Disclaimer : blablablabla Poudlard et les personnages qui y sont attachés sont de JK Rowling, le reste c'est de moa. Pigé ? ( Des reviews ne seraient pas de refus…  ). Bon, que dire, sinon que je m'échauffe ? Si vous aimez, faites-le moi savoir, laissez une review, je serai encore plus motivée ! ( pas de malentendu avec le titre de ce chapitre, je raffole de la cuisine française… mais ptêt pas du plat mentionné plus loin… ) Merci à tous les reviewers précédents, j'espère que vous aimerez !

4. Ils sont venus, ils ont vu, ils ont…mangé français

« Si tu arrêtais de bouger comme ça,Parvati ! grommela Hermione en laçant le corset argenté paré de dentelles vert pomme de son amie.

Les doigts frénétiquement plantés dans la colonne du lit à baldaquin, la jeune sorcière ne bronchait pas, bien qu'elle donnât l'image d'une belette mortifiée au bord de l'asphyxie.

Comment peux-tu porter ces instruments de torture,Parvati ? fit Hermione en tirant d'un coup sec sur les lacets, ce qui arracha une bouffée d'air vicié à son amie.

C'est… tend…hance… hen… Frhance… expira péniblement Parvati. Thoutes les fhilles du mhonde shor…cier hen… portent…

Hermione, avec un grognement désapprobateur, relâcha les lacets et fit un nœud.

Voilà… Excuse-moi de te dire ça, mais… tu ressembles à un saucisson prêt pour le fumoir. Tu en as même le teint. Je me demande bien comment tu fais pour respirer avec cette saleté.Parvati !

La jeune sorcière s'était écroulée, le visage cramoisi. Hermione leva les yeux au ciel et s'agenouilla à ses côtés. Elle sortit sa baguette de sa ceinture et la pointa vers la poitrine de Parvati, puis prononça une formule de décompression. Le thorax de la sorcière évanouie se souleva brusquement et elle reprit ses esprits.Parvati prit la main qu'Hermione lui tendait pour se relever.

Merci, Hermi…

Dépêche-toi, le banquet va commencer ! la coupa-t-elle.

Sur ce, elle agrippa le bras deParvati et l'entraîna à sa suite dans les escaliers dont la patine témoignait de l'ancienneté. Tout au long des murs, prisonnières de soutiens en forme de pattes de dragon, flambaient des torches crépitantes qui saluèrent les passantes en crachant une langue bleue vive qui manqua roussir la tignasse soigneusement lissée d'Hermione ( mais sans autre résultat que l'apparence négligée d'une moufette surmenée ). Celle-ci pesta, passa en revue toutes les expressions impliquant des viscères de lutins, des neurones inexistants de calamar fantôme et de la bile de pois cassé.

Hermione, pourquoi es-tu si hargneuse ? lui lançaParvati de sa voix lointaine. N'est-ce pas merveilleux d'être là ? Parmi tous ces gens ? Dans ce château…

Son amie crispa la mâchoire mais garda le silence. Elle avait l'air d'humeur massacrante, pour une raison inconnue.

Je vois bien que quelque chose ne va pas, Hermy… avança la jeune fille corsetée.

Parvati! Ferme-là ! aboya Hermione.

Son agression verbale était sans appel : elle était effectivement d'humeur massacrante.Parvati ne se renfrogna même pas, elle se contenta de pousser un soupir rêveur en lorgnant sur la foule d'élèves massés dans le hall.Parvati Patilavait cette faculté de rester maîtresse d'elle-même dans bien des situations, même lorsqu'une amie à elle se métamorphosait en doberman. Là, elle scannait la gent masculine de Riveclair.

J'ai hâte d'essayer le French kiss… l'entendit murmurer Hermione.

Un gong retentit dans le château. La directrice de l'école de sorcellerie, Mélusine Clairefontaine, vêtue d'une robe bouffante mais aérienne, se mêla aux élèves et frappa dans ses mains.

Chers amis de Poudlard, je vous convie au banquet de bienvenue !

Cette fois-ci, dirigés par leur estomac famélique, les sorciers des quatre maisons n'eurent pas besoin des talents d'interprète de Rogue, pas plus qu'un raclement acharné de leur matière grise, pour affluer d'eux-mêmes vers la salle de banquet. Des bancs ainsi que de longues tables à tréteaux en chêne massif formaient un U dans la salle, laissant un large espace pour des réjouissances au milieu. Comparé aux quatre rangées d'interminables tables du réfectoire de Poudlard, cela faisait un changement. Il fallait préciser que les élèves de Riveclair étaient aussi beaucoup moins nombreux qu'à Poudlard. Il s'en ressentait –ô comble de l'étonnement –une meilleure ambiance, où les rivalités étaient faibles entre les quatre maisons : Tritondeau, Brumeblême, Avauleau et Patapon.

Français comme Britanniques se placèrent à table, les élèves sur les côtés, leurs professeurs sur l'estrade. Des assiettes en porcelaine luisaient de vide sur les tables, jouxtant des couverts en argent ciselé.

Régalez-vous ! claironna une voix perdue quelque part dans les profondeurs poussiéreuses du plafond à caisson.

Tous les regards des visiteurs se levèrent en même temps, en quête de cette voix mystérieuse. Personne ne vit quoi que ce soit, si ce n'est des araignées pudiques qui postillonnèrent leur gêne sur les convives, et des chauves-souris insomniaques qui chutèrent avec un bruit mat. Les visiteurs abaissèrent leurs yeux et découvrirent des tables remplies de victuailles alléchantes.

HAHAHAHAHA ! explosa de rire une vieille femme ratatinée, son visage ridé comme un pruneau oublié pendant une décennie sous les ardeurs du soleil de Sahara.

La femme siégeait aux côtés de Mélusine Clairefontaine. Elle portait une haute coiffe blanche en fine dentelle, retenue sous son menton plissé par des rubans.

Mouhahaha ! Ça marche à chaque fois ! s'esclaffa-t-elle, battant des pieds par-dessus la table.

Dame Bigouden, tenez-vous devant nos invités, la serina gentiment la directrice.

Qui a apporté la nourriture ? éclata en concert l'ensemble des Britanniques.

Mes semblables ! exulta Dame Bigouden, tapotant sa coiffe. Nous les Korrigans n'aimons pas beaucoup être scrutés par des étrangers, aussi faisons-nous nos actions à la sauvette !

Satisfaits de cette réponse, les jeunes gens rabattirent leur attention sur leurs plats. Un fumet alléchant montait de petits bouts de viande marinant dans une sauce brunâtre. Au milieu de chaque assiette, trois petits pois se battaient en duel. Des yeux suspicieux décortiquèrent imaginairement les contenus des assiettes. Une Serdaigle hurla lorsqu'une chauve-souris abrutie de sommeil atterrit dans son verre d'hydromel. La créature battit mollement de ses ailes caoutchouteuses en poussant de faibles « hic hic ». Il fallut l'intervention d'un Français de Tritondeau pour retirer le mammifère enivré de la coupe. Cet acte de bravoure lui valut une œillade langoureuse de la damoiselle en danger de pâmoison.

SOLDATS ! cria une voix énergique. UN PEU DE TENUE !

Un spectre vêtu d'une armure criblée de balles avait fait irruption dans l'espace laissé par les tables. Une coupe au bol et un casque surmonté d'une tête et d'un coup de cygne le caractérisaient. Une épée battait à sa cuisse, tandis que dans sa ceinture se voyait un mousquet.

A MON COMMANDEMENT ! ordonna-t-il en lissant sa moustache frisottée avec raffinement. PRESENTEZ… FOURCHETTES !

Des tintements métalliques résonnèrent dans la salle des banquets. Les élèves de Poudlard imitèrent leurs congénères de Riveclair dans le maniement de fourchette.

PREPAREZ… CHARGEMENT ! brailla-t-il encore en gesticulant.

Les sorciers mirent leur fourchette en position inclinée, prête à fondre dans le plat.

CHARGEEEEEEEEEEEEEEZ ! intima l'excentrique fantôme.

Emportés dans l'action, toutes les personnes présentes piquèrent dans l'assiette ( un peu trop vigoureusement pour certains : des grincements à donner la migraine à des craies névropathes furent accueillies par des grincements de dents et des sifflements horripilés ), saisirent de la nourriture et la portèrent à leur bouche.

MACHEEEEEEEZ ! récidiva le spectre.

Des mastications enthousiastes comblèrent le silence de la pièce. Le verdict était unanime : miam, c'était délicieux !

MOUHAHAHAHAHAHAHAAAA ! gloussa le fantôme.

Commandant Batoistéinnôm ! Voyons ! Laissez donc les hôtes en paix ! Ils sont exténués par le voyage !

Hahahahahahaha ! l'épaula à son tour Dame Bigouden la Korrigan. Vous ne voulez pas connaître la chute ? Hahahahaha !

Les mines réjouies des élèves de Riveclair se mêlèrent à celles, dans l'expectative, des élèves de Poudlard.

Vous venez de manger des cuisses de grenouille mijotées dans du vin de coteaux ! leur annonça la vielle korrigan, goguenarde.

HUH ? fit le Commandant Batoistéinnôm, désappointé au point que sa moustache s'en défrisa.

Bah, qu'est-ce que vous attendez pour tirer des têtes de six pieds de long ? retenta Bigouden. Vous, les Anglais, manger des couiiisses de guenouiiilles !

La korrigan avait mis beaucoup de cœur à singer l'accent anglais. Mais elle eut droit aux mêmes regards indifférents. Vexée, elle se rabougrit sur son banc et marmonna dans sa barbe ( comment nommer autrement un duvet dopé à l'engrais ? ).

Excusez-là, fit Mélusine Clairefontaine. Dame Bigouden adore jouer des farces aux invités, c'est tellement rare de recevoir à Riveclair !

On comprend pas pourquoi, dis donc, maugréa Hermione avec humeur.

Ron lui planta un coude anguleux dans les côtes. Il lui fit les gros yeux.

DE VRAIS TEMERAIRES, CES BRITTONS ! DURS A COMBATTRE, MAIS TRES VALEUREUX ! tonitrua le commandant en guise de commentaire. MANGER CES GLUANTES BESTIOLES DES MARAIS, ÇA OUI ! ÇA DEMANDE DU CRAN, ILS NE MANQUENT PAS DE TRIPES, C'EST SUR ! RIEN QUE PENSER QU'ELLES GOBENT DES LARVES, MOUCHES ET VERS, ÇA M'EN COUPERAIT PRESQUE L'APPETIT SI J'EN AVAIS TOUJOURS ! MALHEUREUSEMENT, LA MOITIE DE MA PANSE ( PAS DE BREBIS FARCIE, HAHA ) A ETE EMPORTEE PAR UN COUP DE CANON DE L'ENNEMI ! A ÇA, LES ENTRAILLES QU'ONT REPEINT LE SOL ! C'ETAIT UN BEAU CARNAGE !

Il accompagna son récit éloquent d'un geste de la main : il écarta un pan de son armure fissurée, laissant entrevoir un joli chaos anatomique. Là, les réactions tant attendues arrivèrent en renfort. Les Gryffondor, Serpentard, Serdaigle, Poufsouffle, juniors comme seniors, se contorsionnèrent comme sous le coup d'une immense douleur et produirent d'étranges bruits gastriques. Certains durent quitter la table en courant, à la recherche des latrines perdues.

Sous le regard imperturbable de Rogue, Dame Bigouden et le commandant fantôme se tordaient littéralement de rire. La directrice de l'école frappa dans ses mains pour faire venir jongleur et cracheur de feu. Un homme filiforme vêtu de jaune et de violet fit une entrée fracassante dans la salle, à savoir qu'il se matérialisa dans une flamme verte. Après plus grande observation, les convives rescapés de l'humour dévastateur du duo de plaisantins s'aperçurent que ce n'était pas une flamme ordinaire, mais une dizaine de feux follets agités comme des diables. Les étranges compagnons du cracheur de feu poussaient le même cri nasillard : « pilipilipilipouuuuh » en sautillant de dalle en dalle.

Le jongleur, muni de cerceaux brillants, entra quant à lui par la porte. Sa mine sérieuse cachait une concentration intense tandis qu'il commençait un numéro époustouflant. D'une main habile, il lançait ses anneaux l'un après l'autre et ceux-ci poursuivaient leur course dans un ballet aérien où les feux follets voltigeaient comme des lucioles, sautant d'anneaux en anneaux, sous le regard hypnotisé des spectateurs.

Hermione, assise entre Ron et Harry, ne pipait mot. Elle ne regardait même pas le spectacle. Elle se contentait d'être là, maussade comme un ciel d'automne dans les déserts arctiques, amorphe comme une bête fauve en attente d'une pluie de poissons pour varier son menu carnivore…

Harry, à qui le comportement d'Hermione obscurcissait son plaisir d'être enfin loin de la sacro-sainte menace Dont-Il-Ne-Faut-Pas-Evoquer-Le-Nom-Sous-Peine-De-Subir-Les-Foudres-Des-Imbéciles-A-Qui-Un-Mot-Fiche-Les-Chocottes… huuuum, inspirez !.. Harry se pencha à l'oreille de son amie et lui demanda ce qui n'allait pas. Erreur fatale de débutant. Le coup de tête qu'il se prit malencontreusement ( ben tiens… ! ) dans les parois nasales le fit basculer de son banc. Les quatre fers en l'air, il gémissait sourdement :

Herbione, du ba cassé de dez !

L'infortuné Harry, qui se croyait loin de toute influence maléfique en terre si lointaine, croisa le regard d'Hermione. Elle eut un dixième de seconde de pitié avant que la colère ne reprenne le dessus et qu'elle chausse sa mâchoire de prédatrice :

Regarde où tu mets ton nez, andouille !

Sans plus de cérémonies, elle poussa la lourde et longue table avec une surprenante force et s'éclipsa de la salle. Ron, plus avisé que son ami, ne fit même pas semblant de la rattraper et garda son nez dans son assiette. Il semblait trouver les cuisses de grenouille parfaitement esthétiques dans leur jus de vin.

Rod ! geignit Harry entre deux hémorragies nasales. Cedde fille a un zérieux problèbe !

Ron, une fois sûr que leur amie ne rôdait pas dans les parages, haussa les épaules.

C'est ptêt le décalage horaire… proposa-t-il sans conviction.

Rod, on da bêbe pas une heure de dégalage ! Du ferais beut-êdre bieux d'aller boir ce qu'elle a…

Ron déglutit rapidement.

Non, dit-il fermement, il faut soigner ton nez, viens.

Il saisit le bras d'Harry et le traîna hors de la salle, prenant soin d'éviter les feux follets. En son for intérieur, il bougonnait : pourquoi diantre ne pouvait-il pas passer un seul jour normal dans sa vie ? Pourquoi devait-il toujours régler un casse-tête à la demi-heure ? Et qui, mais bon sang de bonsoir, qui l'avait flanqué de deux bras cassés comme Harry et Hermione ? Hein ? Non mais ! C'était plus de l'amour, c'était de la rage !