédemment. Cela coulait de source, comme on le dit. Vu la distance qui était dans leurs rapports auparavant, ils avaient besoin de marquer la différence.
Sinon, quand ils utiliseront leurs prénoms, vous saurez qu'il y a anguille sous roche… lol !
En tout cas, je m'excuse encore. Mettez ça sur le compte du débutant étourdi, si vous voulez, ou sur la facilité… Ce sera votre choix. Et je le respecte.
Le partage des avis est fait pour faire avancer. C'est pour cela que j'y ai réfléchi et que je vous ai fait part de ces explications. Elles avaient l'air d'être nécessaires apparemment… Et comme vous l'avez lu, j'ai fait le choix de continuer comme je l'avais commencé. Sinon, j'aurais dû remanier tous les chapitres précédants et l'histoire aurait perdu de cette profondeur dans l'évocation des sentiments et des pensées des personnages. Ce qui me tenait énormément à cœur, je vous l'avoue… C'est une des origines de cette fic.
C'est d'ailleurs à cause de cela que je n'ai pas voulu faire une histoire centrée que sur les persos de la série, dont les comportements vous sont évidemment connus ; et outre le fait que je ne me sentais pas capable de les utiliser, ni encore moins de leur faire montrer leurs sentiments. D'autres ont su le faire. Moi, je ne le peux pas encore, du moins. Débutante oblige. Et puis j'avais trop peur d'être carrément OCC (Out Of Caracter) ; ce qui d'ailleurs m'aurait complètement dégoûtée de continuer alors…
Sur une fic complètement humoristique, ce serait à voir à présent, ayant pu dialoguer avec certaines d'entre vous (qui se reconnaîtront) à cœur ouvert. Ça va sûrement arriver comme j'ai une de mes tendances qui me pousse à raconter des bêtises ! (Je l'ai fait dans ce chapitre ! lol) C'est un pétage de plombs aléatoire. Je ne sais jamais quand cela va me prendre ! lol Vous avez pu le voir dans les notes explicatives au début. C'est encore pire quand je suis euphorique (voir vos reviews, par exemple). Il y a eu un jet sur un crossover pot-pourri qui a tourné au débile complet lors d'une nuit blanche mémorable, suite à visionner des films d'horreur nuls au possible avec un ami. ça n'effrayait même pas ! Je savais ce qui allait se passer et je m'ennuyais ferme. On avait commencé à commenter avec morgue les passages et on a fini par arrêter de visionner, préférant discuter de tout et de rien. Bref, ça a été à l'origine d'une bonne séance de fous rires à en avoir mal au ventre ! J'en ai gardé la trace écrite en souvenir. C'est pour vous dire jusqu'où cela peut me mener…
