Chapitre 27: Une enveloppe dans un sac
Ce matin en me levant, j'espère deux choses: une mission intéressante et passer du temps avec Sai. Pleine d'entrain, je descends prendre un copieux petit-déjeuner, et j'ai la surprise de trouver une enveloppe à mon nom sur la table. Ma mère me dit: " J'ai trouvé ça ce matin sous la porte. "
Un petit mot de Sai? Je manoeuvres de façon à ce qu'elle ne puisse pas lire au-dessus de mon épaule pendant que j'ouvres l'enveloppe. Mais il n'y a rien d'autre qu'une feuille blanche pliée en quatre, avec le signe du feu tracé en grand dessus. Je regardes la feuille surprise. Puis le doute me saisit. Est-ce que ce serais... un avertissement? Quelque chose me dit que oui. Hier, il y avait quelqu'un qui nous a vu, Sai et moi, j'en suis quasiment sure. Et j'ai bien conscience... que j'en sais trop sur Sai pour les Roots. Je suis trop proche de lui. Et bien, je vais être encore plus sur mes gardes, et je vais prévenir Tsunade pour la peine. Je suis sure qu'elle ne perdra pas une occasion de leur mettre des bâtons dans les roues.
Pour faire oublier à Sai
qu'il m'a trouvé chez Naruto hier matin, je cours directement
chez lui, en premier. Mais il est déjà sur le pas de sa
porte, et il me fait un sourire en me voyant: " Bonjour
Sakura."
Zut, on ne va pas pouvoir s'embrasser.
Sakura: "
Bonjour Sai."
Comme il s'approche, je remarque
qu'il a un bleu à la base de la joue. Après deuxième
observation, il a d'autres bleus et quelques écorchures sur
les bras, et les jambes. Alertée, j'examine de plus près
ses blessures, et je commence à les soigner: " Sai,
qu'est-ce qui s'est passé? Tu es blessé?"
Il a
un geste pour dégager son bras, mais je le retiens, et il
finit par se laisser soigner. Bon, ce n'est rien de grave, mais je
préfères quand même m'en occuper.
Sai: "C'est
rien. Je me suis entrainé avec quelqu'un qui ne m'a pas
ménagé."
Entrainé?Quand ça..?
Minuit hier soir ou ce matin à 4h? Ou alors il s'est battu?
Une autre mission qu'on lui aurait confié, rien qu'à
lui? Ou encore... une punition des Roots? Je pencherais pour la
dernière option. J'ai plus ou moins une idée de la
manière dont ce genre de groupe discipline ses hommes. Mes
soupçons sont confirmés quand il me demande tout à
coup: " Sakura, tu as fouillé dans mon sac,
récemment?"
Bon, j'ai compris. Les Roots ont du
s'apercevoir que j'avais ouvert l'enveloppe, et c'est retombé
sur Sai qui en avait la responsabilité. Je me sens un peu
coupable, mais je ne réponds rien. Moi aussi, je dois garder
le silence.
On n'ajoute rien de plus sur le
sujet et on part travailler. La bonnes humeur et l'énergie de
Naruto nous remontent le moral à tous les deux, heureusement.
Et on a une mission pas trop pourrie, pour une fois. On est envoyé
espionner les troupes stationnées dans une ville ennemie:
effectifs, matériels, vivres... tout, quoi!
Je fais la
leçon à Naruto: " C'est une mission de discrétion,
alors je compte sur toi pour te tenir tranquille."
Sai me
lance: " Vous allez réussir à vous taire, tous les
deux?"
Gna, gna, gna... Je ne relèves pas l'ironie, et
je distribue mes ordres à mes troupes. Allez, on y va!
Bilan de la journée: mission réussie. Et on a même réussi à tenir notre langue pendant toute la durée de la mission, Naruto et moi. Du coup, on se rattrapes sur le chemin du retour, entraînant même Sai dans le débit de conversation. Il faut dire qu'on a de quoi discuter. Il y a une armée entière qui stationne pas loin de notre frontière, et les ambassadeurs du Sud qui clament haut et fort auprès du Seigneur du Feu qu'ils n'ont pas du tout l'intention d'envahir la région... ils prennent les espions de Konoha pour des potiches, ou quoi? Avec le rapport qu'on ramène, tous les trois, je suis à peu près sure que notre Seigneur va bondir au plafond et envoyer ses troupes en masse, lui aussi.
Au moment où on rend notre
rapport à Tsunade, elle me demande: " Alors Sakura, ce
justu, il avance?"
Je reconnais le signal, elle a besoin de
me parler en privé. et je réponds comme convenu: "
Pas vraiment, j'ai besoin de conseil."
Tsunade: " Tu as
5 minutes maintenant?"
Sakura: "Oui."
Puis je me
tourne vers mes deux hommes: " A demain Naruto, Sai."
Avec
dans l'idée de passer voir Sai quand même après...
Ils sortent tous les deux et je me retrouve seule avec Tsunade.
Tsunade: " C'est aussi sujet
de l'enveloppe que tu as trouvé dans le sac de Sai. Il s'agit
de la liste des Anbus qui me sont directement fidèles. Elle
est censée être confidentielle. On est en train de
chercher d'où vient la fuite de notre coté, mais il ne
faudrait pas que cette liste aille vagabonder dans la nature. Je te
charges de la récupérer par tout les moyens."
C'est
ce que je craignais... Surtout qu'il y a un problème
supplémentaire.
Sakura: " Je ne sais pas si Sai a
toujours cette liste. Et je penses qu'ils se sont aperçu que
j'avais vu la liste. J'ai reçu une lettre que j'ai pris comme
un avertissement, et d'après ce que j'ai pu observer... Sai
s'est fait réprimander. Il m'a demandé si j'avais
touché à ses affaires."
Tsunade: " Un
avertissement...? Je donnerai des consignes particulières aux
Anbus pour qu'ils t'incluent dans leurs rondes de surveillance au
village. Mais quand tu es à l'extérieur... méfie
toi de Sai."
ça ne peut pas être
pire, je crois. Je me sens de plus en plus mal, vraiment. Sai... je
ne veux même pas penser... qu'il pourrait me... non, je ne
veux pas, je ne veux pas... Tsunade continue: " Je ferais
attention à ne plus jamais t'envoyer seule en mission avec
lui. Il y aura toujours au moins Naruto avec toi."
Son visage
est vraiment grave quand elle me dit: " Sakura, reste sur tes
gardes. Sai est... était... un Anbu particulièrement
doué pour les assassinats. Surtout ceux les assassinats de
Shinobis."
Je sens mon coeur qui se glace. Un assassin... Un
peu assommée par la nouvelle, je prends congé et je
sors du bureau comme dans le brouillard. Complètement perdue,
je marches d'un pas mécanique, lourd. Mes doutes reviennent me
hanter. Est-ce que Sai est sincère quand il essaye de se lier
avec moi, avec Naruto? Quand il essaye de comprendre les relations
humaines? Je veux croire que oui, j'y crois. C'est vrai, il était
Anbu autrefois, il a été formé par les Roots
quand il était très jeune... Mais maintenant, il est
assez agé pour raisonner par lui-même et choisir sa
propre voie. Il ne suit plus aveuglément les directives...
d'ailleurs, il est avec moi contre l'avis de ses supérieurs.
Je suis sure que c'est un signe. Il s'humanise, il change. Je veux
croire en lui.
A ma grande surprise, mes pieds
m'ont conduits tout droit chez Sai pendant que j'étais perdue
dans mes pensées. Ce n'est pourtant pas le moment pour passer
le voir. En fait, si... Tsunade m'a donné une mission précise
le concernant. D'ailleurs... je n'ai pas pensé à dire à
Tsunade... au sujet de Sai et moi. Est-ce que je dois le faire? Je
suppose... ça attendra. Elle le saura bien assez vite par
ses Anbus. Je relève la tête. Juste au-dessus de moi, il
y a la fenêtre de l'appartement de Sai. Il faut que j'y ailles.
Plutôt que de faire le tour et passer par la porte, je sautes
sur le rebord et je frappes au carreau. A travers la vitre, je peut
voir Sai assis devant son chevalet en train de peindre. Il se
retourne et a l'air surpris de me voir à sa fenêtre. Il
vient m'ouvrir: " Sakura, tu as déjà
fini?"
Sakura: " Oui, c'est bon. Je te déranges?
Je vois que tu dessines..."
Sai: " Entre, ne reste
perché à ma fenêtre, on va te prendre pour un
cambrioleur."
Je ne me fais pas prier pour
entrer, et j'en profite pour l'embrasser au passage. Sai... je me
sens un peu rassurée.
Sakura: " Tu peux continuer à
peindre. C'est joli, ce que tu fais."
Je remarque le sac à
dos de Sai posé sur la table, à coté de ses
affaires de dessin et je sautes sur l'occasion. L'air de rien, je
m'assois sur la table comme pour pouvoir le regarder peindre. Il me
regarde un bref instant, sans bouger, avant de sourire. Alors qu'il
s'avance et fait mine de vouloir prendre son sac, j'intercepte son
bras avec un sourire le plus malicieux possible: " Sai, c'est
quoi cette réaction? Tu as fait un dessin coquin dans ton
carnet et tu ne veux pas que je le voie, c'est ça."
Sai continue à sourire.
Plus vif que moi, il réussit à me prendre le sac. Il en
sort son carnet de croquis et me le tend, un peu moqueur.
Sai: "
C'est ça que tu veux voir, Sakura?"
Je ne m'avoue pas
battue pour autant. Même si maintenant le sac est hors de
portée, j'aurais d'autres occasions. Je joues le jeu et
j'attrapes le carnet qu'il me tend.
Sakura: " Si je trouves
le moindre dessin cochon la-dedans, je le brûles."
Sai a un petit rire comme je commences à feuilleter le carnet, mais soudain son visage se fige. J'anticipe sa réaction et je sautes de l'autre coté de la table pour éviter qu'il ne me reprenne le carnet. Tout en évitant Sai, je tombes sur un dessin qui me fait m'arrêter net. Sai laisse échapper un soupir de défaite. J'ai trouvé le dessin. Le Dessin du matin où j'étais en nuisette... Je me regarde, dessinée à peine réveillée au fusain sur le papier blanc, et je rougis jusqu'aux oreilles. On voit vraiment tout! Et en plus, il s'est vraiment appliqué, l'ombrage est magnifique. C'est incroyable, à partir d'une vue aussi brève, il a pu faire un dessin très.. ressemblant... de ma poitrine, et même de mon ventre...
Sai a un petit sourire défait:
" Sakura... tu ne vas quand même pas brûler une
oeuvre d'art..."
Je lui lance un regard noir, mais en même
temps, je me sens très flattée. L'oeuvre d'art, c'est
moi. J'arrache la feuille du carnet avec précaution: "Je
confisque le dessin, monsieur l'artiste. "
Sai se moques: "
Tu es cruelle, Sakura. Je suis très fier de ce dessin, c'est
un trésor pour moi. "
Il se moque de moi, je peux le
voir. Il en rajoute :"Tu ne m'as laisses aucune autre occasion
de croquer un décolleté pareil..."
Puis avec
un éclair de malice: " Quoique, je suppose que cette
petite fermeture éclair doit être facile à
dézipper."
Le temps que je réalises, et il
ouvre jusqu'en bas la fermeture éclair de mon haut,
dévoilant... la cote de maille que je portes en dessous.
Avec un sourire, il dit: " raté."
Je réussis à me
reprendre: " S-S-S-S-SAI!"
Je me jette sur lui,
mais il m'attrape dans ses bras et m'immobilise serrée contre
lui. Je remarque alors que son sac à dos est à nos
pied... je pourrais presque voir dedans. Il remarque la direction de
mon regard, et il dit avec un sourire triste: "Si tu cherches
cette envelope. je ne l'ai plus."
Le soulagement s'abat sur
moi, et je sens toute ma tension fondre. Ouf, ouf et re-ouf! Je
n'aurais pas à lui prendre cette enveloppe. Me voilà
débarrassée de ce soucis. Mais alors, pourquoi est-ce
qu'il voulait m'empêcher de prendre son sac? Peut-être
qu'il contient d'autres secrets... ou alors, peut-être qu'il me
testait. Il voulait sans doute savoir si, oui ou non, je savais pour
l'enveloppe. Je crois qu'il a eut sa réponse, et ça n'a
pas l'air de l'avoir fâché, vu qu'il me tient très
tendrement contre lui.
Je me laisses aller, soulagée. Je ferme les yeux, je pose ma tête sur son épaule, et je fais passer mes bras autour de son cou. Je me sens bien. On reste comme ça longtemps tous les deux, enlacés, serrés l'un contre l'autre. Peut-être que je me fais des idées... mais il a l'air aussi soulagé que moi d'être débarrassé de cette maudite enveloppe. Elle a disparu, elle n'est plus comme un obstacle entre nous. Bon, il a toujours les Roots... mais, qu'ils aillent au diable...
