Le lendemain, les homonculus décidèrent d'organiser une surveillance autour de Roy, afin de pouvoir frapper au meilleur moment. Connaissant leur haine pour lui, Anger et Pain furent écartés d'office. Fear se proposa alors, ce que tout le monde accepta. Elle partit sur-le-champ, et alla d'abord jeter un oeil au Q.G. Il y a avait des gardes partout depuis l'attaque de Distress et Fear. Celle-ci décida d'attendre patiemment que le colonel daigne pointer le bout de son nez.
Finalement, il sortit de sa caserne pour aller déjeuner. Mais il n'était pas seul : Havoc et Breda l'accompagnaient. Qu'à cela ne tienne, Fear trouverait bien le moyen de l'approcher. Aussi suivit-elle le trio jusqu'à un restaurant où ils entrèrent. Fear n'y entra pas. Plus tard, le colonel décida de profiter du temps qu'ils leur restait pour flâner un peu. Lui et ses hommes arrivèrent au bord d'une petite rivière.
" Je dois attirer l'attention des deux autres pour qu'ils s'en éloignent." pensa-t-elle.
Fear s'approcha d'eux, puis se mit à courir. Breda fut le premier à la remarquer. Il dégaina bientôt rejoint par Havoc. Roy reconnut Fear. Cette dernière esquiva les balles avec agilité.
" Arrêtez !" ordonna Roy.
" Mais colonel, elle essayait sûrement de vous tuer !" répliqua Jean.
" C'est tout ce que vous pouvez faire ? Bande d'incapables ! Venez donc me chercher si vous l'osez !" lança Fear en revenant.
Comme prévu, Havoc et Breda se levèrent et lui coururent après.
" Restez ici colonel on s'en occupe." lança Breda.
" Ne lui faites pas de mal !" s'exclama Roy.
Fear entraîna les militaires assez loin, puis disparut de leur champ de vision. Après quoi, elle retourna vers la rivière. Roy se leva à son approche, et sortit une main de sa poche.
" Je ne me battrai pas contre toi." dit-elle.
" Ah non ? répondit Roy surpris. Que veux-tu alors ?"
" Des réponses. Es-tu celui qui nous a tués moi et Distress ?"
" Pas du tout ! Maes est mort assassiné par un homonculus justement. Il a essayé de me joindre mais j'étais dans le train. Quant à toi ... j'ai simplement entendu un coup de feu, et j'ai tué celui qui t'avait tiré dessus. Je n'ai rien pu faire et je m'en veux terriblement." raconta Roy.
" Et pour Anger et Pain ?" continua Fear.
" Là par contre, c'est bien moi. C'était la guerre, et j'ai bêtement suivi les ordres."
Fear se rapprocha de lui. Il semblait sincère. Tout d'un coup, Roy releva la tête. Havoc et Breda accouraient, arme au poing. Ils firent feu sur Fear. Il la prit dans ses bras et se cacha derrière un arbre, serrant l'homonculus contre lui. Fear fut envahie par son odeur masculine ... et par un flots de souvenirs. Elle se vit protégeant cet homme contre un tueur, lui apporter des dossiers, le soigner aussi... un paquet d'images envahirent son cerveau.
" Colonel ... Roy ..." dit-elle, le visage contre son torse.
Il baissa les yeux vers elle. Un instant, il avait cru entendre Riza. Fear le regarda : son regard avait changé, il n'était plus glacial mais plutôt ... ému. Elle passa une main sur sa joue :
" Mon colonel ..."
" Riza ?" demanda Roy incertain.
Derrière l'arbre, Havoc et Breda demandaient si tout allait bien. Roy sortit prudemment, tenant Fear par la main. Les soldats le regardèrent avec étonnement.
" Lieutenant Havoc ... lieutenant Breda ... ah !" dit Fear en se tenant la tête.
" Comment ... comment connaît-elle nos noms et nos grades ?" s'étonna Breda.
" Je crois qu'elle a retrouvé la mémoire de Riza." répondit Roy en la regardant.
" Pas tout à fait ... je ne suis quand même pas votre Riza." rectifia Fear.
Les militaires rangèrent leurs armes.
" Je crois qu'il n'y a plus de danger à présent. Riz ... euh Fear, accepterais-tu de nous aider ? Nous avons besoin de ton aide pour lutter contre les autres." demanda Roy.
" Oui. Je vais vous dire ce que je sais."
" Bien. Nous devons rentrer. Allons-y."
" Euh ... on l'emmène ?" questionna Havoc.
" Evidemment."
Les lieutenants échangèrent un regard, puis suivirent Roy qui tenait toujours Fear par la main. Devant le Q.G, Roy dit qu'il allait la faire passer par derrière. Il la laissa dans la cour, pendant qu'il allait ouvrir la fenêtre de son bureau. Fear grimpa, et Roy la reçut dans les bras. Elle lui sourit, et il passa une main sur sa joue.
Fuery et Falman arrivèrent à ce moment-là. Ils poussèrent un cri de surprise et dégainèrent. Fear se cacha à moitié derrière Roy, qui mit un bras en travers d'elle et leva l'autre vers ses subordonnés.
" Stop ! Elle n'est pas là pour me tuer." dit-il.
" Baissez vos armes. Fear est de notre côté." ajouta Jean, tranquillement assis à califourchon sur sa chaise.
" Fear ?" releva Kain en rangeant son pistolet.
" C'est son nom, expliqua Roy. Ca va aller ?" reprit-il d'une voix douce en se tournant vers elle.
Fear hocha la tête, et sortit. Elle tenta de reconnaître les deux soldats.
" Fuery ... et ... Falman ?" demanda-t-elle.
" Ca alors elle nous a reconnus !" fit Falman.
" Elle a en partie retrouvé la mémoire du lieutenant Hawkeye." expliqua Breda.
Fear s'approcha d'un bureau vide, sur lequel elle passa une main.
" A qui est ce bureau ?" questionna-t-elle.
" C'était le tien." répondit Roy.
" Ah. Et Riza, c'était mon prénom avant ?"
" Oui, et Hawkeye ton nom de famille. Tu étais lieutenant, et mon garde du corps accessoirement."
" Alors j'étais militaire." continua Fear en regardant le bureau.
Roy hocha la tête. Puis il s'appuya contre son bureau. Dessus, une pile impressionnante de dossiers.
" C'est votre travail ? Il n'est pas fini. Vous allez être en retard." remarqua-t-elle.
Roy éclata de rire, ainsi que les autres. Fear fut surprise d'avoir causé leur hilarité.
" Vous avez raison colonel : elle a retrouvé la mémoire !" dit Fuery.
" J'aurais pourtant cru qu'elle aurait oublié ça." reprit Roy.
Fear le regardait avec des yeux ronds.
" Quand tu étais Riza, tu me faisais souvent ce genre de remarque, expliqua-t-il. Mais maintenant, dis-nous un peu qui t'as transmutée."
" Je ne sais pas. Il est mort d'après Monica. C'est elle qui nous a recueilli à chaque fois et qui nous a nourri."
" Et comment est-elle cette Monica ?" demanda Havoc.
" Brune avec la peau mate et les yeux rouges." répondit Fear.
Roy se redressa d'un bond :
" Tu es sûre ?"
" Certaine."
" Ce serait une Ishbal alors. Je comprends tout à présent : elle a dû forcer les alchimistes à transmuter chacun de vous, et à vous apprendre à me haïr." dit Roy.
" Tu veux dire qu'elle nous a créés et qu'elle nous utilise comme instruments de sa vengeance ?" demanda Fear.
" J'en ai bien peur."
" J'en étais sûre. Voilà comment elle savait que des humains avaient fait une transmutation humaine." dit Fear.
" Sauriez-vous comment elle s'y est prise ?" interrogea Falman.
" Elle rammasse souvent des plantes ... qu'elle mettait à infuser. Mais elle ne boit pas sa mixture." répondit l'homonculus.
" Ce doit être une drogue, et une puissante pour qu'ils acceptent de lui obéir." devina Jean.
" Quoi qu'il en soit, elle a bien choisi ses ... comment dire ? ses modèles. Maes, Riza, les Rockbell ... des gens que j'ai aimé et mes démons." reprit Roy.
" Nous ne sommes que des pions pour elle. Alors là ... je crois que je vais changer de cible." dit Fear, le regard à nouveau glacial.
Les soldats comprirent alors pourquoi Monica l'avait baptisée Fear. L'homonculus était vraiment effrayante.
" Avant de l'atteindre, il faudrait s'occuper de tes compagnons." rappela Roy.
" Distress pourrait peut-être changer de camp. En revanche, Anger et Pain ne se laisseront pas convaincre, ils te haïssent." dit Fear.
" Bien. Je sais comment les vaincre."
" Je vais t'aider dans ce cas."
Roy quitta le bureau, tandis que Fear repartait par la fenêtre. Elle rejoignit Roy en dehors de la caserne.
" Que fabrique Fear ? Elle devrait rentrer maintenant." dit Pain en regardant par la fenêtre.
" La surveillance peut être longue. Dès qu'elle saura quelque chose d'intéressant, elle viendra nous en faire part." répondit Distress.
" J'ai hâte de lui régler son compte à cet en. Et cette fois, pas question qu'il s'échappe." dit Anger.
" D'où l'intérêt de le surveiller." reprit Distress.
Pain s'écarta de la fenêtre pour s'allonger sur le canapé. Les trois homonculus avaient hâte que Fear revienne, pour qu'ils puissent à nouveau se lancer sur leur ennemi. Mais l' homonculus de Riza ne l'entendait pas de cette oreille.
