Titre : Le petit livre d'Anna Magdalena
Auteur : Rieval
Résumé : Un peuple dont les ancêtres étaient alliés des Anciens, un secret, des rebelles, des EPPZ … et de la musique. GEN.
Spoiler : saison 2, quelques semaines après Grace Under pressure.
Genre : Rodneytorture avec Johnnyfureur et Carsonangoisse. Et une bonne dose d'humour. Oh, et bien sûr, de la lecteurtorture. Yep, voilà, là je crois que j'ai fait le tour !
Rating : GEN (mais il y aura fatalement un épilogue SLASH, avec vous c'est inévitable. C'est que de votre faute si je fais des slash, d'abord !)
Disclaimer : là, là, je vous jure, je les ai vus, les droits d'auteur ! Ils se planquent lâchement. Peur de la « droitd'auteurtorture ». Terrifiante je dois le dire, vu ce que je fais subir aux personnages !
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Prologue
Les cris retentissaient un peu partout dans l'immense complexe.
Theneaios restait immobile, ballotté de part et d'autre par ceux qui le bousculaient, comme une bouée en pleine houle. Il regardait autour de lui.
Les gens affolés, terrorisés, couraient sans but précis. Ceux qui se précipitaient dehors étaient happés sans pitié par les rayons tracteurs des Dards qui procédaient à la razzia méthodique de la Cité. Sans nul doute, les cris devaient avoir emplis toute la Cité, toutes les rues, toutes les maisons, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que le silence. Le terrible silence annonçant que tout est fini.
Bientôt, il ne resterait plus rien de Diolasdra. La Cité Lumière. La Cité où il était né. Celle où il allait mourir. Où ils allaient tous mourir.
Parce que lui, Thenaios, le Maître, avait échoué.
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Quelques milliers d'années plus tard …
1 – « Colonel ! Bienvenue, bienvenue ! »
Sheppard ajusta ses lunettes de soleil et accrocha son plus joli sourire. Mission diplomatique. Yeeepeee ! Il détestait ça mais bon, ces gens avaient du café. Du CAFE. Okay, le Daedalus ravitaillait désormais régulièrement Atlantis mais leur consommation de café était très largement au-dessus de ce que leur réserve leur permettait de tenir. Bref, ils vivaient au-dessus de leurs moyens … enfin, en ce qui concernait le café.
« Mayor Délix, content de vous revoir. » Sourire. Penser à l'arôme enchanteur d'un bon espresso.
La Mayor Delix était le leader politique de Diolasdra. Il s'agissait d'un petit homme d'une quarantaine d'années, d'humeur joviale, prompt au serrage de mains et aux embrassades. Tout du parfait politicien.
« Colonel, nous sommes heureux de vous revoir nous aussi. Notre cargaison est prête, je suis sûr que vous voudrez y jeter un coup d'œil. Une excellente récolte vraiment. Une de nos plus belles depuis bien des années. »
Bah voyons, c'était sans doute ce qui avait justifié le prix de la dite cargaison. Rien de moins que la formation de deux des médecins locaux, ou de ce qui en tenait lieu, et l'installation d'un hôpital digne de ce nom. Carson était extatique. Il était là depuis maintenant une bonne quinzaine de jours, faisant de fréquents allers et retours entre Diolasdra et Atlantis. John sourit, le médecin écossais avait tout d'un membre de « Médecins sans frontière ».
« … et bien entendu, vous êtes nos hôtes pour le banquet de ce soir ! »
Oups ! Il avait du rater quelque chose. Banquet ?
« Euh, oui, oui bien sûr. »
« Et de cette manière, vous pourrez une fois encore, déguster notre délicieux Hiox. »
Hiox. Drôle de nom pour du café, mais bon peu importe le nom de cette graine pourvu que …
« COLONEL ! »
Aaaaah, justement, la première cause de dévastation de leur réserve de café venait de passer la Porte des Etoiles et se dirigeait vers lui. John vit le Mayor Délix froncer les sourcils. Il faut dire que McKay avait l'air de … d'un … euh, difficile à décrire en fait.
McKay était une des causes expliquant le retour prématuré de Carson sur Atlantis. Le scientifique canadien avait fait une pneumonie après sa petite visite sous l'océan d'Atlantica. Une pneumonie ! John avait toujours associé cette maladie à Dickens, enfin, à une société misérabiliste et peu développée. Il ne lui serait jamais venu à l'esprit que quelqu'un puisse attraper une pneumonie sur Atlantis ! Mais bien entendu, c'était de McKay dont on parlait …
John secoua la tête.
Il se rappelait du brancard qui avait évacué McKay vers l'infirmerie. Il se rappelait l'immobilité de McKay, la pâleur de sa peau, presque bleue. Comme lorsqu'ils l'avaient ramené la première fois. Et bien sûr, le seul à être tombé malade avait été McKay. Un microbe dans l'eau. Résultat : pneumonie infectieuse.
« McKay ! Mayor Delix laissez-moi vous présenter le docteur McKay, un des scientifiques de notre expédition. »
Au mot docteur, les yeux de Délix s'agrandirent d'excitation. Il se tourna vers McKay.
« Vous êtes avec le docteur Beckett ? Alors venez, suivez moi, je vais … »
« Non, non, non, je ne suis pas cette sorte de docteur ? N'avez-vous pas entendu ce que vous a dit le Colonel Sheppard, je suis un scientifique. Comme si la médecine était une science ! Ri-di-cu-le. Colonel, je dois vous parler, maintenant. »
John fit un petit signe de tête à Délix qui lui répondit par un sourire. Et oui, lui aussi compatissait : avoir une conversation avec McKay, là maintenant, relevait du challenge.
Mais il fallait dire que John aimait les challenges.
« Bien, je vais voir comment avancent les préparatifs pour le banquet. Je vous ferais chercher ce soir et … »
Il fut interrompu par un McKay, légèrement irrité d'avoir à attendre.
« Oui, oui, c'est ça, à ce soir ou à quand vous voulez. Colonel, il faut que vous voyiez ça, maintenant. »
Et John le suivit.
oOo
Est-ce que suivre un homme qui a tout de la glace à la fraise est un signe de névrose aigue ? Est-ce que cette névrose est disons grave si le type en question maugrée des trucs incompréhensibles dans sa barbe, qu'il pousse de temps en temps des petits cris, qu'il se met à filer droit dans un sens puis soudainement bifurque pour foncer dans un autre ? Questions difficiles. John se les posait pourtant en suivant McKay à travers un des champs de Hiox.
Etrangement, cette plante ressemblait plus à du blé qu'à des plants de caféiers. Devant lui, McKay traçait des passages dans les hautes herbes. Il avait vraiment l'air ridicule avec cette polaire rouge. Evidemment, s'il n'y avait eu que cela … mais Rodney avait la panoplie complète : écharpe, gant, bonnet. Le tout rouge.
Glace à la fraise. Une glace à la fraise qui zigzaguait. Et qui parlait toute seule.
John secoua la tête.
Rodney avait été relâché de l'infirmerie la veille et avait insisté pour venir visiter Diolasdra, bien que la première équipe n'y ait rien trouvé de très intéressant. A part le Hiox bien sûr.
Bon ça suffisait, temps de ramener son astrophysicien à la raison.
« MCKAY ! Ca suffit, il n'y a rien par ici. Et je vous signale qu'il doit faire au moins 15 degré Celsius ici. Débarrassez vous au moins de cette espèce de veste. Il ne vous manque plus que la barbe pour ressembler au Père Noël. J'aimerais assez que ces gens aient une bonne opinion de nous. J'aime mes deux bols de café le matin, vous savez ! »
Il entendit vaguement McKay émettre une sorte de « humpf » puis ce dernier repris son périple, son détecteur d'énergie fermement en main.
John soupira et le suivit à travers le champ.
De temps en temps, on pouvait apercevoir des ruines. Des piliers faits d'une sorte de marbre blanc veiné de rouge, des restes de structures métalliques. La Cité avait du être somptueuse. Détruite des milliers d'années auparavant, il ne restait rien de la Cité qui avait accueilli les ancêtres de Délix. Même ce dernier semblait se désintéresser de ce patrimoine perdu.
« AHA ! »
John tourna la tête. Devant lui, à quelques mètres, Rodney s'était immobilisé. John le rejoignit juste au moment où il s'agenouilla et commençait à gratter la terre.
« McKay, mais qu'est-ce que vous faites ? »
Rodney leva les yeux au ciel.
« J'aurais pourtant cru que c'était évident, non ! Tenez aidez moi. »
Il sortit une petite pelle et une pioche de son sac – dieu seul savait ce que McKay pouvait avoir d'autre là-dedans. Il tendit la pelle à John qui la prit avec un soupir mais obtempéra. Argumenter avec un type ressemblant à une glace Ben et Jerry n'était pas dans son agenda aujourd'hui.
oOo
Cela faisait bien quinze minutes qu'ils creusaient. John était en sueur et avait ôté sa veste mais Rodney lui était toujours habillé comme s'ils étaient au pôle Nord.
John ne voyait pas bien ce qu'il cherchait. Rodney lui avait vaguement parlé d'une signature énergétique « contradictoire ». Tu parles d'une information utile ! Ils avaient creusé sur une bonne cinquantaine de centimètres lorsque la pioche de John fit clong.
Clong ?
Les deux terriens relevèrent la tête en même temps, arborant tous les deux un large sourire.
TBC
Version révisée le 12 avril 2006.
