Merci pour vos reviews ! Oui VLU, c'est une petite fic centrée sur deux amitiés différentes, deux alchimies si l'on veut : Rodney/John et Rodney/Carson. J'aime bien Nounours moi aussi et je trouve qu'il n'y a pas assez de fic sur l'amitié entre Rodney et Carson, dommage …

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12 – Elisabeth regarda l'équipe du Caporal Eliakim passer la porte, suivie de Carson. Elle poussa un soupir en se passant la main dans les cheveux. Elle l'enviait … Lui, avait gardé l'espoir de retrouver Rodney vivant. C'en était presque ridicule, il avait passé des heures à lui raconter les histoires de ces miraculés qui, lors de tremblements de terre, avaient survécu plusieurs jours sous les décombres.

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Carson ne pouvait pas y croire … il ne voulait pas y croire. Il ne pouvait pas avoir perdu ses deux meilleurs amis. Il refusait de croire que Rodney était mort : il était là, quelque part, prisonnier de cette gangue de terre et de roc (9) et lorsqu'ils le trouveraient, il serait heureux de voir un visage ami.

Un ami …

Carson n'en n'avait jamais eu beaucoup. Oui, il était d'humeur sociable et les gens l'aimaient bien mais il était aussi quelqu'un de secret et quoique jamais il ne l'avouerait devant un certain scientifique canadien de sa connaissance, il était plus à l'aise avec les fameux « moutons à tête noire » qu'avec les habitants des villes. Il était resté un campagnard dans l'âme. Le bruit et la fureur des grandes métropoles le rendaient presque immédiatement nostalgique et bien entendu, les gens ne tardaient pas à le trouver soit un peu trop bizarre, soit trop « bouseux » pour continuer à le fréquenter.

Mais pas Rodney.

Ils s'étaient rencontrés en Russie où Carson travaillait avec la seconde base Stargate (10). Au début, Carson avait juste vu en Rodney un hypocondriaque, arrogant et tyrannique. Jusqu'à ce qu'il rencontre Janet Frasier à une conférence – à guichet fermé bien entendu – sur les effets de la Porte des Etoiles sur le corps humain. Elle lui avait dit que pendant tout le temps où Rodney avait été sur la base de Cheyenne Mountain, il l'avait fuit comme la peste, elle et tout ce qui ressemblait à une blouse blanche portant un stéthoscope. « Ce type déteste les médecins et refuse de se laisser toucher » avait été les mots du docteur Frasier. Carson en était arrivé à la conclusion que Rodney recherchait autre chose qu'un avis médical lorsqu'il passait le voir, quelque chose qui ressemblait à un peu de chaleur humaine. Son arrivée en Russie avait essentiellement été une sanction (11) et les américains travaillant sur la base avec leur homologues russes ne manquaient jamais de lui rappeler ce qu'ils pensaient de lui, généralement, en l'ignorant purement et simplement.

Et voilà comment Carson et Rodney étaient devenus amis. Carson devait remercier le Général Hammond et Samantha Carter … sans eux, il n'aurait pas rencontré le plus agaçant, pénible, exaspérant mais aussi le plus loyal, droit et courageux des hommes.

Et c'était pour tout ça que Carson refusait de s'avouer vaincu, pour cela qu'il avait veillé jour et nuit sur Rodney lors de son overdose (12), qu'il jouait les mères poules avec lui depuis que Sheppard et Zelenka l'avaient sauvé du Jumper (13).

Il allait retrouver Rodney vivant, le ramener sur Atlantis et l'enfermer dans son infirmerie. Il le laisserait peut-être ressortir d'ici quelques années, lorsqu'il jugerait la galaxie de Pégase sans risque pour lui.

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Le Caporal Eliakim et son équipe étaient de nouveau à pied d'œuvre, Carson aidait du mieux qu'il pouvait déplaçant les pierres selon les indications du Caporal, lorsqu'une voix cristalline lui fit tourner la tête.

« Oh, Carson … Pas les Dieux … je suis, si, si désolée … si seulement nous n'avions pas insister pour qu'il vienne ! Je me sens si coupable … »

C'était Thaminaée. Carson s'était relevé et avait à peine eu le temps de s'essuyer les mains que la jeune femme lui sautait au coup, ses larmes coulant dans le tee-shirt de Carson. Il la serra immédiatement dans ses bras.

« Ce … ce n'est pas votre faute ! Vous ne pouviez pas savoir que … » Carson déglutit avec peine. « Comment auriez vous pu savoir ce qui se passerait, hein ? Allez, séchez moi ces larmes, elles ne vont pas sur un si joli visage, hein … »

Thaminaée eu un dernier sanglot, puis adressa un sourire désolé à Carson.

«Je … »

Il l'interrompit.

« Non, Thaminaée, je ne veux plus d'excuse. Personne n'est responsable de ce qui s'est passé ici, c'était … c'était juste un malencontreux accident. »

La jeune femme poussa un soupir et tourna la tête vers l'excavation dans laquelle s'activaient les terriens.

« Vous pensez que … »

Elle laissa sa phrase en suspend.

« Je l'espère, Thaminaée, je l'espère de tout cœur. »

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Elisabeth essayait de se concentrer sur un rapport concernant le mobilier d'Atlantis – qui auraient pu penser que tant de monde souffrait de mal de dos et demandait qui des fauteuils qui des matelas, aux formes ergonomiques ceci, ou aux conditions orthopédique cela, le tout bien entendu à un prix astronomique ! – lorsque sa radio grésilla.

/Docteur Weir, ici le docteur Biro, pourriez vous venir immédiatement au laboratoire 4, s'il vous plaît //

Biro ? Que se passait-il ?

« Un problème docteur ? »

Il y eu quelques secondes de silence, un soupir, puis une réponse, pour le moins cryptique.

/On peut dire ça comme ça oui …/

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Elisabeth n'aimait pas cet endroit, et pour cause, qui aimait les morgues, hein ?

« Ah, docteur Weir, venez par ici. »

Le docteur Biro était une petite bonne femme de 45 ans, un peu sèche mais très professionnelle. Elisabeth la suivie et stoppa net. Le corps qui se trouvait sur une des tables au plein milieu de la pièce était méconnaissable, il ne restait plus qu'un seul bras, les deux mains manquaient, quant à la tête … Elle ferma les yeux. Mondieumondieumondieu, elle allait être malade … Une main se posa sur son épaule, et la guida vers une chaise, un verre d'eau fraîche fut déposé dans sa main.

« Je suis désolée docteur, je pensais avoir recouvert le corps. Ca va aller ? »

Elisabeth hocha la tête.

« Bien, de toute manière, je pense que pour ce que je vais vous dire, il est préférable que vous soyez assise de toute manière. »

Elisabeth leva les yeux vers le corps désormais recouvert d'un drap blanc.

« Oui, quoi ? »

Biro remonta ses lunettes sur son nez, fit une petite grimace et croisa ses bras sur sa poitrine, les yeux fixés elle aussi sur le corps du Colonel Sheppard.

« Ceci n'est pas une pipe … »

Elisabeth haussa les sourcils, surpris par cet étrange commentaire.

« Pardon ? »

« Oh, pardon, c'est juste que tout ça me rappelle Magritte. L'affirmation du simulacre comme élément d'une réalité réinventée … ou comment nous pouvons être trahi par les images (14). Parce que c'est exactement ce qui se passe ici : un simulacre. Pur et simple. »

Biro se tourna vers Elisabeth.

« Docteur, ce corps n'est pas celui du Colonel Sheppard. »

« Quoi ? »

Elisabeth s'était levée d'un bond.

« Nous avons retardé l'autopsie parce que nous pensions que c'était lui, parce qu'il n'y avait aucune raison d'en douter. Nous avons trouvé le corps là où le colonel avait été vu pour la dernière fois, un corps qui porte ses vêtements, ses tags d'identification … quelqu'un a pris le soin de faire en sorte qu'une identification visuelle soit à la fois évidente mais sa vérification immédiate impossible : la mâchoire a été complètement défoncée, rendant toute identification dentaire impossible, idem pour une recherche d'empreinte, les mains manquant à l'appel … Seule une autopsie aurait pu nous dire que cet homme n'était pas le colonel Sheppard, enfin sauf une petite anomalie, en fait … »

Elisabeth fixait le corps sur la table.

« Une anomalie ? »

Biro, haussa un sourcil, souleva le drap et tourna le pied gauche vers Elisabeth.

Un pied qui comptait six doigts de pieds.

Six ?

« Huhu, c'est une anomalie rare, mais … et bien, je crois, et ce sans autopsie, pouvoir affirmer que ce pauvre bougre n'est pas le Colonel Sheppard qui, j'ai vérifié dans son dossier ne dispose que de dix doigts de pieds. »

Elisabeth fixait ce sixième doigt de pied, comme fascinée par son existence, puis, elle releva la tête.

« Donc, cela veut dire que … »

« … Que si Beckett nous ramène un autre cadavre, il y aura de forte chance pour que ce soit là aussi, une manœuvre destinée à nous tromper. »

Elisabeth fronça les sourcils.

« Reste à savoir qui et pourquoi ? »

TBC (TADDDDDDDA ! Yep, je suis contente, cette fic' avance bien, elle devrait être bientôt finie, sauf accident … mettez des cierges, mettez des cierges, apparemment, ça marche !)

(11) J'ai vu ça quelque part … il faut dire que les deux fois où il a mis les pieds au complexe de Cheyenne Mountain, Rodney a disons, « fait de grosses conneries » (la pire ayant d'avoir traité Samantha Carter de pauvre blonde sans cervelle, ou quelque chose d'approchant) et hop, la première fois direction la Russie, et zou, la seconde, direction l'Antarctique. Pauvre Rodney !

(12) Episode The Hive/L'union fait la force, partie 2, Saison 2.

(13) Episode Grace under pressure, saison 2.

(14) René Magritte, peintre, 1887-1967 (perso, je ne comprends pas trop sa peinture, mais le surréalisme et moi, ça fait deux !)