Auteur : Caithlyne

Base : Lost

Dislcaimer : il faut que je parle à mon comptable du rachat d'Hawaï, le problème c'est que je la veux avec les survivants du crash du vol 815… je négocie, mais pour le moment, rien n'est à moi !

Note : j'ai préféré garder les surnoms anglais employés dans la série par Sawyer, je trouve que ça passe mieux que les traductions à rallonge et puis elles sont aussi plus variées… alors voilà, je mettrais en début de paragraphe la traduction des noms employés et les personnes à qui elles renvoient s'il le faut. A l'occasion je ferais un listing de tout les noms qu'il utilise, ce personnage est cultivé mine de rien…

Pour Kate :

Freckles : tâche de rousseur

Sweetheart : ma douce, mon cœur…


Chapitre un : Psychose lucide…

Il était là, seul dans la fraicheur apaisante d'un matin sur cette somptueuse plage aux reflets changeants, scrutant l'horizon, non pas pour y voir apparaitre un détachement de secouriste mais uniquement pour la vue sublime qui s'offrait à lui… Ils espéraient tous encore, bien évidemment. Cependant, ils pensaient plus à s'installer dans une attente confortable qu'à se laisser sécher au soleil dans une expectative suffocante sur le rivage.

Alors oui, il pouvait apprécier la vue : le ciel jouait à se parer de nuances rougissantes renvoyant sur son observateur du moment une nuée de teintes chatoyantes, rehaussant ainsi par moment l'éclat de vie dans les yeux verts de Sawyer…

Quatre heure du matin, et il profitait de ce spectacle, un spectacle qui se répétait à lui depuis maintenant plus de deux mois… Mais cela ne faisait qu'une huitaine de fois qu'il y assistait seul, isolé, sans personne devant qui jouer un rôle quelconque… il se laissait parfois aller à sourire… un sourire rare et précieux, de ceux qui sont naturels et sans retenus, légers en coin, retraçant finement l'une de ses deux fossettes… il était lui-même et le resterait jusqu'à l'apparition du premier abruti du jour qui passerait par là en lançant un « Bonjour, déjà levé ! ».

La chose à ne pas faire !

Cette innocente victime se trouvait qualifié d'un nouveau surnom choisi avec soin et spontanéité, car Sawyer, bien qu'appréciant le panorama à l'aurore, aurait sans doute préféré dormir, et cela faisait pour ainsi dire plus d'une semaine qu'il cherchait réellement le sommeil profond d'une nuit réparatrice.

La fatigue devenait pesante, le bruit oppressant, l'animation alentours dans la journée épuisante, aussi ne lui restait-il que ce court moment, à l'aube, pour profiter d'un simili repos.

Alors s'entendre dire « déjà levé ! » sur un ton aussi désinvolte ne pouvait que l'agacer.

Du reste, après avoir commis son premier forfait verbal de la journée, il se levait et marchait en direction de la jungle, essayant d'oublier le bourdonnement sourd à ses oreilles, passant à un mètre du promeneur inopportun sans lui accorder le moindre mot, il pourtant parler son regard, plissant légèrement les paupières pour ne laisser apparaitre qu'un fin rayon émeraude, s'accordant étrangement aux nuances changeantes de l'eau…

Il était bien souvent huit heure du matin quand il regagnait son habitation de fortune, las de tout échange intérieur dû à ses trop nombreuses introspections, il laissait retomber le drap bleu nuit de l'entrée, essayant de s'inventer une opacité qui occulterait peut-être ses voix qui venaient invariablement murmurer des propos incohérents et qu'il semblait être le seul à percevoir.

En parler au toubib ? Pourquoi pas… mais uniquement s'il doit s'agir de quelque grave problème… Pour le moment il se contentait de humer l'air avec insistance à la recherche d'une quelconque odeur de brûlé qui signalerai une éventuelle tumeur au cerveau, du moins c'est ce que lui avait dit Jack quand il ne savait pas encore que ses migraines étaient liées à son hyperopie quelques semaines auparavant.

Mais pour le moment, il ne demandait qu'une chose : l'obscurité tranquillisante que le crépuscule savait offrir avec son lot de répit… soulagement… rémission…

D'un mouvement emprunt d'une grande lassitude, il ramena sur lui une fine couverture sombre dans l'espérance folle d'une détente convoitée…

Il commençait à peine à se délasser lorsque quelqu'un donna quelques coups sur les parois métalliques servant de corps à son logement. Ravalant sa colère, il se leva et repoussa d'un geste brusque l'étoffe lui servant de porte, se préparant mentalement à déverser tout son fiel sur le visiteur. Cependant, il n'en fit rien, fronçant ostensiblement les sourcils il laissa tomber dans un soupir :

-Freckles…

-Je dérange ?

-Non… je… rha, laisse tomber !

-Okay, je dérange… lâcha t-elle dans un demi sourire. Jack aurait besoin de quelques hommes forts pour déplacer une partie du fuselage qu'ils ont installé dans les grottes… et j'ai pensé à toi.

-T'aurais pas dû… maugréa t-il.

-Tu ne te sens pas très « homme » aujourd'hui?

Il se redressa lentement afin de délier tous ses muscles endoloris puis, passant une main dans ses cheveux pour renvoyer quelques mèches à l'arrière, il se pencha au plus près de l'oreille de Kate, et frôlant de son souffle chaud la nuque de la jeune femme il susurra :

-Encore ce matin j'ai vérifié et j'ai tout ce qu'il faut pour garder ce qualificatif Sweetheart. Mais… si tu veux vérifier par toi-même…

Reprenant le même ton que celui de son vis-à-vis elle laissa quelques uns de ses cheveux caresser son épaule puis, à quelques centimètres de son cou elle lui répondit quelques mots qui firent instantanément sourire Sawyer.

Du coin de l'œil, elle aperçut Mickaël près de la tente de Claire, elle s'éloigna du jeune homme sans le moindre contact, lui lança alors un rapide « à tout à l'heure » avant de courir en direction du père de Walt.

Sawyer la suivit un instant du regard avant de répéter les mots qui résonnaient encore à son oreille « une autre fois… »

Toujours était-il que la sieste initialement prévue venait de sauter !

L'espoir est une bulle irisée qui colore fugitivement la vie, ouais, belle illustration, bravo à l'écrivain qui a pondu ça…

Grommelant pour moitié, Sawyer en conclut sans peine que la journée serait plus longue que prévue…

Rabattant la toile sombre sur la carlingue, il partit d'un pas lent en direction des grottes avec pour unique prière, le souhait de s'épuiser encore plus qu'il ne l'était, pour peut-être pouvoir enfin dormir, d'un sommeil sans rêve lié à cette lassitude et à cet abattement qui semblait s'insinuer sous sa chair, irradiant les os…

Le bruissement du feuillage paraissait s'unir au murmure à ses oreilles… « James… tout se paye ! James ! tout ! ». La frondaison toute entière reprenait dans une plainte sourde et éthérée les mêmes mots.

« Tout… James… Tout ! »

S'appuyant d'une main à l'arbre le plus proche comme si le contact rugueux de l'écorce de l'arbre pouvait l'aider à ne pas se balancer inlassablement entre raison et folie.

Du tangible, il lui fallait du tangible !

Et ces voix qui grondaient… écrasantes… étouffantes…

Des voix qui commençaient enfin à s'estomper pour n'en laisser qu'une à l'avant, vindicative, puis de moins en moins agressive… comme concerné ?…

« James… ? »

D'un mouvement lent et douloureux il ouvrit des yeux qu'il ne savait même pas avoir fermé pour se voir faire face à deux orbes bleues claires. Quelques longues secondes défilèrent avant que l'individu ne dépose sa lourde main sur son épaule pour le remuer doucement puis, toujours soucieux, il reprit :

« James, est-ce que tout va bien ? »

D'un rapide roulement d'épaule il dégagea la main de l'homme et, se décollant du tronc contre lequel il était resté Dieu seul savait combien de temps, il laissa tomber :

« Ça va, John ! Lâchez- moi ! »

Il n'en fallut pas plus à Locke pour faire place nette.

« Bien. »

Sur un léger sourire en coin accompagné d'un bref signe de tête il prit congé et s'éloigna rapidement en direction des grottes.

Bien loin de pouvoir analyser la situation, Sawyer ne gardait que l'amertume d'avoir été vu dans un tel état. Au moins savait-il que Locke ne dirait rien…

D'un pas peu assuré il suivit les traces de ce dernier en direction des cavernes, se recoiffant d'une main tremblante, histoire de donner le change, le temps qu'il faudrait…

Mais combien de temps encore avant de céder à la panique latente qui l'emplissait de plus en plus ?

Oui… la journée serait indéniablement longue et pénible…

Apathique, il releva la tête un court moment et semblant s'adresser à la cime des arbres ou à une puissance occulte de l'île, il marmonna entre ses dents : « Bordel ! Foutez-moi la paix ! ».


Et bien voilà pour le début… j'espère que ça vous aura plu… laissez-moi vos avis, je suis preneuse de la moindre review (review-addict)