Ce soir-là, Harry n'eut aucune envie de se mutiler. Étrangement, il se sentait plus léger, bien que tourmenté par ce qui s'était passé plus tôt dans la journée. Il dormit même à poings fermés, tout comme un certain professeur, logeant lui aussi dans les cachots.
Le week-end passa rapidement, et le jour tant attendu par le maître des potions arriva enfin.
Lundi, avec le cours Serpentard / Gryffondor 7e année en 1er
cours de l'après midi, pendant deux heures. Deux heures durant
lesquelles il pourrait profiter de Harry Potter, et enfin mettre son
plan à exécution.
Quand le cours commença et que les élèves prirent place, il remarqua immédiatement le regard fuyant de sa nouvelle 'victime', j'ai nommé : St Potter, et cela le faisait grandement jubiler…
La classe était plongée dans un lourd silence lorsque, comme à son habitude, Severus laissa la porte claquer lourdement derrière lui.
Il inscrivit au tableau les instructions de concoction de la potion du jour, leur donna quelques directives, et alla finalement s'asseoir derrière son bureau.
Il observa longuement sa classe, toujours à l'affût de la moindre
erreur, mais en s'attardant tout de même plus longtemps sur le jeune
Potter.
Il remarqua d'ailleurs que celui-ci semblait fortement nerveux, et que
si Granger ne l'avait pas aidé à faire correctement sa potion, l'erreur
que Snape attendait avidement aurait déjà été commise. Il décida donc
de prendre les choses en main.
« Miss Granger ! Si vous ne souhaitez pas que vos notes soient divisées
par le nombre de fois ou je vous ai vu aider Potter, je vous conseille
de vous occuper uniquement de votre chaudron. » Snape fit alors un
sourire sarcastique et ajouta :
« À moins que vous ne souffriez d'une maladie nerveuse congénitale qui
vous obligerait à vous tourner constamment vers le premier imbécile
venu ».
Hermione ouvrit prestement la bouche pour la refermer aussitôt, avant de se renfrogner et de murmurer un « désolé » à son meilleur ami.
Et ce qui devait arriver arriva : Harry ajouta un mauvais ingrédient en
grande quantité dans son chaudron, ce qui eut pour effet de l'enflammer
et lui brûler les mains.
A ce moment-là, la cloche sonna la fin du cours, mais tout le monde fixait Harry en train de se débattre avec son chaudron.
Finalement, Hermione invoqua un sort de bulle qui engloba le dit chaudron et laissa les flammes s'étouffer d'elles-mêmes.
Snape, qui n'avait étrangement pas réagi à ce qui venait d'arriver,
sembla se réveiller, et ordonna aux élèves de mettre un peu de leur
potion dans une petite fiole et de la laisser sur leur bureau. Enfin,
il les fit déguerpir de sa classe, tous, à l'exception de Harry.
Celui-ci s'avança piteusement vers son professeur qui prenait un pot de crème d'un des tiroirs de son bureau.
Severus le fit s'asseoir, et prit place une fois de plus en face de
lui. Harry lui tendit automatiquement ses mains meurtries, tout en
gardant la tête baissée.
Cette scène rappela à Harry ce qui c'était passé à peine quelques jours auparavant, et à la pensée de ce qui s'en était suivit, ses joues prirent une jolie teinte rosée.
Severus prit de la crème et en étala sur les mains du Gryffondor.
« Cela devient une habitude Potter, si vous continuer, je vais devoir
fabriquer de cette crème de manière industrielle….Regardez- moi quand
je vous parle Potter ! » dit il sur un ton sec, mais calme. Harry
releva la tête et ses joues s'empourprèrent d'autant plus.
Severus trouvait cela des plus attrayant, mais, comme à son habitude,
n'en laissa rien paraître. Il commença alors ses traditionnelles
remontrances :
« Vous auriez pu blesser un de vos camarades ou vous tuer M. Potter
(son ton se voulait grave). Pour cela, je vous enlève 30 points »
Harry ne réagit pas.
Severus se mit donc à étaler la crème d'une manière plutôt ambiguë, en
prenant les doigts un par un, les massant avec de lents va et viens,
puis, remontant vers la paume, ou il massa les parties brûlées très
savamment, en faisant des petits cercles.
Et enfin, il s'arrêta :
« Vous pouvez partir Potter. »
Le dit Potter se leva et partit vers la porte, avec une jolie
teinte cramoisie. Alors qu'il s'apprêtait à sortir, son professeur
ajouta :
« Au fait M. Potter, retenue ce soir 19h, vous ne dînerez pas dans la grande salle. »
Harry sortit au plus vite sans rien dire. Une fois seul dans la salle,
Severus s'autorisa un petit rire sadique typiquement Serpentard, se
félicitant du bon déroulement de son plan.
Il était 3h. Harry se rendit à son cours d'enchantements de deux heures, au cours duquel il était des plus perturbés.
Il appréhendait énormément sa punition du soir avec le maître de potions, à propos duquel il avait eu, pendant son cours, de nombreuses pensées peu innocentes, ce qui expliquait sa nervosité et son manque d'attention.
Après ses cours, Harry fit ses devoirs. Il partit ensuite à 18h45 en direction des cachots. Il traînait un peu le pas, mais arriva tout de même en avance devant la porte de sa classe de potion.
Il frappa trois petits coups, et la porte s'ouvrit toute seule, comme par magie.
Il fut invité par la voix mielleuse de son professeur à s'avancer vers son bureau.
Harry remarqua immédiatement que son professeur ne portait pas ses éternelles et épaisses robes affublées d'innombrables boutons, mais une fine robe en lin noirs, cintrée, et moulant légèrement son torse.
Le survivant dégluti à cette vision plus que surprenante, qui le
rendait encore plus nerveux qu'il ne l'était, surtout quand il avisa le
sourire discret mais carnassier qu'arborait son cher professeur.
« Bien, à ce que je vois, vos mains vont mieux…Vous allez donc pouvoir,
(il le déshabilla ostensiblement du regard)…. à l'aide de cette brosse
et de ce sceau, laver entièrement le sol de cette salle, sans, bien
entendu, l'aide de la magie, et ensuite, vous vous occuperez de la
salle derrière cette porte. » Il la désigna.
Sur ce, il sortit en rajoutant :
«Vous ne partirez pas tant que ça ne sera pas terminé, et sachez que je
saurais si vous me désobéissez et que je veillerais à ce que vous en
payiez le prix…. . »
Harry enleva sa robe pour être plus à l'aise, remonta ses manches, s'agenouilla et commença à frotter le sol tout en pensant aux paroles de son professeur qui l'avaient mis mal à l'aise, et se demanda ce que signifiait ce regard. Ne perdait-il pas l'esprit…. ?.
Au bout de d'une heure, il vint enfin à bout de la première pièce.
Tout d'abord en colère contre son professeur pour cette punition, il se
dit que, finalement, le fait de frotter lui avait donné le temps de
réfléchir à sa vie, à ses actes… Tout n'était peut-être pas si mal en
fin de compte…
Harry étouffait de chaud, il enleva donc son pull et défit quelques boutons de sa chemise.
Il se dirigea ensuite vers le fond de la salle où se trouvait la porte qui le mènerait à la suite de sa punition.
Derrière celle-ci, se trouvait une pièce sombre seulement éclairée par le feu qui brûlait dans l'âtre.
Il se remit donc au travail.
Severus arriva quelques minutes plus tard. Il s'appuya sur le chambranle de la porte et admira la scène qui s'offrait à lui.
Dans cette pièce qui lui servait de bureau principal, Harry Potter était à quatre pattes, son corps bougeant au même rythme que les mouvements de frottement. Sa chemise blanche complètement mouillée était à moitié transparente et lui collait à la peau.
Severus ne pu réprimer un petit soupir qui fit se retourner précipitamment le jeune homme.
Harry s'était immobilisé, et était plongé bien malgré lui dans les yeux
de son professeur où une étrange lueur flamboyait. Harry se fit
la réflexion que, dans la pénombre ambiante, cet homme était des plus
hypnotisant.
Severus observa son élève puis traversa la pièce tout en prononçant d'une voix plus grave qu'à l'accoutumé :
« Potter, suivez-moi ».
Harry le suivit promptement, pas mécontent d'arrêter sa tache.
Severus fit apparaître une porte secrète dans laquelle il s'engouffra, toujours suivi de Harry.
Ils longèrent un long et étroit couloir plongé dans le noir ; il
passèrent une autre porte et se retrouvèrent dans une pièce faisant
office de salon et de chambre.
'Comme dans tous les appartements privés ' pensa Harry. Il s'arrêta net
à cette pensée, et se rendit alors compte qu'il était dans les
appartements de son professeur de potion. Il détailla rapidement la
pièce, qui, bien que de bon goût, était tout de même sobre, à l'image
de son propriétaire.
Severus, lui, avait continué d'avancer jusqu'à une armoire d'où il
sortit une robe noire classique ainsi que d'autres petites choses.
Il lui tendit les vêtements.
« M. Potter, si vous voulez bien vous donnez la peine… »
Il lui indiqua une porte.
« Prenez ces affaires, et changez vous. Je ne voudrais pas que l'on m'accuse de vous rendre malade. »
Harry s'exécuta promptement. La porte menait à une salle de bain classique : une douche, un lavabo, et tout cela dans différentes teintes de verre et du blanc.
Il enfila le vêtement, qui à sa surprise, s'ajusta à sa taille.
Quand il ressortit, il vit son professeur assis dans un fauteuil devant la cheminée où un bon feu brûlait.
« Asseyez vous Potter, nous devons parler. »
Severus le regarda et ne put s'empêcher de penser que le jeune homme
avait bel et bien grandi, et, désormais, dégageait une aura puissante,
enivrante.
Harry prit place. Toujours en silence, il se sentait gêné que son professeur l'observe ainsi. La pénombre donnait à celui-ci un air mystérieux, mais aussi un magnétisme fou.
À présent, ils se fixaient intensément.
Harry se noyait de nouveaux dans les onyx noirs et d'une infinie profondeur de son professeur.
Professeur, qui lui aussi avait fixé et perdu son regard et sa raison dans la mer d'émeraude qui lui faisait face.
C'est alors que le ventre d'Harry émit un fort grondement, qui les
sortit tous deux de leur 'transe'. Severus eut un sourire en
coin, qui n'avait étrangement rien de mauvais.
Il claqua des doigts et une petite table, ainsi que des chaises, apparurent dans la partie salon de la pièce.
« À la vue votre éloquence naturelle, M. Potter, je vous invite à prendre place. »
Il lui indiqua la table.
Harry s'assit, mal à l'aise. Il attendit que son professeur se serve en premier pour ensuite se servir.
Severus n'avait pas très faim, il ne mangea que très peu, alors
qu'Harry lui se baffrait littéralement de tout ce qui lui tombait sous
la main. Le maître des potions profita de cet état de fait pour dire
d'un ton qui se voulait de nouveau strict :
« Bien, M. Potter, vu que vous logez désormais dans les cachots, j'ai
quelques règles à vous énoncer. Règles que vous devrez suivre à la
lettre.
-Premièrement, il vous est interdit de faire du bruit dans les couloirs.
-Ensuite, il vous est interdit de faire des …petites 'sauteries' entre amis….
-Je refuse tout bonnement d'être dérangé pour quelques futilités.
-Il vous est interdit de ramener vos admiratrices dans MES cachots.
Si vous désobéissez ne serait-ce qu'à une de ces règles, vous le sentirez passer.
Vous viendrez aussi me voir une fois tous les deux jours à 21h, pour que je vérifie si vous n'avez aucune 'blessure'… »
Il lui lança un regard lourd.
« Est-ce assez clair pour vous M. Potter? »
Harry n'avait pas manqué un mot de ce que venait de dire son
professeur, tant il avait été sidéré par les recommandations faites et
le moment choisit.
« Oui professeur, très clair.» répondit il d'un ton amer après avoir avalé sa bouché.
Harry se levait pour partir, quand Snape l'interpella :
« M. Potter, aujourd'hui est le premier jour de mes 'auscultations'. »
Harry se retourna, son regard fulminant de révolte : d'après lui, il n'avait aucunement besoin d'être 'ausculté' …
Il s'avança tout de même vers son professeur.
« Que voulez-vous que je fasse professeur ? »
'Si seulement tu savais…' pensa Snape
« Pour commencer, enlevez votre haut Potter. »
Alors qu'Harry ôtait son haut, de nombreuses cicatrices encore en train
de cicatriser firent leur apparition. Severus revit alors les images du
jeune homme baignant dans son sang, si pale, si maigre…
Avec une bonne surprise, Severus remarqua que le survivant avait repris un peu de poids : une fine musculature était visible.
Bien qu'un peu pâle pour son propriétaire, ce corps semblait en bonne santé.
Mais en tout bon Serpentard qu'il était, il profita de la situation.
Il passa sas mains sur toute la surface de ce torse, comme s'il
cherchait une imperfection cachée sous la peau. Sous sa peau, si douce,
si tendre…
Ce n'est que lorsque Harry eut un frisson lui donnant la chair de poule que Severus le laissa enfin tranquille.
« Bien, M. Potter, vous ne semblez pas avoir de nouvelles blessures,
tant mieux, je n'aurais pas à vous soigner…Vous pouvez partir »
Ce que fit prestement Harry.
Seul dans ses appartements, Severus se sentait triste, car bien malgré lui, il appréciait bien plus le Gryffondor qu'il le voudrait ; et de le voir dans cet état lui faisait du mal, et lui rappelait lui-même une sombre période de sa vie. Ce qui lui réchauffait un tant soit peu le cœur était de voir qu'Harry allait mieux, et que bientôt peut-être, avec un peu d'aide, son aide, il guérirait…
De son côté Harry, se félicitait de son self-control : son professeur n'avait rien vu de son trouble, de sa nervosité, quand celui ci avait scruté son torse sous toute les coutures, et qu'il semblait plutôt satisfait.
Ses yeux l'avaient brûlé, son cœur s'était emballé, mais il appréciait
le fait que son professeur montre un temps soit peu d'attention à son
égard.
Car à chaque parole froide et désintéressée du maître des potions, les
mots que son directeur lui avait dit lors de leur première rencontre
après sa tentative infructueuse de mettre fin à sa vie lui revenaient :
Dumbledore voulait qu'il parle, et lui, Remus et même Severus serait
prêts à l'écouter.
Sur le coup il n'en avait absolument aucune envie, mais à présent, il sentait bien qu'il devait parler.
Car même s'il ne voulait plus se tuer sur le moment, il ne pensait pas rester en vie bien longtemps.
Car il avait décidé de se battre contre Voldemort, de tenter sa chance, et s'il le tuait, tant mieux….si lui aussi mourrait, peu importe, il aurait au moins fait quelque chose.
Ce qui l'insupportait le plus était qu'au moment du combat, personne ne
le retiendrait, au contraire, on l'encouragerait, on le pousserait vers
cette mort certaine.
Car il ne se faisait aucune illusion, tout ce que l'on attendait de lui, c'était qu'il tue.
Tuer froidement. Tuer dans l'honneur. Tuer pour la communauté. Tuer pour un futur meilleur, dont il ne ferait jamais partie.
Toutes ses réflexions lui pesaient, il avait besoin d'en faire part à quelqu'un.
Quelqu'un de confiance. Quelqu'un sans illusions. Quelqu'un qui
n'attendait rien de lui. Quelqu'un qui ne le prendrait pas en pitié.
Severus Snape.
L'homme qu'il s'était mit à apprécier, l'homme immuable, le repère dont il avait besoin…..
L'homme qu'il aimait… ?
à suivre
laissez moi des review… j'en veux pleins pleins pleins….
