Merci pour vos reviews mesdemoiselles !

oOo

9 – Elisabeth poussa un soupir. Elle donna l'ordre de lever le bouclier et se tourna vers la Porte des Etoiles. Le vortex trembla un moment puis plusieurs hommes passèrent la Porte. Carson passa le dernier.

Elisabeth essaya de ne pas regarder ce qu'il ramenait se concentrant sur le visage du médecin, espérant y trouver … quoi ? Elle ne savait pas très bien de quoi au juste. Carson était comme les hommes qui l'entouraient, couvert de boue, de poussière, les traits figés comme dénués d'émotions. Elle se tourna vers le technicien canadien qui avait la charge du DHD.

« Vous pouvez prendre contact avec le Daedalus, inutile … inutile qu'ils se pressent. »

Le canadien lui fit un signe de la tête. Elisabeth ferma les yeux un moment et prit une large inspiration. Ce n'était pas le moment de flancher, il lui fallait être forte. Elle descendit les marches qui menaient devant la Porte.

Teyla et Ronon se trouvaient près des Marines. Carson était agenouillé par terre. Radek était là lui aussi. Et beaucoup d'autres. Des scientifiques et des techniciens avaient envahi la salle. Une salle silencieuse. Elisabeth s'approcha, son regard croisa celui de Carson, qui secoua la tête tristement.

Elisabeth eut l'impression soudaine que l'air lui manquait. Une fois de plus elle se força à se reprendre.

Spontanément, Teyla, Ronon et Radek vinrent se placer aux côtés de Carson, sans échanger le moindre mot, ils mirent un genoux à terre puis se relevèrent, soulevant le sac que l'équipe du Caporal avait ramené de Diolasdra.

Et c'est ainsi que le Colonel John Sheppard fit son retour sur Atlantis.

oOo

John avait froid. Et il était furieux, et passablement honteux, mais surtout il avait froid. Cette folle avait fini par le laisser tranquille après lui avoir donné une couverture pour se couvrir. Il se pelotonna un peu plus contre le mur, ramenant ses genoux contre sa poitrine. Il serra la mâchoire puis laissa échapper un long soupir.

Okay, il fallait qu'il voit le bon côté des choses.

Elle l'avait guéri.

Comme ça, hop. Elle avait utilisé une sorte de petit appareil portatif qu'elle avait baladé tout autour de lui. Ce dernier avait ronronné, blipé, tantôt rouge, tantôt vert et la douleur dans ses côtes s'était faite plus diffuse, pour finalement disparaître. L'appareil avait produit un petit bruit strident au moment où la douleur disparaissait, certainement pour indiquer que son travail était terminé. Efficace. Ils auraient fichtrement besoin d'un de ses trucs là sur Atlantis, Carson en ferait une …

John se releva brusquement sur le matelas comme piqué par un insecte.

Nondedieudenondedieudemerde. Voilà où il avait déjà vu cette fille : avec Carson ! Elle bossait dans l'hôpital que Carson aidait à remonter.

Génial. McKay allait – d'après ce que lui avait dit cette psychopathe – bientôt le rejoindre dans ce charmant petit nid, et il ne pouvait rien faire pour prévenir Carson qu'il y avait quelque chose de pourri au royaume de Danemark. Et dire que c'était lui qui avait eu l'idée de cette mission.

oOo

Rodney en avait plus qu'assez … il était sur ce fichu instrument de musique depuis ce qui semblait être des heures. Il avait faim, il avait soif, il avait mal à la tête, il avait … Il soupira et posé son front sur la console juste devant lui. Et il avait envie de dormir. Juste ça. DORMIR. Et dire que c'était ce qu'il faisait sur Atlantis depuis sa petite exploration marine et qu'il s'en plaignait. Il avait voulu retourner sur le terrain. Tu parles d'une idée de génie !

Un whisssch suivi d'un petit coup sur le bras le fit sursauter et crier. Il massa son bras endolori et lança un regard noir à Yoda. Ce dernier le fixait avec ce petit sourire que Rodney commençait à trouver vraiment, mais vraiment exaspérant. Au point qu'il envisageait sérieusement d'utiliser un des outils que le petit bonhomme lui avait pratiquement lancé au visage pour faire disparaître ce sourire … DEFINITIVEMENT.

Bon sang, qu'est-ce qui lui arrivait ? Il était à cran. Penser à enfoncer un tournevis dans le visage de quelqu'un n'était pas son genre, non ? A moins qu'il ait changer. Ou bien il traînait un peu trop avec Sheppard et Ronon. Les deux spécialistes du « je tire d'abord, je pose les questions après ».

« Vous devez cesser de rêvasser. Travaillez … »

Rodney ne dit rien mais resserra sa main sur le tournevis. L'utilisation qu'il envisageait quelques minutes plus tôt ne lui paraissait pas si inepte en fin de compte. Une quinte de toux le fit se plier en deux. Il posa à nouveau son front sur la console et cette fois, lorsque la cane s'abattit sur lui il se contenta de serrer les dents.

« Humpf. Un fainéant. Un bon à rien. Voilà ce que vous êtes. Bon juste à vous plaindre. Oui, c'est ça. Poussez vous, que je vois ce que vous avez fait, certainement plus de mal que de bien. »

Le vieil homme poussa Rodney avec plus de force que ce dernier n'aurait cru possible. A moins que ce ne soit lui qui soit franchement plus faiblard qu'il ne le pensait. Ou les deux.

Rodney posa le tournevis, à regret, dans la main de l'homme qui se glissa sous la console. Il le regarda maugréer un moment dans sa barbe puis se rendit compte qu'il pourrait peut-être en profiter pour s'éclipser, non ?

Rodney se serait volontiers des gifles. Il devait être vraiment malade pour penser autant au ralenti, voir, ne pas penser du tout.

Il glissa lentement vers la sortie. Une fois sorti de dessous le Musicatidaré, il recula, sans cesser de regarder l'homme dont il ne distinguait plus que le derrière, son corps étant complètement enfouit sous l'instrument de musique. Parfait.

Rodney recula doucement, sans faire de bruit, retenant son souffle et une quinte de toux. Il pourrait tousser plus tard. Lorsqu'il serait sorti d'ici et aurait retrouvé Sheppard.

Toujours à reculons, son regard fixé sur le Musicatidaré, il toucha enfin … quelque chose de mou. Oho. Il se retourna, lennnntement, presque à regret. Il ne voulait pas vérifier s'il avait raison.

Malheureusement, c'était bel et bien le cas.

Dans l'embrasure de la porte se tenait une jeune femme. Une jeune femme, encadré de deux gardes du corps.

« Vous nous quitter déjà docteur. Quel dommage, et dire que votre ami se faisait une telle joie de vous revoir. »

oOo

Elisabeth savait qu'elle le trouverait là, sur un des balcons. Elle ouvrit la fenêtre doucement et, sans un mot, vint se placer à ses côtés. Ils restèrent un moment silencieux tous les deux, regardant le soleil se noyer dans l'océan d'Atlantica. Carson fut le premier à rompre le silence.

« J'ai laissé Biro s'en occuper … »

Elisabeth ne répondit rien. Qu'aurait-il pu répondre ? Que c'était à lui de faire l'autopsie du Colonel ?

Il n'ajouta rien, son regard toujours fixé sur l'étendue bleue devant eux. Elisabeth lui prit la main et ils restèrent là jusqu'à ce que le soleil ait complètement disparu dans les flots.

Que pouvait-on dire lorsque l'on avait perdu un ami ?

TBC …