Merci pour vos reviews !

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11 – La nuit avait été courte. En fait, John s'était endormi et c'était le bruit d'une clef que l'on tourne dans une serrure qui l'avait réveillé. Il lui avait fallu un petit moment pour se rappeler où il était et que ladite serrure était celle d'une gentille petite cellule. Deux gamins étaient entrés et leur avait balancé de quoi s'habiller. En blanc. Sûr que comme ça, il ne risquait pas de pouvoir se fondre dans la foule …

John avait eu un peu de mal à réveiller McKay. Enfin, disons un peu plus de mal que d'habitude. McKay n'était pas « du matin », loin de là, et s'il n'avait pas sa dose de caféine, gare ! En mission lorsqu'ils étaient obligés de coucher à la belle étoile, c'était John qui avait pour mission de réveiller la Belle au bois dormant et il prenait toujours le soin de le faire avec une tassé de café bouillant à la main, sinon, ils avaient droit à un McKay grognon pour toute la journée. Bref … là, pas de café et … John avait posé sa main sur le front du scientifique. Brûlant. Génial, un McKay sans café et malade.

Ca promettait.

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« Vous êtes sûr que vous voulez le faire ? Je veux dire, vous pourriez demander à … »

Elisabeth fut brutalement interrompue.

« NON. » Carson qui préparait ses affaires pour retourner avec l'équipe d'Eliakim sur Diolasdra, poussa un soupir et se tourna vers Elisabeth. « Je … je suis désolé, je ne voulais pas … »

« Je comprends … »

Carson ricana.

« Vraiment ? »

Elisabeth eut l'air choqué par cette remarque et par le ton du médecin.

« Carson ! Ce sont … c'étaient, mes amis à moi aussi. »

« Non, Elisabeth, pas de « c'était », pas encore. Nous n'avons pas encore retrouvé Rodney, alors … alors, pas question d'en parler au passé. » Il retourna à ses préparatifs et l'ignora.

Elisabeth se mordit la lèvre. Elle ne s'était pas rendue compte que ces trois là étaient devenus si proches. Bien sûr, c'était évident pour John et Rodney, même si leur amitié avait eu des hauts et des bas depuis leur retour sur Atlantis, et bien entendu depuis Doranda … mais elle avait oublié que Carson connaissait Rodney depuis un bon moment, avant qu'elle ne soit impliquée dans le projet Atlantis en fait. Elisabeth avait rencontré les deux hommes en Antarctique et leurs relations étaient déjà constituées de ce curieux mélange d'irrespect et de profonde estime. Rodney ne ménageait jamais celui qu'il appelait le « mangeur de mouton à tête noire » et Carson était le seul à ne pas avoir peur de ce tyran des laboratoires. Un étrange lien existait entre ces deux là, un lien plus difficile à analyser que celui unissant Rodney à John, mais un lien bien réel. Elle soupira.

Comment allaient-ils faire … tous. Carson, Zelenka, elle. Atlantis. Comment allaient-ils faire pour survivre à la perte de ces deux hommes ?

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Le petit déjeuner avait été frugal – encore une bonne raison de récupérer un Rodney grognon – et bien sûr, ils avaient du s'habiller face à leurs gardes. John aurait aimé pouvoir effacer le sourire de ces derniers, et le meilleur moyen auquel il pensait pour y parvenir était purement et simplement de faire disparaître leur tête, une bonne rafale de P-90 ou bien, une grenade … C'est en pensant à ces réjouissantes activités qu'il fut conduit, avec un McKay grognon – Surprise ! – dans la fameuse salle renfermant l'instrument de musique.

Et il n'eut pas l'air très impressionné. L'instrument en question ne ressemblait pas beaucoup à … et bien, à un instrument de musique. Peut-être que Rodney s'était trompé dans sa traduction, le musicatruc n'avait si cela se trouvait, aucun lien avec la musique, bon, ouais, McKay se trompait rarement, mais là on parlait version latine, pas technologie donc …

Et c'est à ce moment là que quelques notes cristallines s'élevèrent dans la pièce.

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John n'avait pas remarqué le petit bonhomme qui se trouvait derrière l'instrument. Yoda sûrement. En tous cas, son apparence était on ne pouvait plus … yodesques. Un visage ridé comme une vieille pomme, des yeux pétillants, ce type exhalait une incroyable énergie malgré son âge qui était manifestement canonique.

Pourvu qu'il ne soit pas un as de la Force. Il ne manquerait plus que ça, après les wraith, combattre des nains maîtrisant la pure énergie de l'univers et … merde. Merdemerdemerde. Non franchement, il devait être en train de perdre la tête pour penser des trucs comme ça. Pas assez dormi, pas assez mangé, super inquiet pour McKay et pour les autres. Deux solutions : ou il finissait fou, ou il finissait avec un ulcère, et comme son estomac allait très bien …

Allez temps de reprendre un peu le contrôle des choses.

« Okayyyy, donc, c'est bien un instrument de musique. Joli son, vraiment, mais vous pourriez peut-être nous dire ce que nous … Arggggh. Nonde … »

« Colonel ! »

Apparemment, sa petite interruption n'avait pas été du goût du garde derrière lui, qui lui avait décoché un superbe coup de crosse dans le dos. Un mélomane sans doute. Il se retrouvait par terre, à genoux, McKay à ses côtés.

« Non mais vous êtes malade ! Pourquoi avez-vous fait ça ? »

« Rodney, stop. »

John avait prononcé des mots, les dents serrées, essayant encore de maîtriser la douleur. Oublions l'ulcère, c'était en petits morceaux qu'il allait finir. D'abord ses côtes et maintenant ses vertèbres, super.

« Stop, quoi stop ? Vous préférez peut-être que ces abrutis vous frappent à mort ? »

Rodney se tourna vers Yoda.

« Je vous ai aidé à le réparer, visiblement il fonctionne à merveille, alors maintenant, laissez nous partir ! »

John ne put s'empêcher de penser que cette affirmation aurait eu un petit peu plus de poids s'il n'y avait pas eu cette pointe d'hystérie dans la voix de McKay. Et puis si ce dernier ne tremblait pas de tous ses membres aussi.

« Rodney … »

Ce dernier se tourna vers lui.

« Oui, quoi ? »

« Vous êtes sûr que vous allez bien ? »

Rodney leva les yeux au ciel.

« Ce ne sont pas mes os que j'ai entendu craquer il y a quelques secondes que je sache. »

Huhu, ça c'était sûr, mais quand même, le canadien n'avait pas l'air en super grande forme.

Rodney allait ajouter quelque chose, lorsqu'une superbe quinte de toux le surpris et l'obligea à se plier en deux. Elle dura une éternité, enfin, c'était l'impression qu'avait eu John, et quand finalement, Rodney releva la tête, il fut effrayé par le regard de celui-ci. Un regard terrifié. Mais que …

« Colo-… »

Rodney regardait sa main.

Sa main couverte de sang.

TBC (bon ce chapitre n'apporte pas grand-chose à l'intrigue (juste un peu de Rodneytorture, et encore !), c'est juste pour donner un peu d'exercice à mes petits doigts, LOL.)